Lumière sur … (Archives 4)

Régulièrement, nous vous proposons de partir à la découverte du formidable patrimoine lorrain. Voyage à travers les époques et les lieux qui font de la Lorraine une véritable destination de plaisir, de rencontre et de rêve.

Plein feux sur la Renaissance à Nancy et en Lorraine

Le duché de Lorraine et Nancy, sa capitale, vécurent une période exceptionnelle dans les domaines politique, économique, artistique et intellectuel. Pays d’entre deux, la Lorraine a été profondément marquée par la Renaissance. Bien des monuments rappellent un peu partout dans notre pays la splendeur de cette période, Nancy est sans doute la cité qui en conserve l’empreinte urbaine la plus forte avec Bar-le-Duc. En effet, dans la Ville Vieille, les ducs modifièrent leur palais. Inspirée du château de Blois, la porterie du Palais ducal est un des premiers témoignages de la Renaissance en Lorraine, même si elle conserve de nombreux souvenirs du gothique flamboyant. La Chapelle ronde, commencée en 1607, s’inspire en outre directement de celle que les Médicis avaient fait élever à Florence. Non loin, la place de la Carrière était utilisée pour les tournois et les carrousels. Dans les rues voisines, des hôtels particuliers furent construits par les grands officiers des duchés, tels François de Chastenoy ou Jean d’Haussonville. 

vitrail Chapelle Cordeliers Nancy

Vitrail dans la Chapelle des Cordeliers à Nancy (Crédits photo : Groupe BLE Lorraine)

Mais l’événement le plus considérable, qui fit parler de Nancy dans toute l’Europe, fut sans conteste la construction de la Ville Neuve à partir de 1588, sur un plan en damiers attribué à l’architecte italien Jérôme Citoni, ainsi qu’aux ingénieurs Nicolas La Hiere et Nicolas Marchal. Le duc de Lorraine Charles III entendait alors offrir des espaces de vie et de travail adaptés aux exigences du temps et à toute une population désormais trop à l’étroit dans la Vieille Ville médiévale. Il s’agissait de faire de Nancy une capitale attractive, accueillante et civilisée, mais également de développer son activité économique.

Les spécialistes s’accordent à considérer que la Renaissance en Lorraine fut plutôt tardive. Elle s’y épanouit en effet à partir de la seconde moitié du XVIème siècle jusque dans les années 1630, moment où notre pays bascula dans la terrible Guerre de Trente ans. Profondément marquée par sa situation géographique, entre la France et l’Empire germanique, mais aussi entre l’Italie et les Pays-Bas, la Lorraine constitua, à cette époque, un creuset original marqué par la multiplicité des emprunts. Parallèlement, les ducs n’eurent de cesse d’affirmer l’existence de l’Etat lorrain. Ils s’entourèrent d’artistes et d’intellectuels qui portèrent très loin le renom du duché et de ses souverains. Parmi eux, on retrouve les incontournables Ligier Richier au début de la période, Jacques Callot, Georges de la Tour au siècle suivant, tous nés en terre lorraine et très attachés à cette dernière. Ils firent leurs premières armes à la Cour ducale avant que leur art ne rayonne sur l’Europe entière. Il en fut de même de nombreux musiciens.

La Renaissance constitua donc un moment fort dans le domaine intellectuel, artistique et culturel de la Lorraine. C’est en 1572 que fut créée à Pont-à-Mousson la première université lorraine, qui va rapidement jouir d’une forte réputation, notamment dans le domaine juridique et médical. Plus de quatre siècles après, l’enseignement supérieur continue à jouer un rôle essentiel à Nancy et en Lorraine. Désormais labellisé « Campus », le pôle d’enseignement supérieur lorrain devrait déboucher, précisément à l’horizon 2012, sur la naissance d’une université lorraine unique, commune à Nancy et à Metz. Parallèlement, le projet Artem, l’un des plus importants chantiers en France dans le domaine universitaire, aura significativement progressé.

(Source : Ville de Nancy)

L’Histoire toujours vivante à Verny

Aux portes de l’agglomération messine, Verny, avec son passé rural et ses 1 000 ans d’Histoire, mérite bien son surnom de « ville à la campagne ». Verny ne manque ainsi pas de curiosités, pour le plus grand bonheur de ses 1 995 habitants. La ville a par exemple connu deux châteaux. Le premier, dont on ignore encore la date de construction, a malheureusement été détruit par les troupes suédoises, alliées des Français, en 1635, au cours de la guerre Trente ans. Aujourd’hui, il n’en reste plus qu’un pan de mur en pierre. Le second château a été construit par les seigneurs De Feriet. Certains éléments, comme trois tours et des dépendances, dont un magnifique pigeonnier, sont encore visibles depuis le parc de trois hectares. Deux bâtiments ont été rénovés afin d’accueillir des entreprises.

Verny possède également une fontaine fortifiée. Pendant l’annexion allemande, elle servait de bloc de défense camouflé par une façade décorative. Elle était en outre un des éléments d’un plan d’ensemble comprenant les blocs de défenses situés en face de la mairie, près du pont en face de la gare de Pommérieux et de trois autres blocs protégeant la route de Nomeny. Les soldats se cachaient derrière pour avoir la rue en ligne de mire. Ils pouvaient de cette façon surveiller la traversée de la ville et le carrefour d’accès en provenance de Metz. La fontaine a fait partie des travaux de fortifications réalisés à partir de 1914 par les Allemands, afin de compléter les forts et autres ouvrages défensifs présents sur l’espace lorrain.

Lumière sur ... (Archives 4) fort-de-Verny

Dortoirs des soldats (Crédits photos: Groupe BLE)

Mais Verny est avant tout connu pour son fort imposant, le puissant groupe fortifié de l’Aisne. Ce dernier a été construit de 1904 à 1910 par les Allemands pendant l’annexion. Il fait lui aussi partie d’un ensemble bâti afin de protéger Metz, qui était à l’époque la ville la plus fortifiée du monde. L’ouvrage a hérité du surnom de « gardien de la vallée de la Seille » en raison de sa position stratégique. Les troupes du Reich l’avaient quant à elles appelé Feste Wagner, du nom d’un général.

Aujourd’hui, grâce à la formidable Association pour la Découverte de la Fortification Messine (ADFM), les visiteurs peuvent y découvrir les trois batteries à canons et à obusiers, les quatre casernes où vivaient jusqu’à 1 250 soldats, les observatoires d’infanterie ou encore l’impact de bombes au milieu des 47 hectares de forêt entourant le fort. Le parcours, qui alterne entre visite d’intérieur et d’extérieur, est saisissant. Tout comme le décor offert par ces allées de fils de fer barbelé. Une atmosphère particulière, hors du temps. Mais rassurez-vous le chemin est sécurisé. On apprend également que les bâtisseurs de la Ligne Maginot n’ont rien inventé. Tout ou presque avait déjà été préfiguré ici. Les Allemands avaient même construit des batteries factices afin de tromper l’ennemi. Les visiteurs arpentent également une partie des souterrains qui relient les différents ouvrages militaires entre eux. La manœuvre d’une tourelle pour canon de 10 cm et le tir à blanc d’un canon de 5,3 cm constituent peut-être le clou de la visite, tout comme la découverte des magnifiques fresques peintes par des soldats dans la salle de repos.

A noter que les 11 et 12 septembre 2010, l’ADFM célèbrera en grande pompe le centenaire du fort, avec notamment plusieurs reconstitutions historiques. Une centaine de figurants déguisés selon les périodes marquantes du fort, depuis le Second Empire jusqu’à 1944, plongeront les nombreux curieux dans le passé. En attendant, les membres de l’association s’activent à restaurer une batterie d’obusier de 15 cm et à aménager un point de vue sur la vallée de la Seille.

Enfin, si Verny est riche de son histoire, la ville n’en oublie pas moins son avenir. En effet, un collège de proximité, qui pourra accueillir jusqu’à 500 élèves, devrait être construit d’ici à 2013. Il n’y a pas à dire, il fait bon vivre à Verny ! 

La reconversion de Moyeuvre-Grande

Située en plein cœur de la vallée de l’Orne, la ville de Moyeuvre-Grande est entourée de magnifiques forêts d’une superficie de près de 400 hectares. Nichée à plus de 175 mètres d’altitude, la commune offre de remarquables points de vue du haut des plateaux du Tréhémont et de Froidcul. Ce dernier s’élevant à plus de 300 mètres.

Cœur historique de la sidérurgie lorraine en raison de l’ancienneté de ses mines et de ses forges, Moyeuvre-Grande a connu son apogée au milieu du XXème siècle. Depuis la fermeture des mines en 1993, la ville, aujourd’hui peuplée de 8 357 habitants, a entamé une profonde reconversion en se tournant vers l’avenir et le développement durable. Une véritable reconquête urbaine et démographique… 

Le travail du fer remonte à la nuit des temps dans la vallée de l’Orne. Le site de Froidcul, où vivent de nos jours  3 000 personnes, était déjà occupé au Néolithique, même si la première trace de son nom apparaît dans les textes au XIIème siècle. Les archives laissent d’ailleurs à penser que ce nom bien curieux désignerait de mauvais terrains, c’est-à-dire non cultivables. Deux types de minerais étaient recherchés à Moyeuvre-Grande, à savoir la minette, connue pour sa faible teneur en fer et sa haute teneur en phosphore, ainsi que le fer fort, quant à lui très riche. Pendant des siècles, l’exploitation s’est faite à flanc de coteau. En 1323, Edouard Ier, Comte de Bar, fit installer une forge hydraulique dans la localité. Ce fut de même en 1565 que la « vieille mine » ouvrit ses portes.

En 1877, Thomas et Gilcrist réussirent à développer le procédé de déphosphorisation par le vent, afin de donner de la qualité à la minette. Ceci contribua fortement à l’enrichissement de la ville. La famille De Wendel y avait alors de nombreuses propriétés et exploitations. Mais les biens de cette puissante dynastie furent spoliés au cours de la Seconde Guerre Mondiale par les Nazis. Les forges et les mines de Moyeuvre furent ainsi placées sous la direction d’Hermann Goering. C’est seulement au milieu du XXème siècle que la ville connut son apogée. 440 190 tonnes d’acier furent produites en 1960. Quelques années plus tard, le déclin des mines commença à sonner. La dernière exploitation de Moyeuvre ferma ses portes en 1993, mettant ainsi fin à une formidable aventure. Une dérouleuse en évoque encore l’épopée au centre-ville.

Depuis, la ville a entamé un formidable renouveau, en se donnant pour objectif d’améliorer et d’embellir le cadre de vie de ses habitants. Déjà bordée de splendides forêts et traversée par l’Orne et le Conroy, la commune a acquis sa première fleur au concours des villes et villages fleuris en 2001, avant d’en être couronnée d’une troisième en 2005. Il faut dire qu’avec ses 89 hectares d’espaces vertes, dont 27 de friches industrielles requalifiées, Moyeuvre est véritablement une ville verte bien agréable. On est donc loin de l’image de sinistrose !

Outre ses richesses naturelles, Moyeuvre possède un riche patrimoine historique. En témoigne son château de style Renaissance construit par Jean-Pierre de Bettainvillers en 1616, comme l’indique la date sur son fronton. Le château devint hôpital des forges en 1907. Aujourd’hui, c’est toujours un établissement de santé. L’église de Moyeuvre, qui fut élevée au XIIIème siècle, fut certainement détruite par un affaissement minier. On en voit cela dit toujours le portail d’origine sur la nouvelle église qui lui succéda en 1752. L’édifice abrite en son sein un arbre de la liberté planté à la révolution française. Mais, la famille De Wendel, jugeant cette église trop petite et pas assez représentative de sa puissance, en fit construire une autre en 1887. Il s’agit de l’actuelle église Saint-Gorgon, dont le clocher est en cours de restauration. Le visiteur attentif pourra de même observer une tête de loup sculptée en 1637 dans la rue de la Taye. Cette dernière fut installée à cet endroit après la guerre de Trente ans. Le mystère demeure sur son emplacement d’origine.

Enfin, le moulin de Frapouille est une autre curiosité de Moyeuvre à découvrir. Construit au XIVème siècle, il fut utilisé pour différents usages, comme la fabrication de papier. C’est en 1670 qu’il trouva sa véritable voie en étant affecté aux forges. Bien qu’il ne soit désormais plus en activité, il existe toujours. 

(Source : presse régionale) 

Il fait bon vivre à Norroy-le-Veneur

Bénéficiant d’une position dominante sur la vallée de la Moselle, le village médiéval de Norroy-le Veneur, à la fois étroit et fleuri, abrite de nombreuses curiosités qui invitent à mieux le découvrir et à l’apprécier. 

Sa situation privilégiée a de tout temps suscité les convoitises. Si bien que pour se protéger des assauts des Ducs de Bar et des milices messines, l’église Saint-Pierre fut fortifiée. Dotée de meurtrières et de canonnières, l’édifice constitue une véritable forteresse. D’ailleurs, la tour-clocher, qui abrite une salle de garde, fut sans doute un ancien donjon. La partie romane de l’église remonte au XIIIème siècle. Dans le chœur, le visiteur peut observer de magnifiques vitaux signés Thomas de Clinchamps, l’un des maîtres verriers de la cathédrale de Metz. Même si tous les recoins mystérieux et légendaires de cet édifice ne sont pas accessibles, vous pourrez néanmoins voir un sarcophage mérovingien dans la crypte datant du XIème siècle. En effet, l’église n’a pas encore livré tous ses secrets aux historiens du coin. Ces derniers ont ainsi récemment découvert une porte cachée et des éléments de fresques dissimulés derrière un crépi. Non loin de l’église fortifiée, le cimentière est lui aussi incontournable.

Mais après les vieilles pierres, Norroy-le Veneur est aussi un village bien fleuri et entretenu, niché dans un beau cadre de verdure. D’ailleurs, les panneaux d’entrée arborent deux fleurs au concours de fleurissement. Insuffisant encore pour le maire qui a bien l’intention de viser une troisième fleur dès l’année prochaine. La commune est également traversée par un chemin de grande randonnée, le GR 5. Mais ce qui fait aussi la fierté du village et de ses amoureux, c’est l’ancien jardin de curé restauré, entretenu et embelli depuis maintenant trois ans par une association de passionnés. Jouxtant l’église également récemment restaurée, le jardin se décompose en plusieurs parcelles. La partie basse fait ainsi la part belle aux éphémères. Le long de l’église ont été plantés de la lavande, des roses trémières et des iris. La partie haute de l’ensemble a quant à elle été conçue comme un véritable jardin de curé, structuré en croix. On y trouve des plantes médicinales et aromatiques, comme de la menthe, de la sauge, du thym, de la mélisse ou encore de la ciboulette. A noté que le jardin, qui a maintenant retrouvé toute sa splendeur d’antan, est ouvert à la visite. L’entrée est gratuite.

Enfin, Norroy-le-Veneur joue la carte du développement durable et économique avec le fameux Ecoparc, qui est situé dans son intégralité sur le ban communal. Entièrement dédié à l’environnement, ce dernier s’étend sur plus de 80 hectares et valorise la qualité de vie des entreprises avec des critères de haute qualité environnementale. Après la construction du Melten, l’Ecoparc attend un nouveau bâtiment avec l’installation d’un concepteur de logiciels. Les travaux devraient d’ailleurs prochainement débuter. De travaux, il est justement question à Norroy-le-Veneur. Car, après la mise en place d’un nouvel éclairage public afin de faire baisser l’intensité de la lumière des réverbères, le village est actuellement en chantier d’embellissement. Ici, l’environnement et le cadre de vie, ça n’a pas de prix ! 

(Source : presse régionale) 

Le cimetière de Marville à l’UNESCO ?

Dans un récent classement des plus belles nécropoles de France publié par Téléloisirs, le cimetière de Marville, dans le Nord de la Meuse, en Lorraine, arrive en seconde position, juste derrière son homologue parisien du Père Lachaise. Le site meusien est tellement beau que les habitants veulent le promouvoir au patrimoine mondial de l’Humanité.

Posé sur un promontoire entre la vallée de l’Othain, les ruisseaux du Chut du Moulin et du Crédon, le village de Marville et son cimetière Saint-Hilaire possèdent en tout point une valeur historique, artistique et symbolique, faisant référence à un riche héritage architectural. Même si le site meusien est connu depuis la plus haute antiquité, son histoire se précise au XIIème siècle lorsque Thiébaut 1er de Bar affranchit la communauté des gens de Marville. Ces deniers purent alors s’administrer eux-mêmes suite aux Assises ou « Grands jours de Marville ». Cette décision fut une véritable aubaine pour le développement de la ville à la frontière de plusieurs États. Grâce à ce statut privilégié, sans doute unique à l’époque, la cité bénéficia entre le XIIIème et le XVIème siècle d’une totale neutralité militaire et pu protéger ses nobles et ses riches marchands, qui firent construire par des architectes de renoms leurs hôtels particuliers superbement décorés. Ils édifièrent également des églises, construisirent des chapelles remarquables, passèrent commandes à des artistes de talent, dont les œuvres restèrent gravées dans la pierre.

Une simple visite du village permet aujourd’hui encore d’admirer ce patrimoine unique, comme l’élégante loggia de la maison du chevalier Michel, les façades de la Grand-place et leurs portails richement ciselés, l’église Saint-Nicolas, sans parler des caves, des jardins … Marville est en outre célèbre pour son église et sa nécropole, le cimetière Saint-Hilaire, tous deux classés Monuments Historiques.

En raison de sa double prévôté, Marville accueillit une classe d’officiers ducaux représentant d’abord des prévôtés luxembourgeoise et barroise, puis luxembourgeoise et lorraine. Mais la période la plus faste en matière de création de monuments correspond à la période hispano-lorraine, c’est-à-dire de la fin du XVème au milieu du XVIIème siècle. Sculpteurs ou simples tailleurs de pierre érigèrent à cette époque des stèles funéraires pour les défunts des grandes familles marvilloises. Des milliers de pierres tombales, véritables œuvres d’art aussi originales les unes que les autres furent ainsi élevées. Les monuments évoquent des thèmes divers et variés, tels que la religion, la famille, le donateur ou encore la nature et la mort. Au cours de votre visite, vous remarquerez l’édicule qui abrite un groupe de la Vierge de Pitié et la statue assise du Christ du Jugement dernier. Édifié en 1484, ce monument est un des nombreux incontournables du cimetière de Marville. Il illustre la mort et la résurrection. Le Christ aux liens, ainsi que la stèle aux Douze apôtres, dont un emplacement vide symbolise celui du traître Judas, constituent autant de curiosités à ne pas manquer.

Le cimetière Saint-Hilaire de Marville est enfin mondialement connu pour son ossuaire où sont conservés plus de 40 000 crânes et os longs avec cette inscription qui ne laisse personne indifférent : «Nous avons été comme vous. Vous serez comme nous. Priez pour nous.» Une réflexion universelle. Amen. 

L’ancien Hôtel des Mines livre ses secrets

Construit au début du XXème siècle, l’ancien Hôtel des Mines de Metz, devenu depuis le siège de la direction de la Carmi-Est, le nouveau nom de la Sécurité Sociale Minière, est, de par son architecture unique, l’une des pièces maîtresses du Quartier Impérial.

L’imposant monument en grès rose des Vosges forme un pentagone. Il ne laisse pas indifférent le visiteur, tant l’effervescence de ses représentations sculptées et de ses pierres est originale. L’Hôtel des mines avait été bâti afin de servir de résidence de luxe pour l’industrie du fer et du charbon. Situé sur l’avenue Foch, il comportait la plus grande salle de l’époque et témoignait de sa puissance par son impressionnante architecture. En effet, le Quartier Impérial de Metz se devait être la représentation de la ville allemande parfaite. Le plafond de l’ancienne salle de l’Hôtel des Mines faisait 12 mètres de haut. Au début du XXème siècle, ses bals étaient courus et les Messins ont pu y applaudir les vedettes du music-hall dans les années 1960-1970. L’immense plafond, aux veloutes gravées et aux lustres impressionnants, donnait ainsi une ampleur particulière à la salle qui pouvait recevoir entre 600 et 1 000 personnes.

Mais ce joyau du Quartier Impérial avec la gare et la poste, connut des heures bien sombres durant la seconde Annexion allemande. En effet, à cette époque, l’Hôtel des Mines correspondait à l’ancien Bergamt ou service des mines du IIIème Reich. Il était à la fois siège administratif et lieu de cérémonie et de fêtes. C’est d’ailleurs ici qu’Adolf Hitler passa la nuit de Noël 1940. C’est aussi dans ce bâtiment que la Gauleiter Bürckel déclara dans un discours historique le 29 août 1942 attribuer la nationalité allemande à tous les Mosellans « de race allemande » et annonça l’incorporation de force des jeunes gens dans la Wehrmacht. Bien après la fin de la guerre, l’Union des Sécurités Sociales Minières racheta le bâtiment. La grande salle fut alors malheureusement coupée en deux dans le sens horizontal, afin d’y créer des bureaux. Aujourd’hui encore 500 000 dossiers sont archivés dans les caves de l’Hôtel des Mines. Le plus ancien document remonte d’ailleurs à 1893. 66 00 personnes sont toujours affiliées à la Carmi-Est. Mais sur l’ensemble, ils ne sont plus que quelques centaines encore actifs. Il s’agit des salariés de la mine de sel de Varangéville près de Nancy.

L’Hôtel des Mines, avec son atmosphère si particulière, à la fois intrigante et oubliée, raffinée et mystérieuse, est vraiment un monument exceptionnel et singulier de Metz. Il ne reste plus qu’à le rouvrir au public, par exemple lors des journées du patrimoine, afin de faire revivre ce joyau caché. 

(Source : presse régionale)

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