Restructurations militaires (Archives 2)

Les Lorrains ont la parole et voici ce qu’ils nous disent … 

On ne peut être qu’indigné et révolté des conséquences de la réforme des armées, cette nouvelle saignée pour la Lorraine. Un nouvel ouragan après ceux de la fin de la sidérurgie, du charbon et des difficultés du textile et de la chimie s’est abattu sur une Lorraine qui tente de survivre tant bien que mal. Il faudra faire comme le Phoenix, renaître une nouvelle fois de ses cendres. Mais l’heure est déjà au bilan : il plane comme un goût amer que la plupart de nos élus soient tombés dans la fatalité, comme si la bataille était perdue, ou gagnée, d’avance, soit par désespoir, en essayant d’offrir un dernier baroud d’honneur, soit par excès de confiance. Certes, le coup devait être rude, imprévisible parfois, mais il pouvait être paré

Le Saulnois a su se révolté, faire face à l’adversité, tout comme les Alsaciens qui obtinrent de belles compensations, parfois mêmes supérieures aux pertes subies ! Les Meusiens commencent à préparer leur riposte. Mais de manière générale, le soldat lorrain et plus particulièrement mosellan est fidèle et discipliné. Il est resté digne, n’a pas gesticulé comme une marionnette. Il a pourtant plié. Aurait-on oublié notre prestigieux passé ? Arrêtons de subir et d’accepter les coups du sort tête basse. La Lorraine n’a que trop souffert, mais quand elle se réveillera, la France tremblera.

Un régiment français en provenance d’Allemagne pour Metz

Le ministre français de la Défense Hervé Morin a dernièrement annoncé que le régiment qui doit s’installer à Metz sera bien un régiment français de la brigade franco-allemande (BFA) actuellement stationné en Allemagne. Il pourrait bien s’agir du IIIème Hussards d’Immendingen.

Déplacement de Sarkosy en Moselle : rien de nouveau ou presque

Le gouvernement français prévoit de céder terrains et bâtiments aux collectivités locales pour l’euro symbolique. Paris prendra également en charge la dépollution des sites. Il appartiendra toutefois aux élus locaux de chercher des entreprises ou de réaliser des aménagements avec le concours de l’État français.

Mais, ce que nous pouvons constater, c’est qu’en dépit des exonérations de charges et d’impôts prévues, les sociétés qui envisageaient de s’installer sur les sites en passe d’être libérés semblent aujourd’hui très prudentes du fait de la crise économique. Nicolas Sarkosy a par ailleurs déclaré que le 8ème Régiment d’Artillerie de Commercy qui doit être dissout, ne disparaîtra que lorsque que des « solutions pour l’emploi auront été trouvées ».

De plus, un centre d’instruction sera bel et bien créé à Dieuze, afin d’y « maintenir une présence militaire significative ». Pour ce qui est du transfert à Metz de l’un des régiments de l’actuelle brigade franco-allemande, le président français s’est montré prudent, dans l’attente de la constitution d’une nouvelle coalition suite aux dernières élections allemandes. Les villes de Commercy, Dieuze et Bitche recevront enfin respectivement une enveloppe de 10, 12 et 3 millions d’euros, toujours dans le cadre d’un contrat de redynamisation des sites de défense. 

(Extrait de l’article Bilan de la visite du président français en Moselle)

Du nouveau au sujet des restructurations militaires

Après le 1er Régiment Médical de Châtel-Saint-Germain, c’est bien le Régiment de Marche du Tchad et ses 1 158 hommes qui sont dans le collimateur de la mairie de Metz, dans le cadre des compensations aux iniques et odieuses restructurations militaires. Ce groupement, actuellement basé à Noyon dans l’Oise, doit normalement s’installer du côté de Meyenheim dans le Haut-Rhin, sur la base aérienne 132. Sauf que les élus alsaciens ne l’entendent pas de cette oreille en envisageant de transformer la base en centre de maintenance des avions de ligne. Le maire de Metz a donc eu la bonne idée de proposer d’accueillir le régiment en question dans la caserne du Pontiffroy, libérée par le 2ème Génie. De même, le premier magistrat continue de militer pour la création d’une école vétérinaire, la cinquième en France, qui formerait des vétérinaires ruraux. L’immense site de la base aérienne 128 pourrait l’accueillir. Nous vous tiendrons informés de la suite des évènements. 

Dieuze l’a dans le dos

Le maire de Dieuze, Fernand Lormant, n’abdique toujours pas au sujet des iniques et odieuses restructurations militaires, dont a été victime sa commune en perdant le prestigieux 13ème Régiment de Dragons Parachutistes (RDP) et ses hommes. Et il a bien raison. Dieuze a bien été purement et simplement sacrifié sur l’autel de la réforme de Paris. La petite bourgade perdra près d’un habitant sur deux. Une catastrophe démographique, sociale et économique. Le premier magistrat n’en revient de même toujours pas sur l’incroyable baisse des compensations financières, qui étaient réservées à sa ville et au Saulnois. Cette enveloppe se chiffrait initialement à 10 millions d’euros. Puis, petit à petit, elle s’est construite sur la base de seulement 8 millions d’euros, montant « plancher » qui est même devenu par la suite montant « plafond » ! Le problème aujourd’hui, c’est que cette somme s’est encore réduite de moitié ! Le préfet ayant en effet subitement décidé d’enlever un bonne partie de ces fonds de compensation, afin de financer un projet jugé « non prioritaire » par certains, à savoir le réseau de fibre optique à l’abonné. Incroyable et impensable. Cette opération, que Fernand Lormant juge « luxueuse » à plus d’un titre, puisqu’étant estimée à 14 millions d’euros, prélèverait ainsi de 4,8 millions d’euros le montant déjà rabaissé alloué à Dieuze. Elle mettrait par ailleurs en danger la réalisation d’autres projets porteurs d’emplois dans tout le canton en les privant de soutient financier. Devant la rapidité du montage du dossier et de la décision de la préfecture, le maire de Dieuze dénonce d’ores et déjà un abus de pouvoir de Philippe Leroy, président du conseil général de la Moselle, qui aurait plus ou moins influencé et téléguidé l’opération. A vérifier. Troublant concours de circonstances en tout cas. Le maire de la petite cité n’a enfin toujours pas eu de nouvelle concernant la venue d’une école de formation militaire en vue de compenser également le départ du 13ème RDP programmé en 2011. Une autre histoire du pot de terre contre le pot de fer… 

(Source : presse régionale) 

Le mensonge du siècle

Il y a maintenant un an les bouchers de Paris saignaient encore notre belle Lorraine, cette fois avec les restructurations militaires. Les villes de Metz, Dieuze et Bitche étaient particulièrement sacrifiées sur l’autel d’une réforme injuste et subissaient de plein fouet le diktat de l’Elysée. 

Alors que la colère gronde toujours et que l’incompréhension règne encore, les compensations promises peinent à être réelles, palpables et concrètes. Elles prennent corps dans le rapport Blanc, document secret dont on ne sait finalement rien. Serait-ce donc une coquille vide ? De même, les Lorrains attendant toujours que Sarkozy vienne enfin expliquer sa fureur. Des trois cités précédemment évoquées, seule la ville des Vosges du Nord, protégée par son impressionnante citadelle, semble avoir été sauvée. Le soldat Bitche s’est en effet remarquablement défendu, accueillent à coup de pierres les représentants du gouvernement français et menaçant de rendre toutes ses médailles de guerre. Une ville décidément imprenable. Une héroïque résistance, une fois de plus. Bitche recevra bien le 16ème bataillon de chasseurs de Saarburg en provenance de Rhénanie-Palatinat en compensation du départ du mythique 57ème régiment d’artillerie dissout en juin. Cela dit, après avoir vu sa compensation financière passer de 10 à seulement 3 millions d’euros, le combat de Bitche n’est pas encore achevé en vue d’assurer son désenclavement.

A Dieuze comme à Metz, le bilan est lourd, terrible même, dramatique. C’est ici que les canons de toute la haine française ont retenti le plus. Dans le Saulnois, on n’en sait toujours pas plus sur le contenu de l’unité de formation de compensation promise, à savoir un groupement d’instruction. Cette unité détachée seraient chargée d’assurer la formation initiale de jeunes engagés volontaires des régiments du Nord-Est. Une mission bien obscure. 400 permanents et 600 engagés tourneraient ainsi trois fois par an. Le maire de la commune ne sait absolument pas à quoi s’en tenir : les permanents sont-ils célibataires ou seront-ils accompagnés de leur famille, s’installeront-ils sur place ou pas ? Le véritable flou artistique règne autour cette éventuelle arrivée. Rien ne pourra remplacer aux yeux du premier magistrat et de ses administrés le prestigieux 13ème régiment de parachutistes (RDP). 

D’un point de vue économique, le pouvoir des jeunes engagés ne sera en aucune mesure semblable à celui des hommes du 13ème RDP, qui sont très bien rémunérés. La compensation n’est absolument pas équivalente. De même, sur les 10 à 15 millions d’euros promis par le président français, pas un copeck n’a encore pointé le bout de son nez.

En attendant, Dieuze est véritablement saignée à vif, amputée de 1 000 emplois, 350 familles et 600 enfants.  La ville est même soumise financièrement. L’Etat français en est l’inquisiteur, le bourreau, le démon.

A Metz, ville martyre et foudroyée dans sa dynamique par ces iniques restructurations, 5 365 militaires sont appelés à partir. Enorme. D’ailleurs des centaines ont déjà pliés bagages. Seuls 280 personnes viendront dans la première ville de Lorraine dans le cadre de la base de défense. De défense il est en effet ici question plus qu’ailleurs. Car si Bitche a su courageusement faire face, si Dieuze a pu s’offrir un honorable baroud d’honneur, la vieille ville de Metz, à l’abri derrière ses murailles, autrefois réputée inviolable, a pris littéralement l’eau. L’ennemi s’est infiltré partout, dans les rues, les lieux de pouvoir. La défense de la ville a quasiment été inexistante, broyée de toute part par des conflits et des rivalités internes. Les quelques pieux chevaliers encore debout n’ont malheureusement pas pu combler l’incompétence et la naïveté des dirigeants de la ville. Metz n’a jamais été aussi vulnérable et elle l’a payé de la plus horrible des manières. Les élus réclament 36 millions d’euros de compensation financière, des pacotilles au vue du préjudice subi. Même si des projets de redynamisation sont timidement apparus, à l’instar de l’Ecocité, une sorte de quartier laboratoire dédié au développement durable devant normalement voir le jour sur la base aérienne 128 une fois désaffectée, ils restent très flous. Quant aux emplois publics censés combler le vide laissé par les militaires, le compte n’y est toujours pas, vraiment pas. Que faire alors que le gros des troupes quittera la garnison messine en juillet 2010 et 2012 ? Agir, toujours, et ne pas rester suspendus aux vaines paroles du président français qui sont en train de s’amasser dans le véritable charnier des promesses non tenus aux côtés de la désormais célèbre stèle funéraire de Gandrange.

La colère est la même du côté d’Essey-lès-Nancy, commune complètement délaissée et abandonnée par Paris et qui va perdre 400 hommes. Le maire n’a ainsi même pas accès à l’étude en cours sur la reconversion du site, au moment où quelques projets se dessinent comme l’installation du service départemental d’incendie et de secours ou encore le CREPS, tous deux intéressés pour reprendre une partie des 50 hectares de l’emprise militaire. Mais rien, absolument rien n’est acté en ce qui concerne la rétrocession des parcelles et des bâtiments aux collectivités. Un autre dossier au point mort. 

Ainsi, de toutes ces communes flouées et dépecées, seules Bitche et Lunéville, qui, bien que perdant son état-major et son général, s’en sort avec le renforcement du 53ème régiment de tirailleurs, semblent sauvées. Lunéville va même récupérer un espace vert d’une superficie d’un hectare en plein centre-ville et va s’atteler à le mettre en valeur. Partout ailleurs, la peur rode et les sinistres conséquences des restructurations militaires se font sentir. A l’horizon 2014, en Lorraine, seulement 2  087 personnels viendront compenser les 9  146 hommes partis avec leur famille, soit un solde négatif de 7  059. Une catastrophe démographique et économique. Merci la France, à cause de qui tant de Lorrains sont morts.

L’Arlésienne de l’Elysée

Le président français a décidé, comme vous avez pu malheureusement le constater, de reporter une nouvelle fois sa visite en Moselle, afin de s’expliquer sur les iniques et coûteuses restructurations militaires. Cette fois-ci, la raison invoquée est celle du G8 en Italie. Peut-être que la prochaine fois, ce sera pour cause de grève ? C’est vraiment n’importe quoi, du pur foutage de gueule, prendre tout simplement les gens pour des cons. S’il n’a vraiment pas envie de venir, eh bien qu’il nous le dise franchement. Ce serait au moins un minimum de respect pour le peuple lorrain autrefois opprimé puis exploité. Mais il n’en a ni le courage ni la carrure. Ce nouveau mensonge, cet énième contretemps dans la venue de Nicolas Sarkozy dans une Moselle qui cherche toujours des réponses et des raisons au sujet des restructurations militaires, apparaît plus que fâcheux dans le contexte actuel. Le président français ne trouve décidément pas la route de Metz, après avoir pourtant croisé celle de Gandrange début 2008, visite dont les promesses en l’air sont encore commémorées par une stèle funéraire, et celle de Nancy le 12 mai dernier. Le petit Nicolas a peut-être perdu son chemin ? Il devrait alors consulter Mappy ou Via Michelin afin de regagner enfin la première ville de Lorraine.

Etablissons à présent un rapide historique de tous ses rendez-vous manqués : rappelez-vous en effet qu’il avait d’abord promis de venir à la fin de l’année 2008, puis au début de l’année 2009, et enfin pour le 14 juillet.

Cela en fait quand même beaucoup au final des promesses non tenues ! Plus qu’un mépris, c’est un véritable affront fait à la Lorraine et plus particulièrement à la Moselle, dont le but caché est peut-être de raviver les anciennes hostilités entre Metz et Nancy après un rapprochement plein de promesses. 

Il paraîtrait maintenant qu’il viendrait à la rentrée, puis peut-être au marché de Noël aussi non ? Nous, nous ne l’attendons plus. La Lorraine et Sarkozy, ça ne se fera jamais…

La mairie de Metz encore trop généreuse avec Paris …

La ville de Metz réclame à l’Etat français une compensation financière d’au moins 36 millions d’euros pour les iniques restructurations militaires. Toutes les propositions visant à compenser le départ de près de 6 000 civils et militaires à l’horizon 2011, sans compter leur famille, ont ainsi été répertoriées dans un Contrat de Redynamisation de Site de Défense (CRSD). Les compensations exigées tiennent en 5 points.

Tout d’abord, elles concernent l’emploi public avec la délocalisation de 1 500 emplois de ce type d’ici 2011. Ensuite, une aide à l’investissement est réclamée, ce sont les fameux 36 millions d’euros minimum. Celle-ci pourrait ainsi permettre de développer des ZAC, de financer le METTIS, de reconvertir la base aérienne 128, d’aménager en site touristique le Mont Saint-Quentin ou encore d’agrandir le port de Metz. Afin de compenser la perte fiscale des impôts locaux et de la taxe professionnelle, du fait de la baisse de la démographie, estimée à 3 millions d’euros par an, la mairie de Metz veut se voir doter d’un fond d’accompagnement.

De même, la municipalité réclame des conditions privilégiées en ce qui concerne la cession des terrains libérés par l’armée, tout en souhaitant que les logements militaires soient mobilisés afin de répondre à la demande sociale.

Enfin, la ville veut pouvoir bénéficier d’exonérations des charges fiscales et sociales durant au moins 3 ans. Comme beaucoup de monde, nous trouvons que les exigences et les compensations demandées par la ville de Metz sont bien trop faibles et que le rapport établi manque cruellement de fermeté. En effet, l’expérience prouve qu’il faut toujours réclamer plus que ce que l’on souhaite afin d’avoir une certaine marge de manœuvre et au final obtenir réellement ce que l’on voulait en secret. Cela fait partie de l’art et de tout le savoir-faire de la négociation, domaine ou les élus de Metz ne semblent pas exceller et c’est le moins que l’on puisse dire après le tragique épisode des restructurations militaires. Car vous le comprendrez, en exigeant à peine 36 millions d’euros d’un coup, nous avons vraiment du mal à imaginer comment la ville arrivera à compenser les 80 millions d’euros qu’elle va perdre par an du fait de cette saignée. Il est bien là le problème. Cela dit, la mairie veut également et à juste titre le maintient du 1er régiment médical de Châtel-Saint-Germain en partance pour le camp de La Valbonne dans l’Ain. Mais, malgré cette demande supplémentaire, nous ne pouvons que constater l’aspect plus que brouillon du rapport.

Ainsi, le maire de Metz a lui-même exigé d’amender le rapport qu’il avait pourtant lui-même écrit de sa main afin de faire rajouter la mention concernant le 1er régiment médical … Du grand art … Comment voulez-vous après que Metz soit bien défendu par des individus pareils ? C’est vraiment navrant, écœurant et désolant …

Plaidoyer pour la défense de Frescaty

Dans sa configuration actuelle, la base aérienne 128 de Metz-Frescaty est le modèle même de ce qui a inspiré la réforme des iniques restructurations militaires. La dépecer pour ensuite la fermer ne reviendra pas à économiser de l’argent, mais au contraire à en dépenser encore plus, pour faire moins bien. Une aberration totale, une écrasante incompréhension. Car quand l’ancien chef d’état-major de l’armée de l’air a arbitré jadis en faveur de Metz-Frescaty pour y installer l’état-major de toutes les forces aériennes, l’argument principal était celui du plus faible coût. Pour quelles obscures raisons cet argument ne serait-il donc plus valable aujourd’hui ?

La réponse tient aussi bien dans le népotisme et le clientélisme de l’actuel gouvernement français que dans l’incompétence et la désunion des politiques lorrains et plus particulièrement mosellans. Il est beau le pays des droits de l’Homme, soi-disant modèle de démocratie. Magnifique ! Car rappelons-nous que déjà à l’époque, le ministre français avait eu le choix entre Tours, Dijon et Metz. Or, voici que l’option Dijon revient sur le devant de la scène, même si, comble de l’ironie et du ridicule, cette dernière n’est absolument pas en mesure, actuellement, de recevoir les cadres basés à Frescaty. Pour réaliser ce déménagement, il faudrait ainsi construire et doter les lieux de tous les outils de commandement indispensables. Donc dépenser toujours plus pour faire moins d’économie au final. Dépouiller un site qui dispose de tout pour le donner à un autre à l’étroit dans ses murs et en incapacité chronique à accueillir de nouveaux personnels.

La base aérienne 128 abrite également les avions « Transal Gabriel » dédiés au renseignement, ainsi que les 800 personnels voués à ces missions. La perspective de transférer ces « pions » sur la base d’Evreux ne pourra s’affranchir de nouvelles constructions. Même constat donc que pour Dijon. Or à Frescaty, base spécialisée entre autres dans la logistique et dans l’aide au déploiement, d’importants efforts de remise à niveau ont été consentis. C’est même depuis la base messine que les secours aux victimes de la tempête dans le Sud-Ouest avaient été portés. Un beau cadeau de remerciement. Quelle générosité du petit Paris ! Merci, « fallait vraiment pas », comme les gens disent chez nous la main sur le cœur. Enfin, Frescaty recèle les moyens mobiles de surveillance aérienne. Pour faire simple, tous les outils destinés à l’action sont dans une même main de l’état-major messin. C’est donc peut-être cela qui dérange le plus nos ennemis ? Trop de pouvoir en main, par rapport à la soif d’en avoir plus, toujours plus, des autres ? Mais messieurs, éclater les 53 unités qui composent Metz-Frescaty sur six autres bases transgresse fortement le principe de recherche d’économie, qui est au cœur de votre propre réforme ! La plate-forme messine est en revanche en totale cohérence avec ces mêmes fondamentaux. 

Il est enfin plus que surprenant de vouloir conserver la base de Tours, où tout le monde souhaite la voir justement disparaître en raison du trafic aérien, pourtant nettement inférieur à celui de la base de Frescaty, avec 50 000 mouvements annuels contre plus de 80 000. C’est pour cela que Mme Beaufils, sénateur-maire de Saint-Pierre-des-Corps dans l’agglomération tourangelle, ne cesse de harceler le ministre français pour fermer cette maudite base. Quitte à fermer un établissement, autant faire plaisir à des Français qui le souhaitent, non ? Car en Moselle, beaucoup de voix se sont élevées pour obtenir le maintien de Frescaty. Et Hervé Morin ne nous a guère fourni d’explications satisfaisantes, dans la mesure où l’argument selon lequel la base 128 serait trop proche de la ville ne tient pas une seule seconde la route. En effet, les bases d’Orange, Creil, Tours, Evreux, ou encore d’Orléans seraient-elles implantées en plein désert urbain ? Evidemment non !

Metz et la Lorraine ont assez défendu la France alors que rien ne les y obligeait pour ne pas être désormais dans sa ligne de mire. Plus qu’un manque de reconnaissance, c’est véritablement un acte de trahison. Mais c’est le vainqueur qui écrit toujours l’Histoire… 

Restructurations militaires : après le flou artistique, le silence radio !

Normalement, Hubert Blanc, préfet spécial mandaté par Paris pour étudier les possibles compensations aux iniques restructurations militaires, aurait déjà du faire des propositions dès les mois de février et mars. Or, après le grand fiasco et le véritable flou artistique qui avaient accompagné les premières semaines de l’annonce de la réforme de l’armée, place donc maintenant au silence radio. Peut-être que la France espère ainsi faire oublier le départ de plusieurs milliers de militaires, de nous faire tranquillement avaler la pilule. Et bien non. Décidément le peuple lorrain est vraiment pris pour une poire !  Car, au-delà même des restructurations militaires, c’est également toute la filière bois de Lorraine qui est singulièrement ignorée. Tout simplement. C’est plus qu’une duperie. 

Rappelons qu’en 2012 Metz devrait bénéficier de l’implantation de 1 500 emplois publics, dont plus de 600 seront affectés à la création d’un pôle statistique, contre un millier initialement. Et encore, seulement 500 devraient véritablement être transférés. Ce qui signifie que les 125 postes restants, qui concerneront un centre d’enquêtes téléphonique et un centre de formation aux statistiques européennes, seront à créer sur place. Autrement dit, pour atteindre la barre fatidique des 1 500 emplois promis, il reste encore à trouver la provenance des 875 autres, en faisant l’hypothèse plus qu’optimiste qu’ils viennent véritablement. Alors que la mairie de Metz annonce que 70 fonctionnaires pourraient arriver du fait du regroupement des centres interministériels de renseignements administratifs, que 15 inspecteurs du génie rural des eaux et forêts pourraient également poser leurs valises sur les bords de la Moselle, il serait en outre question de faire débarquer les 250 agents de la direction des systèmes d’information de la défense et d’un centre des applications informatiques de l’éducation nationale qui compte 70 personnes. Mais, même en comptabilisant ces hypothétiques transferts, on serait toujours loin du compte, très loin même…

Cependant, au fond du marasme qui l’entoure, la ville de Metz travaillerait actuellement sur un contrat de site d’environ 36 millions d’euros. Une telle enveloppe pourrait ainsi servir à financer le nouveau centre des congrès, le lancement du centre Pompidou et de la chaudière biomasse de l’Usine d’Electricité de Metz (UEM) ainsi que le développement de zones d’activités et d’un port à containers. La belle affaire, car tous ces projets étaient quoi qu’il advienne déjà prévus. Un coup d’épée dans l’eau en somme. Rien de nouveau, circulez, il n’y a rien à voir. En outre, la ville, qui n’aurait pas abandonné l’idée d’une possible implantation d’une école vétérinaire sur le site de la base aérienne 128 de Frescaty, essaierait toujours, et heureusement, mais tant bien que mal, de faire le forcing pour conserver le régiment médical de Châtel-Saint-Germain, dont rappelons-le, le transfert au camp de La Valbonne dans l’Ain est plus qu’une odieuse aberration financière et budgétaire. 

Du côté de Bitche, on attend toujours, mais de plus en plus impatiemment, des nouvelles. Les habitants, déjà exaspérés, le sont encore plus depuis que l’enveloppe de 10 millions d’euros qui leur avait été promise ne sera finalement plus que 3 millions d’euros du fait de l’arrivée d’un nouveau régiment. Un manque à gagner cruel, qui vient également s’ajouter à l’abandon de la zone à fiscalité réduite exigée par la ville. Autrement dit, l’addition commence à devenir plus que salée pour Bitche. Les élus continuent cependant de militer pour leur projet de désenclavement avec la mise à 2X2 voies de la route nationale 62 en direction de Haguenau. 

Enfin à Dieuze, pour finir ce tour non exhaustif, le maire ne digère toujours pas le fait que sa commune va perdre un habitant sur deux, 1 000 emplois, 350 familles et plus de 750 enfants. En plus de ces chiffres faramineux, Paris exige que Dieuze finance encore à hauteur de 20% les projets actés dans le plan de redynamisation de 10 millions d’euros. Oui, mais avec quel argent ? Comble de l’ironie. Pas de cadeau, ce que l’on nous offre d’un côté, on nous le prend de l’autre. C’est l’éternel coup classique. A noter que la bourgade mosellane n’en sait toujours pas plus sur l’éventuel arrivée d’un groupement d’instruction de 400 permanents et de 600 engagés volontaires appelés à tourner trois fois par an.   

Bref, la triste réalité, c’est que la Lorraine, et plus particulièrement la Moselle, se sont faites littéralement piller. Très mal défendue à Paris, notre province paie de plein pot la gestion calamiteuse et tout l’intérêt que lui portent ses élus. La Lorraine, terre une nouvelle fois saccagée et humiliée. Et ces temps de crise n’arrangent bien évidemment rien…  

De nouvelles promesses

Des élus de tous bord de l’agglomération messine, dont le maire de Metz, se sont dernièrement rendus à Paris afin d’y rencontrer le directeur de cabinet du chef de l’Etat français et d’y obtenir des réponses quant aux restructurations militaires. Résultat des courses : de nouvelles promesses et l’annonce de la venue du président français avant la fin de ce semestre. Visite dont on ne sait d’ailleurs plus vraiment mesurer la crédibilité en raison du nombre impressionnant de désistements jusqu’à présent.

Cela dit, nous pouvons, une fois n’est pas coutume, saluer l’union des représentants pour ce qui est de la défense de la cité ainsi que leur capacité inespérée à pouvoir parler d’une seule voix. Il était temps. Mais, vous nous direz, mieux vaut tard que jamais. De nouvelles promesses présidentielles sont donc venues s’ajouter à celles précédemment émises et qui prennent d’ailleurs déjà pour la plupart, le chemin du cimetière de celles non tenues. Un chargé de mission aurait ainsi été nommé dans le but d’organiser l’installation à Metz d’une antenne de médecine vétérinaire rurale pour le Grand Est.

De même, la création d’un pôle statistique public dans la ville avec 1 500 emplois, il en manque encore aujourd’hui une bonne moitié pour atteindre ce chiffre, a été confirmé. Encore heureux. Concernant le second régiment militaire promis à la Moselle, le premier ayant été accordé à Bitche, les élus attendent, c’est-à-dire qu’ils adoptent une attitude passive, la venue à Metz d’un nouveau bataillon ou le maintient du régiment médical de Châtel-Saint-Germain, annoncé en partance pour le camp de La Valbonne dans l’Ain. Dans le cas où aucune possibilité ne permettrait l’arrivée d’un autre régiment, le directeur de cabinet a toutefois précisé que Metz bénéficierait alors de 800 nouveaux emplois publics. Cela reste encore à voir cependant.

Toujours est-il que les élus messins ont réaffirmé leur intention de voir Metz rester une ville de garnison. D’autres ont enfin souligné et à juste titre leur souhait de voir émerger d’autres dossiers comme le port fluvial. Affaire à suivre.

Restructurations militaires : le combat continue

Les restructurations militaires ont particulièrement ébranlé la Moselle, qui représente à elle seule 12% du poids total de la réforme. Metz 10%. Cela dit, nous n’arrivons toujours pas à comprendre pourquoi certains, qui ont pourtant œuvrés à la défense de leur territoire, notamment près de Sarreguemines, arrivent encore à saluer une telle mesure. Un mystère, alors que les Mosellans se demandent pourquoi leur département est si touché. Bitche a eu, comme nous l’avions déjà évoqué dans d’autres articles, l’excellente idée de vouloir rendre sa légion d’honneur. Tout un symbole. Pour autant, la partie ne semble pas encore complètement gagnée pour la cité fortifiée, dans la mesure où la venue des chasseurs de Saarburg ne constitue pas une réalité sur du long terme. Qui peut en effet garantir aujourd’hui que ces soldats ne seront pas d’ici là eux-aussi restructurés. La vigilance s’impose donc, une nouvelle fois.

Concernant le départ du 1er régiment médical de Châtel-Saint-Germain dans l’agglomération messine pour le camp de La Valbonne dans l’Ain, nous savons qu’une étude d’impact était en cours. Mais il n’y aura pas de compromis sur ce dossier. Autrement dit un regroupement s’opérera quoi qu’il advienne, soit à Metz, soit près de Lyon. Néanmoins, il se murmure toujours, mais de manière plus intense, que cette affaire est particulièrement épineuse. Car, d’un côté un transfert à La Valbonne, comme cela était initialement prévu, serait très coûteux et techniquement très difficile du fait de l’insuffisance des capacités d’installation et d’accueil du camp de l’Ain. De l’autre, une remise en cause de ce transfert serait politiquement périlleuse pour le président français. Or, Paris s’est jusqu’à présent toujours montré d’une incroyable fermeté au sujet de la nouvelle carte militaire. Le moindre repli pourrait en effet entrouvrir la boîte de Pandore. C’est bien là le problème. Mais les dés ne sont pas encore jetés, si la rationalité qui caractérise soit disant la France se fait entendre. Tout comme le contribuable…  

Restructurations militaires : maintenir la pression

Non, les quelques élus lorrains qui veulent toujours sauver, du moins jusqu’en 2014, la base aérienne 128 de Metz-Frescaty ne doivent pas avoir plus que leurs yeux pour pleurer, et ce en dépit de l’hostilité et de la fermeté du gouvernement français. Il convient au contraire de se remobiliser et de maintenir le plus de pression possible, pour la base mais aussi au sujet du déménagement tout aussi absurde et incompréhensible du 1er régiment médical de Châtel-Saint-Germain pour le camp de La Valbonne dans l’Ain. Et contrairement à ce qu’indiquait encore le ministre français de la Défense, celui-ci ne pourra se faire selon le calendrier programmé. Cela est matériellement et physiquement strictement impossible. Le ministre le sait pertinemment et préfère donc jouer la carte de l’intoxication pour enrayer tout mouvement de protestation lorrain. Ne tombons pas dans ce piège sournois. Au contraire continuons à nous battre car la guerre et la bataille pour la Lorraine ne font que commencer !

La bombe à retardement foncière

Dans un contexte économique plus que morose, les conséquences des restructurations militaires pourraient être dramatiques pour Metz, du fait de l’immense offre foncière qui va en découler.

En effet, selon un rapport municipal sur l’état et l’utilisation de la surface du ban communal de Metz, cette disponibilité massive de terrains et de bâtiments militaires, qui dans bon nombre de cas tiendrait plus de l’atout que du handicap, puisqu’il suffit souvent de gérer l’arrivée des terrains sur le marché, va poser de sérieuses questions à ville au niveau de l’entretient et de la reconversion de ces futures friches. Avec pour risque évident de submerger le marché, mais aussi d’ôter les moyens nécessaires à une politique d’équipement et d’urbanisation raisonnée. Il convient donc de réfléchir à une plus large échelle spatio-temporelle. Et si une partie des militaires pouvaient rester sur place, cela arrangerait bien les affaires de la municipalité. Mais encore faut-il se donner les moyens de ses ambitions.

L’objectif immédiat du rapport précédemment énoncé était d’évaluer l’impact de la mise à disposition des sites libérés par l’armée, suite aux restructurations militaires. Et les résultats ne sont guère encourageants. En effet, il est établi que la surface totale du ban communal de la ville de Metz est de 4 200 hectares. Les quartiers d’habitats n’y représentent cependant que 22% de cette surface. La densité est par conséquent faible, avec seulement 136 habitants à l’hectare. Il n’y a ainsi que 931 hectares de ville habités réellement. Quand à la ville active, celle des sites économiques, commerciaux, des services et de l’industrie, elle ne représente que 300 hectares, soit 7 % du ban communal. Par conséquent, il y a des centaines d’hectares de disponibles à Metz.

Certaines grandes zones d’aménagement sont d’ailleurs en cours de commercialisation ou à l’étude, comme le quartier de l’Amphithéâtre, Sansonnet, les Coteaux de la Seille ou encore les Hauts-de-Vallières. De même, les projets de zones d’activités économiques sont également très nombreux. Les sites qui pourraient être cédés par l’armée dans les prochaines années représentent quant à eux 586 hectares sur l’ensemble de l’agglomération (plus de 100 hectares pour les sites cessibles, 380 pour la base aérienne 128 et 101 autres potentiellement cessibles). Autrement dit 63 % de la ville habitée de Metz ! C’est énorme et c’est une véritable une bombe à retardement ! Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il faudra au moins cinquante ans pour que le marché absorbe tous ces hectares. Si bien qu’il continuera malheureusement à avoir des friches militaires à Metz pendant tous ce temps, voire plus. Et encore, tout cela ne tient pas compte des futures friches hospitalières liées à la construction de deux nouveaux hôpitaux !

Ainsi, pour remplir les 586 hectares par du logement, il faudrait un apport de 80 000 habitants dans 38 000 logements, en se basant sur la densité urbaine actuelle ! Une hypothèse complètement utopique. Au rythme actuel des ventes, il faudrait 60 ans pour tout commercialiser, sans compter les secteurs en projets cités précédemment. Ainsi, il y a 8 000 logements dans les tablettes de la municipalité, plus ou moins avancés, sur l’ensemble de l’agglomération : de 1 600 à 2 000 sur les coteaux de la Seille, 1 500 dans le quartier de l’Amphithéâtre et jusqu’à 3 000 sur 57 hectares des Hauts-de-Vallières, qui comptent actuellement 1 070 logements. Ce dernier projet d’urbanisation prévoit en outre la construction d’une maison de retraite. De même, le futur transport en commun en site propre pourrait desservir ce quartier via la coulée verte qui structure la colline, mais à condition que la commune de Saint-Julien-les-Metz soit d’accord.

Enfin, il faudrait encore ajouter au rang des projets, 760 000 m² de locaux d’activités, dont 400 000 m² de bureaux ! De quoi tenir une quarantaine d’années au rythme actuel ! Metz subit donc des bourrasques comme la ville n’en a plus connu depuis les conflits armés qui ont marqués sont Histoire trois fois millénaire. L’hémorragie suite aux restructurations militaires, des projets non aboutis comme l’Amphithéâtre et le Technopole 2 sont par ailleurs arrivés au pire moment de la crise

Pour tenter de trouver une solution à tous ces problèmes, en apparence insolubles, il convient de recourir à la planification, car la ville ne peut pas tout mettre sur le marché en même temps. Il faut au contraire échelonner les projets et avancer par étape. L’enjeu est donc dans le portage du foncier. La ville et la Communauté d’Agglomération de Metz Métropole (CA2M) devront prendre leurs responsabilités, une fois n’est pas coutumes. Mais cela va coûter très cher, car même si la France cède tous ces terrains à l’euro symbolique, il va bien falloir tout de même entretenir les bâtiments, avant de pouvoir leur trouver une nouvelle vocation ou de les mettre sur le marché. L’offre foncière est beaucoup trop abondante à Metz et il convient d’en prendre compte pour les restructurations militaires. Mais déjà, même sans les conséquences iniques du Livre Blanc, l’offre était trop abondante !

Mais d’où cela peut-il bien venir ? Pour le comprendre, un éclairage historique s’avère nécessaire. La ville de Metz a en effet la « chance » de ne pas être coincée dans ses limites communales. Elle possède d’ailleurs l’un des bans communaux les plus confortables des villes de cette importance et cela n’a pas été sans conséquences sur son attitude vis-à-vis de son environnement et son voisinage au cours du demi-siècle écoulé. C’est en 1961 que Raymond Mondon fait adopter l’intégration à Metz des trois communes périphériques immédiates que sont Vallières, Borny et Magny. Si elle n’offrait à cette époque que 4 000 habitants supplémentaires, elles laissaient néanmoins entrevoir un potentiel foncier fantastique. La ville ne se gêna par la suite pas pour aménager et urbaniser ces secteurs.

Mais Metz, n’ayant pas, contrairement à Nancy, besoin de ses voisins pour stimuler sa propre croissance conduit une politique assez individualiste. Une tendance que Jean-Marie Rausch portera jusqu’à la caricature avec un district qui ne comprenait ni Woippy ni l’essentiel des communes  situées au Sud de l’agglomération où explosait une immense zone commerciale. Depuis 2002 et la création de la CA2M, la situation est quelque peu rentrée dans l’ordre, même si c’est toujours sur son propre territoire que la ville a pu construire son développement, par exemple avec le Technopole, ainsi que des opérations d’habitats programmés.

Loin de plonger dans le catastrophisme, il faut tout de même admettre que la situation future de la ville s’avère des plus délicates à négocier…   

Restructurations militaires: Dieuze et la Moselle sacrifiés

Le premier magistrat de Dieuze, Fernand Lormand, dresse un constat amer et lucide sur le sort de sa commune après les restructurations militaires et la perte du 13ème régiment de dragons parachutistes. Cela dit, le maire salue la stratégie de ses confrères du Bitcherland : « Ils ont eu l’idée géniale de vouloir rendre la Légion d’honneur, mais aussi de s’unir. En effet, les élus de Bitche ont été parfaits et ce qu’ils ont obtenu aujourd’hui est le résultat de leur combat. A Dieuze, les parlementaires ont laminé mon action. Si on avait été 128 maires à démissionner avec l’appui de Philippe Leroy et d’Alain Marty, le gouvernement aurait bien senti qu’il fallait faire quelque chose pour nous. Le Saulnois et la Moselle en général ont été très mal défendus sur la question de la carte militaire ». Fernand Lormand considère même que sa ville est « la plus lésée du département. Car même si Metz est aussi énormément touché, ce n’est rien en comparaison de Dieuze, qui perd le plus prestigieux régiment de France mais également un habitant sur deux ».

Un sentiment conforté par le fait que, pour l’heure, l’unité de substitution annoncée pour Dieuze, à savoir un groupement d’instruction militaire de la gendarmerie, semble ne pas pointer le bout de son nez. « Personne ne sait vraiment ce que c’est, même pas l’Armée », regrette le maire de Dieuze.

Si la bataille de Metz avait eu lieu …

Dès l’annonce des restructurations militaires, la venue d’un régiment stationné en Allemagne a été évoquée pour compenser les pertes de l’agglomération messine. Une promesse entretenue comme il se doit au fil des mois avant de se dissoudre complètement. Une parfaite illusion à la David Copperfield. Au final, Metz n’aura rien.

Contrairement à ce qu’espéraient les élus messins, le site du 1er régiment médical de Châtel-Saint-Germain n’accueillera pas d’unité venue d’Allemagne. Mais ont-ils tout fait pour qu’il en soit autrement ? Certainement pas. Si Metz avait été située dans un autre lieu et à un autre moment, dans l’ex-Union soviétique par exemple, les élus de la ville, après avoir commis tant de fautes, auraient tout simplement fait l’objet d’une purge. Heureusement ou malheureusement, tout dépend du côté que l’on se place, Metz ne fut, ni n’est en URSS. Le soviet, pardon la municipalité de Metz peut pousser un ouf de soulagement. Toujours est-il qu’aujourd’hui c’est toute l’agglomération qui crie au scandale. Car Metz espérait récupérer une unité venue d’Allemagne. 

Revenons en arrière sur certains éléments pour mieux comprendre la situation. Le 18 janvier 2009, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel commençait déjà à obscurcir le doux ciel messin, en annonçant qu’Angela Merkel avait pris la décision d’installer un bataillon allemand à Colmar. Le microcosme politique messin essayait de sortir de ses rêveries et commençait à s’agiter, car Colmar est nettement moins touché que Metz. Le maire de Metz, lui ne tient pas compte de ces «rumeurs» et brandit les promesses du président français, avant de se rendormir. Mais le 7 février 2009, les arrivées du 16e bataillon de chasseurs à Bitche et de l’unité allemande à Illkirch sont officialisées à Munich. Metzreste donc sur le carreau. Pour pallier cette terrible mais inéluctable désillusion, le premier magistrat messin pense encore pouvoir obtenir des compensations, en défendant des projets, en veillant à la concrétisation des autres promesses françaisesCela dit, le plus difficile sera de ne pas courir vers le prochain mirage. 

Voilà maintenant sept mois que cette histoire de restructurations militaires empoisonne l’existence du maire de Metz, complètement impuissant et dépassé par les événements. Afin de ne pas agir, il préférait ainsi penser à l’arrivée à Metz de 1 500 fonctionnaires dont 1 000 de l’Insee et le rapatriement en Moselle de deux unités venues d’Allemagne, soit une à Bitche, l’autre dans l’agglomération messine. Sauf qu’aujourd’hui, les 1 000 statisticiens ne sont plus que 650 et le deuxième régiment venu d’Allemagne s’est envolé du côté d’Illkirch, en Alsace. Mais, comme joker, nos chers élus de l’agglomération messine comptent encore sur l’effort de compensation promis par Paris. Pire, ils affirment même qu’ils seraient en train de monter un dossier solide dans le cadre du contrat de site et continueraient désespérément à croire que leurs propositions soient validées par le président français, lorsqu’il viendra à Metz. Non mais franchement, nous nous demandons s’ils sont vraiment sérieux en pensant que ce  dernier viendra à Metz. Il vaudrait encore mieux attendre l’arrivée de Zorro, car ce n’est pas avec de pareils élus que Metz va s’en sortir !Ce que nous avons toujours du mal à comprendre c’est pourquoi Metz, jusque-là troisième ville militaire en nombre d’hommes, après Paris et Toulon et siège de nombreux Etats-Majors, et disposant d’infrastructures militaires de premier plan, soit à ce point ébranlée au lieu d’être justement confortée. Dès lors, seule l’inaptitude des élus messins à défendre leur ville et le copinage dont a assurément fait l’objet cette réforme des armées peuvent expliquer cette situation paranormale. 

Il n’empêche que sacrifier ainsi l’un des pôles d’excellence d’une ville alors même qu’elle présente tous les critères pour satisfaire aux nouveaux impératifs de défense défit l’entendement et toute rationalité. Que Metz paye une partie de l’effort national français peut apparaître normal, d’autant que les forces d’appui et de soutien, c’est-à-dire les plus concernées par la réforme, y sont très représentées, mais là, cela va bien au delà… Par conséquent, nous suggérons que le régiment qui n’arrivera jamais soit compensé par le renforcement des fonctions de commandement militaire, notamment le maintient du commandement des Forces aériennes de combat, l’installation de commandements nationaux et le transfert de l’Etat Major de l’Eurocorps qui viendrait ainsi conforter Metz dans sa dimension européenne.

De même, il serait souhaitable qu’un autre pôle d’excellence dans le développement durable, autour de l’écologie urbaine, des matériaux innovants et des énergies renouvelables soit développé de manière significative et en partenariat avec l’Institut Européen d’Ecologie, le pôle Materalia et les différentes universités et entreprises de Lorraine. Ceci pourrait passer par l’installation de laboratoires de recherche et de développement, ainsi que d’une école d’enseignement supérieur de premier plan axée sur ces problématiques.

Alors à bon entendeur, mieux vaut tard que jamais pour lancer ce qui doit être la bataille de Metz…

Restructurations militaires à Metz, ou comment le maire a abdiqué

Si la première ville de Lorraine est la plus meurtrie après les restructurations militaires c’est peut-être et surtout aussi car elle n’a pas été défendue par ses représentants et autres élus.

En effet, alors qu’au début du XXème siècle, Metz était la ville la plus fortifiée du monde, elle n’a jamais aussi été vulnérable qu’aujourd’hui sur le plan politique. L’Histoire ne pourra jamais dire si l’ancienne municipalité dirigée par un homme au caractère bien trempé, peut-être trop même, aurait pu assurer le salut, ou en tout cas offrir un dernier baroud d’honneur, à cette cité trois fois millénaire, qui a vu débouler nombre de hordes d’envahisseurs depuis les grandes invasions barbares.

Toujours est-il que le maire actuel ne pouvait pas arriver au plus mauvais moment s’il devait un jour arriver. Profitant de la plus grande confusion et de la plus grande désunion dans le camp adverse il su tirer son épingle du jeu lors des dernières municipales. Ainsi, pour la première fois de son histoire, la ville de Metz basculait du côté socialiste. Et en paya le prix cash immédiatement. En offrant le fauteuil de maire à un homme aussi crédule et compatissant que Dominique Gros, les Messins allaient donner l’occasion au président français, via les restructurations militaires, de favoriser tous ses copains répartis un peu partout sur le territoire, sauf ou presque en Lorraine.

En outre, alors que l’on pouvait légitimement attendre une réaction d’orgueil, une rébellion de la part d’un maire faisant parti de l’opposition gouvernementale, c’est tout le contraire qui se produisit à Metz. La passivité et la douce soumission aux promesses illusoires du chef de l’Etat français l’emportèrent sans aucune difficulté dans une ville connue pour sa courtoisie et sa modestie devenues désormais légendaires. Et ce n’est malheureusement pas la triste manifestation de 4000 personnes de l’automne dernier qui a montré à quel point les Messins étaient mobilisés par le sort funeste que l’étranger leur réservait. Car, c’est fois-ci il faut bien l’admettre, le premier magistrat de la ville ne pouvait espérer de son peuple une quelconque action. Et vu que lui et son équipe étaient tout aussi incapables d’agir, il n’est pas bien difficile de comprendre pourquoi Metz fut sacrifiée sur l’autel de la réforme des armées. C’est tout simplement parce que Paris savait pertinemment qu’il n’y aurait ici strictement aucune résistance, de la part de la population ou des élus de la majorité ou non, dans la mesure où ces derniers étaient et sont toujours en attente d’une quelconque et hypothétique plus haute nomination qui donnerait un sérieux coup d’élan à leur carrière politique aussi pathétique que plate. Metz est ainsi la ville payant le plus lourd tribut à cette réforme avec la perte de six unités, dont la base aérienne 128 de Metz-Frescaty (2 502 hommes), représentant 10% de l’effort national. Certains argueront que ce terrible constat n’en pouvait être autrement puisque cette ville abritait déjà moult garnisons et autres régiments. Donc proportionnellement …

Cela dit ce sont ces mêmes personnes qui n’ont pas bougé d’un pouce pour empêcher, ou du moins atténuer des mesures aussi iniques. Car, on voit dans quelle logique cette réforme a été menée, il n’était pas bien difficile de l’anticiper et de préparer la riposte. Visant à faire des économies par regroupement ou pure dissolution de certaines unités militaires, le livre Blanc veut dans ce sens transférer le régiment médical et ses 1055 personnels près de Lyon sur un site accueillant déjà et seulement 700 personnes et strictement incapable d’en recevoir plus, sans un investissement de plus 40 millions d’euros pour la construction de nouveaux bâtiments ! Elles sont belles les économies réalisées ! Alors qu’à Châtel-Saint-Germain, les casernes, tout juste rénovées, pourraient largement contenir les gens de Lyon. Le même exemple peut être pris avec la base aérienne 128. Les arguments de la défense de Metz n’étaient donc pas difficiles à avancer et à communiquer à la presse ou à tout groupe de pression.Le maire de Metz a récemment estimé que l’installation de deux bataillons, l’un allemand à Illkirch-Graffenstaden en Alsace et l’autre français à Bitche, constituait une nouvelle promesse non tenue de Nicolas Sarkozy. Certes, mais il devait être l’un des seuls à croire encore aux promesses du président français. Sans remettre en cause ces installations annoncées, c’est bien là le problème, Dominique Gros a rappelé que Paris s’était engagé en septembre dernier à installer deux régiments venus d’Allemagne en Moselle, en guise de compensation des restructurations militaires. « La promesse n’est pas tenue dans les termes où elle avait été faite», a ainsi estimé le maire de Metz, ajoutant que la ville était désormais confrontée à « un problème de survie de sa garnison ». C’est vraiment navrant de voir que l’on puisse encore être aussi naïf à ce stade de responsabilités.

D’ailleurs, justement en parlant de responsabilités, il faudrait vraiment que certains n’oublient pas de les prendre ! « Si Metz n’obtient pas un régiment, comme s’y est engagé le président français, il faut se préparer à entrer dans des rapports de force », a ajouté le maire de la capitale administrative de la Lorraine. Attention, le maire va enfin se mobiliser. Mais c’est avant la bataille qu’il faut préparer ses troupes, pas sur le champ de ruine encore fumant !

Ainsi, l’un des plus grands reproches que l’on puisse faire à la municipalité messine actuelle est de ne pas avoir agit quand la situation l’imposait, de ne pas avoir vu venir un coup gros comme une maison. Tenez, encore un exemple : au sujet de la BA 128, le raisonnement de messieurs Gros et compagnie s’arrêtait au fait que cette installation avait fait l’objet d’investissements et par conséquent qu’elle ne pouvait être en rien menacée. Partant de ce postulat aussi profond qu’arbitraire, on a préféré attendre, de voir ce qui allait se passer, pendant que dans les autres villes où une menace planait les gens se mobilisaient. Peut-être que nos élus espéraient-ils une intervention divine, nul ne le sait. Par contre, ce qui est certain, c’est que la contemplation ne peut jamais se substituer à l’action. A présent, nous venons de passer de ce stade d’éveil à celui des gesticulations désorganisées. Et cramponnez-vous bien sur votre siège, six mois plus tard, avec le transfert de l’INSEE, c’est exactement le même topo. Bis repetita ! Un parfait copié-collé des conneries précédentes ! Nos élus font confiance au président français, si bien qu’au final, ce n’est plus 1000 agents qui devraient poser leurs valises sur les bords de la Moselle, mais au plus 625. C’est quand même parfois intéressant d’apprendre des fautes commises pour ne pas les renouveler. Les décideurs de cette ville magnifique auraient dû être aussi déterminés et solidaires que ceux du Pays de Bitche. Avec de tels élus, le pire est encore à venir…   

Restructurations militaires : démonstration par l’absurde

Pour vous monter à quel point les restructurations militaires arrivent à défier toute logique dans certains cas, si ce n’est celle du copinage du président français, nous allons prendre l’exemple du 1er régiment médical, actuellement basé à Châtel-Saint-Germain, dans la périphérie de Metz, et qui est appelé à déménager à la Valbonne, dans l’Ain, à 25 kilomètres de Lyon.

Si l’espoir semble renaître du côté de Châtel-Saint-Germain, aucun responsable militaire, civil et encore moins politique, ne souhaite communiquer en ce moment sur ce sujet pour le moins épineux. Revenons quelques temps en arrière pour mieux cerner le problème. Avec les restructurations militaires, rappelons-le, Metz et sa proche périphérie doivent déplorer 6 000 départs ou suppressions militaires. Nous pouvons citer parmi les victimes de cette saignée, la Base Aérienne 128 de Marly-Frescaty (2 500 hommes), le régiment du matériel de Woippy (1 200 hommes), le 2ème régiment du génie de Metz (1 200 hommes également) ou encore le 1er régiment médical de Châtel-Saint-Germain (1 055 hommes). Ce dernier serait donc amené, selon le fameux et maudit Livre Blanc, à être rapatrié au camp de Valbonne, au Nord-Est de Lyon. Cela dit, l’unité mosellane se trouverait heureusement confrontée à un problème majeur.

En effet, le 3ème régiment médical de la région Rhône-Alpes, crée seulement en 2001, n’est absolument pas en mesure de l’accueillir, faute de structures et de terrains nécessaires ! La structure de la Valbonne passerait ainsi d’un millier à plus de 2 055 personnels, auxquels il faut encore ajouter les 69 personnes du centre d’instruction des armées qui accompagneraient le régiment messin. Or les infrastructures rhônalpines sont à la fois inadaptées et insuffisantes. On commence ainsi à apercevoir toute la légitimité et le sérieux de la réforme, qui paraît dès lors pour le moins clownesque et complètement absurde ! Car une estimation chiffrée pour l’achat de terrains et la construction de nouveaux bâtiments s’élèverait au minimum à … 40 millions d’euros ! N’est-il pas vrai que l’objet de cette mesure inique n’est pas de réaliser des économies ? Parce que là il est bien difficile de les voir ! C’est vraiment du grand n’importe quoi. Une aberration de plus pour notre Lorraine. Car, compte tenu du délai bien trop court, il apparaît désormais matériellement strictement impossible que le déménagement se fasse fin 2011 comme il était prévu initialement. A la rigueur, il serait encore envisageable, dans l’optique de foutre en l’air les deniers publics, alors que les caisses sont déjà vides, qu’à partir de 2013, voire 2014.

Ainsi, compte tenu également de la logique de réduction des coûts dans laquelle s’inscrivent ces restructurations militaires, il serait plus que raisonnable, pour ne pas dire logique ou normal, que le régiment médical campe définitivement à Châtel-Saint-Germain.   

De même, s’il faut absolument regrouper ces régiments, ne serait-ce pas plutôt aux 750 hommes de la Valbonne de rejoindre leurs collègues lorrains ? D’autant plus, que les installations de Châtel-Saint-Germain viennent d’être superbement restaurées, pour la modique somme de 20 millions d’euros. Qui plus est, elles seraient tout-à-fait capables de recevoir l’intégralité du 3ème régiment rhônalpin, car en Lorraine, les casernes peuvent facilement et sans grande transformation recevoir un surplus de personnel sans gros effort financier. En fait, l’armée comptait sur la vente des casernes de Châtel pour avoir les moyens de faire des aménagements à la Valbonne. Pourquoi construire des bâtiments neufs qui existent déjà ? Il faudrait vraiment nous expliquer là ! Mais comme Paris a gracieusement offert les locaux à la mairie pour l’euro symbolique, les militaires pourront au mieux se payer une brique pour leurs futures installations. Plus sérieusement, l’inverse de ce qui avait été prévu, à savoir la venue du 3ème régiment médical de la Valbonne en Lorraine, permettrait non seulement de faire économiser à la France au moins 40 millions d’euros, mais aussi de ne plus faire perdre au pays messin 1 055 hommes, et même d’en regagner environ 600, du fait des doublons administratifs ! Enfin, que ces unités médicales partent de Metz ou Lyon ne changent pas grand-chose lorsqu’il s’agit par exemple d’aller opérer en Afghanistan.

Cependant, beaucoup craignent à Paris de voir le commencement d’un effet domino, c’est-à-dire le risque qu’une dérogation à la règle générale, pourtant complètement absurde, en entraîne de multiples. Car il n’est jamais bien vu de revenir sur une décision que l’on a aussitôt qualifiée de non négociable. A moins que, s’agissant de ces deux régiments médicaux, la maîtrise des coûts publics soit un motif suffisant. Les priorités financières de l’armée ne vont en outre pas vraiment envers les services de santé. Par conséquent, l’armée a fait remonter l’information à Paris par la voie hiérarchique. Mais les ministères français restent désespérément muets sur ce sujet qui doit vraisemblablement bien les embarrasser. Tant mieux.  

Mais la problématique du 1er régiment médical de Châtel pose également la question du devenir de l’hôpital  militaire Legouest de Metz. Assimilé à un centre hospitalier universitaire (CHU), cet établissement, dont la dénomination exacte est hôpital d’instruction des armées serait en cas départ du régiment médical sérieusement menacé, bien que très performant. C’est bien cela le comble ! Car actuellement, cet hôpital reçoit 70 % de patients et de personnels civils. Or, c’est précisément c e statut mixte, le seul dans tout le Grand Est, qui suscite nombres d’interrogations. D’autant plus, que depuis un certain temps déjà, les contrats courts passés avec des médicaux de l’armée ne sont plus renouvelés et que les officiers de santé mutés ne sont plus remplacés. Cela dit, bien que le régiment de la Valbonne constitue avec l’hôpital militaire de Lyon un pôle médical, il serait tout-à-fait possible de faire aussi bien, sinon mieux, à Metz avec le centre d’instruction des armées Legouest. De plus, la Lorraine, province trois fois frontalière, pourrait même accueillir le premier noyau d’une structure de santé militaire européenne, comme il a été dernièrement évoqué lors de la conférence de Munich.

Toujours est-il que si notre belle province n’arrive pas à récupérer le 3ème régiment médical, la chose sera nettement plus due à un tragique manque de persuasion des élus lorrains, car ce n’est pas faute d’arguments, et de la faiblesse du lobbying politique auprès du président français, que du fait d’une réflexion stratégique sur la carte des implantations militaires en métropole.

BA 128 : un site à reconvertir

La Communauté d’Agglomération de Metz Métropole (CA2M) envisage de reconvertir le site de la base aérienne 128 via un projet du type « EcoCités », qui pourrait être soutenu par le gouvernement français. Un tel plan s’adresse plus particulièrement aux agglomérations de plus de 100 000 habitants ayant une ambition de développement urbain remarquable. La volonté de la CA2M est ainsi de toucher l’ensemble de l’agglomération dans cette démarche impliquant le concours des acteurs et des décideurs du territoire.

L’idée de la CA2M s’articule autour de cinq axes : démarche de développement durable, sites de projets de court et moyen terme, grand projet pour la BA 128 d’une dimension compétitive qui est appelée à devenir une véritable vitrine de l’agglomération messine en matière de développement durable, politique de transport en commun en site propre, opérations de renouvellement urbain sur les autres sites militaires désaffectés ou qui le seront. Cependant, la date limite des « candidatures » est fixée au 30 mars prochain. En raison de ce délai de réponse très cours, ou plutôt devenu court faute de s’être une nouvelle fois réveillée à temps, la CA2M va solliciter l’aide de cabinets spécialisés en matière de démarches labellisées « développement durable ». Montant de l’opération : 36 000€. Du côté de Metz, on aime décidément faire des études. Quand est-il des réalisations ?

Morts aux champs, mais sans honneur

En récupérant un bataillon à la place de son régiment, le Pays de Bitche limite la casse. Pourtant il n’y a rien d’exceptionnel même si on peut naturellement s’en réjouir. Les élus du Bitcherland ont (tout simplement) assumé les responsabilités que leurs concitoyens leurs avaient données. Ce qui est tout à leur honneur. Mais cette mesure de sauvetage, qui provoque une cuisante déception dans les autres villes de garnison désertées, accentue la colère en Lorraine, de Metz à Commercy, en passant par Dieuze. Ces autres élus, qui n’ont rien fait ou presque ; en effet le maire de Dieuze a fait ce qu’il a pu, sans aucun soutient ; n’ont franchement pas de quoi pavoiser. Que la honte d’avoir perdu sans même combattre repose sur eux… Une seule ville de garnison sera finalement épargnée : Bitche, qui récupère les 1 200 hommes du 16ème bataillon de chasseurs, en provenance de Saarburg en Rhénanie-Palatinat. La ville, par l’intermédiaire de ses habitants et de ses élus mérite vraiment sa légion d’honneur, qu’elle menaçait d’ailleurs de restituer. Comme quoi, on se retroussant les manches et en agissant avec efficacité, on arrive à forcer le destin et à changer les choses.

Une ville sauvée sur toute la panoplie des communes assiégées. C’est bien là le triste résultat de cette nouvelle campagne française en Lorraine. Si, bien entendue ces restructurations militaires défient souvent toute logique, certains des élus lorrains, directement ou indirectement concernés par ce tsunami, ont une grande part de responsabilité dans cette affaire. Justement, le plus grand reproche que l’on puisse leur faire, c’est de ne pas s’être battus, de s’être suspendus par naïveté ou crédulité à des promesses complètement illusoires pour ne pas déranger leur quiétude et devoir agir. Bref, tout simplement de ne pas avoir pris leurs responsabilités. Ils auraient au moins pu dénoncer l’absurdité et le réel non sens des mesures prises qui, au lieu d’économiser les deniers publics, vont au contraire les épuiser un peu plus. En effet, Paris ne s’était jamais engagé à remplacer chacune des unités supprimées ou déplacées. Même si le chef de l’Etat français avait tout de même annoncé aux élus que deux régiments nouveaux viendraient amoindrir le choc, on pouvait très bien se doutait que cette annonce n’avait pas d’autre but que d’inhiber toute forme d’action qui lui aurait été préjudiciable. Et bien entendu, tout le monde a gobé à l’hameçon. Le maire de Metz le premier. Il est maintenant clair que cette promesse ne sera pas mieux tenue que celle de Gandrange, qui constituait quand même un sérieux antécédent pouvant nuire à la sacro-sainte crédibilité du président français. Car le lot de consolation sera partagé en deux, ­ le bataillon franco-allemand pour Illkirch-Graffenstaden en Alsace, et le 16ème BC pour Bitche. Du coup, Metz, Dieuze et Commercy se considèrent comme les grands perdants de ce jeu de quilles, après avoir espéré, avec plus ou moins de conviction, bénéficier de la promesse présidentielle. Mais quand on s’en remet à espérer, on oublie bien souvent d’agir. Et voilà, ce qui devait arriver arriva. Chapeau bas ! 

Les conséquences de ces bouleversements sont connues. Globalement, selon les calculs de l’observatoire économique de la Défense, l’impact économique de la présence militaire représentait avant la restructuration 0,7 % du produit intérieur brut de la Lorraine et non 7 % comme cela avait été faussement véhiculé. Mais à l’échelle des bassins visés, le départ entre 2010 et 2012 de plus de 7 000 militaires, sans parler des emplois civils, va provoquer des séismes locaux. Chaque site « devrait » pouvoir compter sur dix millions d’euros d’aides de la France pour tenter tant bien que mal de retrouver son équilibre, à condition de disposer de projets viables. Mais, même les mesures annoncées par les pouvoirs publics semblent difficiles à mettre en œuvre, à l’image des 1 500 emplois publics envisagés pour le «pôle statistique» de Metz. De même, à Dieuze, on attend toujours des nouvelles du «centre d’instruction» qui pourrait être installé à la place du fameux 13ème Régiment de Dragons Parachutistes. Certains disent que le régiment de Commercy ne serait dissout que si une solution de remplacement était trouvée. Si bien que, les compensations promises ne seront jamais à la hauteur des pertes annoncées. Aurait-il pu en être autrement ? Car avec dix millions d’euros, on construit un beau gymnase ! Pas plus, et encore

Aujourd’hui les élus de l’agglomération messine, de la Meuse ou de Dieuze regardent dans une parfaite contemplation et la bouche grande ouverte le député Céleste Lett, qui s’était investi à deux cents pour cent dans la défense du Pays de Bitche. On se demande quand ces foutus élus se décideront à agir ! Toujours est-il que leur frilosité pour l’action ne risque guère d’aller mieux en ces temps de crise… 

Compensations des restructurations militaires : Metz dans le flou artistique

Sur les 1 500 fonctionnaires promis par le chef d’Etat français à Metz, à peine 1 030 seraient à l’heure actuelle envisagés. Si certains transferts semblent aujourd’hui définitivement acquis, d’autres sont probables ou à peine évoqués. Ainsi, un pôle interministériel de la statistique publique sera bien crée à Metz. Mais au lieu des 1000 agents initialement prévus, seuls 625 devraient effectivement poser leurs valises sur les bords de la Moselle. De même, le regroupement des CIRA (Centres Interministériels de Renseignements Administratifs) s’opérera bien à Metz. Rappelons que ces centres assurent un service de renseignements téléphoniques en répondant au 39 39, numéro unique permettant d’obtenir des informations sur les droits et les démarches administratives. Ce nouveau pôle unique, qui comportera 70 fonctionnaires, pourrait être opérationnel au 1er janvier 2010. Cela dit, l’arrivée de 15 inspecteurs du génie rural des eaux et forêts n’a pas été (encore) arrêté. En effet, il n’y a pour le moment strictement aucun détail précis sur les modalités de ce modeste transfert. D’autres déménagements se murmurent enfin en coulisses. Ainsi, la direction des systèmes d’information de la défense et ses 250 agents pourrait atterrir à Metz. Mais, à l’heure actuelle, l’armée n’est pas en mesure de confirmer cette opération. Nous savons simplement que la formation interarmées chargée des systèmes d’information doit se renforcer à Metz.  

De même, certains évoquent le possible rapatriement du centre des applications informatiques de l’éducation nationale. 70 agents pourraient alors venir à Metz. Mais là encore, les services de l’éducation nationale ne confirment pas. Si bien qu’au total, dans l’hypothèse la plus optimiste, 1 030 agents seraient seulement transférés à Metz. Bien loin des 6 000 suppressions ou mutations de l’armée qui s’abattent sur Metz … 

La sénatrice de la honte

Si nombres de problèmes et de difficultés lorraines émanent de Paris, il est parfois bon et même nécessaire de balayer devant sa porte avant de critiquer les autres et de chercher un facteur d’explication d’une calamité à l’étranger. Ainsi des purges doivent être opérées afin de débarrasser le système lorrain de ces éléments nuisibles, qu’ils en aient conscience ou non. Et, en ce qui concerne le domaine des restructurations militaires il y a du travail.

Ainsi, si c’est l’Alsace et non la Moselle qui va obtenir l’implantation de certains soldats allemands pour compenser le départ de régiments français, notamment du côté d’Illkirch, ce n’est pas Angela Merkel qu’il faut blâmer mais certains des élus mosellans qui ont fait preuve d’une étroitesse d’esprit assez pathétique et inimaginable. En effet, telle ne fut pas notre surprise de lire dans Le Canard enchaîné du 8 octobre dernier que lorsque le président français a reçu une délégation de parlementaires et de maires mosellans pour discuter des conséquences économiques de la réforme des armées, il a notamment proposé à ces élus l’implantation d’une brigade allemande en Moselle en indiquant qu’il en parlerait à son amie Angela Merkel. Et là, certains n’ont pu s’empêcher de réagir face à une telle ignominie qui allait priver certaines bourgades de l’élan économique et démographique nécessaire pour pouvoir s’en sortir. Gisèle Printz, sénateur de la Moselle (PS) en fut de ceux-là. Elle a opposé une fin de non recevoir à cette proposition en déclarant que « les Allemands avaient déjà annexé deux fois la Moselle ». Elle voyait en cette proposition la cooroboration du théorème mathématique « jamais deux sans trois ». Il fallait par conséquent absolument empêcher cela.

Il est vraiment regrettable que notre sénatrice à la consonance germanophobe, pardon germanophone, ne soit pas au courant que la seconde guerre mondiale est terminée depuis 63 ans, que l’Allemagne est le premier investisseur étranger en Lorraine, que de nombreux ressortissants allemands habitent les villages mosellans frontaliers et que d’autres possèdent des résidences secondaires dans des zones pas vraiment au meilleure de leur forme économique, contribuant ainsi à l’économie locale en évitant une désertification. Mais tout cela n’a strictement aucune importance après tout. Notre sénatrice, dont on se demande si la réponse a été dictée par la bêtise ou par l’ignorance des réalités économiques du département qu’elle est sensée représenter, a ainsi offert à l’Alsace un régiment gratis. Nos voisins n’en demandaient pas tant. Mais comment peut-on être à ce point incompétent et irresponsable. Cela doit être du jamais vu dans les annales de la connerie lorraine. C’est impossible, cette personne ne peut que travailler et collaborer avec l’Alsace ! C’est en tout cas tout bonnement incompréhensible.

Gageons que de tels propos ne condamnent pas une ville lorraine à mourir tout doucement faute de compensation face à la saignée des restructurations militaires. Et oui, le départ de régiments entiers dans des petites villes va avoir des conséquences dramatiques : chute de la population, donc des recettes communales, baisse de l’activité économique du fait de la baisse démographique, sans parler du tissu associatif, de la capacité des bourgades à investir. Franchement bravo, un grand coup de chapeau à la sénatrice mosellane… 

Bitche aura son régiment ! 

Soulagement dans la bourgade mosellane après l’annonce, lors de la Conférence de Munich sur la Défense européenne, que le 16e bataillon de chasseurs de Saarburg en Allemagne allait être rapatrié à Bitche. La commune de 5 700 habitants proche de la frontière allemande avait appris en juillet qu’elle allait perdre son 57e RA, soit 1257 personnel militaires et 120 civils. Le bataillon de Saarburg comprend 1 200 hommes, soit presque autant que le 57e RA. La moitié, soit 600 militaires, pourrait même arriver à Bitche dès juin prochain. La ville lorraine espère toutefois pouvoir garder les personnels civils français. Ces annonces apportent un peu de baume au cœur à la Lorraine qui a particulièrement payé un lourd tribut à la réforme de la carte militaire. Bitche devrait ainsi pouvoir encore vivre. Mais quel avenir pour Commercy, également sévèrement touché par les restructurations militaires et qui ne voit toujours rien venir en guise de compensation ? A titre d’exemple, en Moselle, Dieuze va perdre le fameux 13è régiment de dragons parachutistes et son millier de militaires envoyé dans le Sud-Ouest. Cette perte devrait normalement être compensée par la venue d’une « école militaire » qui pourrait accueillir plus d’un millier de personnes. Tandis que le 2e régiment du génie de Metz (874 personnes) fermera en 2010, un an avant la BA 128.

Le 16ème groupement de chasseurs à Bitche?

Dans la mesure où la Fédération allemande privilégierait l’installation d’une brigade franco-allemande dans une ville frontalière, Bitche pourrait ainsi accueillir le 16ème groupement de chasseurs de Saarburg et ses mille hommes. A l’ombre des fortifications de cette cité historique militaire de Moselle, l’espoir renaît … Depuis quelques jours la donne semble enfin changer à Bitche. Si la ville s’apprête à perdre les hommes du 57ème régiment d’artillerie dès cet été, tout laisse désormais à penser qu’elle pourrait récupérer ceux du 16ème groupement de chasseurs de Saarburg, en Rhénanie-Palatinat.

Ainsi, plus de 1 000 personnels, ex-forces françaises en Allemagne, ne rejoindraient pas Illkirch en Alsace comme c’était initialement prévue, mais bien la cité lorraineLe 16ème groupement de chasseurs est un régiment d’infanterie moderne. Fondé en 1854, le 16ème bataillon de chasseurs, au départ à pied, devient mécanisé seulement en 1968, date de son installation à Saarburg. Subordonné à la deuxième brigade blindée, héritière de la Division Leclerc dont il est l’un des deux régiments d’infanterie, le 16ème GC est l’un des 6 régiments mécanisés de l’armée de terre française. Il dispose d’une technologie de pointe. En témoignent, ses équipements majeurs que sont l’AMX 10P ainsi que les missiles Milan et Eryx. A noter que le régiment s’est particulièrement illustré au Kosovo, en Afghanistan et en AfriqueA l’heure actuelle, il y a un accord entre la France et l’Allemagne pour rapatrier deux régiments d’Outre-Rhin. Il serait absolument inconcevable et tout bonnement scandaleux que Bitche n’en récupère pas un ! Le président de la République Française, l’avait d’ailleurs promis, mais on connaît depuis, très bien en Lorraine, la valeur de ses promesses. C’est le 7 février, lors de la prochaine décision de la Défense européenne à Munich, que sera prise cette décision tant attendue. Celle-ci mettra fin ou pas à la polémique née en Lorraine le 18 janvier suite aux propos de la Chancelière allemande, qui souhaitait envoyer 500 soldats de la Bundeswehr à … Colmar. Ces derniers se retrouveraient finalement selon certaines sources à … Strasbourg, près de l’Etat Major de l’Eurocorps. Et ce ne serait plus 500, mais 800 hommes ! Mais il est bien vrai que nos chers voisins Alsaciens ont subi d’énormes préjudices avec les restructurations militaires. Voilà qu’au final ils récupèrent plus d’hommes qu’ils n’en ont perdus ! Superbe opération ! C’est vraiment scandaleux… 

Concernant Metz, certaines rumeurs font état de l’éventuel maintien de l’Etat Major des forces aériennes, soit environ 700 hommes en dépit de la probable fermeture de la Base Aérienne 128 de Frescaty. Espoir vain, espoir fou, nul ne le sait vraiment aujourd’hui. Rappelons que la BA 128 doit normalement fermer ses portes en 2012, date des élections présidentielles et législatives. Alors qui sait, comme certains le disent si bien, aucune réforme n’est inscrite dans le marbre…

Restructurations militaires : la France se fout (encore) de la Lorraine ! 

Alors que de l’autre côté des Vosges, à Colmar, on exulte, les Lorrains font une nouvelle fois grise mine. En effet, l’unité allemande qui semblait promise à Bitche ne traverserait finalement pas la bonne frontière. La chancelière aurait donné, de sources allemandes et alsaciennes, son feu vert à l’arrivée de 500 soldats allemands à Colmar. On imagine toute la consternation du camp lorrain. Mais que voulez-vous, nos voisins semblent souffrir terriblement le martyr. A tel point qu’il est normal de leur attribuer une telle surcompensation, fruit une nouvelle fois, d’un marchandage politique odieux et illégitime

Rappelons qu’à la fin de l’année dernière, un bataillon de la Bundeswehr devait arriver en France dans le cadre des compensations des restructurations militaires et de l’amitié franco-allemande. Trois villes étaient au départ pressenties pour accueillir ces soldats : Bitche, Metz et Strasbourg qui dispose de l’Etat-major de l’Eurocorps. Entre temps, le président français s’était engagé à venir à la fin de l’année 2008 en Moselle pour apporter des solutions au départ de nombreux militaires. Résultats : peanuts et on l’attend toujours. Calendrier international oblige, ce dernier avait alors différé sa visite début 2009. On est au deux-tiers du mois de janvier, et les Lorrains ne voient toujours rien venir à l’horizon. Le délai d’attente pour un rendez-vous chez un ophtalmologiste est moins long 

De même, il était convenu, que Bitche, qui perd le 57ème régiment d’artillerie et son camp militaire, devait récupérer un régiment franco-allemand. Ainsi, pour le président français qui souhaitait faire venir deux régiments franco-allemands, l’un serait pour Metz, l’autre pour Bitche. « Mais s’il n’y en avait qu’un, il serait pour Bitche ». Depuis de l’eau a coulé sous les ponts malgré la rigueur des températures. En effet, la seule question qu’on se pose actuellement en Alsace, est de savoir si Colmar, qui abrite déjà le 152ème régiment d’infanterie, a la place suffisante pour accueillir quelques centaines de soldats supplémentaires et leur matériel ! Comble de l’ironie. On croirait entendre une mauvaise plaisanterie. Juste au passage, en Lorraine, avec le départ de 14 000 hommes, ce n’est pas la place qu’il nous manque. Mais bon, apparemment cela n’intéresse personne. Rappelons également, que si la cité haut-rhinoise va perdre sa base aérienne, celle-ci accueillera à la place le célèbre régiment de marche du Tchad et ses 1100 militaires, d’où le terme, tout-à-fait approprié de « surcompensation ». Tout pour l’Alsace, rien pour la Lorraine… Il est beau le soi-disant intérêt national ! 

Alors qu’à Metz, la liste des illusions perdues et des espoirs déçus n’ont fini plus de s’allonger après le flop de l’arrivée de l’Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort ou encore l’installation d’un pôle de Météo France, du côté de Dieuze et de Bitche, autres villes saignées à blanc comme il se doit par la fouine gouvernementale, si tout le monde s’accorde sur le désenclavement routier, voire ferroviaire, la question pécuniaire ne passe pas. Les Lorrains sont une nouvelle fois les dindons de la farce… A noter enfin que le président de l’agglomération messine défend l’idée d’une candidature pour une labellisation « Ecocité », ce qui offrirait des perspectives de reconversion à la BA 128 de Frescaty. L’espoir demeure, mais pour combien de temps ? 

Chers Lorrains, il est grand temps que vous deveniez acteurs de votre destin

Visite annulée, quel dommage ! 

Le chef de l’Etat français ne viendra pas en Moselle, comme il avait pourtant aussi promis avant la fin de l’année.  Cette dernière nouvelle symbolise bien et ne fait que confirmer tout le désintérêt que peut éprouver la France à l’égard de la Lorraine. Paris arrive en effet de plus en plus mal à cacher qu’il ne compensera au final quasiment rien des conséquences des restructurations militaires. Selon les élus de Metz et du département mosellan, « les réflexions de l’Elysée », attention, faut croire que cela cogite chez les conseillers du président français, « porteraient », ce qui laisse planer un doute, « toujours sur des hypothèses de délocalisations», comme quoi nous n’étions pas loin de la vérité, «qui ont déjà été envisagées avec plus ou moins d’acuité », à savoir le Centre national de Météo-rance, le Centre national des œuvres universitaires (CNOUS), le Centre interministériel de renseignements administratifs (CIRA), l’Ecole nationale vétérinaire, voire l’Inspection générale du ministère de l’agriculture … Le président du Conseil Général de la Moselle, qui croit encore dur comme fer, comme quoi, l’espoir fait vivre, qu’il n’y aura pas de désengagement de l’Etat français, continue de plaider, là il a raison, pour l’installation d’un grand équipement de recherche qui pourrait accompagner le développement de l’université. Apparemment, le chef de l’Etat aurait différé son déplacement début janvier… A voir. Il a certainement peur de voir les Lorrains lui réserver le même accueil que pour son secrétaire d’Etat à Bitche.

Une relève pour l’armée à Bitche ?

L’Allemagne de la chancelière Angela Merkel se dit prête à déployer une unité de la Bundeswehr de manière permanente en France, une première depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et qui a le mérite de rallumer la flamme de l’espoir à Bitche. Pourtant, les différentes sources se contredisent. Il pourrait s’agir de la Brigade franco-allemande (BFA) qui compte aujourd’hui 2 800 soldats allemands et 2300 soldats français et dont le redéploiement de l’autre côté de la frontière pourrait intervenir à l’occasion du vingtième anniversaire de la création de la BFA en octobre 2009. Il s’agirait cependant d’une petite unité, sans doute de la taille d’un bataillon, mais qu’importe. Cependant, selon certaines informations, la ville retenue pourrait être de Metz, très touchée par les restructurations militaires, ou … Strasbourg, épargnée, mais qui dispose encore d’un autre avantage, celui d’abriter l’Etat-major de l’Eurocorps. Autour de la citadelle de Bitche, chef d’œuvre de l’art militaire, on préfère se fier aux intentions et aux promesses du gouvernement français. Un bien maigre espoir du fait des antécédents de Gandrange  mais qui fait toujours vivre la paisible cité fortifiée. Néanmoins si  les hommes de la BFA devaient débarquer en automne 2009, cela ferait la jointure avec la dissolution du 57ème régiment d’artillerie en juillet. Une armée chasserait l’autre en résumé. Un signe ?

Pas un copeck pour la Lorraine ? 

Il y a quelques semaines le gouvernement français et le Président de la République Nicolas Sarkozy avaient promis plusieurs mesures de compensations pour Metz, la Moselle et la Lorraine devant l’ampleur des conséquences de la restructuration des armées. Parmi ces mesures, on trouvait ainsi: le transfert à Metz de 1 500 emplois publics, dont 1 000 statisticiens, le rapatriement de régiments basés en Allemagne à négocier avec la Chancelière Angela Merkel, une aide de 10 millions d’euros pour les communes touchées par cette réforme, une enveloppe de 320 millions d’euros pour la reconversion à répartir selon les projets, le tout pour un montant total estimé à un milliard d’euros. Cette longue énumération est toutefois encore largement insuffisante, tant l’impact économique, démographique et psychologique est important. Certains diront que ce serait toujours cela de pris. A condition qu’il y ait encore quelque chose à prendre. En effet, reste à voir si ces belles promesses seront réellement tenues et si toutes ces compensations se concrétiseront sur le terrain. Car, maintenant on le sait bien, surtout du côté de Gandrange, les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent

L’annonce du retrait de l’Etat français dans le financement du nouvel hôpital Robert Schuman sur les communes de Vantoux et Nouilly nous avait déjà laissés extrêmement sceptiques. Projet pourtant jugé structurel et nécessaire pour l’agglomération messine. Si bien qu’avec cette première expérience, cette nouvelle désillusion, nous redoutons que la Lorraine et ses villes foudroyées par les restructurations en tout genre ne reçoivent pas un copeck en guise d’indemnités et de compensation pour le préjudice subi et leur sacrifice

D’autant plus que nos chers élus peinent terriblement à s’entendre sur les grands projets en terme d’infrastructure et d’équipement à mettre en œuvre et pourtant si nécessaires pour notre province. Vus de Paris, toutes ces polémiques et ce désordre médiatique complètement puéril et stérile qui est tout sauf un véritable débat politique, n’incitent évidemment pas à mettre un centime sur la table. Et qui plus est, même lorsqu’un projet semble ficelé, l’Etat s’en désengage financièrement. Vous imaginez certainement le sort qu’il peut bien réserver à un autre projet qui ne met pas tout le monde d’accord. La faute encore une fois à l’absence de prise en compte de l’intérêt régional et à la négation de tout bon sens. 

Cela dit, cette situation guère enviable de crise de confiance et de crédibilité de l’Etat et vis-à-vis de lui-même pour ce qui est de la Lorraine, pourrait presqu’encore apparaître comme idyllique si on ne lui ajoutait pas la crise financière, boursière et bancaire. A l’heure où la France décide de débloquer trois milliards d’euros pour sortir de la faillite tel ou tel établissement bancaire responsable et coupable de sa propre déroute ou encore de verser allègrement plus de 400 millions d’euros à un certain Bernard Tapie afin d’éponger ses dettes, au moment même où la garantie des dépôts soulève moult interrogations, il semble que le temps sera prochainement aux économies. Alors, partant de ce constat, nous pouvons légitimement nous demander ce qu’il restera pour dédommager les communes touchées par la réforme des armées et les accompagner dans leur reconversion. Oui, que restera t-il dans les caisses pour la Lorraine ? N’aura-t-elle une fois de plus que ses yeux pour pleurer ? Devra-t-elle encore relever la tête d’elle-même et s’en sortir toute seule ? Dans l’hypothèse la plus pessimiste, oui

Pourtant une politique de grands travaux pour se défaire d’une crise économique ne peut-être que bénéfique ou en cas tout cas ne pas faire de mal pour une relance. C’est ce qu’avait déjà entrepris avec le New Deal F.D. Roosevelt dans les années 1930 après la crise de 1929. La France a mené des politiques plus ou moins similaires avec les différents plans d’aménagement du territoire. Encore faut-il oser l’investissement et surtout présenter des projets concrets et les défendre d’une seule voix. Et pour ce qui est d’union régionale, la Lorraine a encore du travail à faire actuellement.

Mobilisation contre la réforme des armées

Fier de mes racines lorraines et mosellanes, j’ai fait le déplacement samedi à Metz depuis la région parisienne afin de répondre présent à l’appel de mobilisation générale et de manifestation lancée par le premier magistrat M. Dominique Gros pour défendre les intérêts de Metz, ma ville de naissance et de cœur, et pour protester contre les conséquences honteuses et iniques de la réformes des armées dans l’agglomération messine. Je suis retourné le lendemain à Paris, pour raison professionnelle, complètement outré, indigné et révolté par le nombre excessivement faible de manifestants venu soutenir leur ville en ces heures particulièrement sombres et difficiles. Malgré les craintes que je pouvais légitimement nourrir, je n’imaginais pas un seul instant que le peuple messin pouvait être à ce point timoré. Ce manque d’intérêt et de considération pour la capitale lorraine est véritablement inacceptable et fait injure au glorieux passé de la ville. Je tiens cependant à remercier du fond du cœur les élus mosellans et meurthe-et-mosellans présents, pour la première fois unis pour un même destin et dans l’intérêt général de la Lorraine, et ce, quelques soient leur couleur politique et les rivalités qui tendent malheureusement à persister. Je tiens également à remercier les organisations syndicales, les associations de défense locales et les salariés de la manufacture de tabac Altadis ainsi tous les autres manifestants venus pour le bien de la cité et pour la défense de l’emploi. Je tiens enfin et tout particulièrement à remercier Ms Gros et Leroy pour leur certaine fibre de patriotisme lorrain et pour leur appel à l’unité et non à toute forme de déchirement stérile et puérile.

Pour tous les autres, absents de ce qui devait être un grand rendez-vous populaire et symbolique, je n’ai qu’à leur dire en toute simplicité et en toute ironie : « Chapeau bas mesdames et messieurs, félicitations ». 2 000 personnes, c’est moins de la moitié de ce que j’avais espéré. Oui, sincèrement « félicitation » à tous ces gens qui se reconnaîtront certainement, à tous ces Messines et Messins qui ont préférés rester tranquillement et confortablement chez eux à l’abri de la pluie. Un grand bravo encore à celles et à ceux qui, au-delà de l’intérêt général de la ville de Metz et de la province toute entière dont elle est la capitale, n’ont pas compris qu’en daignant venir manifester avec leurs élus ils venaient aussi défendre leur propre intérêt personnel, si important dans cette société si individualiste. Car mesdames et messieurs, comprenez bien que si l’agglomération messine perd ses régiments, sa base aérienne, une partie non négligeable de sa population, cela va constituer tout simplement dans les années à venir un manque à gagner d’un point de vue économique, mais également une recette fiscale qui va aller en diminuant, et, qu’ une des mesures les plus simples pour  pallier un tel manque est l’augmentation des impôts. Je tiens bien entendu un ton volontairement provocateur. Que  toutes les personnes qui étaient désireuses de venir prouver leur attachement à la ville de Metz mais qui étaient malheureusement dans l’incapacité de le faire ne m’en tiennent pas rigueur. Certes, il est vrai que l’heure même de la manifestation, fixée à dix heure, a pu décourager une bonne partie des habitants de Bitche ou de Dieuze qui auraient été contraints de se lever à une heure bien matinale pour regagner Metz, et ce, après une semaine de travail, une semaine de reprise pour certains. Mais que représente la population de Bitche et de Dieuze par rapport à l’aire urbaine de Metz ?

Je veux simplement inciter les Messins, les Lorrains, à prendre véritablement conscience des évènements et des enjeux actuels, à entamer une réflexion constructive et à en tirer tous les enseignements. Non, vraiment, 2 000 personnes tout au plus, un seul drapeau lorrain sorti, quatre ou cinq banderoles, une fanfare qui prenait parfois l’allure de « farce folklorique », je me demande bien ce que tout cela peut bien représenter à la vue de ses « grandes pontes » de Paris, si ce n’est qu’une particule, un point minuscule. Cela dit, ce rassemblement a eu au moins le mérite d’exister et de montrer l’unité des élus lorrains. Mesdames et messieurs, Messines et Messins, ce samedi 6 septembre 2008, j’ai eu honte de vous, j’ai eu honte pour ma ville si tristement abandonnée par la France, si tristement abandonnée par la majorité de ses habitants, oui, j’ai eu honte pour la Lorraine. Mais, Messines et Messins, n’oubliez pas que je ne vous en veux pas, car je garde confiance en vous, car je garde un espoir fou qu’un jour vous vous réveillerez et que vous vous surprendrez à murmurer que oui, vous l’aimez votre bonne ville de Metz, et que, malgré le fait que je vous répondrais « mais alors qu’avez-vous fait pour la défendre ? », ce simple ce si touchant mais tellement puissant aveu sera déjà une grande bataille de gagnée.

3 Commentaires

  1. LULUdeMetz

    10 février, 2009 à 22:45

    Bonsoir,
    Bonne chronologie et surtout bon compte-rendu du marasme dans lequel se retrouve la Lorraine et Metz en particulier.
    Par contre, il serait bon de préciser que la bêtise (pour ne pas dire autre chose) est partagée que l’on soit à droite ou à gauche, car en son temps (pas si lointain) l’ancien maire (également sénateur, à croire que la débilité est de mise au Sénat quelque soit l’étiquette) de Metz (RAUSCH) et son ex-copine (ZIMMERMANN) n’arrêtaient pas de dire que Metz pouvait se passer de ses militaires et que si un ou deux régiments sautaient, il n’en ferait pas un drame.Nous y sommes à la différence que c’est au maire actuel de gérer leur incompétence sur le dossier et qu’actuellement il est question du 2°RG, 1°RMED, de la BA 128 et de plusisuers organismes divers comme la DIRMAT (dissoute); la DIRCAT , l’EM, le 4°GEH (réorganisés).
    Les choix ont tout simplement été politiques sans concertation aucune. Metz a eu le tort (ou le toupet) de basculer à gauche alors que Nancy est resté dans la bergerie. Strasbourg ne doit son salut qu’à son statut de capitale européenne et la présence de l’EM CE.
    Quant à BITCHE, la vie n’y est pas si mal et la municipalité fait vraiment des efforts.

    Un militaire restructuré ou réorganisé (c’est au choix) qui vous salue bien.

    PS : La manifestation à laquelle vous faite allusion, sachez que peu de civils de la défense, pourtant concernés, se sont déplacés. Plus de « je m’en foutisme » que de peur. A présent certains pleurent leur inertie.

  2. Stephan

    16 février, 2009 à 18:08

    Je ne suis pas sûr qu’il faille forcément utiliser l’argument politique pour expliquer les fermetures de casernes.
    L’est de la France est depuis longtemps le réservoir à militaires de la France, mais cela fait déjà deux décennies que les fermetures ont commencées.
    Peut être ne vous en êtes vous rendu compte sur Metz, mais Lunéville à déjà perdu 2 unitées militiares par le passé, Nancy a perdu 2 casernes, Essey près de 200 hélicoptères (feu la 4e division aéromobile: je suis plus sur des chiffres, mais je me souviens bien des énormes formations d’hélicoptères gazelle qui parcouraient le ciel dans les année 80)
    Pour faire bref, même si cela est dure par les temps qui courent au niveau économique, c’est peut être un cap à passer pour définitivement perdre notre image de région de garnisons et passer à une économie ‘classique’.
    Je trouve tout de même logique que les casernes soient disséminées sur toute la France maintenant que le danger ne vient plus de l’autre coté de la frontière.

  3. Benoît

    4 avril, 2009 à 18:08

    Au palmarès des décisions qui privent la Ville Préfecture de Région, l’installation de l’Agence régionale de l’Hospitalisation.
    Il faut dire que la piètre notoriété du CHR et l’inexistence opérationnelle de l’Union Régionale des Caisses d’Assurance Maladie y contribuent.

    Les messins propriétaires de leur bien n’ont qu’à pleurer d’avance car le marché va regorger de bien à vendre. Mon pronostic : moins trente pour cent sur les maisons car dans l’armée de l’air qui paye bien (y a que des gradé) et les hopitaux militaires (idem), ont ne loge pas en T2 ou T3

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