Vous trouverez sur cette page tous les articles se rapportant aux légendes, aux contes, aux vieilles histoires et aux traditions de Lorraine. Une Lorraine mystérieuse et envoûtante comme vous ne l’avez jamais vue …
A l’origine des traditions de la Saint-Sylvestre
Autour du solstice d’hiver, quatre fêtes ponctuent les jours les plus courts de l’année. Après la Saint Nicolas, Noël, le Nouvel An et l’Epiphanie constituent deux autres évènements marquant de la saison. Etudions plus en détail la Saint-Sylvestre, issue d’une très longue histoire.
Le 21 décembre est le jour le plus court de l’année. Au IVième siècle, l’Eglise catholique a choisi cette période pour célébrer la naissance de Jésus. Passé ce cap, les jours commencent à rallonger. Le Nouvel An, une semaine après Noël, marque ce renouveau. Ainsi, la période qui sépare Noël de l’Epiphanie correspond au passage de l’obscurité à la promesse de lumière avec une nouvelle année. Depuis l’Antiquité, ces 12 jours sont empreints de magie et de croyances. Ces derniers représentaient jadis une période favorable à la prédiction du futur et aux vœux. C’est pour cette raison que cette tradition européenne, où le 31 décembre à minuit les gens s’embrassaient et s’échangeaient leurs vœux sous une boule de gui, nous vient des Celtes. En effet, la cueillette du gui, symbole de force, avait lieu le 6ème jour de la lune du solstice d’hiver. Lors d’une cérémonie religieuse, les druides montaient ainsi dans les chênes, afin de couper le gui avec une serpe en or. Ce dernier était ensuite recueilli dans un drap blanc.
En ce qui concerne à présent le calendrier, il faut savoir que cette expression trouve son origine chez les Romains, où le 1er jour de chaque mois était appelé « calendre ». Les Romains eurent d’abord un calendrier basé sur le cycle lunaire, l’an 1 correspondant à la fondation de Rome par Romulus en 753 avant J-C. Les années étaient alors divisées en 10 mois, le premier d’entre eux marquait le nouvel an et célébrait le dieu Mars, tandis que le dernier mois était appelé décembre. C’est en 45 avant J-C que Jules César instaura le calendrier basé sur le soleil, afin de faire correspondre l’année civile au mouvement des saisons. On parle alors de « calendrier Julien ». A Rome, la veille du 1er janvier, un long repas permettait d’attendre la nouvelle année. Cette coutume gagna par la suite toutes les colonies de l’Empire, dont la Gaule. Ces traditions païennes furent ensuite christianisées. En 532, après la chute de l’Empire romain d’Occident, les années furent comptées à partir de la naissance de Jésus. C’est à partir de ce moment là que les 12 jours de superstitions autour de Noël prirent une signification religieuse. Le 26 décembre fut consacré à Saint Etienne, premier martyr et le 27 à Saint Jean. Le 28, les Saints Innocents rappellent encore le massacre de tous les garçons nouveaux nés sous Hérode.
Enfin, le 31 décembre célèbre Saint Sylvestre, pape du IVème siècle, contemporain de Saint Nicolas.
(Source : presse régionale)
Noël et fête de la lumière à Forbach
Alors que la féérie des fêtes de fin d’année a déjà débuté au pied du Schlossberg avec le traditionnel marché de Noël, la folklorique course des pères Noël, les exposants du Burghof et l’impressionnante crèche vivante, une autre manifestation typique s’est dernièrement déroulée dans les rues de Forbach, à savoir le défilé de la Sainte Lucie. Les enfants, accompagnés de leurs parents, ont marché avec des lumières à la main. Des torches brûlées étaient réservées aux éclaireurs, afin d’illuminer le cortège.
Rappelons que la Saine Lucie marque avec l’Avent le début de la saison de Noël. Elle est fêtée le 13 décembre, jour du solstice d’hiver dans l’hémisphère Nord. Sainte Lucie, prénom issu du latin » lux, lucis « , désigne la lumière. Et c’est bien cette dernière qui est célébrée dans les pays du Septentrion, mais également en Lorraine, par des cortèges et autres défilés éclairés par des chandelles. De même, pendant l’occupation allemande, la Lorraine priait Sainte Lucie, dont les reliques étaient gardées à Ottange. Avec la politique de Paris, les Lorrains peuvent continuer à prier la lumière libératrice. En attendant, après une bonne marche, les participants du cortège de Forbach ont pu se réchauffer autour d’un chocolat chaud ou d’un bon bouillon.
Procession en l’honneur de Saint-Nicolas à Yutz
Depuis une dizaine d’années, chaque jeudi suivant la Saint-Nicolas, l’évêque de Myre est célébré à Yutz lors d’un office religieux, suivi d’une retraite aux flambeaux jusqu’au calvaire d’Ellerange. Ainsi, l’église Sainte-Croix de la cité mosellane a une nouvelle fois résonné des chants à la gloire du Saint patron de la Lorraine, les mêmes que ceux entonnés une semaine auparavant en la basilique de Saint-Nicolas-de-Port. La statue de Saint Nicolas a ensuite été portée de l’église Sainte-Croix au Val Joyeux, au cours d’une magnifique procession aux flambeaux organisée par la Confrérie de Saint Nicolas, où chacun portait un attribut symbolique : les flambeaux pour les éclaireurs, la coiffe et la tunique rouge pour les membres de la Confrérie, la statue du Saint patron pour d’autres. La cérémonie s’est achevée par un moment autour d’un bon verre de vin chaud. Le rendez-vous est déjà pris pour 2010, le jeudi suivant la Saint Nicolas, comme le veut la tradition à Yutz.
(Source : presse régionale)
Magie de Saint Nicolas en Lorraine
Dans de nombreuses villes de Lorraine, petits et grands ont assisté au défilé de Saint Nicolas. La magie a une nouvelle fois opéré et les enfants ont été gâtés. A Nancy, l’évêque de Myre a paradé dans les rues noires de monde, à bord d’un véhicule relooké, véritable vaisseau amiral superbement illuminé qui suivait une quarantaine de chars aux parures enfantines. Il faut dire que le thème retenu cette année était celui des contes, fables et autres légendes. D’où cet imposant défilé, animé par les chats perché et botté, Robin des Bois, Blanche Neige, Cendrillon ou encore King Kong. Il y avait également des artistes, des percussions, des cracheurs de feu et différentes compagnies conviées pour animer la journée. Au terme d’un parcours de plus de trois kilomètres, le cortège a traversé la place Stanislas. En guise de clôture majestueuse, les 120 000 personnes présentes ont pu s’émerveiller devant l’illumination du Palais du Gouverneur.
A Metz, le Saint patron de la Lorraine a littéralement embrasé la place d’Armes. Les petits comme les grands ont participé par dizaines de milliers au défilé de chars et de fanfares, afin de récupérer des friandises. En guise de bouquet final, l’histoire de Saint Nicolas fut contée par la voix de Tom Novembre, avant que la cathédrale et l’office de tourisme s’illuminent sous les magnifiques feux d’artifice.
A Thionville, ce sont des milliers de personnes qui ont envahies les rues de la ville à l’occasion de la parade du Saint patron des Lorrains, à laquelle participèrent 12 chars, des troupes de musiciens, mais aussi la brigade équestre de la police municipale. A l’issue de cette joyeuse cavalcade, la foule a joué les prolongations en s’arrêtant au marché de Noël et à la patinoire. Le tout dans une ambiance féérique.
Enfin, à Sarrebourg, la treizième parade de Noël, avec bien sûr le fameux homme à la barbe blanche, a illuminé tout le centre-ville, depuis la gare jusqu’à la Grand’rue. Des milliers de spectateurs ont assisté au défilé des 13 chars accompagnés par le son de l’harmonie municipale. Chevaliers, lutins des bois, lumières scintillantes, sapins, odeurs de vin chaud, de cannelle, d’épices, d’oranges ou encore de bredeles sortant du four … Tout était réuni dans une magnifique ambiance de fêtes de fin d’année. L’esprit de Noël a soufflé sur Sarrebourg.
Le phare de la Lorraine est désormais allumé
Telle un phare, la basilique de Saint-Nicolas-de-Port, pur chef-d’œuvre de l’art gothique flamboyant, a jailli dans la nuit de décembre. Après le défilé de chars de la Saint-Nicolas, auquel ont assisté plus de 40 000 personnes éblouies, c’est dans un véritable concert magistral de couleurs, retransmis en direct sur différents écrans géants disposés aux quatre coins de la ville, que les Portois ont pu célébrer l’illumination de leur joyau, évènement qui a été prolongée par un feu d’artifice et un lâcher de confettis d’or et d’argent. Après la mise en lumière de la somptueuse basilique à bulbes, plus de 5 000 personnes ont participé à la 764ème procession aux flambeaux qui n’eut encore que plus d’éclat et de ferveur populaire. La mise en lumière de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port, véritable prière montant dans ciel de la nuit, constitua ainsi le point culminant d’une journée entièrement dédiée au Saint patron de la Lorraine, au cours de laquelle se sont succédés jongleurs, cracheurs de feu, échassiers, chars et musiciens.
Qui plus est, cette mise en lumière, digne de ce phare du patrimoine lorrain, a été judicieusement conçue dans le respect des exigences d’économie d’énergie par l’atelier Roland Jeol, qui avait déjà créé l’illumination du Palais de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg et celle de la vieille ville de Jérusalem. Désormais, la basilique de Saint-Nicolas-de-Port se voit de loin. Les voyageurs du TGV Est-Européen, comme les usagers de l’autoroute, peuvent l’apercevoir. A noter que la facture de la consommation annuelle d’électricité pour illuminer ce magnifique vaisseau de pierre devrait s’élever à 3 500 euros pour la ville. Cet habit de lumière aura enfin coûté 215 000 euros. Les Portois ne pouvaient rêver d’un plus beau cadeau, eux qui célèbrent la Saint-Nicolas depuis l’an 1240 …
Saint Nicolas, patron de la Lorraine
Alors que les festivités autour du 6 décembre se rapprochent à grands pas, il est temps pour nous de vous présenter l’origine du culte de Saint-Nicolas en Lorraine. En effet, le samedi 5 décembre, comme chaque année, se déroulera à Saint-Nicolas-de-Port, au Sud-Est de Nancy, la 764ème procession aux flambeaux en l’honneur du Saint patron de la Lorraine. Plus de 3 000 fidèles et autres pèlerins sont attendus.
La magnifique basilique de Saint-Nicolas-de-Port constitue le sanctuaire par excellence de l’évêque de Myre. Cette dernière sera d’ailleurs pour la première fois entièrement illuminée cette année, dès 18 heures, après une grande campagne de souscription destinée à financer sa mise en lumière. Il faut dire que ce somptueux édifice est au cœur de toute la ferveur et la dévotion des Lorrains pour un saint né à l’autre bout de l’ancien Empire Romain. La basilique actuelle, couronnée de deux tours à bulbe de plus de 80 m de haut, est pur un joyau du gothique flamboyant. La nef, dont la voûte s’élève à 30 mètres, qui est d’ailleurs soutenue par les seconds plus hauts piliers de France, est baignée par un éclairage exceptionnel grâce aux larges baies vitrées. Le sanctuaire a été construit par le Duc de Lorraine René II. En effet, en 1477, avant de livrer une bataille décisive face à Charles le Téméraire, le Duc assista à la messe à Port et plaça son armée sous la protection de Saint Nicolas. Après sa victoire, René II décida que l’évêque de Myre serait désormais le patron de la Lorraine. Pour lui rendre grâce, il fit élever cette nouvelle basilique, qui domine depuis tout le pays. L’espace intérieur est conçu pour accueillir la foule des pèlerins. A l’entrée de la basilique, une magnifique statue de Saint Nicolas orne la partie centrale du portail. A l’intérieur, dans la chapelle du saint située du côté droit, une fiole est placée sur la balustrade. Le tombeau de Saint-Nicolas à Myre devint en effet très vite un lieu de dévotion. De ses membres suinte une huile, la manne, qui guérit les malades. Cela dit, il est bien difficile de distinguer l’histoire de la légende dans la vie de l’évêque.
Nicolas est né vers 270 après Jésus-Christ à Patare, en Asie Mineure, au moment où le christianisme se développe. A cette époque, les adeptes de cette « nouvelle religion » sont toujours persécutés. Fils d’une riche famille de marchands chrétiens, orphelin à 20 ans, il décida de donner sa fortune pour secourir les pauvres et les opprimés. Il sauva ainsi trois jeunes filles, qu’un père ruiné voulait prostituer. Vers 30 ans, il s’installa à Myre, où il fut alors nommé évêque. Il joua un rôle actif dans la lutte contre l’hérésie arianiste au cours du concile de Nicée, réunit par l’Empereur Constantin converti au christianisme. Il sauva également la vie à trois officiers injustement condamnés à mort. En pleine tempête, il apparut miraculeusement à la barre d’un bateau pour le guider vers Myre. Selon la tradition, Saint Nicolas est mort le 6 décembre 334.
C’est pour cette raison qu’un bateau rappelle que Saint-Nicolas est aussi le protecteur des navigateurs. Cette pièce fait partie des très beaux objets que l’on peut admirer dans le trésor de la basilique, à gauche de la chapelle mentionnée ci-dessus. S’y trouve également un reliquaire central en forme de bras. Selon la tradition, vers 1090-1100, un chevalier lorrain, Aubert de Varangéville, s’arrêta à Bari en revenant de croisade et emporta avec lui une phalange d’un doigt de la « dextre bénissant » de Saint Nicolas. Il déposa cette relique à Port. L’église, qui fut alors construite pour l’abriter devînt rapidement un haut lieu de pèlerinage et donna naissance à Saint-Nicolas-de-Port. Le reliquaire contient également des chaînes évoquant le miracle du sire de Réchicourt, localité du Pays de Sarrebourg. Cette histoire se déroule un siècle et demi après le dépôt de la phalange de Saint Nicolas à Port. Ce seigneur lorrain fut capturé par les Infidèles, au retour de croisade. Le 5 décembre 1244, son gardien vînt lui annoncer sa mise à mort pour le lendemain. Le captif invoqua alors Saint Nicolas et promit de faire pèlerinage à Port s’il était sauvé. A son réveil, il se retrouva libéré de ses chaînes … devant la porte de l’église de Port. Pour commémorer ce miracle, le sire instaura une procession qui se déroule depuis, chaque année, dans la soirée du 5 décembre. Le bras-reliquaire, très bel objet d’orfèvrerie, qui date du XIXème siècle, a remplacé l’original offert par le duc René II vers 1500. Lors de la procession, l’objet vient en tête du cortège, à côté d’une petite statue de Saint Nicolas portée sur un brancard. Une fois la procession au flambeau terminée, les pèlerins qui le désirent peuvent recevoir l’onction de la sainte manne, liquide qui suinte des ossements du saint conservés à Bari. Ainsi, chaque année, une petite fiole provenant de cette ville et contenant quelques gouttes mélangées avec de l’eau bénite est amenée en Lorraine pour la cérémonie. Le visiteur attentif pourra en outre remarqué près de la porte du trésor, 14 tableaux du XVIème siècle qui racontent la vie de Saint Nicolas. Il faut savoir que les pèlerinages, déjà bien implantés à Port au XIIème siècle, connurent un succès grandissant après le miracle du sire de Réchicourt. L’affluence augmenta encore après la victoire du Duc René II sur Charles le Téméraire en 1477 et suite à la construction de la nouvelle basilique pour commémorer la victoire des Lorrains. Au XVIème siècle, si la foule des pèlerins était permanente, les deux moments forts de l’année étaient la Saint-Nicolas d’été, le 9 mai, qui commémore l’arrivée de la relique venue de Bari et la nuit du 5 au 6 décembre, date présumée de la mort de l’évêque de Myre. L’incendie de la basilique en 1637 marqua un coup d’arrêt brutal aux pèlerinages, de même que la révolution française. A cette période, le cylindre de plomb renfermant la relique fut heureusement caché par les paroissiens. Cela dit, le pèlerinage connut un nouvel essor à partir du XIXème siècle. Depuis les années 1970, Saint-Nicolas-de-Port bénéficie du regain d’intérêt pour les patrimoines de Lorraine. De quoi faire vivre les traditions et l’identité lorraine, à jamais.
Enfin, pour terminer notre exposé, de nombreuses manifestations auront lieu un peu partout en Lorraine, notamment dès le 5 décembre au centre-ville de Nancy, avec des animations proposées par des artistes, des comédiens et des musiciens pour une ambiance des plus festives. 34 chars et des dizaines de fanfares participeront en effet au traditionnel défilé de la Saint Nicolas de la cité ducale, qui a plus d’un siècle. Le tout pour plus de 3 heures de déambulation dans les rues de la ville, en compagnie du boucher, du Père Fouettard et de Saint Nicolas. A ceci, se déroulera parallèlement l’inauguration de l’orgue du chœur de la basilique Saint-Epvre, non loin de la place Stanislas. L’instrument sera alors illuminé et présenté au public. Un grand spectacle pyrotechnique de 30 minutes sera de même donné à 19h30 sur la Place Stanislas. Ce dernier devrait couvrir d’émerveillement et de magie les milliers d’yeux écarquillés et embraser le cœur de la cité ducale. Les festivités se poursuivront à Saint-Nicolas-de-Port avec l’illumination de la basilique qui deviendra le phare blanc lorrain pour l’éternité. Une explosion de lumière. Un moment magique rythmé par la procession au flambeau ancestrale.
Comme à Nancy, Metz fêtera le Saint patron de la Lorraine avec le traditionnel défilé qui portera cette année sur le thème des jeux et des jouets. Un cortège de neuf chars déambulera dans les rues aux sons des fanfares et de la musique militaire de la « région Terre Nord-Est ». Le cortège sera accompagné d’échassiers et … du Père Fouettard, le tout devant des milliers de spectateurs en attente de délicieuses friandises distribuées par le Saint patron. Les fêtes de la Saint Nicolas prendront donc une ampleur particulière cette année à Metz avec l’installation d’un carillon géant place Jean Paul II, à deux pas de la magnifique cathédrale Saint-Etienne. Ce dernier entamera alors à plusieurs reprises au cours de l’après-midi les musiques traditionnelles de ces fêtes de fin d’année. La Place d’Armes s’embrasera ensuite de mille feux, après que Saint Nicolas ait fait sa dernière apparition au balcon de l’Hôtel de ville et déclenche le feu d’artifice d’un coup de sa crosse magique. Du chocolat chaud sera pendant ce temps offert à tous les spectateurs par la mairie de Metz.
Traditions de Saint-Nicolas et de Noël en Lorraine
Faisons le tour de quelques unes des grandes traditions lorraines de cette fin d’année en essayant de mieux comprendre leur origine et leurs répercussions actuelles.
Commençons par Saint-Nicolas, patron de la Lorraine, dont le culte est toujours célébré depuis le Moyen-âge à la somptueuse basilique de Saint-Nicolas-de-Port, près de Nancy, au terme d’un pèlerinage et d’une émouvante cérémonie au flambeau. C’est d’ailleurs ici qu’est précieusement conservée une phalange reliquaire de l’évêque de Myre. Saint-Nicolas est à l’origine un saint ayant réellement existé. Il s’inspire en effet de Nicolas de Myre, un évêque d’Asie Mineure du IIIème et du IVème siècle. Ce dernier naquit à Patara, une cité de Lycie, entre 250 et 270 après Jésus-Christ. Ses convictions chrétiennes le poussèrent à effectuer des pèlerinages en Egypte et en Palestine, mais l’Empereur romain Dioclétien le fit emprisonner par mépris pour cette religion. Il mourut le 6 décembre 343 ou 345 à Myre, victime des persécutions romaines. Depuis sa mort, le personnage alimente les légendes en souvenir de sa bonté. Saint patron des enfants, sa fête est célébrée en Lorraine et dans les pays septentrionaux le 6 décembre. Il distribue des cadeaux aux enfants méritant. A noter que la légende de Saint-Nicolas, des trois enfants et du boucher a été exportée aux Etats-Unis par les Hollandais et les Allemands au XVIIème siècle.
Dès le début du culte de Saint-Nicolas, un personnage ressemblant au Père Noël est présent comme valet dans les pays de tradition germanique. Il prend de nombreux noms, tels que Knecht Ruprecht dans le Nord de l’Allemagne ou Hans Trapp au Palatinat et en Lorraine, avant de devenir la célébrité que l’on connaît aujourd’hui. Cela dit, la première évocation du Père Noël date de 1823. Celui-ci apparaît dans un poème américain de Clément Clarke Moore. Cette fable permit d’uniformiser les différentes traditions en coexistence. Ce conte décrit un vieil homme à la barbe blanche, à l’allure joviale et débonnaire, conduit par un traîneau tiré par huit rennes. A noter que la mitre de Saint-Nicolas est remplacée par un bonnet et la crosse par un sucre d’orge. En 1866, l’écrivain américain George P. Webster décrivit les longs mois de l’été polaire, l’atelier et la maison du Père Noël enfouie sous les neiges du Pôle Nord. La représentation moderne du personnage apparaît pour la première fois en 1868 sur la couverture du « Harper’s Magazine » dessinée par Thomas Nast, originaire du Palatinat. Le Père Noël est ainsi vêtu d’un costume rouge garni de fourrure. Il fallut cependant attendre 1931 pour que son image devienne populaire.
De même, une croyance païenne fait référence au lutin de Noël. Il serait un défricheur dont la tâche essentielle consisterait à maintenir l’ordre à la ferme et aux champs. Il se montre de plus particulièrement coopératif si un bon repas lui est servi la veille de Noël. Dans de nombreuses fermes lorraines, un lit douillet lui était préparé pour la circonstance et la place d’honneur lui était réservée à table. Il est reconnaissable par son bonnet rouge et sa grande barbe blanche. Il est également équipé d’une épaisse fourrure de voyage pour se protéger des rigueurs hivernales. Cette histoire est en réalité une allégorie du Père Noël. Clément Clarke Moore, encore lui, fut le premier auteur à faire référence aux lutins dans un texte intitulé « A Visit From St Nicholas » (Une visite de Saint-Nicolas), paru dans le journal « Sentinel » de New York en 1823, en évoquant de petites créatures qui secondent Saint-Nicolas dans la distribution des cadeaux aux enfants.
Enfin, le Père Fouettard est le sinistre personnage qui accompagne Saint-Nicolas dans ses déplacements, afin de punir les enfants qui n’ont pas été sages pendant l’année. Son histoire est encore profondément ancrée en Lorraine. Le mythe du Père Fouettard prend son origine dans différentes fables. On croit souvent qu’il serait une invention des pédagogues du XVIIIème siècle pour effrayer les garnements et les paresseux. En fait, le personnage naquît lors du siège de Metz par les troupes de Charles Quint au XVIème siècle. Les habitants de la ville assiégée décidèrent de tourner en dérision l’image de l’empereur en brûlant un mannequin à son effigie et en le surnommant « Père Fouettard ». L’influence de la presse américaine fit perdre progressivement les attributs moralisateurs de Saint-Nicolas avec l’abandon de ce personnage effrayant, mais les parents lorrains usent encore de cette légende pour menacer les petits garnements de ne pas recevoir de bonbons et de chocolat à la Saint-Nicolas, ainsi que de cadeaux le soir de Noël.
(Source : Association de Noël de Plombières-les-Bains)
La Bête des Vosges : entre rumeur et mystère
Cette étrange histoire reste toujours l’une des plus grandes énigmes de la fin des années 1970 … Tout se passe en 1977 près de Rambervilliers lorsque des forestiers découvrent des moutons massacrés. Très vite l’affaire reprise par les journalistes va enfler, devenir grotesque parfois. Les gens se demandent s’il s’agit d’un loup, d’un renard ou d’un monstre. Toujours est-il que cet animal a un comportement aberrant en commettant des massacres inhabituels. En effet, la Bête des Vosges n’en finit plus de tuer : 300 têtes de bétail, des moutons, mais aussi des taureaux et des vaches. Mais ce qui est le plus étrange encore, c’est que la bête déjoue tous les pièges, échappe aux traques opérées par les chasseurs accompagnés de villageois courageux. Bientôt la psychose se répand un peu partout dans le massif, la Bête devient un objet de fantasme dans toute la Lorraine et la France. Et devant toutes ces interrogation, comme pour la Bête du Gévaudan, on en vient rapidement à croire que la bête ne peut être que téléguidée par l’homme.
La rumeur de la Bête des Vosges n’en finit plus de gagner du terrain, rumeur exaspérée et amplifiée par la plume des chroniqueurs parisiens qui écrivent alors des choses effarantes sur les habitants des montagnes vosgiennes. Au final, ces Vosgiens apparaissent comme arriérés. Sans commentaire. Mais les « on dit » continuent toujours de poursuivre sans relâche la bête que certains croient apercevoir à travers les profondes forêts. Cette histoire est dramatisée et le préfet des Vosges interdit aux enfants d’aller en forêt.
Les vieux démons ne tardent pas resurgir dans de pareils cas, dès lors qu’on se met à parler d’un Allemand, propriétaire d’un grand domaine de chasse entièrement clos. L’histoire de la guerre et de la SS vient se juxtaposer à celle de la Bête. Certains racontent aussi que ce personnage énigmatique aurait été à la Kommandatur d’Epinal et qu’il serait revenu dans les Vosges une fois la guerre terminée. D’autres continuent en affirmant qu’il avait des chiens-loups pour se protéger. On tombait alors dans l’irrationalité la plus totale. Sauf que le mystère de la Bête des Vosges n’a jamais été résolu …
Le temps des transhumances en Lorraine
Comme chaque printemps depuis 2003, un troupeau de 200 brebis a dernièrement parcouru les 42 kilomètres séparant la commune de Guébling de la côte de Delme, où elles passeront l’été. Ainsi, les brebis y entretiendront naturellement les hectares de pelouses calcaires qui recèlent de véritables trésors environnementaux. De même, plus d’une centaine de moutons de la ferme Wey, installée sur les hauteurs avant la Rosselle, ont défilé dans les rues de Bitche avant de rejoindre le glacis de la citadelle. Au menu, sept hectares à tondre autour du vaisseau de pierre. Cette transhumance constitua cependant une première à l’initiative de l’Association Mosellane d’Economie Montagnarde (AMEM) et de la municipalité. Finalement, rien de plus normal ou presque dans la verte campagne lorraine et dans les montagnes vosgiennes. La scène est cependant plus cocasse dans un environnement urbain, plus précisément à Malzéville, aux portes de Nancy.
Une autre transhumance a en effet eu lieu, avec pour principaux acteurs les 250 brebis de la ferme de Pixérécourt s’en allant passer les prochains mois sur le plateau de Malzéville, où elles contribueront, à l’instar de leurs homologues mosellanes, à la préservation de l’équilibre écologique de cette zone classé Natura 2000. En général cette transhumance passe de façon beaucoup plus inaperçue, dans la mesure où les moutons ne s’aventurent pas dans les rues de Malzéville, dans l’agglomération nancéienne. Mais cette fois le périple a adopté un caractère festif. Le public et les habitants du coin ont d’ailleurs répondu présent. Le soleil ayant eu également sa part de contribution dans le succès de cette balade de 4 km. A noter que les brebis resteront sur le plateau de Malzéville jusqu’en octobre où elles seront rejointes par un âne. Et puisque les ânes n’aiment pas les chiens et que le risque des chiens errants est bien réel sur le plateau, l’animal montera bonne garde.
Et les Vieux métiers reprennent vie !
C’est désormais devenu une véritable tradition à Azannes dans la Meuse. Chaque année des milliers de visiteurs (39 960 en 2008) se pressent chaque dimanche de mai pour venir admirer les Vieux métiers. Qui plus est, ces derniers s’agrandissent cette année. Ainsi, un authentique barbier reprendra vie sur place. Retraité d’un village meusien, ce dernier rouvrira son salon Maxime, rue des Artisans, dans la fameuse grange principale. Héritier du savoir-faire de trois générations, il rasera gratis ! De même, le jardin potager s’est agrandit d’un espace réservé aux vieux légumes. De nombreuses variétés ont ainsi été sélectionnées par des jardiniers du coin. Ces dernières seront donc ressuscitées dans le jardin du vannier, à côté de l’éolienne. Enfin, non loin de la ferme du laboureur et de ses animaux, la maison du manœuvrier est en train de sortir de terre. Il s’agit ni plus ni moins de la bâtisse mitoyenne d’un paysan journalier, autrement dit, un salarié qui travaillait à la journée pour le compte du fermier. La modeste maison sera achevée en 2010 et comportera une travée constituée de trois petites pièces, à savoir, cuisine, chambre et poulailler.
A noter que le hall d’accueil a été transformé et mis aux normes de sécurité. 360 mètres carrés abriteront désormais de petits producteurs locaux et leurs spécialités : jus de pomme, charcuterie de la ferme, … L’espace restauration proposera quant à lui des menus typiques lorrains.
Histoires et légendes souterraines de Metz
L’excavation découverte récemment dans une rue du centre-ville de Metz n’était malheureusement pas le souterrain légendaire reliant l’évêché à la cathédrale, mais juste un collecteur d’égout Toujours est-il que ce fait a réveillé les vieilles légendes autour de l’existence d’un tel passage souterrain. Entre vérité, mystère et fascination, partons explorer les entrailles de la ville aux 3 000 ans d’histoire …
Des souterrains, il y en a quelques uns à Metz, pourtant les livres et les revues d’histoire n’en font étrangement aucune mention. Un passage existe ainsi bel et bien entre le conseil général et la préfecture et est d’ailleurs utilisé régulièrement. De même, la tour Camoufle, vestiges des fortifications médiévales sur l’avenue Foch, possède elle aussi son début de tunnel. Il serait également question d’une autre entrée du côté de la Porte des Allemands, ainsi qu’une galerie liée aux casemates du fort de Belle-Isle, sous le terrain de football et l’actuelle piscine. Mais le plus curieux et le plus mystérieux de tous reste néanmoins le souterrain qui traversait la colline Sainte-Croix. Il partait de la rue des Tanneurs pour aboutir rue des Piques, atteignant une longueur totale de 500 mètres. Il fut en outre utilisé par les Allemands au cours de la Seconde Guerre. La galerie s’enfonce d’ailleurs sur 100 mètres depuis la cour du restaurant A la Ville de Lyon, avant de faire un coude et de partir sur la droite, jusqu’à heurter un mur devant un éboulement, à peu près à la verticale de la rue des Jardins. Plus loin, le tunnel s’est perdu dans les fondations de la cité administrative du Chanoine-Collin. Entre l’hôpital-maternité et le cloître des Récollets, la galerie aux murs de briques pourrait être encore intacte. Enfin, derrière le Jardin des Tanneurs, le dernier tronçon a été éboulé depuis la destruction des immeubles. Mais à quoi pouvait bien servir un tel souterrain ? Le mystère demeure …
La citadelle de Metz, construite vers 1560 et antérieure aux améliorations effectuées par Vauban, avait aussi son lots de tunnels et de souterrains, sur deux niveaux, dont l’accès est bien connu des Messins qui visitent le jardin du Palais du Gouverneur lors des journées du patrimoine. Il est en effet possible d’accéder par un escalier souterrain à une salle circulaire correspondant ni plus ni moins au second étage de la Tour d’Enfer. Cela dit, les couloirs qui partent de cette salle sont aujourd’hui inaccessibles. L’un d’entre eux menait d’ailleurs vers le porte d’Enfer, située en bordure de la Moselle, sur le flanc Sud-Ouest. Cette porte était encore visible au XIXème siècle, mais les travaux de terrassement réalisés sous l’Annexion ont bouleversés la configuration des lieux.
Il y aurait en outre un autre souterrain qui partirait lui aussi de la cour du restaurant A la ville de Lyon, et qui mènerait dans les caves de la rue des Jardins. Quant à l’éventualité d’un souterrain entre l’évêché et la cathédrale, il n’en serait rien. Même conclusion quant aux tunnels et autres galeries de l’ancien Amphithéâtre gallo-romain ou rôdait le fameux Graouilly, dragon fantastique qui hante le folklore messin. Ces derniers appartiennent également aux légendes. En effet, la nature sablonneuse du sol rendrait leur existence tout bonnement impossible. Mais qui sait ce qu’il reste encore à découvrir dans les entrailles de Metz …
PIRRIE
9 juin, 2009 à 8:44
je recherche des photos ou des images de poupees lorraines ou de costumes lorrain pour broder une nappe et un cache torchon que j ai retrouvé de ma mère merci de m indiquer ouje peut trouver car je ni arive pas
amities d une hagondangeoise qui vit a montelimar
blogerslorrainsengages
9 juin, 2009 à 9:21
Bonjour,
essayer peut-être sur: http://www.gflmetz.com/French/Costumes.htm
bien à vous et à bientôt!
Le Groupe BLE Lorraine.
yvette gastebois
1 mars, 2010 à 7:57
je voudrais connaitre l histoire des tridons et avoir des images si possible merci
blogerslorrainsengages
13 mars, 2010 à 15:17
Bonjour Yvette,
Vous vouliez dire tritons ? –> voir la mythologie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Triton_(mythologie)
Bien à vous,
Le Groupe BLE Lorraine.
Philippe
22 janvier, 2012 à 17:22
Bonjour
Je recherche un ouvrage sur le thème des légendes de Lorraine dont j’ignore l’auteur et le titre (lu dans les années 70 à la bibliothèque municipale de Thionville). Le seul indice que je possède est qu’au sommaire de ce livre, il était question d’une sorte de spectre dénommé « massue de Boulay » (ville de Moselle).
Merci et bien cordialement
bloggerslorrainsengages
25 janvier, 2012 à 22:33
Bonsoir Philippe,
Peut-être que la meilleure piste consiste justement à retourner à la bibliothèque municipale de Thionville ?
Bien cordialement,
Le Groupe BLE Lorraine.
sylviane
10 mai, 2014 à 17:37
bonjour, je cherche des informations sur la coutume lorraine de la chèvre donnée à l’ainé non marié ou reçue par lui dans les mariages des plus jeunes de la fratrie.
Merci,
Sylviane.
Noëlle Delétang
20 juillet, 2014 à 14:02
Bonjour,
Mon arrière grand-mère racontait à ses petits-enfants l’histoire de « la petite poulette de Coincourt ». Quelqu’un saurait-il de quelle histoire il s’agit ?
Merci.