Vous trouverez sur cette page spécialement consacrée à la coopération transfrontalière toutes les problématiques, les enjeux et les projets liés à cette thématique, que cela concerne le Luxembourg, l’Allemagne ou encore la Belgique. Car la Lorraine est la seule province à partager ses frontières avec trois pays différents. Mais ces frontières existent-elles encore vraiment ?
Les frontaliers lorrains en chiffre
En 1990 le phénomène frontalier ne concernait que quatre zones d’emploi en Lorraine, notamment celles de Longwy et de Thionville. Les choses ont bien évolué, puisqu’aujourd’hui elles sont huit. Les secteurs de Briey, Metz, Nancy et du Nord meusien étant désormais concernés. En outre, selon l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques), 70 000 Lorrains travaillent de nos jours au Luxembourg. Le bassin thionvillois reste le plus gros pourvoyeur de frontaliers avec 42,6 % du total de ce type de travailleurs. Malgré une progression de 66 % de ses travailleurs frontaliers, le bassin de Nancy reste marginal dans le phénomène. Ces derniers y étaient en effet 477 en 2000 contre 792 en 2008, soit une part de 0,8 % de la totalité. Dans le Pays-Haut, le bassin de Longwy a connu une progression de 34,8 % de ses frontaliers avec 17 076 en 2008 contre 12 671 en 2000, et représente aujourd’hui 17,8 % de ces Lorrains qui passent la frontière pour travailler. Absent en 1990, le secteur de Briey comptait 2 611 frontaliers en 2000 et 4 070 en 2008, soit une progression de 55,9 % et une part de 4,3 %.
Enfin, dans le Nord meusien on dénombrait 1 622 frontaliers en 2000 contre 2 618 frontaliers en 2008, soit une évolution de + 61,4 % et une part de 2,7 % du total.
En route vers la nouvelle cité du XXIème siècle
Le ministre français de l’espace rural et de l’aménagement du territoire a récemment lancé entre Audun-le-Tiche et Belval au Luxembourg, le grand projet d’Ecocité transfrontalière, afin de tenir les engagements et les promesses, une fois n’est pas coutume, faits le 9 octobre par Nicolas Sarkozy. En effet, ce dernier avait érigé le penchant lorrain de Belval en Opération d’Intérêt National (OIN) lors de sa visite en Moselle.
Esch-Belval se dresse déjà fièrement côté luxembourgeois (Crédits photo : Wikipédia)
Il est ainsi urgent de « mettre un frein à l’immobilisme », comme le disait à l’époque Michel Rocard. Véritable symbole des difficultés à concrétiser les meilleures intentions, le contournement d’Audun-le-Tiche, en projet depuis au moins 10 ans, semble désormais en bonne voie. Ce même contournement que les habitants du Pays-Haut réclament depuis trop longtemps, afin de fluidifier la circulation qui sclérose complètement la ville, passage obligé de nombreux travailleurs frontaliers. Si tout se passe bien, la jonction avec le Luxembourg pourrait être réalisée en 2012. Une route qui doit mener à l’écocité transfrontalière devant s’ancrer à la locomotive Belval et à ses 1,2 milliard d’euros d’investissement, avec sa tour Dexia, sa future université…
A terme, l’idée est bien de concrétiser le rêve d’une vraie éco-agglomération luxembourgo-lorraine de 120 000 habitants aux normes du XXIe siècle. En attendant, la signature du GECT (Groupement Européen de Coopération Territoriale) règle la question du foncier. Une convention avec ArcelorMittal précise que les 750 hectares de friches postindustrielles, dont environ 400 hectares entre Audun et le Grand-duché, ainsi que des emprises à Illange et à Gandrange, auxquelles s’ajoutent les 300 hectares de « désert » de la friche de Micheville, du nom de l’ancienne usine, seront donc reconvertis. Mais la méfiance reste encore de mise, connaissant l’aboutissement de l’aciérie de Gandrange en matière de promesse présidentielle. Certains ont de même encore en mémoire l’inabouti pôle européen de développement entre Longwy, Athus en Belgique et Rodange au Luxembourg, dont les objectifs de 5 500 emplois n’ont pas dépassé les 2 500 créations.
Enfin, il convient de ne pas faire du Pays-Haut la cité dortoir de Belval et de ses activités.
L’avenue de l’Europe inaugurée
Un nouveau panneau routier mentionnant « Avenue de l’Europe » a dernièrement été dévoilé sur le tronçon démarrant au pied de l’hypermarché Auchan à Mont-Saint-Martin, en direction de la Belgique à Athus, puis au Luxembourg à Pétange et enfin sur la commune de Bascharage devant l’enseigne Cactus. « Avenue de l’Europe », c’est donc désormais le nom de cette artère sur laquelle transitent quotidiennement 18 000 à 30 000 véhicules et qui constitue le second point d’entrée sur les trois frontières après l’autoroute A 31. Bien qu’au nom évocateur, cette voie de circulation n’en reste pas moins dégradée, tantôt limitée à 90 km/h, à 70 km/h ou encore à 50 km/h. Sa requalification en boulevard urbain, muni de voies réservées aux bus, de pistes cyclables et d’un éclairage digne de ce nom a pourtant été évoquée à plusieurs reprises. Ce sont peut-être les 6,4 millions d’euros qui bloquent les différents acteurs, même si en raisonnant à plus long terme c’est tout le maillage autoroutier qui serait à revoir, moyennant un investissement de 178 millions d’euros, afin d’aménager la RN 52, la liaison A30 – Belval, ainsi que l’A 28 en Belgique.
Travailleurs frontaliers en hausse en Wallonie
En 2008, 5 842 Lorrains travaillaient dans la province du Luxembourg belge, traduisant ainsi une augmentation de 211 personnes en un an. Rappelons qu’en 1990, seulement 1 195 y travaillaient, preuve de la nouvelle attraction de la Belgique pour les frontaliers. Ces derniers vivent principalement dans le Pays-Haut et dans le Nord-Meusien. On assiste donc, comme avec le Grand-duché du Luxembourg, à un transfert de main-d’œuvre qualifiée en Belgique. Une telle hausse traduit de même un manque crucial d’emplois dans cette partie de la Lorraine. A l’inverse, sur les 3 000 Belges de la province du Luxembourg qui passaient la frontière dans les années 1960 pour travailler dans la sidérurgie du bassin de Longwy, il n’en reste plus que 122 travaillant en 2008 dans diverses activités.
Portrait robot du travailleur frontalier lorrain au Luxembourg
Sur les 132 742 travailleurs frontaliers au Luxembourg répertoriés en mars 2008, 67 090 étaient Lorrains, soit plus de la moitié (51 %). Les Lorrains constituent de même les frontaliers les plus anciens sur le marché du travail du Grand-duché. Leur effectif n’a ainsi cessé d’augmenter au fil des ans, si bien qu’aujourd’hui ils sont 17 fois plus nombreux qu’ils ne l’étaient en 1975. A noter que les frontaliers lorrains comptent plus de femmes et sont généralement plus jeunes que les autres frontaliers. Ils sont en outre plus souvent employés comme ouvriers et dans des grandes entreprises. Ils représentent également 70 % du travail intérimaire et se concentrent plutôt autour de la capitale grand-ducale, même si 8 sur 10 d’entre eux habitent à moins de 20 kilomètres de la frontière.
L’ampleur du phénomène transfrontalier
Alors que le phénomène transfrontalier a dernièrement fait l’objet d’un colloque important à Metz, l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) a pu pour la première fois mettre la main sur le fichier de l’Inspection Générale de la Sécurité Sociale (IGSS) du Luxembourg. Auparavant les statisticiens lorrains ne disposaient que de données mensuelles et très fragmentaires sur l’ampleur exacte de la présence lorraine sur le marché du travail luxembourgeois. Avec ce fichier, ils ont ainsi pu mettre en évidence toute l’envergure du phénomène transfrontalier et la situation exceptionnelle de la Lorraine, en suivant les parcours des travailleurs lorrains au Grand-duché sur la durée. Leur étude modifie profondément la perception du phénomène et va à l’encontre de certaines idées reçues. Ainsi, sur n’importe quel mois de l’année 2006, on retrouve le même nombre de travailleurs frontaliers lorrains, soit 61 500. Mais, si on prend l’ensemble de cette même année, on constate qu’en réalité 85 000 Lorrains ont travaillé au Luxembourg à un moment ou à un autre et pour une période plus ou moins longue. Si maintenant, on étend l’observation à la période 2001-2006, ce sont 142 000 personnes différentes qui y ont travaillées. On extrapolant un peu, on peut en déduire raisonnablement que près de 200 000 Lorrains ont travaillé au Luxembourg au cours des cinq dernières années. Il convient néanmoins de distinguer deux types de frontaliers, d’un part ceux y travaillant durablement, d’autre part ceux dont l’emploi ne fut que temporaire, d’où l’importance des rotations de la main d’œuvre lorraine au Grand-duché. Par son ampleur, l’exemple lorrain est unique en France.
(Source : presse régionale)
Le Belval lorrain relancé
Lors de son déplacement en Moselle, le président français a décidé de hisser le projet d’aménagement des 800 hectares des anciennes friches industrielles de Micheville dans le Pays-Haut en « opération d’intérêt national ». Il a ainsi chargé son ministre de l’aménagement du territoire, à savoir Michel Mercier, de s’occuper de ce dossier qui ne date pas d’hier. Alors que les Luxembourgeois ont déjà fait sortir de terre toute une ville nouvelle du côté d’Esch-Belval, l’immobilisme des Français faisait véritablement figure d’une incapacité chronique à agir. Pour sortir ce bout de Lorraine de l’impasse, Paris a donc ressorti des cartons le projet d’une éco-cité. Nicolas Sarkozy a d’ailleurs promis, il ne fait que cela mais bien souvent il n’y a rien derrière, qu’un programme et qu’un calendrier seraient annoncés dans les six prochains mois. Cette éco-cité, que d’autres appellent plus poétiquement « écopolis », garantirait les plus hautes normes de qualité écologique à un programme de logements et de bureaux qui seraient autant de vitrines de l’action publique dans le domaine environnemental. Notons que le principe figurait déjà dans le rapport Attali de janvier 2008. Cette décision a à la fois surpris et réjouit la Communauté de Communes du Pays-Haut-Val d’Alzette (CCPHVA) qui milite, depuis sa création en 2005, pour la réalisation d’une éco-agglomération transfrontalière, en proposant une certaine complémentarité avec ce qui se fait au Luxembourg. Reste maintenant à savoir si tout cela n’était encore une fois pas qu’un simple effet d’annonce…
(Extrait de l’article Bilan de la visite du président français en Moselle)
Lorraine et Luxembourg : mariage de raison ou amour impossible ?
La Lorraine et le Luxembourg ont apparemment tout à gagner à se rapprocher. Pourtant des deux côtés de la frontière, de nombreuses réticences s’élèvent. Rien ne bouge, ou presque…
Il est bien vrai que mis à part les quelques avancées, significatives tout de même, dans le domaine des transports, avec l’adoption d’un Schéma de Mobilité Transfrontalière, des projets de routes (contournement d’Autun, liaisons vers Belval) ou encore certains engagements en faveur du rail, les relations entre les Grand et ancien Duchés sont plutôt frileuses. Loin de l’image d’une guerre froide, le rapprochement semble plus se faire par défaut que par consentement mutuel. La Lorraine ne voulant pas à juste titre se révéler être l’«esclave » économique du Luxembourg ou en tout cas en être trop dépendante, comme l’est actuellement la Malaisie pour Singapour. Cela dit, pour certains décideurs, il convient d’en finir avec certains clichés, comme le sentiment largement partagé du côté lorrain, que la seule motivation des frontaliers désireux de travailler au Luxembourg serait d’ordre financier. On s’est aujourd’hui que c’est faux. En effet, beaucoup de cadres et de jeunes diplômés y voient de formidables opportunités de carrière. Certes, mais l’un dans l’autre, salaires et carrières font la paire. Ce phénomène ne concerne en outre pas uniquement les banques comme le voudrait l’adage populaire, mais touche aussi les services et les commerces.
Lorraine et Luxembourg sont tous deux responsables de ces relations relativement fraîches. Les Lorrains pour leur sempiternelle action dispersée, les Luxembourgeois pour leur regard quelque peu condescendant pour notre province. En témoignent les rencontres épisodiques entre responsables des deux territoires. Or, la Lorraine peut répondre aux besoins du Luxembourg en termes de main d’œuvre et d’espaces fonciers, notamment pour ce qui est de la logistique. Le but étant d’atteindre une lisibilité au niveau continental voire mondial. Mais cette relation est-elle véritablement la bonne solution pour l’économie lorraine ? De manière temporaire, oui, mais pas à long terme. La question mérite une réflexion. Des synergies restent enfin encore à trouver en matière de recherche, de culture et de tourisme. L’événement « 2007 : Luxembourg et Grande Région, capitale de la culture européenne », n’ayant pas énormément cristallisé de liens et d’échanges…
L’aéroport de Zweibrücken, source de développement transfrontalier pour le Pays de Bitche ?
Le salut du Bitcherland passe certainement, du moins en partie, par la coopération transfrontalière, ne serait-ce déjà pour obtenir des crédits européens. Bien que celle-ci puisse paraître naturelle et nécessaire, elle ne l’était pourtant pas aux élus du coin il y encore peu. Mais une collaboration concrète semble enfin voir le jour. Mieux vaut tard que jamais vous nous direz. Il était vraiment temps, car avec l’annonce des restructurations militaires, l’avenir de ce bout de Lorraine apparaissait bien sombre, le tourisme ne pouvant pas encore à lui seul compenser le départ des militaires. Le site autour de l’aéroport de Zweibrücken, qui exerce son attrait sur un bassin de 250 km, pourrait par contre bien l’y aider. En effet, le Pays de Bitche pourrait bénéficier en premier de cette dynamique. Reste encore à matérialiser cette hypothèse en réalité.
Cette réalité a en tout cas bien pris forme au Palatinat depuis un certain 15 septembre 2006, date à laquelle décollait le premier vol low-cost pour Berlin à l’aéroport de Zweibrücken, aux portes du Pays de Bitche. Et ce n’est pas le taux de remplissage qui a constamment progressé, passant de 69 % en 2006 à 82 % actuellement, soit 276 617 passagers au 31 octobre 2008, qui nous dira le contraire. D’ailleurs selon nos voisins allemands, les Lorrains constituent une part importante de la clientèle de la zone. Et ceux-ci devraient apparemment continuer à investir, et même encore plus ! Le plus important est maintenant que les Français et les Allemands investissent en Lorraine, et plus précisément dans le Pays de Bitche. Et celui-ci a une belle carte à jouer avec le tourisme.
En effet, de source municipale, il s’agit désormais de profiter de l’arrivée en masse de passagers à l’aéroport et surtout de réussir à les capter et à les faire rester à Bitche ou dans les environs. Mais cela passe par la mise en place d’une navette et d’une structure logistique via l’office du tourisme. Ce dernier a d’ailleurs admirablement joué le coup en profitant du lancement du vol vers Londres à l’automne dernier pour mettre en place un stand d’accueil avec documentations et plans du Pays de Bitche. Nous ne pouvons que l’en féliciter ! En effet, c’est la meilleure stratégie pour d’attirer les visiteurs, directement à la source ! Et quelle ambassade pour la Lorraine ! Mais la coopération transfrontalière ne se limite plus aujourd’hui qu’au tourisme. En effet, la zone aéroportuaire de Zweibrücken aurait dû accueillir un projet de jardins. Un concept novateur qui existe déjà dans le Sud de Londres, à savoir un parc avec des jardins à thèmes du monde entier. Les clients visitent et choisissent un jardin clé en main. Or, le promoteur de ce projet à la fois ambitieux et original souhaitait démarrer avec 50 hectares ainsi qu’avec la possibilité de doubler sa surface rapidement. Mais la ville de Zweibrücken ne disposait pas (et heureusement finalement) des terrains nécessaires. Le projet va donc se monter à Schorbach, dans le Pays de Bitche ! Une fois les terrains acquis par la municipalité, le projet deviendra réalité. Comptez environs deux ans, avec bien entendu son lot d’emplois apporté.
De même, un autre projet, de vélos électriques cette fois, est actuellement en pourparlers avec la ville de Pirmasens. De leur côté, nos voisins et amis Allemands voient nettement plus loin en songeant déjà à un parlement transfrontalier, qui réunirait les leaders d’opinion des deux côtés de la frontière et viserait à monter des dossiers. Bref, la coopération transfrontalière a de beaux jours devant elle en Lorraine !
Accord sur les transports
La Lorraine et le Luxembourg sont enfin tombés d’accord pour initier une démarche pionnière en Europe. Son nom : le SMOT, pour Schéma de Mobilité Transfrontalière. Le constat ne peut être aussi simple et aussi lucide : l’ensemble du réseau principal est inadapté aux besoins actuels. C’est pour cette raison qu’il devrait subir à terme un véritable lifting. La restructuration de la gare de Luxembourg, le doublement des voies ferroviaires sur l’axe Nord-Sud, ainsi que la mise à trois voies de l’A 31 entre Luxembourg et Thionville, Metz et Nancy sont d’ores et déjà, programmés.
Aujourd’hui, ce sont plus de 70 000 Lorrains qui travaillent au Luxembourg, ce qui représente 20% des emplois du Grand-duché et 50% de l’ensemble des travailleurs frontaliers. Et ce n’est pas fini : les prévisions pour 2030 tablent sur 135 000 Lorrains franchissant chaque jour la frontière. Mais ce qui est bon pour le niveau de vie des Lorrains, ne l’est pas forcément pour leur qualité de vie. En témoignent la saturation des infrastructures routières, en particulier de l’A 31 fréquentées par 100 000 véhicules par jour et de certaines routes départementales, et ferroviaires avec des TER archibondés. Le SMOT vise ainsi à créer une réelle complémentarité entre tous les réseaux de transports, à savoir routiers, ferroviaires et collectifs, aussi bien en Lorraine qu’au Luxembourg. Ce changement d’échelle permettra une meilleure visibilité des besoins et la possibilité d’apporter des réponses communes à la nécessité d’augmenter les capacités. Les mesures prises en 2008, comme la mise en place de 1000 sièges supplémentaires sur la ligne TER Metz-Luxembourg ou encore la mise en service de la ligne routière Vila’Ville desservant Hayange et Thionville-Kirchberg, vont donc être renforcées dans ce sens. La question environnementale est bien entendu au centre des débats, dans la mesure où un frontalier effectuant le trajet Metz-Luxembourg en voiture émet en moyenne 2,4 tonnes de CO2 par an. Le SMOT a ainsi pour objectif d’augmenter progressivement la part des transports alternatifs afin d’atteindre 25% des déplacements. Dans cette optique la Lorraine va créer, à proximité des accès aux transports alternatifs et des bassins d’emplois, des parkings relais. Elle commandera par ailleurs pour 2013 et 2014, en association avec le gouvernement luxembourgeois, du matériel roulant TER-CFL de nouvelle génération et de grande capacité. De même, de nouvelles gares seront construites et des lignes de bus transfrontalières, jusque là inexistantes, viendront desservir des zones mal couvertes. Ces mesures s’inscrivent dans un ensemble d’orientations stratégiques de développement pour 2015, 2020 et 2030.
Mais le SMOT prévoit heureusement des mesures concrètes et un plan d’action pour 2009-2010. Tout d’abord, pour ce qui est du ferroviaire, il prévoit la mise en place d’un abonnement tout public pour simplifier les démarches des usagers du TER. Il s’agit de rendre compatibles les systèmes billettiques Simplicités et E-Go. Par ailleurs, une desserte Longwy-Belval-Thionville sera créée et de nouvelles lignes depuis le Pays Haut et sur le Sillon Lorrain seront progressivement mises en service. Enfin, la ligne Luxembourg-Pétange sera intégralement doublée avec une première phase lancée en 2010. Au niveau des transports en commun routiers, le SMOT prévoit le renforcement de la capacité des lignes transfrontalières actuelles ainsi que la création de nouvelles dessertes au départ de Basse-Ham, Garche, Yutz et Villerupt. Un corridor de bus sera également aménagé sur les axes principaux vers Luxembourg-Ville.
Enfin, des lignes directes cadencées et à fréquence élevée seront crées à destination de Cloche d’Or et Howald. L’intermodalité ne sera pas en reste, puisque les capacités de stationnement seront augmentées à Frisange et Ars-sur-Moselle. De même, la nouvelle gare Belval-Université intégrant un parc relais de 1 600 places sera achevée et un pôle d’échange multimodal sera construit à Thionville. Pour conclure, la Lorraine lancera prochainement une plate-forme internet de covoiturage afin d’organiser et de développer cette pratique de mobilité. Bref, vous l’aurez compris, il y a du changement dans l’air et c’est tant mieux !
L’UGR prend racine
L’Université de la Grande Région commence véritablement à exister à travers quelques premières réalisations concrètes qui appellent de nouveaux projets ambitieux. En effet, 6,2 millions de subventions se sont vues attribuer à l’UGR pour le programme européen Interreg IV. L’UGR se donne en outre trois ans pour accentuer son développement sur cinq axes : la communication, la mobilité des étudiants et des enseignants, la mise en réseau de cursus universitaires, la coopération entre les formations doctorales et l’intégration des autres instituts d’études supérieurs. Pour faire simple, l’UGR est une sorte de laboratoire européen, qui devrait permettre la mise en place de structures de coordination entre les différents partenaires. Effectivement, par les chiffres, l’UGR apparaît déjà comme un mastodonte universitaire. Ainsi, avec près de 122 000 étudiants et presque 4000 professeurs répartis sur le sites de Liège, Luxembourg, Trèves, Sarrebruck, Kaiserslautern, Metz et Nancy, l’UGR constituerait l’université la plus importante d’Europe occidentale. Mais attention, il n’est pas question que les étudiants en question doivent déménager sept fois afin de réaliser leurs cursus. Non, l’UGR repose avant tout sur un concept administratif destiné à renforcer les liens qui existent déjà entre les différentes universités partenaires, et, si possible de créer de nouveaux réseaux. Par exemple, certains présidents envisagent déjà des lignes de bus entre les différents sites, voire même de regrouper les chercheurs sur un site et une période donnés. Pour les universités de Nancy et Metz, autrement dit l’Université Lorraine désormais, les retombées de l’UGR sont également appréciables au niveau national, c’est-à-dire dans le jeu de la concurrence avec les grandes universités françaises. Même si l’UGR souffre encore d’un manque de visibilité, que la recherche d’un logo par le biais d’un concours lancé auprès des étudiants avec un premier prix doté de 3000 euros devrait atténuer quelque peu, elle confère néanmoins à l’Université Lorraine un poids non négligeable et lui permet de développer une certaine compétence européenne.
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