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Gandrange : la fin de toute une époque …

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L’aciérie de Gandrange a été construite dans les années 1960 sur une surface de 370 hectares, dans le but de produire 4 millions de tonnes d’acier, objectif qu’elle n’atteindra d’ailleurs jamais. Le cours de l’Orne fut même détourné pour bâtir cette cathédrale industrielle. Aujourd’hui fermée, l’immense carcasse sera démantelée. Des employés d’autres usines du groupe ArcelorMittal, notamment en provenance du Kazakhstan, sont déjà venus en repérage afin de détecter des outils viables pour les démonter, les emporter et les réutiliser dans leur pays. Ainsi, plus de 40 000 tonnes de ferrailles vont être rasées dans l’optique de libérer un terrain d’environ 400 hectares, qu’il s’agira ensuite de dépolluer. Cette opération pose tout de même le problème de la sauvegarde du patrimoine industriel lorrain, de son épopée et de l’heure de gloire de cette formidable aventure humaine et technologique.  En effet, si le bâtiment n’est certes pas de toute beauté dans la vallée, il convient néanmoins, à notre avis, de préserver plusieurs traces de l’industrie de l’acier en Lorraine, ne serait-ce que pour la mémoire de ceux qui ont fait à un moment donné toute la force de notre province mais aussi de laisser un témoignage grandiose pour les générations futures. De plus, un tel complexe pourrait se reconvertir dans le tourisme industriel à l’image de l’immense usine de Volklingen en Sarre.

Certains diront cependant que cette cathédrale était vouée tôt ou tard à s’arrêter, de fait justement de son surdimensionnement. Ce dernier a ainsi toujours pesé dans la possibilité d’optimiser l’outil de production, même si le concept n’était pas intrinsèquement mauvais. Mais aujourd’hui, l’arrêt de cette usine apparaît tout de même comme un immense gâchis. Et les propriétaires respectifs de cet équipement, que ce soient Usinor, Sacilor ou Mittal ne sont pas tout rose dans cette affaire. Mais tout ne va pas s’arrêter pour autant sur la plate-forme industrielle de Gandrange. Par exemple, le laminoir à couronnes et à barres (LCB) est un bel outil pour lequel il convient de développer une production spécialisée. A cette condition et des investissements pour le moderniser, il pourra durer. C’est apparemment ce qui va être fait moyennant un montant de huit millions d’euros à injecter. Le LCB laminera des demi-produits, des billettes acheminées d’une autre usine du groupe située à Duisbourg en Allemagne, afin de produire des barres et des couronnes de spécialité. La direction a par ailleurs « promis », on connaît cependant la valeur des promesses par ici, de le faire durer au moins jusqu’en 2014. Les organisations syndicales espèrent quant à elles beaucoup plus longtemps. 320 emplois y sont maintenus. Enfin, alors que le train à billettes (TAB) doit s’arrêter fin décembre 2009, le plan de revitalisation et la convention d’ancrage territoriale signés par ArcelorMittal avec Paris prévoient entre autres des investissements sur le site, dont celui d’une unité de parachèvement des produits longs. A surveiller de près, de très près.   

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3 Commentaires

  1. bloggerslorrainsengages

    18 janvier, 2012 à 21:16

    La fermeture de l’aciérie a fait de Gandrange le symbole économique de la désindustrialisation et de politique anti-sarkozyste. Depuis bientôt 4 ans, le maire de Gandrange reçoit des politiques et des journalistes du monde entier sur les décombres de l’aciérie. De quoi alimenter la notoriété planétaire de cette commune de 2 800 habitants. Le mythe Gandrange est né de la force évocatrice de cette cathédrale d’acier abandonné sur l’autel de la finance.

  2. ChalumeauBernard

    26 décembre, 2014 à 19:46

    Oui,

    Les banquiers tuent tout!

    Bernard Chalumeau

  3. Urgo

    27 août, 2017 à 15:43

    le projet d’aciérie électrique à double cuve conçu par les ingénieurs d’Usinor, n’a pas donné les résultats escomptés dans la pratique. Il y avait là visiblement un défaut de conception, qui perturbait gravement la production d’acier. Mittal a préféré mettre un terme à ce fiasco !

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