Cette page est spécialement dédiée à la fermeture partielle du site de la vallée de l’Orne occasionnant la suppression de près de 600 postes et à toutes les polémiques suscitées par cette décision du géant mondial de l’acier ArcelorMittal, qui a semble t-il oublié ses racines et d’où il venait. Il est également question ici des engagements et des promesses non tenus par le président de la France, cet homme qui avait pourtant rallumé la flamme de l’espoir chez les sidérurgistes lorrains. Aujourd’hui, comme pour les restructurations militaires, la désillusion et la colère sont grandes en Lorraine …
Après Kill Bill, Kill Mittal !
Après plus de 20 mois de lutte sociale, la procédure d’extinction définitive des hauts-fourneaux du site sidérurgique de Hayange-Florange constitue un cinglant revers pour le gouvernement français, qui est apparu divisé sur ce dossier.
En 2030, Mittal a fait main basse, puis fermé la majorité des aciéries mondiales, mettant à la rue des milliers de métallurgistes. « Pour ces hommes, lassés des promesses non tenues et des fermetures à répétition, quand toutes les médiations ont échoué, une seule solution : kill Mittal (tuer Mittal) ». C’est en tout cas ce que propose un jeu vidéo en ligne créé un par un jeune Lorrain.
Le but est de se batte contre le magnat de l’acier, l’Indien Lakshmi Mittal, représenté sous les traits d’un robot, afin d’empêcher la fermeture d’une énième usine. Pour y parvenir, le joueur, qui entre dans la peau d’un métallo, doit rallier les autres ouvriers à sa cause et les inciter à se rebeller pour affronter les forces de l’ordre avec des barils, des poutres ou encore des voitures.
Le jeu est directement inspiré de la fermeture des hauts-fourneaux de Hayange-Florange. L’histoire des ouvriers lorrains était tout simplement un bon sujet pour le concepteur de ce divertissement, avec des héros et un méchant. Avec un style cartoon dans lequel on ne voit jamais de sang, celui-ci entend illustrer à sa façon l’héroïsme contemporain à travers le combat de ces ouvriers qui se battent pour garder leur emploi. Mais même dans cette fiction la victoire n’est pas assurée. Une fois le robot Mittal vaincu, il se murmure déjà que ce dernier sera vite remplacé par un ennemi encore plus puissant. La guerre ne fait que commencer.
La BPI aurait pu sauver Hayange-Florange
Le sauvetage des hauts-fourneaux de Hayange-Florange n’aurait pas représenté une bonne affaire selon les dires du directeur de la Banque Publique d’Investissement (BPI), Nicolas Dufourcq, prononcés en marge de la première réunion du comité national d’orientation de la banque. « La BPI a étudié le dossier » de l’usine ArcelorMittal de Hayange et a rendu un « arbitrage business » selon lequel « on aurait perdu beaucoup d’argent et ce n’aurait pas été un bon business ».
Les hauts-fourneaux de Hayange-Florange auraient dû être sauvés (Crédits photo : Groupe BLE Lorraine)
Rappelons que la BPI est dotée d’une force de frappe financière de 42 milliards d’euros, dont 10 milliards d’euros sont destinés à des investissements en fonds propres dans des entreprises. La nationalisation du site intégré de Hayange-Florange, stratégique et structurant pour le reste de l’industrie française, était évaluée à environ un milliard d’euros. La BPI aurait pu sauver Hayange-Florange, mais elle ne l’a pas fait pour des raisons financières à court terme. Comme M. Mittal.
Rappelons de même que la BPI a également laissé tomber le programme Skylander qui représentait pourtant une filière d’avenir. La Lorraine ne semble donc pas intéresser la BPI. Notre province n’a rien à attendre de la BPI, ni de la France, depuis des décennies maintenant.
Nous laisserons le soin à nos lecteurs de se faire une opinion sur la violence et le scandale des déclarations du directeur de la BPI.
Hayange : le destin du P3 s’achève dans le doute
L’effondrement des briquetages réfractaires des cowpers, fours à vent chaud qui tirent leur nom d’Edward-Alfred Cowper qui les inventa en 1857, a sonné le glas du haut-fourneau P3. Ils se seraient écroulés en raison du chauffage par du gaz de cokerie à titre conservatoire, en attendant un éventuel rallumage du haut-fourneau. Or, ces cowpers ont été chauffés pendant des décennies par du gaz de haut-fourneau. Très pauvre d’un point de vue calorifique, ce dernier était chargé en poussières. Par conséquent, chauffer à titre conservatoire ces cowpers par du gaz de cokerie, lequel autrefois alimentait aussi les foyers domestiques, ne devrait pas nuire à leur fonctionnement.
Les briques réfractaires sont alors peut-être tombées faute d’un entretien suffisant. Pis, le chauffage des fours a pu être coupé ou tellement réduit que le refroidissement consécutif à cette décision a provoqué la rétractation du briquetage, notamment au niveau des dômes des cowpers 31 et 32. D’où leur chute devant les brûleurs dans la chambre de combustion de l’appareil.
Hayange-Florange est le Gandrange de Hollande
« Un fois élu, je ferai voter une loi prévoyant que, quand une grande firme ne veut plus d’une unité de production, elle soit obligée de la céder à un repreneur ». Telle était la déclaration du candidat François Hollande le 24 février 2012 à Florange. Un an plus tard, il ne reste pas grand-chose des « promesses de l’Estafette » syndicale sur laquelle était monté François Hollande. Beaucoup de larmes ont depuis coulé sous les ponts.
Il faut dire que le bilan est maigre pour la Vallée de la Fensch : quelques esquisses mais pas de loi, une fin de non-recevoir pour la proposition de reprise Serin-Mordachov, un pseudo accord Matignon-Mittal qui condamne le chaud mais semble sauver le froid, deux des trois cowpers (tours de chauffe cylindrique) du haut-fourneau P3 obligées d’être éteintes faute d’entretien malgré leur mise sous cocon …
Hayange-Florange est devenu le Gandrange de Hollande. Pire, à la différence de Gandrange, il y avait un projet de reprise à Hayange-Florange.
ULCOS abandonné, la filière liquide lorraine condamnée
Le Projet ULCOS, sur lequel le site intégré de Hayange-Florange fondait tous ses espoirs, a été remisé au placard. La Commission Européenne a en effet annoncé début décembre qu’ArcelorMittal avait retiré une première version d’ULCOS d’un appel d’offre pour obtenir des financements communautaires. Le groupe financier a évoqué des problèmes techniques, ainsi que des difficultés concernant la capture des gaz à recycler sur le haut-fourneau et sur le stockage. Néanmoins, Mittal et l’Etat français se sont déclarés prêts à investir dans une nouvelle version, plus aboutie, qui pourra au mieux être soumise à un nouvel appel d’offres programmé au second semestre 2013. Le centre de recherches de Maizières-lès-Metz sera missionné, afin d’apporter les améliorations techniques qui feront d’ULCOS 2 un projet viable. Mais une telle annonce, à quelques jours seulement d’un soutien européen qui promettait d’être favorable, suscite forcément des interrogations.
Les hauts-fourneaux lorrains doivent être repris (Crédits photo : Groupe BLE Lorraine)
Selon le gouvernement français, le retrait du projet était prévu dans l’accord passé avec Mittal, alors même qu’il avait été présenté comme l’une des contreparties obtenues dans son bras de fer avec le géant indien. Le compromis prévoit de même que les installations de la filière liquide, notamment les hauts fourneaux, ne soient pas démontés pendant six ans mais mises sous cocon. Paris continuera à soutenir et à accompagner ce projet, grâce aux 150 millions d’euros programmés par les investissements d’avenir. L’objectif reste de réaliser un démonstrateur industriel. Cela dit, rien ne garantit désormais que ce démonstrateur soit bien implanté à Hayange-Florange. Tout le monde s’était pourtant accordé à dire qu’ULCOS devait faire du site intégré mosellan une vitrine des nouvelles technologies de production de d’acier moins polluantes.
Rappelons qu’ArcelorMittal est engagé depuis 2004 dans le Projet ULCOS. Porté par un consortium de 48 entreprises de l’Union Européenne (UE), il vise à construire un prototype de haut fourneau innovant. Sa date de réalisation, initialement annoncée pour 2016, reste en réalité plus qu’incertaine.
Mais ce ne sont pas des problèmes techniques qui ont motivé la décision de Mittal. D’ailleurs, un commissaire européen chargé du dossier a reconnu « n’avoir jamais eu vent d’un problème technique sur ULCOS ». Près de 10 millions d’euros ont été dépensés pour faire travailler une équipe d’ingénieurs de Maizières-lès-Metz sur le projet. Ces derniers sont parvenus à achever leurs études sur la configuration du haut-fourneau P6 en mode ULCOS. Le travail était fait. Des tests devaient être réalisés sur le réfractaire pour le passage du monoxyde de carbone à haute température. Pour cela, des travaux étaient nécessaires sur l’installation : le creuset devait être refait, les cowpers et les tuyères devaient être changés. Mittal a renoncé car cette technologie de captage stockage de CO2 représentait un investissement trop risqué dans la conjoncture actuelle. D’autant plus que la tonne de dioxyde de carbone s’échange à moins de six euros sur le marché, alors qu’elle devrait au moins atteindre une valeur dix fois plus élevée pour espérer rentabiliser une telle installation. Par ailleurs, l’Europe ne finance que le stockage sur dix ans à hauteur de 700 000 tonnes par an de CO2 enfouies et n’avance aucune aide au lancement du projet. C’est la raison pour laquelle le business modèle du captage stockage de CO2 reste encore beaucoup trop incertain pour un financier peu scrupuleux comme Mittal, soucieux de rentabilité à court terme pour éponger la très lourde dette de son groupe.
En retirant ULCOS du programme de financement de l’UE, ArcelorMittal a enfumé tout le monde et signé par la même occasion l’arrêt de mort de la filière liquide de Hayange-Florange. Cette décision unilatérale constitue un revers cinglant aussi bien pour le premier ministre, dont la gestion du dossier a été aussi calamiteuse que laminée, que pour le président de la république française. Il est difficile de croire que les vieilles rancœurs entre Ayrault et Montebourg n’ont pas pesé négativement dans la balance. Florange est devenu le Gandrange de François Hollande. Il est d’ailleurs grand temps que ce dernier se mette vraiment aux fourneaux s’il ne veut pas voir le dossier devenir pour lui un véritable chemin de croix.
En Lorraine, c’est la colère et l’incompréhension. A supposer que les soi-disant problèmes techniques soient résolus, que l’UE accepte encore de financer le projet et qu’il soit toujours possible de redémarrer les hauts-fourneaux après leur mise en sommeil, cela fait beaucoup trop d’éléments au conditionnel pour ne pas affirmer que la filière chaude de Hayange est bel et bien condamnée. Car une mise en sommeil si profonde n’est pas quelque chose d’anodin dans ce type d’industrie. Après une mise sous cocon, il est en effet nécessaire de tout refaire, ce qui représente des millions d’euros d’investissement.
La chronologie de destruction massive des installations prévue par Mittal suit donc son cours. L’accord avec le gouvernement français n’est qu’une mascarade de plus. Le grand gagnant, c’est Mittal. Preuve en est encore, le crédit d’impôt de 10 millions d’euros sur un an qu’il vient d’obtenir de la France sans aucune contrepartie.
La Lorraine, les ouvriers d’Arcelor et les salariés des sous-traitants de la sidérurgie sont méprisés. Méprisés par le jeu machiavélique de la famille Mittal. Méprisés par les batailles de pouvoir dans les palais parisiens, alors que les sidérurgistes mosellans ont fait preuve d’un incroyable sang froid depuis le début de leur bras-de-fer avec le magnat indien. A travers leur drame, c’est toute une région qui voit son image à nouveau dégradée. Aucun ne se refuse à laisser mourir cette cathédrale d’acier après des mois et des mois de combat. Les fours à vent chaud doivent rester actifs pour éviter que le réfractaire en briques ne tombe et que tout l’ouvrage ne soit définitivement abîmé.
Richemont a perdu ses cheminées
Vingt-six secondes. C’est le temps qu’il a fallu pour dynamiter les trois cheminées de la centrale thermique de Richemont, respectivement hautes de 75, 111 et 115 mètres, seconde étape du démantèlement de ce site définitivement fermé en 2008, après la déconstruction du gazoduc en 2010-2011. S’en suivra le désamiantage des bâtiments de mi-2013 à fin 2014, la démolition de l’usine en 2015-2016 et la dépollution en 2017. Le coût total de ces opérations avoisine les 25 millions d’euros. EDF restera propriétaire de la cinquantaine d’hectares réhabilités. La société entend en effet conserver les terrains pour se constituer une réserve stratégique pour l’avenir.
Six mois d’études ont été nécessaires pour préparer cette opération unique en Europe. Le dynamitage des trois cheminées, qui a demandé 80 kg d’explosifs et 225 détonateurs, a été effectué selon la technique du foudroyage. Un vaste périmètre de sécurité a été mis en place autour de l’ancienne usine d’électricité. La zone a été entièrement bouclée dans un rayon de 200 mètres, interrompant pendant dix minutes la circulation dans les deux sens sur l’A 31 et sur l’A 30, ainsi que la navigation fluviale. L’espace aérien au-dessus la centrale a également été interdit dans un rayon de cinq kilomètres. Deux rideaux de pluie avaient par ailleurs été installés au pied des cheminées pour limiter la propagation des poussières.
Avec ces trois symboles de ce qui fut la centrale sidérurgique de Richemont, les anciens de la Vallée de l’Orne ont perdu ce qu’ils considéraient comme leurs repères. Trois repères dont il ne reste plus que 6 500 tonnes de gravats et 200 tonnes de ferrailles. En effet, ces obélisques de l’ère industrielle de la Lorraine barraient le paysage depuis les années 1950. En trois déflagrations, les symboles de cette époque aujourd’hui révolue ont définitivement disparu. Détruites, les cheminées vont maintenant servir de remblais dans le cadre du démantèlement complet de la centrale de Richemont.
Le Projet ULCOS est-il également condamné ?
Pendant qu’ArcelorMittal décidait en haut lieu de fermer définitivement les hauts-fourneaux P3 et P6 d’Hayange, le Projet ULCOS remonte dans le classement des projets prioritaires retenus dans le programme NR 300 de l’Union Européenne. Placé en huitième et dernière position dans une première sélection cet été, ULCOS aurait profité de la défection de plusieurs projets anglo-saxons de captage stockage de CO2, notamment dans le domaine de la production d’énergie thermique, pour se retrouver aujourd’hui en deuxième ou troisième position. A Maizières-lès-Metz, les ingénieurs d’ArcelorResearch ont travaillé d’arrache-pied pour préparer toutes les études d’ingénierie de la transformation du P6. Si l’Europe avait donné son feu vert pour ULCOS l’été dernier, Mittal aurait été dans une situation extrêmement délicate aujourd’hui. En réalité, il peut désormais dire qu’il renonce à Hayange-Florange, mais pas à ULCOS.
En effet, ULCOS n’est pas un projet ArcelorMittal. Il est au contraire porté par un consortium de sidérurgistes européens. Après l’annonce de la fermeture des deux derniers hauts-fourneaux de la Fensch, la possibilité de réaliser ULCOS à Hayange est presque nulle, sauf décision politique européenne.
Pourtant, ne pas faire ULCOS serait une erreur stratégique fondamentale qui fragiliserait la sidérurgie européenne. De nos jours, il est impossible de ne pas prendre en compte les émissions de CO2 de l’industrie. ULCOS est actuellement la seule technologie viable qui permette de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans cette industrie. Si bien que le démonstrateur ULCOS pourrait très bien atterrir au petit haut fourneau d’Eisenhüttenstadt, en Allemagne …
Hayange : berceau et tombeau du fer
Berceau du fer, Hayange s’est développé sous le regard protecteur et bienveillant de la Vierge qui surplombe la vallée, ainsi qu’à l’ombre nourricière et vrombissante de l’usine, intégrée depuis 300 ans à la ligne d’horizon.
Hayange, c’était un petit Paris. Une ville prospère. Les rues étaient noires de monde, les gens venaient de partout. Le samedi, les trottoirs étaient saturés. La Rue Foch, la grande artère commerçante de Hayange, tenait lieu de Champs-Elysées. Il y avait des boutiques de luxe, comme Betty Coutur qui s’étendait sur neuf étages et Petit Lit Blanc, magasin de meubles et de jouets pour enfants, dont les vitrines étaient une invitation à un rêve hors de portée. La mairie, construite dans le plus pur des styles des années 1950, a un vrai potentiel de classement aux Monuments historiques. Certains y voient un bel immeuble art déco, d’autres un austère bâtiment d’inspiration stalinienne. La ville est encore belle, peut-être même plus qu’avant, mais désormais, elle est vide.
La fermeture annoncée des deux hauts fourneaux du Patural, le troisième définitivement condamné étant en cours de démontage, ravive cette angoisse et cette peur du vide. L’arrêt du P3 et du P6 a néanmoins eu pour vertu de reformer le triptyque « politiques, commerçants et sidérurgistes ». Ensemble, ils ont organisé au début de l’année une action « vallée morte ». 40 000 tracts ont été imprimés avec la volonté de toucher le plus possible les 29 000 foyers que compte la vallée de la Fensch entre Uckange, Fameck, Serémange, Florange, Nilvange, Knutange, Algrange et Fontoy. Hayange reste l’épicentre de cette vallée qui a vécu du fer. Et en a souffert aussi.
Au temps de la splendeur, la ville comptait 22 000 habitants. Elle en a 15 550 aujourd’hui. Hayange était une ville bien plus jeune que la moyenne française. Moyenne qu’elle dépasse largement depuis. Elle a perdu son dynamisme. La sidérurgie reste le cœur de métier de la ville, même si 50 % des habitants de moins de 40 ans travaillent au Luxembourg. Il faut dire que la frontière de ce pays, parmi les plus riches du monde, ne se trouve qu’à 16 kilomètres. Dans les nouveaux lotissements qui se construisent, la proportion atteint près de 90 %.
Hayange a perdu son lustre d’antan. On ne peut en parler sans frissonner. C’est indéniable. Des rues autrefois commerçantes sont devenues désertes. Mais pas question de succomber à la sinistrose. Ici, on ne se lamente pas. On se bat.
Pour quelques dollars de plus …
ArcelorMittal s’illustre de nouveau d’une bien triste manière. Le groupe sidérurgique financier est un exemple flagrant de la dérive et du dévoiement de la réglementation sur les quotas de CO2. La firme exploitante aurait en effet gagné de l’argent grâce à la mise en sommeil de ses aciéries. Un état de fait constaté ces deux dernières années.
ArcelorMittal aurait en effet vendu en 2010 et 2011 233 millions de dollars de droits à polluer non utilisés selon le rapport du cabinet londonien Carbon Market Data, qui place la société en pole position des revendeurs les plus importants de CO2. Il faut savoir que ces droits à polluer, qui varient selon le cours du marché du carbone, sont attribués gratuitement par Commission européenne.
Plus précisément, ArcelorMittal aurait cédé en 2010 pour 140 millions de dollars de quotas d’émissions de dioxyde de carbone et pour 93 millions de dollars en 2011. Le numéro un mondial de l’acier aurait, selon le même rapport, économisé, entre 2005 et 2010, jusqu’à 156 millions de tonnes de quotas d’émissions de CO2, grâce notamment à la mise en sommeil de ses installations en Europe, dont Hayange. L’arrêt des hauts fourneaux P3 et P6 intervenu en juin et octobre 2011, a ainsi permis au groupe d’économiser 38 % des quotas alloués, soit plus de 1,5 millions de tonnes représentant un gain potentiel de près de 11 millions d’euros.
Autrement dit, ArcelorMittal gagne de l’argent au détriment de l’emploi et de l’environnement. C’est pourquoi il est nécessaire que les allocations de quotas pour les installations cessant partiellement leur activité puissent être réduites en conséquence. Le prochain programme d’allocations de quotas, couvrant la période 2013-2020, devra prévoir de telles dispositions. Cette revendication devrait être entendue à Bruxelles, où la Commission européenne envisagerait de faire le ménage pour lutter contre les effets d’aubaine suscités par l’actuelle réglementation. Cette dernière ne prend en effet en compte que l’arrêt définitif d’une installation, mais jamais la baisse d’activité.
Lorraine : les fantômes du passé industriel
Riche de ses ressources naturelles souterraines, la Lorraine était comme le « far-Est », une terre d’opportunités, d’industrie et d’emplois. Une époque où la sidérurgie était avide de bras. Mangeuse d’hommes aussi. Depuis, la situation a changé. Dans notre région meurtrie, les manèges des Schtroumpfs disparus ont remplacé les cathédrales de feu. Dans ce véritable musée à ciel ouvert de la corrosion, la nature a peu à peu repris ses droits, recouvrant les friches industrielles. A arpenter le terrain, on découvre les chapelles des anciennes entreprises et les châteaux des patrons. La Lorraine n’a pas attendu l’infâme Mittal pour être saignée à blanc. Il est bien loin le Texas lorrain.
S.O.S fantômes dans la vallée de Fensch (Crédits photo : Thomas RIBOULET pour le Groupe BLE Lorraine)
Pourtant, l’usine était le cœur des vallées ouvrières, la raison d’être de la présence de gens de mille nationalités. Désormais, ce n’est plus qu’un grand corps dont on a enlevé le cœur, un esprit vide. Il y a des enfants qui ne savent même pas ce que leur père faisait. Pour eux, il travaillait à l’usine, c’est tout. Si un ouvrier tombé dans le coma il y a cinquante ans se réveillait, il n’aurait qu’une seule hâte : y retourner le plus rapidement possible.
Que reste-t-il aujourd’hui de ce pays jadis renommé pour sa richesse industrielle ? Ni le fer, ni le charbon, un peu de sidérurgie endormie, du textile, du sel, de la chaussure. Il ne reste que l’ombre et la silhouette bienveillante, parfois inquiétante, de géants métalliques à la carcasse rouillée, de ces monstres qui se sont éteints comme la science a emporté les dragons. Dans une Lorraine orpheline de son passé industriel, certains en traquent encore les fantômes.
Créer une nouvelle aciérie à Gandrange
Le Groupe BLE Lorraine soutient l’idée de la Confédération Générale du Travail (CGT) de construire une nouvelle aciérie électrique à proximité du Laminoir à Couronnes et à Barres (LCB) de Gandrange, seul rescapé du cataclysme de 2008. Cette idée a en effet sa logique économique et environnementale.
Continuer ainsi à approvisionner le LCB avec des billettes venant de Duisbourg, de Hambourg ou de Varsovie fragilise plus que jamais l’outil. Ce dernier ne bénéficie pas d’un approvisionnement optimal des billettes, la priorité étant donnée au site allemand de Duisbourg. Il est également pénalisé par le prix élevé de cette matière première livrée de sites de production lointains.
Pourtant, le LCB lorrain fabrique des produits très techniques à haute valeur ajoutée à destination de l’industrie automobile.
La construction d’une aciérie électrique représenterait un investissement de long terme estimé à 120 millions d’euros. Il réduirait considérablement les coûts environnementaux et permettrait aussi de structurer la filière recyclage qui essaye d’émerger en Lorraine. Il répondrait par ailleurs aux doléances de la fédération des ferrailleurs qui cherche des débouchés en France. Son financement reposerait sur un engagement de partenaires industriels, ainsi que sur le soutien du Fonds Stratégique d’Investissement (FSI) et des collectivités territoriales dans le cadre d’une véritable politique industrielle locale.
Mais la clique Mittal ne veut pas entendre parler de ce projet qui n’entre pas dans le cadre de sa stratégie financière spéculative à court-terme.
Faire front commun pour sauver Hayange !
Mittal prendra sa décision cet été sur la relance des hauts-fourneaux de Hayange. Il a néanmoins d’ores et déjà affirmé qu’il n’avait pas besoin de ses installations lorraines, même pas pendant les quatre mois d’arrêt du haut-fourneau de Dunkerque. Et il ne souhaite pas attendre la décision de l’Europe au sujet du Projet ULCOS pour se prononcer. C’est la raison pour laquelle les syndicats interpellent les candidats aux législatives et exigent un front commun, comme en Allemagne, où les politiques savent parler d’une seule voix sur des sujets aussi graves.
En Allemagne, 80 % des bénéfices sont réinvestis. Chez Mittal, ils vont à l’actionnaire.
La direction d’ArcelorMittal joue sur le soutien des salariés au mouvement de résistance en Lorraine. Les gens ont peur, ils ont besoin de travailler. Ils apportent leur soutien moral, mais pas physique.
Cela dit, Mittal, très sensible à son image renvoyée à l’extérieur, supporte mal la sur-médiatisation de ce conflit social qui en est à sa 14ème semaine.
Dépose du permis de recherche pour le Projet ULCOS
Le Projet ULCOS (Ultra-Low Carbon Dioxide Steelmaking) de captage-stockage de CO2 (CSC) sur une installation sidérurgique, en l’occurrence le site d’ArcelorMittal de Hayange-Florange, est entré dans une nouvelle phase. ArcelorMittal a en effet déposé sa demande de permis de recherche pour le stockage de CO2 en Lorraine auprès de la Dreal (ex-Drire). Une étape incontournable et indispensable pour permettre au numéro 1 mondial de l’acier d’engager enfin des investigations sur le terrain. Il s’agit concrètement de faire des essais afin d’obtenir en bout de course le permis d’exploiter et de stocker le CO2.
A noter que cette demande de permis de recherche couvre des portions de territoire dans la Meuse, la Meurthe-et-Moselle et la Moselle. La phase d’exploration, qui s’étendra sur la période 2011-2014, aura pour objectif de compléter l’analyse documentaire et permettra l’acquisition de données géologiques sur le terrain dans le but de confirmer que les zones potentielles envisagées sont bien aptes au stockage de CO2. Le tout pour une mise en place du procédé à Florange à partir de 2015-2016. Rappelons que l’objectif d’ULCOS est de réduire d’au moins 50 % les émissions de CO2 par rapport aux méthodes actuelles de production.
Alors qu’une centaine de personnes travaillent sur ULCOS, une vingtaine est d’ores et déjà mobilisée à Florange où les hauts fourneaux doivent encore faire l’objet, avant 2015, d’une réfection totale.
Et si les mines rouvraient ?
La rentabilité de l’exploitation d’un minerai est « volatile », dans le sens où cette notion varie selon les époques. Ainsi, au début de l’exploitation industrielle, les moyens de transports étaient relativement peu développés, il fallait donc aller chercher du minerai au plus proche, peu importe la teneur en fer. L’essor des moyens de communications et la découverte au tournant des années 1960 de très grands et de très riches gisements de fer à ciel ouvert, rendant ainsi leur exploitation beaucoup plus aisée, au Brésil, en Mauritanie, en Australie ou encore au Canada, ont petit à petit tué la minette lorraine. Mais de nos jours la situation pourrait de nouveau s’inverser, dans la mesure où les principaux producteurs de minerai de fer ont augmenté leurs prix de 180 % depuis le mois de janvier 2010. Si l’augmentation continuait à ce rythme, il serait à nouveau rentable d’exploiter de la minette lorraine. Il faut dire que dans un autre domaine et selon le même modèle, il est bien aujourd’hui rentable d’exploiter les schistes bitumineux canadiens en raison du prix élevé du baril de pétrole. Avant les différents chocs pétroliers et les réévaluations successives de l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole), une telle situation était pourtant inimaginable.
En outre, il est communément admis par certains que l’importation de minerai de fer par avion serait moins onéreuse. C’est faux, compte-tenu du coût du transport aérien et des très faibles capacités de chargement d’un avion en comparaison du transport maritime. C’est pour cela que cette hypothèse n’a jamais vraiment été sérieusement envisagée.
Concernant l’importation des minerais « exotiques » décrits précédemment, l’usine d’Uckange a été la seule à en accepter très tôt et quasi exclusivement. Les autres complexes lorrains s’y sont néanmoins mis également, dès 1983 à Hayange par exemple.
Nous n’allons pas refaire l’histoire et résumer en quelques mots les raisons du déclin de la sidérurgie en Lorraine. Il faudrait d’ailleurs y consacrer un livre entier. Mais par l’observation de certains phénomènes, plusieurs facteurs peuvent néanmoins être évoqués, comme l’intérêt grandissant des industriels pour la sidérurgie sur l’eau, c’est-à-dire directement liée à une embouchure maritime pour être au plus près des bateaux amenant le minerai de contrées lointaines, comme du côté de l’étang de Berre ou du Havre par exemple, mais aussi la faillite de certaines sociétés, l’absence de véritable politique industrielle de la part de l’Etat français, l’abandon de la dynastie De Wendel, la désunion des syndicats … Tout cela a engendré un immense gâchis, sur le plan économique et social. Et cela continue encore du côté de Gandrange et de Carling. Quand on sait que nos voisins allemands ont réussi à conserver bien plus d’installations industrielles… Ils avaient en effet compris dès le milieu du XIXème siècle que la production devait être diversifiée et transformée sur place. Les Français firent exactement le contraire en Lorraine, plus ou moins volontairement. Sur les 100 000 sidérurgistes lorrains en 1960, on estime que moins de 10% travaillaient à la transformation de la matière première. Ce qui revient à dire que la sidérurgie lorraine était une sidérurgie de type coloniale, qui devait fournir des matières brutes.
Il est enfin possible que la question d’exploiter à nouveau la minette lorraine se pose à plus ou moins long terme, dans la mesure où il reste encore la moitié du stock. A l’heure actuelle, le fer est une matière première dont on ne peut pas se passer. La question deviendra encore plus évidente au moment où les autres gisements seront épuisés. Il faudra donc bien se tourner vers ceux qui peuvent encore être exploités. Mais est-ce vraiment d’ailleurs encore le cas en Lorraine ? Il paraît en effet impossible aujourd’hui de rouvrir de nombreuses mines lorraines puisque ces dernières ont été (trop tôt) ennoyées. Un retour en arrière, si possibilité il y a, est donc plus qu’improbable. D’ici là, la sidérurgie lorraine aura sans doute un tout autre visage. Elle sera certainement entrée dans une ère post-carbone, avec des procédés qui permettent de fabriquer de l’acier sans charbon et en utilisant l’électricité. Mais la revanche lorraine pourrait bien venir désormais de l’eau de ces galeries.
Kiffer veut fermer l’usine de Rombas !
Le maire d’Amnéville-les-Thermes a dernièrement écrit à ArcelorMittal dans une lettre datée du 7 mai 2010, afin de demander ni plus ni moins la fermeture de l’usine d’agglomération de Rombas. Il se justifie en évoquant les « rejets de poussières et de gaz qui deviennent carrément insupportables […] et portent atteinte à l’image de marque du site touristique et thermal ».
Le très sulfureux et controversé Jean Kiffer a donc décidé de rééditer le coup de Gandrange, dont il avait stigmatisé les poussières et la pollution générées par l’usine d’ArcelorMittal. Il faudrait franchement qu’il arrête ses conneries en ne pensant qu’à son complexe touristique, qui est certes indéniablement une réussite, mais ne constitue en aucune manière le centre du monde et de la Lorraine. Il y a d’autres sujets sur lesquels le maire pourrait exercer à plaisir et soulager son nombrilisme nihiliste. Comme par exemple la défense des intérêts de la Lorraine et des Lorrains. La missive de Jean Kiffer a également provoqué l’indignation de la CCFE/CGC d’ArcelorMittal. Car pour cette dernière, « si on ferme l’agglomération de Rombas, on condamne les hauts fourneaux et l’aciérie ».
L’usine d’agglomération de Rombas, où l’on transforme le minerai de fer pour l’utiliser ensuite dans les hauts fourneaux, afin de faire de la fonte avant de produire de l’acier, emploie plus de 80 personnes. Jean Kiffer serait donc près à condamner toute une filière et tous les emplois qui vont avec pour améliorer le cadre de sa manne financière. Comprenez qu’une telle volonté est tout bonnement odieuse et inadmissible, plus particulièrement en temps de crise. Déjà que dans une période de croissance, cela nous aurait paru indécent. On voit bien que certains ne vivent pas dans la misère et n’ont pas besoin de travailler pour survivre. Rappelons qu’ArcelorMittal va investir 6 millions d’euros pour remettre d’appoint le P6 cet été.
De plus, si Mittal a maintenu la phase liquide cela prouve bien que l’acier lorrain est compétitif. Enfin, n’oublions pas d’évoquer le projet phare d’ULCOS de captage stockage de CO2 (CSC) de Florange qui fera de cette unité le premier site pilote de CSC dans le monde.
De la sidérurgie aux loisirs
Ville verte, Moyeuvre-Grande le sera encore davantage. Des travaux d’envergure ont en effet dernièrement débuté sur le site des friches industrielles proches de la cité Gargan, sur la rive droite du Conroy. Un site qui a successivement abrité les ateliers de l’usine de Moyeuvre et d’autres installations sidérurgiques jusqu’en 1969, puis des activités diverses et enfin une casse automobile. Après que la dépollution ait été terminée, la démolition des bâtiments a été effectuée, en conservant toutefois des vestiges, comme des arches d’un atelier central, mais aussi une citerne rivetée datant de la fin du XIXème siècle, afin de rappeler l’épopée de la sidérurgie. Pour un montant de 500 000 euros, le site deviendra un véritable lieu de loisirs, avec des chemins de promenade, des plantations d’arbres et de fleurs, des prairies, des aires de jeux pour les enfants et même des sculptures. Un sentier sera en outre réalisé le long de la rive droite du Conroy. Une reconversion en jardin, à l’image de la Lorraine, désormais et de plus en plus tournée vers le tourisme et les activités de loisirs.
bloggerslorrainsengages
14 décembre, 2012 à 23:05
Viable, Hayange-Florange est aussi compétitif !
Contrairement aux arguments développés par ArcelorMittal lors de l’annonce de la fermeture de la phase liquide de Hayange-Florange, les courbes présentées sur un graphique d’un document interne du groupe dévoilé par la CFDT (Confédération Française Démocratique du Travail) prouvent que le site mosellan est tout à fait compétitif. Ces courbes comparent le prix de revient de la bobine d’acier fabriquée dans les cinq usines de la Division Nord, à savoir Gand, Brême, Dunkerque, Liège et Hayange-Florange. Le document montre que même si l’acier lorrain accuse un surcoût de 24 euros par tonne en raison du transport des matières premières, celui-ci est largement compensé par les excellentes performances des usines de la vallée de la Fensch. Ainsi, Hayange-Florange est avec Gand, l’usine intégrée la plus rentable de la Division Nord d’ArcelorMittal.
L’analyse de ce schéma confirme les conclusions du Rapport Faure qui avait démontré la viabilité du site de Hayange-Florange. « Idéalement localisé par rapport à ses grands clients, le site intégré a véritablement « un sens économique et industriel ». Celui-ci se distingue d’ailleurs par la « qualité de ses produits » et par la « technicité de ses aciers à haute valeur ajoutée » issus de ses chaînes à froid.
Le document révélé par la CFDT fait office d’une bombe. C’est en effet la première fois qu’ArcelorMittal reconnaît noir sur blanc la rentabilité effective du site lorrain.
(Source : France 3 Lorraine)
bloggerslorrainsengages
19 décembre, 2012 à 20:28
Il y a d’abord eu la fusion des usines d’Uckange, Saulnes, Rombas, Hayange, ainsi que la cokerie de Sérémange sous Lorfonte. Cela a alors été la mort programmée des sites de Rombas et d’Uckange. L’ensemble est passé directement sous la Sollac. Quand Uckange a fermé en 1991, le personnel est parti dans des conditions acceptables mais sociologiquement difficiles. Grâce au combat syndical et à la convention générale de protection sociale, les gens sont partis en retraite à 58, puis 55 et 50 ans.
La Solmer, marquée par la construction à la fin des années 1960 d’une immense usine sidérurgique à Fos-sur-Mer, près de Marseille, a été l’un des éléments du déclin de la Lorraine. Contrairement à Dunkerque, il n’y a avait pas là-bas de culture industrielle, encore moins sidérurgique. Une grande partie de la direction et de la maîtrise d’œuvre a donc été constituée par du personnel lorrain. C’est à partir de ce moment-là que la dégradation, psychologique d’abord, puis physique de la Tour des Tilleuls a commencé, essentiellement habitée par des agents de maîtrise qui sont partis à Fos-sur-Mer avec famille et bagages.
La minette lorraine, composé à 30 % de fer, a été remplacée par des minerais étrangers, d’une teneur en fer proche de 65 %. Une productivité meilleure à un coût identique, le calcul était simple. La sidérurgie sur l’eau, alimentée par les grands minéraliers, condamnait à plus ou moins long terme les belles installations des hauts-fourneaux de Hayange.
Le site sarrois de Dillinger est cependant un contre-exemple. Il a réussi à surmonter son handicap continental grâce à l’action et à l’engagement du Land de Sarre. Le fédéralisme allemand octroie en effet des compétences beaucoup plus larges aux collectivités. En Belgique, au Luxembourg et en France, Mittal ferme des usines car il n’a pas de contre-pouvoir.
bloggerslorrainsengages
17 février, 2013 à 22:58
L’Usibor grande largeur produit à Florange
Florange a dernièrement lancé son nouveau produit pour l’automobile, l’Usibor grande largeur. Une première mondiale menée en un an sur la ligne de galvanisation de Sainte-Agathe. Elle offre un potentiel énorme et pérennise la filière froide.
La ligne de galvanisation Sainte-Agathe de Florange a toujours été l’une des plus performantes du groupe ArcelorMittal. Elle a été copiée dans le monde entier. Elle a été transformée pour produire de l’acier Usibor pouvant aller jusqu’à 1 850 mm de large. Les sidérurgistes lorrains démontrent une fois de plus qu’ils savent travailler.
Les secrets de l’Usibor proviennent de ses remarquables caractéristiques mécaniques, de sa grande résistance et de son allégement. C’est dans le centre de recherche et de développement de Maizières-lès-Metz qu’a été spécialement conçu cet acier innovant pour un procédé direct d’emboutissage à chaud qui permet de réaliser des pièces de structure et de sécurité pour l’automobile. Auparavant, Florange ne produisait que des bobines pouvant aller jusqu’à 1 500 mm de large. La grande largeur offre un avantage concurrentiel très important, puisque les industriels peuvent fabriquer 10 à 20 % de pièces supplémentaires. Les constructeurs automobiles et tous les sous-traitants de l’emboutissage sont particulièrement intéressés. L’Usibor grande largeur est d’ailleurs actuellement en phase d’homologation auprès des principaux constructeurs automobiles, notamment Daimler et Opel.
Ce produit phare offre donc un marché substantiel à Florange et à ArcelorMittal. 55 millions d’euros d’investissements sont programmés dans les deux ans qui viennent pour renforcer et pérenniser la filière froide de Florange. ArcelorMittal possède près de 48 % de parts de marché dans les aciers automobiles, dont environ 65 % pour des constructeurs comme Renault, PSA Peugeot Citroën et Fiat. Avec l’Usibor grande largeur, le financier entend reconquérir le terrain perdu face au sidérurgiste allemand Thyssen qui a développé un acier de 1 550 mm il y a deux ans. L’Usibor est en pleine expansion. ArcelorMittal veut saturer la ligne de galvanisation de Sainte-Agathe. Il vise pour cela une production de 635 000 tonnes d’ici 2015, ce qui représentera un tiers de sa production, les deux autres tiers resteront ses aciers historiques, dont l’Extragal Z pour la carrosserie.
bloggerslorrainsengages
7 juin, 2013 à 16:03
Lors du dernier Comité de suivi de l’accord Mittal–Etat français sur l’avenir de Hayange-Florange, le directeur d’ArcelorMittal Atlantique Lorraine a détaillé la répartition des 80 millions d’euros d’investissements en cours et à venir. 55 millions d’euros concerneront le train à chaud et la soudure laser, 15 millions d’euros le packaging et 15 millions d’euros supplémentaires seront affectés à la modernisation du refroidissement et à l’agrandissement de la gare d’Ebange. Cette dernière pourra ainsi accueillir à terme des convois de 44 wagons contre 22 aujourd’hui.
Groupe BLE Lorraine
27 septembre, 2013 à 22:02
Un centre de recherche public sur l’acier à Florange ?
Lors de sa dernière opération de communication en Lorraine, le président de la république française a annoncé la création, à Florange, d’une « plateforme publique de recherche pour la sidérurgie lorraine ». Ce centre de recherche sur l’acier sera doté de « 20 à 50 millions d’euros » sur la base d’appel à projets. On notera au passage le flou de l’enveloppe promise et l’écart entre les deux bornes de l’intervalle. La structure va s’appuyer sur l’IRT M2P (Institut de Recherche Technologique Métallurgie, Matériaux et Procédés). Elle s’ajoutera également au Pacte Lorrain sous la forme d’un avenant. Il s’agira donc en quelque sorte d’un pendant public et indépendant du centre de recherche et de développement d’ArcelorMittal à Maizières-lès-Metz.
François Hollande a été accueilli par les huées et les sifflets de dizaines de salariés d’ArcelorMittal, qui considèrent comme une trahison de sa part la fermeture des hauts-fourneaux. Bien entendu, la plupart des médias ont baissé, voire coupé le son des vidéos diffusées, afin que les gens ne les entendent pas. Et après la France a le culot de critiquer la Corée du Nord !
Groupe BLE Lorraine
16 février, 2014 à 21:25
Nouvelle réduction d’effectifs en vue chez ArcelorMittal à Hayange-Florange
Quelques mois après le terrible conflit social de Hayange-Florange et alors que certains tentent une juteuse reconversion politique, la direction d’ArcelorMittal projette de réduire à nouveau les effectifs sur le site lorrain dans les deux ans à venir.
En maintenant un niveau d’activité à 80 % de ses capacités de production, le groupe financier-sidérurgique devrait supprimer au moins 48 emplois en 2014 et 38 en 2015, soit 86 au total, uniquement par non-remplacement de départs à la retraite. Les syndicats dénoncent l’incohérence de ce plan compte tenu de la pyramide des âges de Hayange-Florange qui devrait conduire à une baisse importante des effectifs de CDI d’ici fin 2015. Cette décision s’inscrit en tout cas véritablement dans le cadre de l’objectif de réduction à tout prix des coûts fixé par Mittal.
2 203 personnes travaillent actuellement sur le site de Hayange-Florange.
Groupe BLE Lorraine
8 mars, 2015 à 12:11
Poursuite du démantèlement de la cokerie de Carling
Un nouveau pan du patrimoine industriel charbonnier lorrain est dernièrement parti en fumée. Plusieurs bâtiments, à savoir deux tours à charbon et trois cheminées culminant à plus de 65 mètres de hauteur, ont été dynamitées sur le site de l’ancienne cokerie de Carling, près de Saint-Avold.
La fermeture de la cokerie a été décidée à l’automne 2009. Ancien site de production lié aux Charbonnages de France (CDF), sa disparition était programmée en même temps que la fin des Houillères. La cokerie connût néanmoins un sursis après son acquisition en 2004 par les Aciéries sarroises, qui ne parvenaient pas à s’autoalimenter. Rogesa, filiale de Dillinger Hütte et Saarstahl, racheta alors les installations, leur assurant cinq ans de sursis. Mais en 2009, Carling ne rentrait plus dans les plans de Rogesa. Faute de repreneur, le site ferma.
Les opérations de démantèlement ont commencé en 2012. La dépollution va désormais suivre. Les 52 hectares, accolés à Total, conserveront une vocation industrielle et commerciale.