Pour Carling, l’exploitation industrielle de la Cokerie c’est fini, terminé, du passé. Mais un passé encore chaud, incandescent, qui interpelle une nouvelle fois, et à plus d’un titre, sur la disparition d’un équipement de production performant et opérationnel. Alors que deux batteries de 86 fours ont dernièrement été définitivement arrêtées, celles de Carling 3 et ses 90 fours le seront très prochainement. Un processus irréversible qui verra la cokerie devenir une immense carcasse métallique. Un monstre dont le feu s’éteindra à jamais, le tout dans un silence de cathédrale, un silence totalement inhabituel et déroutant. En effet, un four de cokerie doit constamment rester en chaleur pour ne pas que ses briques s’effritent et s’écroulent. Sa température étant désormais tombée sous la barre fatidique des 400°C, il ne pourra plus être rallumé. L’aventure de la cokerie de Carling, commencée en 1910, se termine donc ici, comme cela, dans l’indifférence générale ou presque. La plupart des médias téléguidés ou non par le pouvoir central préférant ainsi s’occuper de la peopolisation du monde politique et s’enliser dans des débats aussi inutiles que stériles, afin d’abrutir et d’endormir toujours un peu plus les gens, au lieu de s’intéresser à ce nouveau drame social et industriel. Sur les 400 salariés et les 700 sous-traitants, il ne restera plus que 90 personnes pour veiller durant quelques semaines aux dernières mises en sécurité des équipements et procéder au nettoyage de l’installation. Ce qui est peut-être le plus rageant dans cette sinistre affaire, qui apparaît comme un immense gâchis, c’est que la cokerie de Carling ne devait pas fermer. Il y avait en effet largement la place pour une reprise. Plusieurs candidats sérieux se sont d’ailleurs fait connaître à l’actionnaire principal, à savoir Rogesa, qui ne voulait rien entendre. Ce dernier avait-il en fait réellement envie de vendre la cokerie ? Un doute de plus en plus persistant s’installe. Une intention qui se dévoile sous les traits d’une véritable hypocrisie, comme une façade. Car le dernier repreneur potentiel avait un business plan solide, mais Rogesa lui a tout simplement répondu non. Incroyable… Résultat des courses : plus de 400 chômeurs en plus dans un bassin déjà complètement sinistré et une immense nouvelle friche à reconvertir, comme si on n’en manquait ! Le temps de la démolition de ces installations irrécupérables est désormais proche. Il interviendra avant que le traitement des sols pollués par le goudron ou encore le benzol soit effectué. Si bien que la reconversion de ce site, situé non loin d’une autre plateforme classée Seveso 2, à savoir celle de Carling Saint-Avold, apparaît maintenant comme un immense défi qu’il sera difficile de relever. Pourtant, nous avons une petite idée. En effet, la cokerie est en bon état, elle aurait même pu fonctionner encore 20 ans, c’est dire ! Elle constitue à nos yeux un excellent témoignage de la mémoire ouvrière lorraine et d’un procédé industriel qui tend à disparaître complètement de notre territoire. Alors pourquoi ne pas l’ouvrir au tourisme et aux visites, comme c’est le cas du côté de l’U4 d’Uckange et du complexe sidérurgique de Völklingen en Sarre. Cette reconversion toute trouvée et qui s’inscrit dans la logique des choses, permettrait au moins d’offrir une reconversion à quelques ouvriers passionnés. De manière à ne pas oublier. Reste encore à savoir si tout ou partie de l’usine ne sera pas vendue à un groupe étranger pour l’installer au Kazakhstan.
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bloggerslorrainsengages
2 octobre, 2010 à 23:01
Les intérimaires de la cokerie de Carling indemnisés
Il y a environ un an, la cokerie de Carling Saint-Avold fermait ses portes, laissant derrière elle plus de 300 personnes sur le carreau, dont une trentaine d’intérimaires qui ont été exclus du plan social élaboré par la société Cokes de Carling.
C’est pour cette raison que vingt d’entre eux avaient saisi le conseil des prud’hommes de Forbach. Ils ont dernièrement obtenu gain de cause. Le tribunal a en effet ordonné la requalification de leur contrat de travail en contrat à durée indéterminée. Si bien que chaque plaignant reçoit des indemnités s’élevant à 25 000 euros en moyenne. Les juges ont reconnu que « l’entreprise avait eu recours trop systématiquement à l’intérim pour des missions classiques de cokiers ».