Transfert de l’INSEE à Metz

Comme pour les conséquences des restructurations militaires en Lorraines, vous trouverez ici une page spéciale consacrée au transfert de 1 500 emplois publics promis par Paris à la capitale régionale, regroupant les différents articles et points de vue publiés jusque là sur ce sujet brûlant.

La Cour des Comptes épingle le dossier INSEE de Metz

Dans un rapport dernièrement rendu public, la Cour de Compte analyse dans le détail les coûts du Centre Statistiques de Metz.

Initialement, celui-ci était censé compenser très partiellement les 5 078 emplois militaires rayés de la carte sur les 12 915 que comptait l’agglomération messine. Cette saignée avait été dictée par les iniques et odieuses restructurations du gouvernement Fillon en 2008 et 2009. Dans ce cadre, 1 500 postes de fonctionnaires, dont 650 venant de l’INSEE (Institut National de la Statistiques et des Etudes Economiques), de la DREES (Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques) et de la DARES (Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques) avaient été promis à Metz par Sarkozy. En ce qui concerne ces deux dernières directions, la Cour des Comptes fait remarquer que les « ministères sociaux ont purement et simplement refusé de transférer des agents à Metz ». Le ministère français des finances, auquel est rattaché l’INSEE, n’a quant à lui pas transféré les 575 emplois promis. Seuls 350 fonctionnaires devraient en effet au final travailler à Metz. Qui plus est, par rapport au plan initial, l’organisation actuelle du Centre Statistique de Metz (CSM) ne repose plus que sur trois pôles, à savoir : les services en ressources humaines, l’exploitation informatique et les statistiques sociales et locales.

Aujourd’hui, le CSM compte 270 agents répartis sur deux sites, en attendant la rénovation et l’aménagement de l’ancienne gare impériale de Metz moyennant un investissement de 22 millions d’euros et dont la livraison est attendue fin 2017. Les tergiversations liées à la décision d’installer les agents dans ce bâtiment de la Nouvelle-Ville ont généré un retard et des surcoûts de près d’un million d’euros en moyenne annuelle sur la période 2011-2016. Sans compter que ledit bâtiment est surdimensionné en l’état actuel des effectifs. Rénové, il est calibré pour accueillir 400 agents. La Cour des Comptes exige donc que « ces locaux soient occupés à pleine capacité, conformément aux normes de la politique immobilière de l’Etat » français.

L’INSEE intégrera bien l’ancienne gare de Metz

Hébergés provisoirement dans les locaux de TDF au Technopôle à Metz, les agents de l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) seront transférés d’ici 2017 dans l’ancienne gare de Metz, située Place du Roi George.

Edifiée sous le Second Empire par les Français, l’ancienne gare de Metz a été reconstruite par les Allemands en 1878 après un incendie. Après le départ des cheminots, le bâtiment a été racheté 8 millions d’euros à la SNCF par le ministère français des finances, dont dépend l’INSEE. 13 millions d’euros supplémentaires seront nécessaires pour entièrement réaménager les 5 490 mètres carrés de surface utile des lieux, soit un investissement total de 21 millions d’euros. Les travaux devraient commencer au premier trimestre 2016 pour s’achever un an plus tard.

Rappelons que l’implantation de l’INSEE à Metz avait été promise en 2009 par le gouvernement Fillon en compensation des iniques et odieuses restructurations militaires. Il était alors prévu d’y transférer 625 agents et deux services, à savoir : le centre de gestion administrative et des paies des 6 000 agents de l’INSEE, ainsi que le centre de production informatique. Le site messin devait également être chargé de sortir des statistiques sur l’emploi et sur les rémunérations.

Au final, après d’innombrables atermoiements et approximations, seules 240 personnes sont aujourd’hui en poste à Metz. Ces employés sont issus de l’INSEE, mais également des fonctions publiques hospitalières, territoriales et de La Poste. La barre des 625 agents ne sera sans doute jamais atteinte. Inadmissible. Selon les dernières projections, l’effectif devrait être porté à 295 agents fin 2015 puis à 400 début 2017.

Implantation de l’INSEE à Metz

Le projet de création d’un centre de statistiques de l’INSEE à Metz qui prévoit le transfert de 625 fonctionnaires dans la première ville de Lorraine avance bien. Cela dit, les dirigeants de ce centre doivent encore choisir un site d’implantation. Ils hésitent toujours entre trois options. La première les enverrait tout d’abord à l’actuelle direction régionale de la SNCF, place du Roi-Georges. Mais ce projet se heurte aux hésitations de la SNCF, qui ne semble plus vraiment décidée à vendre pour louer d’autres locaux ailleurs. Une seconde possibilité conduirait l’INSEE à aménager dans l’ancienne manufacture de tabac, place Saint-Vincent, toujours propriété du groupe Imperial Tobacco. Enfin, une troisième option serait la construction d’un bâtiment neuf de 25 000 mètres carrés dans le nouveau quartier de l’Amphithéâtre. Cette dernière solution a les faveurs du maire de Metz et a été sérieusement mise à l’étude, dans la mesure où l’INSEE a chargé l’architecte Nicolas Michelin, l’architecte de la halle commerçante en verre près du Centre Pompidou-Metz de réaliser une première esquisse. A noter qu’une telle construction pourrait coûter plus de 30 millions d’euros. Elle prendrait du temps mais ne retarderait au final pas le transfert des statisticiens à Metz, qui va se faire progressivement à partir de cette année. Les premiers arrivés s’installeront dans des locaux provisoires. 

Le transfert de l’INSEE est une décision irrévocable

En ce qui concerne l’épineux dossier des odieuses et iniques restructurations militaires, le chef de l’Etat français n’a fait que confirmer, lors de son déplacement en Moselle, l’implantation de 1 500 nouveaux emplois publics, dont 750 en provenance de l’INSEE (Institut National de la Statistiques et des Etudes Economiques), à Metz pour compenser, de manière largement insuffisante il faut le dire, le départ des militaires. A l’heure actuelle, 1 280 emplois auraient été trouvés par Nicolas Sarkozy. Il ne les a toutefois pas détaillés, précisant seulement qu’un centre national constitué d’un pôle de statistiques sociales et d’un centre d’enquête par téléphone serait créé. La première ville de Lorraine, de loin la plus saignée par cette réforme, puisque devant supporter 10 % de l’effort du territoire hexagonal, se verra de même octroyer 30 millions d’euros, au lieu des 10 initialement prévus, dans le cadre du contrat de redynamisation des sites de défense. Rappelons que les élus messins en réclamaient au moins 36, montant encore tout-à-fait insuffisant, quand on sait tout l’impact économique que va occasionner le départ ou la suppression des régiments du génie et médical et de la base aérienne 128, soit au total plus de 5 900 emplois civils et militaires perdus dans l’agglomération messine. Le compte n’y est donc toujours pas ! Le maire de Metz avait déjà rappelé à juste titre que le fait de ne pas venir dans la première ville de Lorraine, comme Nicolas Sarkozy l’avait pourtant promis en septembre 2008, constituait une « erreur », voire un « reniement » de sa part. Un nouvel affront fait à la Lorraine, province méprisée et déshonorée par Paris. Metz et la Lorraine ne doivent plus être ignorés de la sorte ! 

(Extrait de l’article Bilan de la visite du président français en Moselle)

L’INSEE à la place de la SNCF ? 

Petit à petit les contours de la venue des 625 statisticiens de l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) deviennent de moins en moins flous. Alors qu’il n’y aurait plus selon la ville de Metz de problème au sujet des fonctionnaires de catégorie A, ces derniers étant à présent plus nombreux à vouloir venir en Lorraine qu’il n’y a de places disponibles, le directeur de l’établissement parisien commence plus sérieusement à réfléchir à l’emplacement du nouveau centre messin. A l’heure actuelle, l’INSEE aurait finalement renoncé à l’éventualité de construire un bâtiment neuf dans le Quartier de l’Amphithéâtre, pour d’évidentes raisons financières. Ce qui n’est pas plus mal compte-tenu de l’ampleur des bâtiments à reconvertir dans la première ville de Lorraine. Et ce n’est pas les iniques et odieuses restructurations militaires qui vont solutionner le problème, loin de là. Ainsi, l’INSEE hésiterait justement entre un ancien bâtiment militaire situé Rue d’Asfeld et la possibilité de s’installer dans l’ancienne gare de Metz, en lieu et place de la direction régionale de la SNCF, qui envisage de louer des locaux ailleurs à Metz, pour des raisons économiques également. Mais rien n’est encore tranché, d’autant plus que la SNCF en est encore au stade des études pour cette possibilité.    

Transfert de l’INSEE à Metz : le calendrier précisé

Une note a dernièrement été envoyée aux agents de l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) afin de préciser le calendrier et les modalités financières associées au transfert de 625 personnes à Metz. Ainsi, à fin 2010, seuls 15 emplois seront transférés, puis 200 supplémentaires à fin 2011 et enfin 205 nouveaux chacune des deux années suivantes. L’effectif sera donc complet à fin 2013. Il n’y aura de même pas de départ contraint pour la première ville de Lorraine. Au sujet des conditions financières, les agents volontaires bénéficieront d’une prime de restructuration de service, d’un montant maximum de 15 000 euros, d’une indemnité temporaire de mobilité de 10 000 euros et d’une prime de mobilité du conjoint à hauteur de 6 100 euros. Voilà qui devrait donc satisfaire tout le monde. En attendant, à Metz, le compte n’y est toujours pas pour compenser les iniques et odieuses restructurations militaires. 

(Source : Les Echos

Transfert de l’INSEE : on en est où ?

Si le projet d’installation d’un pôle statistique a été accepté dans la discrétion par le premier ministre français, il doit encore franchir un obstacle décisif, à savoir son financement.

Pour cette partie, c’est le ministère du budget qui doit donner son aval au projet qui lui sera présenté. Charge à lui de le valider définitivement ou d’inviter les responsables à revoir leur copie. Mais le transfert s’annonce déjà comme très coûteux. En effet, le logement de 625 agents nécessitera la construction d’un imposant bâtiment dans le quartier de l’Amphithéâtre, selon les souhaits de l’Insee. Un tel palais de la statistique peut logiquement se chiffrer à plusieurs dizaines de millions d’euros, sans compter les frais de déménagement et bien entendu le coût des mesures d’accompagnement pour les agents qui seront mutés. De même, 120 nouveaux fonctionnaires, au moins, devront être recrutés à Metz. La direction de l’Insee espère néanmoins affecter 500 de ses agents actuels sur le nouveau site lorrain. Un pronostic bien ambitieux, d’autant plus qu’elle avait promis que seules les personnes volontaires rejoindraient l’établissement messin. Dernièrement, seulement 30 cadres environ sur les 112 attendus avaient manifesté leur désir de venir sur les bords de la Moselle. En moyenne lors d’une délocalisation, affirment les syndicats, seulement 10 à 15% des agents auxquels on propose une mutation l’acceptent. Ce qui signifie, que plus de 120 personnes devront certainement être recrutées, ce qui augmentera encore un peu plus les coûts de ce transfert.

Transfert de l’Insee à Metz : le compte n’y est pas

L’INSEE ira bien à Metz. La décision a été officiellement confirmée. Conformément au rapport Duport-Cotis, le centre statistique de Metz engendrera l’implantation de 625 postes et la création de 120 emplois directement sur place. Une victoire en demi-teinte, bien loin des 1000 agents promis par le Président français

Pour être plus précis, sur les 625 postes, 500 viendront du service de la statistique publique et environ 120 seront crées sur place pour la mise en place d’un centre d’enquêtes téléphoniques ainsi que d’un centre de formation aux statistiques européennes. La proximité d’Eurostat à Luxembourg y étant pour beaucoup, même si on a encore du mal à imaginer les interactions possibles entre les deux centres. A cela s’ajouterait également la création du master de statistiques publiques européennes, en lien avec le Ministère français de l’enseignement supérieur et de la recherche. A noter, que le futur pôle statistique messin sera structuré en quatre piliers : statistiques sociales et locales, produits de diffusion, ressources humaines et informatique. Le nouvel établissement devrait accueillir à terme 750 agents. Cela dit, le nombre de redéploiements par service et direction n’est pas précisé et aucun calendrier n’est pour l’heure avancé, malgré les promesses présidentielles françaises de 2008 d’un transfert à l’horizon 2011. L’Insee a par ailleurs fait savoir aux collectivités locales sa préférence pour une construction neuve dans le quartier de l’Amphithéâtre, où le futur Centre-Pompidou Metz se bâti. Et oui, tant qu’à faire

Mais, malgré ces décisions, du côté de Metz, le compte n’y est toujours pas. A juste titre. Les Messins attendent donc d’autres propositions proportionnellement aux traumatismes et à la saignée subie. Alors que le regroupement dans la capitale lorraine des neufs centre interministériels de renseignements administratifs (CIRA) est annoncé pour le 1er janvier 2010 et comptant pour 70 postes, et que 15 inspecteurs généraux de l’agriculture devraient également suivre, la municipalité réclame toujours l’arrivée d’un régiment, tout en rappelant en vain ses vœux d’accueillir l’école vétérinaire de Maisons-Alfort sur la Base Aérienne de Metz-Frescaty.

De leurs côtés, nos amis de l’Insee restent toujours (et malheureusement) campés sur leur position, aussi vulnérable qu’hostile. Ils ont d’ailleurs récemment occupés le 9ème étage de la direction de l’Institut à Malakoff dans la région parisienne. Leur formidable pétition, dénonçant les conséquences d’un tel transfert sur la qualité scientifique de leurs travaux  a tout de  même recueillis près de 21 000 signatures. En effet, leurs activités exigent des échanges réguliers entre les chercheurs, chose impossible à Metz, dans la mesure où, malgré les 5@ et la reconnaissance de la ville dans les domaines des technologies de l’information et de la communication, il paraîtrait que les Messins ne connaitraient toujours pas Internet et encore moins le téléphone.

Si l’INSEE nous était conté …

Nouvel épisode, nouveau rebondissement. Ce ne serait finalement plus 1000 statisticiens qui seraient transférés à Metz sur les 1500 emplois publics qui doivent l’être, mais seulement 500. L’institut de statistiques marque donc  un point et avance toujours aussi insidieusement qu’inlassablement ses pions sur l’échiquier politique et la scène publique, à coup de pression et de manifestations. Comble de tout cela, 500 agents transférés, ce serait encore beaucoup trop pour les marchands de tapis que sont les leaders syndicaux de l’établissement. Voudraient-ils alors le beurre et l’argent du beurre ? Toujours est-il que c’est en ce moment que tout se joue. Jean-Philippe Cotis, directeur de l’INSEE ayant mis sa démission dans la balance, et Jean-Pierre Duport, vice-président de l’obscur Conseil national de l’information statistique (CNIS), devaient remettre fin novembre au Premier Ministre français un rapport sur les « contours, les effectifs et l’organisation » d’un futur pôle de la statistique publique à Metz. On sent déjà comme un doux parfum d’objectivité du côté de Paris …  

Les provocations de l’INSEE

Afin de vous mettre l’eau à la bouche, voici quelques extraits de succulents et croustillants articles ou commentaires parus dans la presse et sur internet par rapport au transfert de 1000 agents de l’INSEE à Metz, pour « compenser » les conséquences désastreuses des restructurations militaires. Ainsi, La Dépêche, écrivait : « Malgré la tendre affection que l’on peut éprouver à l’endroit de la sidérurgie, de la quiche, des footballeurs de Saint-Symphorien ou de la rigueur de ses hivers, Metz n’est sans doute pas la cité la plus touristique de France. AUSSI les agents de la statistique publique s’inquiètent-ils LEGITIMMEMENT d’un projet de décentralisation de leurs services vers le chef-lieu de la Moselle ». TOUT SIMPLEMENT INCROYABLE ET ODIEUX ! Certains doivent vraiment sortir un peu plus le dimanche et faire un tour du côté de chez nous afin de s’y ouvrir et de s’y aérer l’esprit ! C’est là que l’on peut apprécier avec un léger sourire en coin, mais désabusé tout de même, toute la méconnaissance de certains journalistes qui vous balancent à la figure tous les préjugés du monde. Si cela n’est pas de la provocation gratuite ! Alors d’une part, il n’y a jamais eu d’industrie sidérurgique à Metz. Celle-ci se trouvant, en effet, concentrée bien plus au Nord de l’agglomération. D’autre part, nous trouvons très méprisant le fait de réduire tout un pan de la gastronomie lorraine à la simple quiche ! Enfin, la rigueur des hivers n’est guère plus difficile à supporter que celle du froid des mois de janvier et de février à Paris ! Bienvenue en Sibérie les amis ! Cela ne vous rappelle t-il rien ? Désolé, si nous ne connaissons pas en Lorraine les « joies » du métro dans lequel les gens essayent de se réchauffer dans toute la crasse de ses rames !

Cela confirme donc ce que nous pensions, bien avant que les agents franciliens, ici même et en terre lorraine, ne viennent nous annoncer et nous objecter que ce n’était pas la destination qui était en cause.  Si les gens de l’Est sont entre autres connus pour leur sincérité et la chaleur de leur accueil, ils savent aussi recevoir les menteurs de manière glaciale, si toutefois ces hôtes trouvaient finalement le climat un peu trop doux pour la saison.

De même, que penser de l’annonce parue en ligne sur eBay déposée par la joyeuse compagnie de fanfarons du comité de défense de la statistique publique et de la désormais mythologique intersyndicale de l’INSEE ? Nous citons : « A saisir avant délocalisation à Metz : INSEE, Institut nationale de la statistique, avec ses 6000 agents fournis avec leur matériel de travail. Mise à prix : 375 000 euros, soit un peu plus de 50 euros par agent ». TOUT SIMPLEMENT HONTEUX, DERISOIR ET PATHETIQUE. Incapables de trouver le bon mot des lettres composant l’abréviation de leur institut, les agents de l’INSEE seraient-ils à ce point désabusés pour tenter une opération aussi désespérée. Nous pensions que l’INSEE avait plus d’un tour dans son sac. Vous nous décevez mesdames et messieurs les agents.

L’INSEE contre-attaque !

L’empire INSEE durcit le mouvement aussi bien à Paris que dans la galaxie des régions. Partout, ses agents sont en ordre de marche et se préparent pour la bataille. Mais la guerre ne fait que commencer …

En effet, près de 1000 agents statisticiens ont manifesté hier à Paris pour protester contre la délocalisation programmée de leurs services à Metz, cette mesure visant à compenser les conséquences de la restructuration des armées. Même si un progrès notable pouvait se laisser entrevoir dans le discours des dits agents, puisque ne plaçant plus systématiquement leur future destination au centre de leur revendication et de toute leur colère, certaines affiches arboraient toujours, non sans ironie, des allusions à Metz de bonne facture comme « La Metz n’est pas dite ». Non, en effet, et afin de corroborer cette théorie, une pétition a été lancée le 2 octobre dernier. A ce jour, elle a déjà recueilli plus de 13 000 signatures ! Si bien que pour peser de tout leur poids, les 5600 fonctionnaires de l’INSEE et les 2600 « agents extérieurs » ont été appelés à stopper le travail. Pire, on observe également un fort taux de participation dans les régions. Ainsi, 80% des 300 agents lillois ont d’ores et déjà déposé un préavis. Un suivi similaire s’est organisé à Besançon. La machine de guerre INSEE s’est donc véritablement mise en marche. Mais certaines contradictions dans ses arguments peuvent encore l’arrêter, tout du moins la freiner.

En effet, si pour de nombreux statisticiens cette délocalisation est une décision arbitraire pour compenser une autre décision arbitraire, ils considèrent que ce transfert les amputera de tous les contacts professionnels extérieurs nécessaires pour la connaissance des dossiers et des études qu’ils mènent. Mais alors dans ce cas, le gouvernement français n’a qu’à les délocaliser eux-aussi, ces contacts professionnels, Metz et la Lorraine ne s’en porteront pas plus mal ! De même, les agents de l’INSEE et leurs acolytes des organismes qui leurs sont associés ou affiliés revendiquent une plus grande indépendance vis-à-vis du pouvoir. Et bien justement, en s’installant à Metz, ils s’en éloigneront du pouvoir central omnipotent de Paris ! L’INSEE se la jouerait donc rebelle ? Enfin, ces mêmes personnes reconnaissent à travers leurs représentants syndicaux que la fonction publique doit aller là où il y des besoins et se disent favorables à l’aménagement du territoire. Dans ce cas, il faudrait quand même qu’ils nous expliquent pourquoi ils ne veulent pas venir notre belle région. Car, apparemment, on ne les envoie pas pour faire du shopping au centre Saint-Jacques, mais bien pour une mission d’ordre public et de réaménagement du territoire dans une certaine mesure.

Toujours est-il que nos chers agents s’estiment avec raison, cette fois, être de véritables pions qu’on déplace comme sur un échiquier. Hormis les aspects familiaux, que nous avons déjà longuement évoqués dans de précédents articles, les statisticiens craignent également la destruction d’un organisme largement reconnu par delà les frontières françaises.  Cela dit, ils s’enthousiasmeraient enfin pour une réforme qui créerait un véritable pôle à Metz doté agents supplémentaires comme ils le réclament depuis longtemps. D’une part, il paraît que ce transfert doit permettre justement la création d’un tel pôle à Metz. D’autre part, si on nous envoie encore plus d’agents, on ne dira pas non ! Bien au contraire. La compensation n’en sera que plus importante. Et qu’ils ne s’inquiètent pas, contrairement aux rumeurs qui courent, leur directeur ne démissionnera pas. La direction l’a formellement démenti.

L’INSEE enfonce le clou

Le transfert de 1 500 statisticiens franciliens à Metz afin de compenser (partiellement) les conséquences de la restructuration des armées dans la capitale lorraine apparaît toujours aussi indigeste pour les agents concernés. Même si le discours s’est légèrement modifié, en effet, le lieu de destination ne fait plus forcément aujourd’hui l’objet d’attaques déplacées, la mobilisation n’en démord pas

Cette nuance prouve néanmoins que les réactions stupéfaites et engagées de nombreux Lorrains, qui faisaient part de leur indignation et de leur colère de voir l’image de leur ville et de leur région une nouvelle fois ternie, semble avoir porté ses fruits. Certains agents de l’INSEE en feraient presque maintenant leur destination favorite de vacances ! Tant mieux. Mais il leur reste encore à se convaincre d’en faire leur lieu de travail et de vie. Les mêmes statisticiens préfèrent désormais s’inquiéter pour leur indépendance vis-à-vis du gouvernement et s’insurgent de n’être pour Paris qu’un paramètre ajustable et modulable selon les circonstances et l’environnement. Ils savent d’ailleurs faire preuve d’imagination en avançant l’argument qu’un tel transfert ne profiterait pas à Metz ! On en viendrait presqu’à croire qu’après avoir accusé cette ville de tous les maux, ils en prendraient dès lors la défense. Il est vrai que la ceinture de fortifications messine à encore l’air rassurant et protecteur. Mais en s’abritant derrière ces remparts  en affirmant que cette relocalisation de l’institut n’apporterait en rien une dynamique démographique et économique pour la ville, les agents franciliens cherchent avant tout à assurer leur propre défense et surtout à sauvegarder leurs propres intérêts. Et pour ce qui est de la protection de leurs intérêts, les statisticiens ne lésinent pas sur les moyens : grèves, manifestations, tracts ou autre pétition actuellement en cours de préparation font partie de leur arsenal.  Autant dire que le combat s’annonce d’ores et déjà âpre

Mais reste à déterminer la place de la ville de Metz sur le champ de bataille des protagonistes. Comprendre et accepter certaines réticences légitimes des agents de l’INSEE en ce qui peut concerner leur vie sociale et familiale, faire les yeux doux à Paris afin que le gouvernement français fasse pression sur l’institut et tente un passage en force, ou encore sortir les crocs pour ne pas être le dindon de la farce à la fin du conflit ? Bien épineuse est la question. Mais à n’en pas douter, une des solutions serait déjà de rester vigilants, sensibilisés et mobilisé

Au tour de l’INRAP

Décidément l’annonce fracassante d’offrir à Metz 1 500 emplois publics de la région parisienne par le Président français Nicolas Sarkozy en vue de compenser les 6 000 hommes perdus par la capitale lorraine du fait des restructurations de l’armée n’en finit pas de faire couler beaucoup d’encre. L’épidémie des revendications et du mécontentement s’étend de plus en plus. Et la dernière victime en l’institut national d’archéologie préventive (ou INRAP)

Après les dessins parodiques et satiriques parus dans la presse nationale au sujet du futur transfert d’au moins 1 000 statisticiens, voilà que l’INRAP, qui se sent également menacé par une relocalisation similaire à Metz, annonce des mouvements de grèves et des manifestations. Plus fort encore, l’agence a lancée une pétition « anti-Metz » ou accréditée de la sorte pour exprimer son mécontentement et son refus. Bien sûr après que certaines vives réactions de Lorrains véritablement foudroyés dans leur cœur et dans leur amour propre soient montées jusqu’aux oreilles de Paris, faisant ainsi suite aux propos méprisants et dévalorisants émis à l’encontre de Metz et de la Lorraine, les dits agents de l’INRAP et leurs acolytes de l’INSEE expliquent gentiment à présent que le choix de leur future destination n’a rien à voir avec leur colère. Bien sûr aussi, la pétition connut un franc succès. 

S’il y a tout de même une certaine part de vérité dans leur propos, dans la mesure où les contraintes familiales et sociales d’une telle relocalisation sont bien évidemment compréhensibles, il n’en reste pas moins que les vieux réflexes instinctifs et primitifs de crainte et de répulsion ainsi que les habituels préjugés resurgissent toujours avec autant de virulence. Des craintes, les agents de l’INRAP et de l’INSEE peuvent d’ailleurs légitiment en nourrir, non pas vis-à-vis de Metz et de la Lorraine, province fort accueillante et chaleureuse pour qui tente de s’y intéresser un minimum, mais au sujet de l’inconnu que le gouvernement français leur soumet

Alors une bonne fois pour toute, mesdames et messieurs de l’INRAP et de l’INSEE ne présentez plus Metz et la Lorraine comme catalyseur et accumulateur de votre peur et de votre colère.

Bienvenue en Sibérie ! 

Je peux très bien concevoir les réticences qu’ont certains agents de l’INSEE ou de l’INRAP à vouloir s’installer à Metz dans le cadre des compensations promises à la capitale lorraine au sujet de la réforme des armées, pour des raisons ou des contraintes familiales par exemple. En effet, il est vrai qu’une telle décision même si elle est bien évidemment louable pour notre ville du fait de cette nouvelle saignée infligée, n’a fait l’objet d’aucune concertation avec les intéressés. Dès lors, pour des familles qui doivent envisager du jour au lendemain un éventuel départ pour Metz, une telle annonce peut-être un véritable électrochoc, surtout si elles venaient par exemple d’acquérir une maison ou envisager un avenir différent.

En revanche, je ne peux rester insensible aux vives réactions desdits agents qui, complètement prisonniers de leur préjugés et du nombrilisme compulsif et nihiliste francilien, n’hésitent  pas à fustiger leur future destination de propos erronés voire absolument scandaleux.

Ainsi, il n’est pas rare de lire dans la presse nationale ou dans les courriers publiés par ces personnes que Metz est, je cite, « un trou », que la « seule distraction est d’y regarder le journal de 13 heures sur TF1 », que ces pauvres âmes perdues vont se retrouver en plein cœur de la « Sibérie » orientale. C’est pourquoi une telle « délocalisation » est ressentie comme une punition, un outrage, une sanction pour ces gens qui se disent des élites. Par contre, on peut se demander légitimement si un tel transfert vers Nice, Bordeaux ou Toulouse ne serait pas alors apparus à leurs yeux comme une promotion ou une récompense. Non Metz n’est pas la capitale de la lointaine Sibérie et encore moins un placard pour fonctionnaires. Si ces gens formidables n’avaient seulement qu’un soupçon d’ouverture d’esprit ou de curiosité intellectuelle ils s’en seraient déjà rendu compte. D’autant plus, ils pourraient même y voir un intérêt avec la proximité d’Eurostat.

On le constate aujourd’hui, la guerre de l’image que toute une région a entamée depuis quelques années est loin d’être terminée. Et comme je l’avais dit précédemment dans vos colonnes, nous manquons terriblement de moyens et de matériel pour la gagner à l’heure actuelle. Il incombe donc aux politiques et aux institutions départementales et régionales compétentes de prendre leur responsabilités pour nous mener à la victoire finale, à savoir la reconnaissance de la France et le retour d’une attractivité forte et durable. L’enjeu est donc de taille.

Mais il est tout aussi important que chaque Messin, que chaque Lorrain véhicule et diffuse une image positive de sa ville et de sa région. Soyez fiers d’être Lorrains ! Quand aux statisticiens et autres archéologues franciliens, bienvenue chez nous, tout de même

22 Commentaires

  1. bloggerslorrainsengages

    2 septembre, 2012 à 15:21

    Proposition ou provocation ? Après le refus du ministère de l’agriculture d’examiner plus avant le projet de création d’une école vétérinaire sur le site de la BA 128 à Frescaty, voilà qu’une autre mesure de compensation liées aux iniques et odieuses restructurations militaires, la création d’un pôle statistiques de l’INSEE à Metz, est remise en question dans un rapport parlementaire. Il y a de quoi redouter un désengagement total de la France.

    Problème de locaux et manque d’enthousiasme des agents à quitter Paris pour la Lorraine aboutissent à une remise en cause du projet, initialement prévu pour fin 2013. Le rapport spécial de Jean-Claude Mathis, député UMP de l’Aube originaire de Boulay-Moselle, a en effet suggéré d’abandonner le projet de création d’un pôle statistique. Annoncée en 2008 par le Président de la République, actée dans le Contrat de Redynamisation des Sites de Défense, cette implantation visait à transférer à Metz 625 emplois de l’INSEE au nom des mesures de compensations liées aux iniques et odieuses restructurations militaires. L’idée était de recentrer à Metz différents services statistiques répartis dans divers centres régionaux. La Lorraine et l’agglomération messine en particulier ont payé un lourd tribut à la refonte de la carte militaire, puisque trois unités (2ème Génie, 1er Régiment Médical et BA 128) représentant 5 000 emplois civils et militaires ont été sacrifiés rien qu’autour de Metz.

    Les 625 agents devaient s’installer dans l’ancienne gare de Metz, acquise par l’Etat français qui a refusé une construction neuve moins onéreuse et plus rapide dans le nouveau quartier de l’Amphithéâtre ou dans des bâtiments en cours d’achèvement sur le Technopôle. Paris a préféré acheter l’ancienne gare pour faire diminuer le parc immobilier de la SNCF, dont la société ne sait quoi faire. Or, le bâtiment nécessite une rénovation d’un montant estimé à 30 millions d’euros pour accueillir les fonctionnaires et la fin des travaux n’est pas prévue avant 2015. L’Etat français s’est par conséquent lui-même contraint à louer un bâtiment sur le Technopôle de Metz pour 600 000 euros annuels. Le pôle statistique en gestation est hébergé dans une aile des locaux de TDF.

    Le rapport du député fait également valoir le manque de fonctionnaires volontaires pour quitter Paris et s’installer à Metz en dépit des primes d’accompagnement proposées et de la mise en place, en partenariat avec Lorraine International, d’un programme d’accompagnement (aide au logement, à la scolarité, à l’emploi des conjoints, etc.) à destination des cadres candidats.

    Avec un certain cynisme Mathis conclut ainsi son rapport : « Le nombre de personnels de l’INSEE installés à Metz est encore relativement faible et les locaux sont encore provisoires. Peut-être est-il encore temps de reconsidérer le projet ? La sagesse ne devrait-elle pas conduire, au minimum, à attendre une période plus propice sur le plan financier pour poursuivre cette opération dispendieuse, complexe, globalement non souhaitée et, surtout, non indispensable ? ». Certains pensent que le député a agi contre sa région d’origine en service commandé pour préparer les esprits à un enterrement de première classe du projet. Il a peut-être voulu également démontrer sa soumission aux autorités centrales, afin de gravir d’autres échelons politiciens.

  2. bloggerslorrainsengages

    2 septembre, 2012 à 15:24

    Avant les élections présidentielles françaises, l’implantation et le déploiement d’un pôle statistiques à Metz avaient été confirmés par le préfet alors en place. Afin de respecter l’échéancier prévu entre 2011 et 2015, un second bâtiment était recherché dans l’attente de la livraison des locaux de l’ancienne gare de Metz. Le transfert avait été qualifié d’ « irrévocable » malgré « un contexte très contraint pour les finances publiques ». 57 agents de l’INSEE avaient rejoint Metz sur les 625 emplois de statisticiens promis par Nicolas Sarkozy.

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