Cette page est spécialement dédiée à la fermeture partielle du site de la vallée de l’Orne occasionnant la suppression de près de 600 postes et à toutes les polémiques suscitées par cette décision du géant mondial de l’acier ArcelorMittal, qui a semble t-il oublié ses racines et d’où il venait. Il est également question ici des engagements et des promesses non tenus par le président de la France, cet homme qui avait pourtant rallumé la flamme de l’espoir chez les sidérurgistes lorrains. Aujourd’hui, comme pour les restructurations militaires, la désillusion et la colère sont grandes en Lorraine …
Carling respire un peu
L’atelier des super absorbants, géré par Arkema pour le compte du japonais Sumitomo Seika, augmentera sa capacité de production d’ici la fin de l’année. Une nouvelle qui résonne comme un coin de ciel bleu pour la plateforme pétrochimique de Carling Saint-Avold, alors que des travaux sont actuellement en cours afin de procéder aux remplacements de certains équipements.
Carling : la cokerie sera fermée
N’ayant pas trouvé de repreneur avant la date fixée arbitrairement par l’entreprise allemande Rogesa, actionnaire majoritaire de la cokerie de Carling, le site lorrain fermera ses portes d’ici au 30 octobre. La date du 15 octobre aurait même été avancée. C’est en tout cas ce qu’a dernièrement annoncé le directeur de l’usine devant des salariés complètement médusés. Un nouveau drame humain et industriel pour notre Lorraine. Car la cokerie employait 400 personnes, sans compter les 300 employés de la sous-traitance présents en permanence sur le site. L’annonce de cette fermeture est ainsi venue donner un coup de massue supplémentaire à un secteur déjà largement affaibli du point de vue industriel par la crise que traverse la chimie de Moselle-Est depuis 2006.
Rappelons que le sidérurgiste sarrois Rogesa avait repris la cokerie en 2004 aux Charbonnages de France, en promettant de maintenir l’activité pendant 5 ans. L’entreprise allemande a bien respecté sa parole, sans toutefois aller au-delà. Rogesa ne s’est ainsi pas fait prier pour annoncer son intention de fermer le site confronté à une perte de 200 euros par tonne de coke produit. Le coke, dérivé du charbon utilisé dans la sidérurgie, souffre en effet de la crise économique qui a entraîné une forte baisse de la demande des produits métallurgiques. Pourtant la cokerie de Carling, l’un des derniers vestiges du passé minier de Lorraine, dispose encore d’une capacité d’un million de tonnes par an. Le dernier repreneur en date n’ayant malheureusement pas obtenu de garanties bancaires suffisantes, un plan social a dernièrement été annoncé. Ce dernier concerne uniquement les 166 salariés qui ont été embauchés directement par Rogesa. 55 employés devraient ainsi être reclassés en interne. Les autres n’auront plus que leurs yeux pour pleurer dans un contexte plus que morose.
Pourtant, sans vouloir donner de faux espoirs, certains veulent encore croire qu’il reste une flamme dans les fours de la cokerie. Alors que le conseil général de la Moselle vient tout juste d’inaugurer la nouvelle maison du département à Saint-Avold, ce dernier a par ailleurs annoncé que Rogeas avait refusé de discuter avec un groupe chinois candidat à la reprise de la cokerie de Carling et qui avait apparemment fait des offres. Le problème, c’est que l’entreprise allemande n’aurait même pas daigné répondre aux demandes de rendez-vous exprimées par ce contact de la dernière chance. Le département de la Moselle a également fait savoir qu’il serait plus que convenable de répondre à ce nouvel interlocuteur asiatique. Cependant, il faut néanmoins avouer que le dossier chinois présente un lourd handicap. Le repreneur éventuel souhaite ainsi louer pendant un an la cokerie. Il aviserait seulement après de la suite à donner à cette affaire. Rogesa a refusé ce principe, par mesure de précautions.
(Source : presse régionale)
Carling : ça sent la fin
Bien que la direction des Cokes de Carling annonce encore que des négociations sont toujours en cours, les visiteurs d’une société indienne présents les 20 et 21 août étant en effet revenus sur le site mosellan une semaine plus tard, un comité d’entreprise extraordinaire devrait prochainement programmer les conditions de déploiement d’un plan de sauvegarde de l’emploi conformément au Livre IV du Code du Travail, ainsi que des dispositions relatives aux projets de licenciements économiques (Livre III). Ces différentes mesures toucheront les 160 derniers embauchés et les 33 intérimaires. Les 235 détachés des anciennes houillères de Lorraine seront quant à eux pris en charge par l’Agence Nationale de Garantie des Droits des Mineurs (ANGDM). Deux autres candidats potentiels avaient pourtant un moment donné été pressentis pour reprendre le site. Il s’agissait d’une part, d’un trader anglais qui souhaitait faire du commerce avec le coke lorrain, sans avoir toutefois de véritable projet industriel et d’autre part, d’un industriel allemand. Le tout, bien entendu, sous couvert de confidentialité. Mais bon, comme dirait l’autre, ça sent vraiment une nouvelle fois le roussi pour l’industrie lorraine …
(Source : presse régionale)
L’espoir fait vivre
Alors que l’ambiance est bien évidemment morose du côté de la cokerie de Carling, les salariés veulent tout de même encore croire à un repreneur de la dernière minute, et surtout de la dernière chance pour cette vieille usine qui joue sa vie et l’avenir de ses 400 emplois. La direction a en tout cas annoncé deux nouveaux contacts avec des industriels, notamment indiens, pour la reprise du site. Mais la question que tout le monde se pose, c’est pour quel projet industriel ? Remarquez si cela pouvait sauver l’emploi et ce témoin de l’industrie lorraine, le coup serait à tenter. L’espoir demeure encore avant la nuit. Un rapport d’expertise estimait d’ailleurs à 400 000 tonnes le potentiel de la demande de coke dans un large périmètre européen. Ajoutez cela aux différents investissements réalisés sur le site lorrain et vous comprendrez que la cokerie de Carling dispose encore d’un formidable outil de production qui peut avoir encore un bel avenir. Un dernier signe entretient de même une lueur d’espoir. Une procédure d’un plan de sauvegarde de l’emploi lancée début septembre ne fermerait pas pour autant la porte à un éventuel repreneur. Carling a encore un atout dans la main…
(Source : presse régionale)
Alea jacta est ?
L’adage latin semble de plus en plus coller à la peau de la cokerie de Carling Saint-Avold en Moselle-Est. En effet, faute d’un repreneur miracle, le sort de l’usine sera (définitivement) scellé le 1er septembre prochain, laissant une nouvelle fois sur le carreau des centaines d’ouvriers. Le plus rageant, comme à l’accoutumé, c’est que cette installation est tellement au point et son personnel d’une telle qualité que la cokerie pourrait encore tourner pendant au moins 20 ans d’après la direction. Pourtant, il y a quelque temps encore, l’usine voyait se dessiner le bout du tunnel, dans la mesure où des discussions avaient été engagées pendant plus d’un mois avec le sidérurgiste belge Ouferco, très intéressé par les installations lorraines. Mais, c’était sans compter la ténacité de la crise qui voyait le repreneur belge contrait de retirer son offre au grand dam des salariés mosellans. Pourtant, l’usine de Carling attire toujours des curieux, surtout Chinois, Indiens ou Brésiliens. Mais les industriels de ces pays émergents ne souhaitent pas aller plus dans le détail et n’ont surtout pas de véritable projet. Sauf peut-être de transférer le complexe dans leur pays une fois qu’il sera fermé. Et oui, il est tellement performant et ne coûterait alors plus très cher … Carling ou la nouvelle fuite des compétences industrielles … Si le ciel ne s’est toujours pas éclairci d’ici le 1er septembre, la cokerie fermera ses portes. 15 jours, à peine, devraient suffire à arrêter définitivement les installations. Ainsi, la vieille cokerie qui s’était pourtant offert une véritable cure de jouvence à la fin de l’ère des Charbonnages de France, aura bel et bien vécue … Triste histoire.
Nouveau coup du pour les Cokes de Carling !
Le repreneur potentiel de la cokerie de Carling Saint-Avold, à savoir le sidérurgiste belgo-italien Duferco, a finalement annoncé qu’il retirait son offre. L’industriel a ainsi fait savoir qu’il était déjà lui-même largement en surcapacité et n’envisageait pas de relancer son haut-fourneau avant début 2010. Mais la raison principale est qu’il ne souhaite pas se séparer de son fournisseur actuel russe, ce dernier étant actionnaire du groupe. Un coup très dur pour les Cokes de Carling alors que les négociations étaient en cours depuis un mois. Il ne reste désormais plus que 3 semaines pour sauver le site lorrain …
Le démantèlement de Gandrange prendra du temps
Après avoir récemment été sécurisé, le site de l’aciérie de Gandrange devra être démantelé et dépollué. Mais, dans la mesure où cette opération doit suivre une procédure longue et stricte, cela prendra du temps. Ceci est encore plus vrai lorsqu’il s’agit de démonter une usine sidérurgique. A l’heure actuelle, le matériel, notamment les machines, a été consigné. Une clôture de protection entoure désormais le site, surveillé en permanence par une société spécialisée, afin d’éviter les vols. ArcelorMittal devrait a priori réutiliser et transférer tout ou partie de l’équipement industriel sous d’autres cieux, là où la main d’œuvre est docile et pas chère. Une main d’œuvre qui ne moufte d’ailleurs pas au sujet de ses conditions de travail. Cela s’appelle une délocalisation. Une de plus dans le paysage lorrain. Alors que le démantèlement de l’aciérie de Gandrange ne devrait pas intervenir avant l’année prochaine, il restera encore à élucider la question de la nouvelle destinée des immenses terrains libérés.
La cokerie de Carling Saint-Avold toujours dans l’attente
La cokerie de Moselle-Est est en effet menacée de fermeture depuis l’annonce du retrait de son principal actionnaire, à savoir la société sidérurgiste sarroise Rogesa, qui n’estime plus avoir besoin de la production de Carling Saint-Avold du fait de la très faible demande de coke ces derniers temps. Cela dit, une possibilité de reprise par un autre investisseur serait malgré tout en cours de négociation. Le problème, car il y en a bien un malheureusement, c’est qu’un arrêt plane en 2012, pour des raisons environnementales, sur la centrale électrique voisine, qui constitue l’unique débouché pour la cokerie lorraine. Encore une incroyable et dangereuse relation économique de dépendance ! Alors qu’on connaît le sort que fut réservé à FM Logistics avec Hewlett-Packard… Inouï. Un scénario pour le moment identique. Sauf qu’en attendant, ce sont toujours les mêmes qui trinquent, car l’arrêt de la cokerie de Carling Saint-Avold signifierait ni plus ni moins la suppression de 400 emplois directs et de 150 à 200 emplois de sous-traitance. Un nouveau drame social et humain qu’il est aujourd’hui urgent d’éviter. Les cokes de Carling ont ainsi demandé une dérogation temporaire qui autoriserait la poursuite de l’activité de la centrale jusqu’en 2015. Comme un dernier appel au secours …
Le haut fourneau de Hayange redémarre !
Afin de faire face à une nouvelle demande d’acier en Europe et de reconstituer quelque peu le stock d’acier, ArcelorMittal a dernièrement décidé de relancer la production du haut fourneau P6 à Hayange en août. Alors qu’il avait le choix entre plusieurs sites, l’aciériste mondial a donc opté pour la Lorraine, envoyant ainsi un signe fort pour notre sidérurgie. Cela dit, une fois l’enthousiasme passé, il convient de rester lucide et prudent, tant les incertitudes sur la pérennité de la demande et l’activité même sont importantes. Avec ce redémarrage, ce ne sont pas moins de 560 personnes qui vont reprendre le chemin de l’usine intégrée de Florange-Hayange après plusieurs mois de chômage technique. De source syndicale, la relance de la production du site devrait entraîner avec elle des reprises d’activités à Rombas et du côté de Sérémange. De même, la prochaine étape devrait être le redémarrage du haut fourneau P3, sans oublier les investissements prévus en 2013 et 2014. Souhaitons pour notre industrie que le gros de l’orage soit définitivement passé …
Bientôt la fin de la cokerie de Carling ?
Le site de Carling et ses 400 salariés encaissent de plein fouet la crise de la demande sur le marché de l’acier. En effet, le coke, matière indispensable pour alimenter les hauts fourneaux et produire de la fonte, ne se vend plus. A Carling, la montagne de stocks devient de plus en plus imposante et atteint actuellement les 400 000 tonnes. Au rythme de 60 000 t par mois, elle devrait avoisinait les 700 000 t en fin d’année, ce qui représente une immobilisation de 250 millions d’euros. Une somme considérable. Rappelons que la cokerie de Carling des Houillères du Bassin de Lorraine avait été reprise par la sidérurgie sarroise en avril 2004, via Rogesa, filiale des Aciéries de Dilling et de Saarstahl, avec un engagement de fonctionnement pour cinq années, qui a jusqu’à présent été parfaitement tenu. La cokerie mosellane permettait aux sidérurgistes sarrois, en période de haut de cycle de la demande, de sécuriser leur approvisionnement et de pallier la défection de leur propre cokerie ZKS à Dilling, en proie à des problèmes de maintenance de ses fours de haute taille. A l’époque, les Sarrois avaient été séduits par la mise aux normes environnementales, les compétences du personnel issu des HBL et par les critères de qualité des cokes livrés. Le site de Carling en fournissait ainsi parfois jusqu’à 800 000 tonnes pour les hauts fourneaux de Rogesa. Mais la crise a changé la donne, puisque Rogesa a arrêté un de ses hauts fourneaux et réduit sa production de fonte à Dilling. L’ultime espoir pour préserver les 400 emplois et les 350 de la sous-traitance serait de demander à Rogesa de ne pas lancer son projet d’une nouvelle tranche de fours à la cokerie ZKS programmée pour 2011, ou du moins de le différer, afin de permettre à Carling de tenir le coup. Quoiqu’encore, cela ne serait-il pas au final un sursis de plus ? Non, car il faut se battre pour préserver les 750 emplois que sous-tend la cokerie de Carling. Une autre solution serait également de chercher un repreneur, c’est ce à quoi s’active le directeur du site en établissant des contacts directs ici et là. Mais la mission paraît objectivement difficile, pour ne pas dire impossible, compte tenu du délai extrêmement serré, 3 mois, pour valider l’opération. Toujours est-il que le directeur entend aussi valoriser les gaz de cokerie qu’il fournissait auparavant à la centrale voisine de la Snet, en les vendant à un thermicien allemand. Le bon état de la cokerie lorraine, qui pourrait produire encore jusqu’en 2020 et fabriquer des cokes de haute qualité, plaiderait néanmoins en sa faveur. Dans le cas contraire, cela constituerait un énième gâchis pour l’industrie de notre province.
Florange : les coups durs s’accumulent …
Décidément, l’avenir apparaît bien sombre pour ce qui reste de la sidérurgie lorraine. Les mauvaises nouvelles deviennent monnaie courante et ce, particulièrement en ces temps de crises, qui touchent de plein fouet ce secteur très exposé aux fluctuations économiques. La direction d’ArcelorMittal a en effet décidé de réduire sa production d’acier, entraînant par là du chômage partiel pour un millier de sidérurgistes sur 2 600 à Florange d’avril à septembre. Un nouveau coup de massue pour les salariés du site. Ainsi la filière liquide est arrêtée. Elle comprend le deuxième haut-fourneau, le premier étant stoppé depuis janvier, l’aciérie et l’agglomération (matériau pour la fonte). En outre, les deux lignes à froid, plus spécialement destinées à l’industrie automobile, sont arrêtées. Ce qui est encore plus préoccupant c’est que la direction n’a pas donné d’indication pour l’avenir de ces lignes de production après septembre. De là les nombreuses interrogations quand à la pérennisation du site malgré l’annonce du Projet ULCOS. Les salariés seront quant à eux rémunérés à 82%. Tous espèrent la fin de la spirale infernale. Les syndicats vont tenter de mettre à profit ce temps dans le but de former les 100 sidérurgistes qui viennent de Gandrange.
Ainsi, ArcelorMittal, ce groupe mondial qui a pourtant fait neuf milliards de bénéfices l’année dernière, a encore une fois choisi de privilégier les actionnaires sur le dos des salariés. On commence à connaître le refrain. Toujours est-il, qu’en attendant, on se moque de la souffrance des salariés qui travaillent dans la sidérurgie en Lorraine.
Gandrange : le centre de recherche monte en puissance
Si ArcelorMittal ferme de manière insidieuse son aciérie à Gandrange, il renforce néanmoins à 500 mètres de là, mais pas dans les mêmes proportions toutefois pour l’emploi, son centre de recherche et de développement. Le site mosellan sera désormais le laboratoire mondial du géant de l’acier pour les produits longs légers. Depuis un an déjà, l’effectif du centre est passé (timidement) de 30 à 38 personnes, dont une moitié d’ingénieurs. De même, le budget qui lui est alloué a également progressé de près de 5 millions d’euros, puisque le centre lorrain doit s’aligner sur la demande mondiale au sein du groupe ArcelorMittal. Nombreuses sont en effet les usines qui réclament une assistance technique pour se mettre à niveau. Le site de Gandrange, qui constitue l’unique centre de référence pour les recherches sur l’usinage des aciers longs, fait écho avec celui de Maizières-lès-Metz, spécialisé quant à lui dans les aciers plats. Gandrange travaillera dans un souci d’innovation et de réduction des coûts à tous les étages, par la baisse de la consommation d’énergie, ainsi que sur la protection de l’environnement, très à la mode actuellement.
La lumière s’est éteinte
L’arrêt de l’aciérie de Gandrange constitue une fermeture très symbolique pour toute la Lorraine. Pourtant, le 4 février 2008, à l’issue de 45 minutes de visite au pas de charge, un certain président, venu d’une lointaine ville se croyant régner sur notre belle province, s’était engagé, devant plusieurs centaines de sidérurgistes, à faire prendre en charge par son pays « tout ou partie des investissements nécessaires » pour maintenir l’activité. Aujourd’hui, le constat ne peut être que plus lucide et implacable : le groupe sidérurgique a confirmé la fermeture de l’aciérie et donc la suppression de 571 emplois. Une soixantaine de salariés n’auraient d’ailleurs toujours pas reçu de proposition de reclassement. Ainsi, l’usine ArcelorMittal de Gandrange a vécu dans l’amertume ses dernières heures d’exploitation, après avoir produit en 40 ans 60 millions de tonnes d’acier. Mais pour les syndicats, « Gandrange restera, pour toujours, le symbole d’un mensonge d’Etat. Aujourd’hui, avec la fermeture de l’aciérie, c’est une nouvelle et douloureuse page de l’histoire de la sidérurgie lorraine qui se tourne ». Cathédrale industrielle mise en service le 10 septembre 1969, l’aciérie, où travaillaient quelque 350 ouvriers spécialisés, a donné sa dernière coulée jeudi dernier à 14H00 précises. Mais la direction a tout fait pour que les salariés ne le sachent pas, dans l’unique but d’éviter qu’ils en fassent un symbole, histoire de ne pas « célébrer » le glas de toute une époque. Triste et déplorable … Pour le maire Gandrange, commune de 3 000 habitants, la fermeture de l’aciérie est une « catastrophe », dans la mesure où la cité va perdre 75% de ses ressources et 90% du montant de la taxe professionnelle. Pire, la ville n’a aucune certitude sur les compensations promises par l’Etat français. De même, les terrains de l’aciérie ont été cédés par la commune à la sidérurgie lorsque celle-ci s’est développée dans les années 1960. Aujourd’hui, le maire estime que la sidérurgie doit les restituer afin que Gandrange puisse préparer son avenir. Mais là encore, le combat s’annonce difficile …
Gandrange : la fin de toute une époque …
L’aciérie de Gandrange a été construite dans les années 1960 sur une surface de 370 hectares, dans le but de produire 4 millions de tonnes d’acier, objectif qu’elle n’atteindra d’ailleurs jamais. Le cours de l’Orne fut même détourné pour bâtir cette cathédrale industrielle. Aujourd’hui fermée, l’immense carcasse sera démantelée. Des employés d’autres usines du groupe ArcelorMittal, notamment en provenance du Kazakhstan, sont déjà venus en repérage afin de détecter des outils viables pour les démonter, les emporter et les réutiliser dans leur pays. Ainsi, plus de 40 000 tonnes de ferrailles vont être rasées dans l’optique de libérer un terrain d’environ 400 hectares, qu’il s’agira ensuite de dépolluer. Cette opération pose tout de même le problème de la sauvegarde du patrimoine industriel lorrain, de son épopée et de l’heure de gloire de cette formidable aventure humaine et technologique. En effet, si le bâtiment n’est certes pas de toute beauté dans la vallée, il convient néanmoins, à notre avis, de préserver plusieurs traces de l’industrie de l’acier en Lorraine, ne serait-ce que pour la mémoire de ceux qui ont fait à un moment donné toute la force de notre province mais aussi de laisser un témoignage grandiose pour les générations futures. De plus, un tel complexe pourrait se reconvertir dans le tourisme industriel à l’image de l’immense usine de Volklingen en Sarre.
Certains diront cependant que cette cathédrale était vouée tôt ou tard à s’arrêter, de fait justement de son surdimensionnement. Ce dernier a ainsi toujours pesé dans la possibilité d’optimiser l’outil de production, même si le concept n’était pas intrinsèquement mauvais. Mais aujourd’hui, l’arrêt de cette usine apparaît tout de même comme un immense gâchis. Et les propriétaires respectifs de cet équipement, que ce soient Usinor, Sacilor ou Mittal ne sont pas tout rose dans cette affaire.
Mais tout ne va pas s’arrêter pour autant sur la plate-forme industrielle de Gandrange. Par exemple, le laminoir à couronnes et à barres (LCB) est un bel outil pour lequel il convient de développer une production spécialisée. A cette condition et des investissements pour le moderniser, il pourra durer. C’est apparemment ce qui va être fait moyennant un montant de 8 millions d’euros à injecter. Le LCB laminera des demi-produits, des billettes acheminées d’une autre usine du groupe située à Duisbourg en Allemagne, afin de produire des barres et des couronnes de spécialité. La direction a par ailleurs « promis », on connaît cependant la valeur des promesses par ici, de le faire durer au moins jusqu’en 2014. Les organisations syndicales espèrent quant à elles beaucoup plus longtemps. 320 emplois y sont maintenus. Enfin, alors que le train à billettes (TAB) doit s’arrêter fin décembre 2009, le plan de revitalisation et la convention d’ancrage territoriale signés par ArcelorMittal avec Paris prévoient entre autres des investissements sur le site, dont celui d’une unité de parachèvement des produits longs. A surveiller de près, de très près.
Nouvel investissement chez ArcelorMittal Florange
ArcelorMittal va investir 55 millions d’euros dans 18 moteurs à gaz sur le site d’Ebange afin de valoriser ses gaz de haut fourneau et de cokerie et d’anticiper l’arrêt prématuré de la centrale thermique EDF de Richemont au 31 décembre 2010 en raison d’une grosse panne sur la turbine principale. Cette dernière brûlait en effet les gaz du site des aciers plats de Florange. Et comme les projets de centrales au gaz de l’opérateur privé Powéo ne sont plus du tout d’actualité du côté de Gandrange et dans la vallée de la Fensch, ArcelorMittal a donc dû réagir dans l’urgence et sous la contrainte de ses obligations environnementales. Avec la construction de cette mini-centrale et après le captage-stockage du projet Ulcos qui verra donc le jour en Lorraine, la filière liquide réunit désormais toutes les conditions pour être pérennisée sur le long terme. Elle produira des aciers de haute qualité mais aussi écologiquement responsable. Ces deux investissements du premier sidérurgiste mondial vont mettre en lumière le savoir-faire lorrain et toute la compétence en recherche et développement des ingénieurs et techniciens pour produire les aciers du XXIème siècle.
Gandrange ou l’arnaque à la française
Le plan de revitalisation du bassin de Gandrange ne répondrait pas du tout aux promesses faites par le président français. Les centrales à gaz de Poweo n’y sont même plus envisagées, le centre de formation est réduit à sa plus simple expression et le soutien à la sous-traitance sous-estime les besoins. Le compte n’y est absolument pas. Tel est le constat que l’on peut une nouvelle fois tirer des promesses faites à la Lorraine. Effet d’annonce, illusions, vaines paroles. Les Lorrains trouvent de plus en plus de mots pour exprimer leur désarroi face au désintérêt clairement affiché par Paris et son gouvernement. Ainsi, les centrales à gaz Poweo promises pour Gandrange ont disparu du projet de revitalisation. Pire, le montant des investissements est loin d’être garanti, notamment les 1,6 millions d’euros à Florange. Qui plus est l’impact de la crise économique actuelle n’est même pas pris en compte. Une autre question demeure : Que met-on à la place des centrales à gaz de Poweo ? ArcelorMittal et la France rechignent toujours à s’engager par écrit. Pour certains, c’est tout simplement une affaire bâclée. On traite vraiment les Lorrains comme des malpropres.
En témoigne, le centre de formation technique promis ne formerait que 20 sidérurgistes au lieu des 120 espérés. Quand on connaît les besoins en formation dans la sidérurgie, le compte n’y est pas estiment à juste titre les syndicats. Le directeur général d’ArcelorMittal France fonde quant à lui de très gros espoirs sur le projet de haut fourneau pilote avec la technologie de captage stockage de CO2 pour les installations des aciers plats de Florange et pour lequel ArcelorMittal et ses partenaires doivent statuer courant 2009. Une autre des annonces phares du plan Mittal-Sarkozy du printemps 2008 concernait le fonds lorrain de 20 M€, financé à hauteur de 10 M€ de la part du sidérurgiste et de 10 M€ de l’Etat et des collectivités territoriales. Cet embryon est avant tout destiné à soutenir le financement en fonds propres de projets de développement technologiques portés par des PME. Il visera à renforcer la filière des matériaux. Ce fonds lorrain des matériaux devrait promouvoir des activités innovantes, valoriser le potentiel du site de recherche d’ArcelorMittal à Maizières-lès-Metz et renforcer par la même occasion le pôle de compétitivité des matériaux du MIPI (Matériaux Intelligents Produits Innovants). Mais concrètement, on préfère attendre et voir ce qu’il en adviendra.
Enfin, élus et syndicats constatent que l’impact de l’arrêt de Gandrange sur la sous-traitance a tout simplement été ignoré. Ainsi, les sous-traitants, pas au mieux de leur forme actuellement comme on peut facilement l’imaginer sont en quelque sorte les laissés pour compte de cette triste arnaque à la française.
RICCI
15 mai, 2010 à 15:34
Le problème de l’acièrie de Gandrange c’est que jamais elle n’a été capable de faire la production annoncée et si Sarko l’avait su il ne serait pas venu! L’une des clés de cette débacle est à rechercher dans les années 80/95 lorsque l’on a collé aux produits longs d’USINOR SACILOR la sidérurgie Sarroise en déclin. Je me souviens des réunions de présentation de cette « association » ils faisaient la même chose que nous mais ils étaient dans le rouge. Les gouvernements français, allemend et sarrois ont convenu de cette union!, c’était l’époque de la réunification de l’Allemegne. Donc on colle la sidérurgie sarroise à U+S, on donne au passage à ELF la construction d’une raffinerie de pètrole dans l’ex RDA. Ca contente (sans parti pris si l’on peut dire!) Les socialistes français, Oskar Lafontaine et Khol. La sidérurgie finance une nouvelle acièrie en Sarre, puis on cède le tout pour presque rien aux sarrois. Commme chez nous on râle, Jospin nous refile un canard boiteux à 2 cuves et voila le travail
thai ha
2 octobre, 2011 à 9:30
Le bassin mosan est solidaire de la sidérurgie lorraine. Mittal nous utilise comme variable d’ajustement en attendant de délocaliser. Ne nous laissons pas faire. Chez moi à Liège les 2 HF sont à l’arret Dieu ( Mittal ) sait pour combien de temps. Dans le même temps, il nous fait des promesses sur la pérénisation de notre production intégrée. Je ne vois pas comment péreniser une activité intermittente avec tous les manques d’investissement et de formation que cela entraine.
Nos pays doivent conserver leur tissus industriel, nous accepterons pas que l’on détruise la richesse que nos parents nous ont légué. Lutte, lutte. Lutte!
eyler annie
2 février, 2013 à 11:59
je m’interresse beaucoup sur la siderurgie et j’ai fait un classeur sur l’histoire de la siderurgie du commencement à maintenant. c’est pourquoi je regarde beaucoup les blog afin de remplir ce classeur d’article et m’informer également
merci
bloggerslorrainsengages
24 mars, 2013 à 22:36
Le redressement du laminoir de Gandrange
Le Laminoir à Couronnes et à Barres (LCB) de Gandrange est, avec le centre de recherche et de développement associé, le seul rescapé du site qui avait été mis sous les feux des projecteurs par les promesses de Nicolas Sarkozy. Près de 17 millions d’euros d’investissements ont été réalisés en trois ans pour pérenniser cette belle installation et la rendre à nouveau compétitive. Une ligne de contrôle de 160 mètres de long a par exemple été construite en bout de laminoir, afin de parachever les produits juste avant leur livraison aux clients. Elle est capable de traiter quotidiennement 160 tonnes par poste. 6,5 millions d’euros ont également été investis pour pouvoir laminer des diamètres importants en barre et 1,5 millions d’euros pour rénover le four de réchauffage des billettes.
Le LCB de Gandrange est un outil unique. Il peut réaliser près de 500 aciers spéciaux différents du catalogue d’ArcelorMittal. Il permet par ailleurs d’assurer la production combinée de fil machine et barres dans des centaines de nuances d’acier et de diamètres avec deux profils (rond et hexagonal). Ce laminage de précision à haute valeur ajoutée s’intègre parfaitement dans la stratégie automobile du groupe, qui représente 95 % de la production du site. Cette trop forte dépendance pourrait néanmoins entraver le renouveau du LCB, dont il faudrait diversifier les débouchés.
310 personnes travaillent encore dans les installations de Gandrange. 24 salariés ont été embauchés en trois ans. Certains sont venus remplacer des départs à la retraite. Des sous-traitants accablés par la fermeture de l’aciérie ont aussi été recrutés, tout comme des apprentis formés au CFA de Yutz nouvellement créé. Enfin, quelques anciens de l’aciérie, mutés à Florange après 2008, ont retrouvé le chemin du LCB.
Groupe BLE Lorraine
14 décembre, 2013 à 0:18
Démantèlement et dynamitage de l’ancienne cokerie de Carling
Fermée fin 2009, la cokerie de Carling fait l’objet de travaux de démantèlement depuis 18 mois. C’est dans ce cadre, que les dix silos de la station de mélange de charbons ont dernièrement été dynamités. Datant du début des années 1960, le bâtiment mesurait 120 mètres de long, 40 mètres de haut et 15 mètres de large. Sa destruction a laissé place à 18 000 tonnes de béton et à 1 000 tonnes de ferraillages de structures. Le démantèlement de cette cathédrale industrielle déchue sera suivi du traitement des terrains. Pour les anciens cokiers, c’est un symbole qui disparaît. Deux tours à charbon en béton et la station de mélange devraient prochainement être également effacés du paysage.