Souvent tendues, parfois amicales mais toujours complexes, les relations entre les deux métropoles lorraines constituent l’une des nombreuses particularités de notre province. Entre désir d’apaisement, fascination et méfiance, Metz et Nancy tentent aujourd’hui tant bien que mal de jouer la carte de la complémentarité, afin d’inscrire ensemble et de manière durable la Lorraine sur la scène internationale. Mais la route sera longue et sinueuse. Aux politiques et aux Lorrains eux-mêmes de comprendre tous les bienfaits d’une telle coopération et ce, dans l’intérêt général. Puisse la hache de guerre être définitivement enterrée …
Metz et Nancy main dans la main à Paris
Metz et Nancy ont comme tous les ans décidé de faire stand commun au salon de l’immobilier d’entreprise (SIMI) qui s’est dernièrement tenu au palais des congrès de Paris, afin de promouvoir la métropole lorraine et de séduire investisseurs, promoteurs immobiliers, chefs d’entreprises et autres chargés de développement, dans un univers où la concurrence des territoires est féroce.
Nous pouvons cette fois saluer une excellente initiative en matière de communication des deux villes lorraines qui ont investi les couloirs du métro de Paris au niveau de la porte Maillot. Metz et Nancy se sont ainsi offert une vingtaine d’espaces publicitaires présentant le Centre Pompidou-Metz ou le futur Palais des Congrès de Nancy, avec un slogan qui ne devrait pas manquer de faire mouche : « Ensemble, nous cultivons les projets ». Judicieux. Il faut dire que pour les collectivités locales, l’attractivité constitue un enjeu immense, que ce soit pour les activités économiques, l’emploi ou encore les ressources financières. Autant de paramètres qui sont déterminants pour le développement et l’avenir des villes. C’est pourquoi, à travers une concurrence acharnée, chaque métropole met en avant ses projets. La métropole lorraine n’a pas failli à la tâche avec la présentation de Nancy Grand Cœur, des Rives de Meurthe, du Quartier de l’Amphithéâtre et du Technopôle II à Metz.
Bonne nouvelle pour Metz, la société Davigel a affirmé son intention d’aménager un centre logistique sur le Technopole II, qui devrait générer 110 emplois. Les représentants de l’assureur Pacifica ont quant à eux annoncé leur volonté d’implanter à Metz un centre d’appel qui emploiera 120 personnes. Dans la bataille des territoires, la métropole lorraine semble donc l’avoir emporté ici sur Reims, Dijon et Strasbourg.
Les 4 fantastiques lorrains ne veulent pas se laisser faire
Superbement oubliées par la réforme des collectivités locales du comité dit Balladur qui préconisait la création d’ici 2014 de 11 métropoles d’au moins 500 000 habitants qui seraient dotées de compétences accrues, les quatre principales du Sillon Lorrain, à savoir Metz, Nancy, Thionville et Epinal sont bien décidées à créer la toute première « métropole multipolaire », afin de pouvoir être reconnu et « exister entre Paris et Strasbourg ». Les Lorrains ne veulent ainsi pas cette fois rater le rendez-vous de la compétitivité nationale et internationale. Les quatre villes disposent déjà d’une offre crédible en matière d’enseignement supérieur, de transport, de culture et de santé. Prises séparément les aires urbaines de Metz et de Nancy n’obtiennent pas la taille critique exigée par le comité Balladur. Mais, si l’on y ajoute celles de Thionville et celle d’Epinal, l’ensemble compterait plus d’un million d’habitants et pointerait à la 8ème place du classement établi par ce même comité.
Le Sillon Lorrain a beau être un modèle atypique, il possède tout de même de sacrés atouts pour se faire valoir dans le domaine de l’enseignement supérieur avec l’Université Lorraine qui devrait voir le jour en 2012 et qui compte 67 000 étudiants et une centaine de laboratoires de recherche, de la santé avec le centre hospitalier universitaire de Nancy, reconnu comme l’un des tout meilleurs de France, et avec le centre hospitalier régional de Metz-Thionville, des nouvelles technologies avec les technopoles de Metz et de Brabois, ainsi que les réseaux Lothaire pour les universités et Quattronet pour les entreprises.
Enfin, les secteurs du tourisme et de la culture ne sont pas en reste, avec par exemple l’ouverture prochaine du Centre Pompidou-Metz, l’Orchestre National de Lorraine, l’Opéra National de Lorraine, le centre dramatique national de Thionville et la cité de l’image à Epinal.
Le Sillon Lorrain également sur les rails
Les grandes villes du Sillon Lorrain, à savoir Epinal, Nancy, Metz et Thionville, tentent de lancer l’expérimentation d’une métropole multipolaire dans notre belle province, dans la mesure où le rapport Balladur sur les collectivités les a tout bonnement ignorées. Dans cette optique, de nouvelles réflexions se sont engagés, afin d’élaborer un vaste programme d’action dans tous les domaines, que ce soit au niveau des infrastructures, du tourisme, mais aussi de la formation et de la culture. Et grande nouveauté, il s’agit cette fois-ci de tirer parti des ressources propres à chaque agglomération pour servir l’intérêt commun. Tant mieux, certaines personnes commencent enfin à comprendre ce pour quoi nous militons depuis un certain temps. Selon d’autres, il est également « urgent de valoriser le fameux espace intermédiaire » de Pont-à-Mousson à Pompey, le chaînon manquant de continuité urbaine entre Metz et Nancy, même si ce sont avant tout les mises en réseaux qui nous apporteront des plus-values, dans la recherche, le transfert de technologies ou encore la culture.
Métropole lorraine : Metz avec Thionville ou Nancy ?
Les présidents des 13 (!!!) communautés de communes et d’agglomérations de l’axe Metz-Thionville se sont dernièrement réunis dans la première ville de Lorraine afin d’aborder la création d’une future métropole. Cette dernière que formeraient théoriquement les différentes agglomérations de Metz, Thionville, de la vallée de l’Orne et de la Fensch, voire même de certaines communes du Nord de la Meurthe-et-Moselle comme Briey et Jarny par exemple, est purement et simplement ignorée par les propositions du Comité Balladur. Ce qui est d’autant plus regrettable que cet axe constitue un tissu urbain continu de plus de 600 000 habitants, doté d’un fort potentiel économique, du fait notamment de la proximité avec le Luxembourg. Malheureusement, la division et le morcellement politique rendent ce sillon complètement invisible, alors qu’au même moment, de Lille à Bordeaux et de Rennes à Marseille, la plupart des grandes agglomérations sont déjà en ordre de marche. Le temps presse donc pour la Lorraine de choisir et d’agir. Car même si l’axe Metz-Thionville constitue la 5ème agglomération de France, chose que personne ne sait ou presque, ne serait-il pas plus intéressant d’y rajouter Nancy, afin de peser encore plus et d’unir enfin l’ensemble des villes du Sillon Lorrain, de Thionville à Epinal. Cette métropole lorraine aurait, à notre humble avis, plus de sens et permettrait peut-être d’éliminer une bonne fois pour toute une partie des problèmes de gouvernance et de malversations politico-politiciennes qui nuisent considérablement au développement et à l’expression du formidable potentiel de notre belle province.
En attendant de telles négociations qui s’annoncent longues et laborieuses, l’urgence de la situation invite les Lorrains à être pragmatiques et rapides, sous peine de voir une nouvelle fois notre province manquer le coche. A quand le retour et le renouveau de la Lorraine ? S’il faut faire choix entre Metz-Thionville et Metz-Nancy, le Groupe BLE Lorraine opte pour Thionville-Epinal, la véritable métropole lorraine, dynamique et moteur de notre croissance.
CCI de Lorraine : le lobbying de Metz et de Nancy
Le projet de loi sur les Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI), qui a pour but de renforcer le niveau régional par rapport au rôle départemental et de faire des économies substantielles, sera débattu au parlement français en automne. Faisons un récapitulatifs des enjeux pour notre belle province. Ainsi, en Lorraine, il n’y a plus qu’une seule CCI par département, depuis que les établissements d’Epinal et de Saint-Dié-des-Vosges ont fusionné en 2005. Partout en France, un rôle clé sera reconnu à 22 chambres régionales, dotées de pouvoirs accrus. La gestion et l’administration seront regroupées au sein d’un pôle unique. Cette opération devrait s’accompagner de réductions d’effectifs. Pour les uns comme pour les autres, la fusion ne doit pas aboutir à la disparition des chambres départementales. Pour les présidents des quatre CCI de Lorraine, qui tiennent à conserver leur établissement de proximité, la réforme doit profiter en priorité aux entreprises lorraines et favoriser un développement harmonieux de notre province.
Mais derrière ces belles paroles se dissimule en coulisse la fameuse question du siège de la future chambre de Lorraine aux compétences élargies et bien entendu tout ce qui va avec, c’est-à-dire comme d’habitude, le risque de voir se dérouler une nouvelle guéguerre entre Metz et Nancy pour son implantation. Alors que pour les uns, la CCI de Lorraine doit rester à Nancy, les autres n’osent même pas imaginer que celle-ci ne se trouve pas dans le département qui pèse le plus lourd économiquement, autrement dit la Moselle, et qui plus est dans la capitale provinciale, à savoir Metz. Le lobbying entre les deux premières villes lorraines a déjà bien commencé …
Faire pression pour exister
La Lorraine entend fermement expérimenter la première métropole multipolaire de France. Passage obligé pour tenter d’être enfin reconnue par le comité Balladur qui n’a malheureusement retenu que 11 métropoles, en ne considérant que le critère démographique. Or, à elles seules, les villes de Metz et de Nancy n’atteignent pas la taille critique minimum requise, si on fait l’hypothèse qu’il devrait en avoir une. Mais ensemble et en y ajoutant la synergie apportée par Thionville et Epinal, afin de former ce que l’on appelle communément le sillon lorrain, l’espace arriverait à la 8ème place du classement établi par le comité. La Lorraine veut également faire valoir qu’une dynamique de coopération est déjà enclenchée au sein de cet ensemble de plus de 1,2 millions d’habitants.
En effet, la crise et les iniques restructurations militaires opérées par Paris obligent les Lorrains à imaginer de nouvelles formes de complémentarité et à construire une gouvernance d’un genre nouveau. Les domaines de la santé, de l’Université unique lorraine avec près de 70 000 étudiants, de la culture ou encore de la recherche et du développement et des approches touristiques communes sont autant de niveaux de coopération métropolitaine que notre belle province entend accélérer.
En demandant ainsi son inscription sur la liste du comité Balladur avant 2014, la métropole multipolaire lorraine veut être au rendez-vous de la compétitivité française et européenne. Sa reconnaissance sur ces deux scènes est en effet en jeu. Si bien que les Lorrains veulent maintenant, et ce n’est pas trop tôt, ne pas être tenus à l’écart du processus. Finie la rivalité entre Metz et Nancy, du moins pour un certain de nombre de domaines, vive l’union ! Il faut en effet comme dit l’autre, enfin vivre avec son temps.
Une métropole multipolaire pour (enfin) être reconnu …
Alors que la France pourrait très prochainement structurer son territoire autour de grandes métropoles dont les compétences seraient élargies, les réflexions à ce sujet qui émanent du comité Balladur ne reconnaissent pas le sillon lorrain comme une véritable métropole. Nancy et Metz encore moins. L’heure est donc plus que jamais à l’union sacrée pour l’intérêt de tous. Car depuis les bureaux sombres de Paris, un désert semble séparer l’Ile-de-France de Strasbourg. La Lorraine serait-elle alors vide de toute grande agglomération ? Cette perspective, nous ne l’imaginons pas une seule seconde. Mais l’heure est grave, car parmi les 12 villes sélectionnées par Balladur et ses copains, aucune ne figure dans notre belle province. En effet, Metz et Nancy manquent terriblement aux côtés de Paris, Lyon, Lille, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Nantes, Nice, Strasbourg, Rouen (!), Toulon (!!), et Rennes.
Dès lors, la perspective de bâtir enfin quelque chose de cohérent autour du sillon lorrain se fait de plus en plus sentir. Rappelons que par définition, une métropole, c’est un ensemble de services correspondants à un espace déterminé. Aujourd’hui notre fameux sillon lorrain est justement un territoire qui dispose d’une offre très complète en matière d’enseignement supérieur, de transport, de culture, de santé et d’emplois métropolitains supérieurs, comme se plaisent à dire les technocrates en nous narguant. Il est bien entendu évident que le modèle lorrain apparait comme des plus atypiques. D’accord et alors ? Il doit s’imposer à la loi. Ne serait-ce déjà que comme juste et légitime compensation aux iniques restructurations militaires opérées par Paris dans notre province. Car au cœur de ce sillon coule la Moselle, mais surtout s’y trouvent Metz et Nancy. Mais les deux villes, bien qu’elles admettent rester (positivement ?) en concurrence dans un certain nombre de domaines, veulent en finir avec la vieille rivalité qui a juste qu’à présent bien fait les affaires de Paris. Un exemple frappant de cette volonté réside dans la future Université Lorraine, véritable socle autour duquel les villes du réseau entendent construire cette métropole multipolaire.
De même, Nancy et Metz ont récemment entamé un rapprochement historique de leurs agences d’urbanisme et de leurs opéras.
La commission du sillon lorrain a en outre décidé de créer 8 groupes de travail sur plusieurs domaines de compétences, à savoir, enseignement supérieur, déplacement et transport, haut débit et technologie de l’information et de la communication, culture, santé, tourisme, enjeux transfrontaliers et activités économiques. Paralysé pendant dix ans, le serpent sillon lorrain semble enfin se mouvoir. Mieux vaut tard que jamais…
La régionalisation des CCI approuvée
Les présidents des différentes Chambres de Commerce et d’Industrie ont récemment adopté le principe de la régionalisation. Cette dernière sera ainsi l’occasion de mutualiser et de rationaliser les moyens. Les chambres espèrent également gagner en efficacité et être en mesure de baisser la pression fiscale sur les entreprises, tout en améliorant le service rendu à ces dernières. A noter que cette réforme, qui concentre l’administration, ne condamne absolument pas les chambres territoriales qui resteront près du terrain.
Mais, en Lorraine, et particulièrement en Moselle, où rien n’est jamais aussi simple qu’ailleurs, cette régionalisation pourrait avoir une conséquence négative, dans la mesure où la taxe additionnelle sur la taxe professionnelle va être harmonisée. Or, la Moselle est le département lorrain où le taux de cette taxe est le plus bas. Donc, harmonisation oblige, le taux va être mécaniquement abaissé dans les autres départements et relevé en Moselle. De même, les premières interrogations n’ont pas tardé pas à venir quand à la localisation du siège de la chambre régionale. Celui-ci sera donc t-il à Metz, capitale moderne de la Lorraine et chef-lieu d’un territoire qui concentre 50% de l’activité économique de notre province ? Ou à Nancy, siège de l’actuelle chambre régionale de commerce, dont les pouvoirs sont pour le moment très limités ? Le fait que Metz soit en outre tourné vers le transfrontalier plaiderait en sa faveur quant à l’emplacement du nouveau siège de la chambre régionale. Rappelons que cette dernière gère par exemple l’aéroport et l’aspect international des entreprises. Cela dit, la querelle éventuelle entre Metz et Nancy sur cette installation n’a pas lieu d’être pour certains, dans la mesure où le but de la réforme est de permettre aux chambres d’être plus efficaces, le siège apparaissant comme secondaire en terme de plus-value pour les entreprises. Mais cela reste encore à voir. Les vieilles rivalités et la fierté de chaque ville seront-elles cette fois-ci dépassées ? Il le vaudrait mieux.
Le retour de la métropole lorraine
Oubliés par le rapport Balladur au sujet de la création de métropoles d’équilibres, Metz et Nancy doivent plus que jamais s’unir pour soutenir le développement de la Lorraine et enfin peser à l’échelle de la France et de l’Europe. Ainsi, Strasbourg devrait être l’unique métropole du Nord-Est de la France. Une telle décision a fait plus que courroucer les Lorrains qui essayent tant bien que mal d’ériger l’ensemble Metz-Nancy en métropole d’équilibre depuis plus de 40 ans. Mais on ne récolte que ce que l’on sème et dans l’incapacité chronique de s’entendre et de coopérer, Paris a tranché. Dans son dernier rapport, Construire la métropole régionale : la Lorraine ne peut plus attendre, le CES (Conseil Economique et Social) en arrive à la conclusion qu’ « une métropole bipolaire est la seule réponse possible face aux propositions du rapport Balladur. Bipolaire, Nancy-Metz, parce que ni Metz ni Nancy ne présentent la taille critique nécessaire pour peser seuls. […] Les villes sont le premier atout de la Lorraine. Ainsi, le Sillon lorrain, cet espace constitué de Thionville, Metz, Nancy et Epinal doit soutenir la croissance de toute notre province. Il est d’ailleurs le seul espace lorrain à s’être véritablement développé ces 20 dernières années ». Mais cette « métropolisation » ne doit en aucune façon s’arrêter à la frontière.
Au contraire, il convient d’intégrer le Luxembourg et Sarrebruck. S’il ne s’agit pas de créer un tissu urbain continu entre Neuves-Maisons et Jouy-aux-Arches, tout ou presque reste cependant encore à faire pour lancer cette métropole bipolaire dont les base ont été jetées par le rapprochement des universités. La métropolisation consisterait alors à créer là où elles n’existent pas les complémentarités nécessaires entre les deux plus grandes agglomérations lorraines, même s’il faut inventer et surtout proposer de nouveaux types de gouvernance, comme une certaine supra-agglomération …
Le Pôle Emploi lorrain sera bien à Nancy
Né de la fusion de l’ANPE (Agence Nationale Pour l’Emploi) et de l’Assédic Lorraine, le Pôle Emploi, qui sera officiellement lancé à Pont-à-Mousson le 5 janvier, sera bien installé à Nancy, même si son directeur, Jean Niel, ne le confirme pas encore officiellement. Le siège régional regroupera une centaine d’agents environ. Il n’y aura, par ailleurs, pas de réduction d’effectif, puisque les 1400 employés du nouveau pôle (dont 1000 de l’ANPE et 400 de l’Assédic), assumeront chacun les missions de placement, de conseil et d’indemnisation. Le Pôle emploi devra en outre fournir les statistiques de l’emploi, guère réjouissantes le mois dernier en Lorraine, en ce qui concerne le chômage avec une poussée de 13%. Le Pôle s’appuiera également pour remplir sa mission sur le très bon maillage du territoire lorrain avec ses 47 sites et antennes existantes. Enfin, un numéro de téléphone unique permettre aux demandeurs d’emploi d’obtenir l’information qu’ils cherchent en composant simplement le 3949.
Metz et Nancy à nouveau réunis !
Un nouveau chapitre de l’histoire complexe et souvent tumultueuse entre les deux grandes cités lorraines s’est récemment ouvert. En effet, le Grand Nancy et Metz Métropole ont laissé derrière eux la maiche rallumée il y a encore quelques semaines au sujet de l’implantation des différentes directions régionales pour faire stand commun et surtout front commun par rapport aux autres agglomérations françaises en mettant en avant la fameuse et impalpable « métropole lorraine » lors du SIMI (Salon de l’immobilier international d’entreprises) au palais des congrès de la Porte-Maillot à Paris.
Les deux villes ont même fait une conférence commune, intitulée « Effervescence dans les quartiers gare » afin de séduire les professionnels de l’immobilier venus en nombre, à savoir, promoteurs, investisseurs, agents immobilier et autres grands groupes à la recherche de mètres carrés disponibles pour s’implanter en province. Les deux cités ont ainsi vantés les atouts de la grande métropole lorraine, de plus de 700 000 habitants, située au cœur de l’Europe, et riche de plus de 40 000 entreprises, 310 000 actifs et 65 000 étudiants. Bref, un véritable eldorado économique à moins d’une heure et demi de Paris. L’objectif final étant de faire venir en Lorraine de nouvelles entreprises. Et c’est là la grande nouveauté, notamment au vue des discours. Que ces entreprises s’installent à Metz ou Nancy, l’activité économique générée par l’une des deux villes profite toujours à l’autre. Puisse ces paroles ne pas rester vaines !
Enfin, malgré la redondance dans la construction de certains équipements à Metz et Nancy, un palais des congrès par exemple, la qualité des projets présentés, en particulier sur le plan architectural semble avoir séduit nombre d’investisseurs. Ainsi, si Metz dispose du Centre-Pompidou de Shigeru ban et Jean de Gastines et du Quartier de l’Amphithéâtre de Nicolas Michelin, la cité ducale peut se targuer des Rives de Meurthe d’Alexandre Chemetoff et du Grand Cœur de Jean-Marie Duthilleul. Des projets et des ambitions partagées qui ont, paraît-il, fait du stand de Metz-Nancy, l’un des plus courus du salon. Reste maintenant à en mesurer les retombées futures …
Directions régionales : Metz plus que Nancy ?
Les préconisations du préfet de Lorraine conforteraient Metz comme capitale économique régionale. Tel semble être le constat qui se dégage du rapport remis au Premier Ministre français. La répartition des huit directions régionales ne devrait donc pas être équilibrée. Si le rectorat (500 agents), l’Agence Régionale de la Santé (ARS, 150 fonctionnaires) et la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (DRJCS, 80 agents) devraient revenir à Nancy, la Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, du Travail et de l’Emploi (DIRECCTE), le pôle emploi né de la fusion de l’ANPE et des Assedic, la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF, 150 employés), de la culture (DRAC, 70 agents) et celle de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL, 300 fonctionnaires) ainsi que la trésorerie générale et les services fiscaux iraient en revanche à Metz. Metz pourrait donc compter cinq directions régionales et le pôle emploi, contre trois pour Nancy. L’enjeu : les 1 900 fonctionnaires des 23 directions à répartir. La Moselle (1,024 millions d’habitants) et Metz (127 000 habitants) arguent de leur poids économique (28 000 entreprises soit 54% de la taxe professionnelle collectée en Lorraine) pour faire pencher la balance. A l’inverse, la Meurthe-et-Moselle (714 000 habitants) et Nancy (105 000 habitants) appréhendent de se voir constituer à Metz une capitale administrative et économique régionale, qui déstabiliserait les grands équilibres métropolitains lorrains. Rappelons également que la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Moselle est la 6ème de France, celle de la Meurthe-et-Moselle ne pointant qu’à la 25ème place. Il reste donc aux politiques à dépasser cette querelle numérique.
Toujours est-il que l’Etat français n’a de cesse depuis le dernier rapprochement entre les deux cités et la renaissance de courants patriotiques et indépendantistes lorrains de rallumer le feu sur les braises …
I love NancY
A l’image des célèbres couples franco-allemands très en vogue depuis la réconciliation, ne pourrait-on pas parler aujourd’hui du couple Gros-Rossinot, symbole du renouveau, du dialogue et de la concertation entre les deux capitales de la Lorraine ?
Quelque chose semble avoir changé dans les relations, historiquement houleuses, ou tout du moins frileuses, entre les villes de Nancy et Metz. Le temps de la Guerre Froide lorraine semble désormais derrière nous, même si les vieux démons rodent toujours dans l’ombre, prêts à ressurgir ici ou là à un éventuel accrochage ou lapsus de l’un des deux maires.
Fini la méfiance et le soupçon mutuels de l’ancien tandem Rausch-Rossinot. Aujourd’hui, ce André Rossinot et son nouvel acolyte Dominique Gros ont enterré la hache de guerre de la rivalité. Mais pour combien de temps ? Toujours est-il qu’il est si bon de constater que le sens pratique et pragmatique et la véritable envie d’aller vers l’avant semblent enfin l’emporter en Lorraine.
Le premier signe de ce réchauffement annoncé dans les relations entre la cité ducale et sa voisine mosellane provint lors de la campagne du futur édile messin en plein cœur des municipales. Celui-ci avait en effet affiché sa volonté de renouer un dialogue constructif, pour ne pas dire un dialogue tout court, avec Nancy. Chose promise, chose due. Mais la palme de ce dégel revint tout de même à l’élu de la place Stanislas qui défila symboliquement aux côtés de ses homologues messins lors de la manifestation de mobilisation contre la réforme des armées et ses conséquences en septembre dernier. Comme quoi, le réchauffement climatique vaut désormais aussi en politique. Si bien que depuis quelques temps, les dossiers communs avancent. Et c’est toute la Lorraine qui suit ses deux locomotives, comme l’Europe le duo franco-allemand. Car à l’époque où Paris servait arbitre entre deux cités rivales, les Français se garder naturellement bien de faire traîner les projets. Ainsi, des élèves de la faculté de médecine de Nancy vont pouvoir être en partie formés à Metz, dans le cadre de la fameuse Université Lorraine qui devrait être opérationnelle en 2012 et que les deux élus souhaitent voir réintégrer au plan Campus, en guise de compensations liées aux restructurations militaires. Par exemple, les élèves intéressés par la spécialité des grands brûlés pourront poursuivre leur cursus à Metz, dans la mesure où il y existe un pôle d’excellence dans ce domaine. Ce qui était alors impensable il y a encore quelques années. La formation sera donc renforcée, de même que la recherche qui bénéficiera d’un plus grand nombre de lits. Les deux premiers magistrats entendent également faire peser de tout leur poids pour ce qui est du ferroviaire, et plus particulièrement au sujet de l’axe vers le Sud devant relier le sillon lorrain au sillon rhodanien. De même, ce partenariat irrésistible entre les deux cités devrait déboucher sur de réelles avancées en matière de tourisme et de culture.
En effet, il est désormais question de proposer une offre de tourisme culturel et citadin commune. D’ailleurs, pour la première fois, les deux opéras évoquent des possibilités de coopération. Mais au-delà de ce symbole fort lancé par les deux maires et des réalisations concrètes qui vont en découler ces prochaines années, il demeure des points où Metz et Nancy ne seront pas les meilleurs amis du monde. En effet, la concurrence entre les deux métropoles lorraines restera toujours vive. Metz et Nancy continueront de s’arracher les entreprises et les investisseurs, tout comme des administrations étatiques françaises telles que les directions régionales de Météo-France et de l’ANPE-ASSEDIC, toutes deux en jeu actuellement. Mais dans une certaine mesure, toute concurrence saine est stimulante et pousse au dépassement de soi, à la recherche de l’excellence. Reste néanmoins à conserver un certain équilibre entre les deux villes et à viser l’intérêt régional. Un second aspect fragilise cette union. En effet, les deux villes présentent une certaine redondance dans leurs équipements. Ainsi, le nouveau palais des congrès de Nancy est en construction quand celui de Metz verra prochainement le jour dans le quartier de l’Amphithéâtre. Le risque de se livrer une bataille acharnée pour attirer les meilleures conférences sera donc grand. Mais la principale difficulté que devra surmonter ce partenariat vient de la nécessité absolue de faire évoluer les mentalités. De nombreux Messins ont été élevés dans le culte de l’hostilité à l’égard de Nancy et réciproquement. Pourtant, dans l’intérêt de tous les Lorrains, ce partenariat doit durer.
Souhaitons donc longue vie à ce mariage de raison, indispensable à toute unité lorraine et à tout futur développement. Plus que jamais, le nouveau T-shirt lancé par l’Office de tourisme de la cité ducale, « I love NancY » est d’actualité.
Nancy je t’aime, moi non plus
A l’heure où la Lorraine affichait un semblant d’unité au moment du projet universitaire lorrain dans le cadre du plan Campus ou encore lors de l’annonce des conséquences de la réforme des armées, avec, comme point d’orgue, la présence symbolique du maire de Nancy défilant aux côtés des élus mosellans pendant la mobilisation générale du 6 septembre 2008 à Metz, les vieux démons de la rivalité entre les deux métropoles lorraines, et plus généralement entre les départements de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle par extension, refont déjà surface. En témoignent, les polémiques autour d’autres grands projets structurants et des infrastructures comme l’A 32. Dès lors, il parait légitime de se poser la question d’où vient justement cette rivalité qui persiste durablement et qui compromet à chaque fois le développement de notre région. Un éclairage historique permet de mieux en comprendre les enjeux, car une telle inimitié n’est pas naît par hasard. En effet, depuis Louis XIV, les monarques français s’étaient aperçus que des villes bourgeoises et marchandes comme Metz avaient tendance à contester l’autorité de l’Eglise et de la Royauté. Ces villes étaient donc susceptibles de prendre des positions politiques dangereuses au sein même de l’administration. Les rois de France décidèrent par conséquent de développer à proximité de ces dernières des villes d’Etat telles que Nancy, capitale d’un Etat souverain avant le rattachement du Duché de Lorraine à la France en 1766, ou encore Aix-en-Provence par exemple. Ces cités concentrèrent l’armée, tout comme Metz ici, du fait de la proximité des frontières, la justice, le parlement, l’université ainsi que tous les pouvoirs régaliens et ceux de l’autorité religieuse. On forgea les esprits dans la haine et le mépris afin d’attiser les rivalités en opposant les « élites de cours » aux « élites d’argent ». Ainsi les Nancéiens ont longtemps détesté la bourgeoisie de Metz, de même qu’Aix-en-Provence n’a eu que du dédain pour les marchands de savon de Marseille. Les Français cherchaient ainsi à affaiblir les provinces historiques en créant et en renforçant des divisions internes tout en affirmant leur autorité. Si bien qu’au lieu de nouer des liens entre des métropoles si proches et si complémentaires, on suscita des rivalités culturelles et hiérarchiques entre elles. Bien sûr, le cas de Metz et de Nancy est un peu à part car, à ces brèves tentatives d’explication, s’ajoutent encore les vicissitudes de l’histoire moderne et contemporaine avec son lot de guerres, d’annexions, d’industrialisation et de crises. De même, en choisissant Metz, ancienne ville libre marchande issue des Trois Evêchés, comme capitale régionale en 1983, la France n’a fait exacerber cette opposition en humiliant Nancy, capitale historique des Ducs de Lorraine et fragilisant de fait, encore un peu plus, la stabilité de la région.
Aujourd’hui et comme un hasard de l’histoire, le rapport entre les deux villes semble dans une certaine mesure s’être inversé, puisqu’on a tendance désormais à confronter Metz, capitale politique régionale, à Nancy, capitale économique et scientifique. Dans l’intérêt de la Lorraine, de ces deux villes et de tous les Lorrains, il est vraiment grand temps d’en finir avec cette rivalité stérile et puérile et de se tendre mutuellement la main. Car cette confrontation qui dure depuis trop longtemps n’a fait que déstabiliser notre région et a surtout profité aux autres provinces voisines dans l’attribution de grands projets et le développement de nouvelles infrastructures. L’union sacrée fera donc notre force et de conclure : « Lorrains de cœur, de Lorraine et du monde entier, unissez-vous ! »
Baltzinger
29 janvier, 2010 à 18:16
Je suis née dans les Vosges pres de Neufchateau comme ma mère, mon père est né dans les Vosges à Bussang, j’ai vécu à Metz jusqu’à mes études universitaires que j’ai faites à Nancy. J’ai beaucoup de souvenirs de jeunesse à Metz et beaucoup de souvenirs de ma vie étudiante à Nancy.
Comment dire que je prefere telle ville à telle autre, Metz plutôt que Nancy, Nancy plutôt que Metz? impossible de les departager:l’une est splendide, classique, l’autre a du charme et de l’une et l’autre sont vivantes; l’une nous offre des souvenirs du 18e l’autre des ruines romaines
Je crois que l’antagonisme entre Metz et Nancy est essentiellement du au fait que l’une a été française et que l’autre a été ballotée entre la France et l’Allemagne au gré des guerres et des empires. Mais aujourd’hui, tout cela semble derisoire. Donc je ne choisirai pas, je suis vosgienne puisque née dans les vosges de parents vosgiens, mais je vis loin de ma region d’origine et à tout le monde lorsque la question m’est posée, je dis : je suis lorraine. Et si on veut que perdure la Lorraine, il faut que toutes se villes se regroupent.
landragin
3 juin, 2010 à 11:06
Je suis d’accord avec Madame Balzinger des Vosges;Comme elle je suis lorrain et fier de l’être!Jesuis messin d origine mais j’aime également Nancy avec sa belle place stanislas et son beau théatre;Actuellement je vis à strasbourg et me désole de cette rivalité stérile entre les deux villes alors que la lorraine a de nombreux atouts;Mais c’est une région mal connue (aussi en alsace) et qui a une mauvaise image;L’unité de Nancy et de Metz permettrait à la région lorraine d’ exister et de créer un certain dynamisme à l image de l’alsace!Messins et Nancéens tendons nous la main pour faire de notre région une région forte et aimée;
Messin
14 décembre, 2010 à 0:53
Ce qui est sur c’est qu’un des Lion (La lorraine) de la France va se réveillé,reste a savoir quand mais je pense qu’entre un début de changements d’image qui se passe entre autre graçe au Pompidou,le rapprochement des deux grande villes et le faite que cette rivalité entre Metz et Nancy est de plus en plus stupide aux yeux de la jeune génération…….et ils ont bien raison,cela va pas tardé