La Lorraine semble avoir bien négocié le virage du développement durable et des énergies renouvelables en ce début de millénaire. En témoignent, la multiplication des éco-parcs et des éco-quartiers dans notre belle province, ainsi que l’implantation de nombreux parcs éoliens et les initiatives en matière de photovoltaïque et de géothermie. Il est plus que certain que ce domaine sera l’une des grandes forces de la Lorraine de demain, une province qui se veut pionnière et exemplaire pour ce qui est de la protection de l’environnement.
Méthanisation et micro-algues dans la Vallée de la Seille
En Lorraine, il fut un temps où la richesse d’une exploitation agricole se mesurait à la hauteur du tas de fumier qui s’élevait sur l’usoir, cet espace libre entre la rue du village et la ferme. Aujourd’hui, cet amalgame de paille et de déjections animales revient sur le devant de la scène comme outil de lutte contre les gaz à effet de serre. Plus d’une cinquantaine de projets sont actuellement en cours de développement ou l’étude en Lorraine, tous encouragés par les nouvelles conditions tarifaires du rachat de l’énergie électrique issue de la biomasse.
Dans ce domaine, le terroir lorrain fait figure de pionnier avec l’exemple de Mignéville. Mais il pourrait aussi décrocher la palme de l’innovation avec le projet Méthaseille. Celui-ci réunit sept paysans de la Vallée de la Seille, près de Nomény, tous en polyculture élevage. Il vise à construire une unité de 500 kW d’ici 2014 sur un site de deux hectares, à proximité du village de Lixières, afin d’assimiler les déchets des sept exploitations et bien plus encore. En effet, Alghodis, une filiale du groupe Fabbri, spécialisé dans les équipements industriels et les énergies renouvelables, entend associer au futur digesteur de Méthaseille une installation de culture de micro-algues sous 2 300 mètres carrés de serres. Baptisée Valoralg, l’idée consiste à recourir au maximum à l’énergie thermique issue du processus de cogénération pour chauffer les serres et l’eau des bassins, tandis que les kWh électriques seront réinjectés sur le réseau. L’entreprise, basée à Morhange en Moselle, a besoin de 16 000 tonnes de matières organiques par an, soit 45 à 50 tonnes par jour, pour alimenter le dispositif. Elle compte avant tout utiliser les déchets des sept exploitations agricoles.
Méthaseille représente un investissement de 3,2 millions d’euros. De son côté, Alghodis a chiffré à 1,2 million d’euros sa future pépinière aquatique promise à la spiruline, une micro-algue qui, une fois séchée, trouve des débouchés dans les cosmétiques ou les compléments alimentaires. Au final, l’association Méthaseille-Valoralg pourrait créer 5 emplois.
Développement durable : un centre d’expérimentation à Ecurey-sur-Saulx
Le Centre d’expérimentation d’Ecurey-sur-Saulx fait partie des quatre projets de deuxième génération des Pôles d’Excellence Rurale labellisés en Meuse par le ministère français de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l’aménagement du territoire. Les travaux ont démarré début 2013. L’idée est de mettre en œuvre concrètement les techniques, les expérimentations et les nouveaux modes d’organisation liés au développement durable. Le site va ainsi se décliner selon différents espaces au sein de l’ancienne usine et de l’ancienne ferme. Il disposera d’une plateforme de formation à l’écoconstruction, notamment en matière de rénovation d’habitations, d’un atelier consacré à l’ortie, d’un espace de sensibilisation au développement durable, d’un espace muséographique, d’une salle de rencontre, d’hébergements, d’un jardin maraîcher et de locaux pour résidence d’artistes.
Les anciennes fonderies d’Ecurey-sur-Saulx (Crédits photo : barleducnum.fr)
Situé dans la vallée de la Haute-Saulx, le site d’Ecurey-sur-Saulx puise son origine en 1144, date à laquelle fut fondée une abbaye cistercienne. Une forge y fut installée en 1188, avant d’être remplacée par des hauts-fourneaux en 1529. Le secteur est en effet riche en minerai de fer, en forêts et en rivières, éléments indispensables à ce type d’activité. Les religieux quittèrent l’abbaye à la révolution française et les frères Vivaux rachetèrent le site pour y implanter une exploitation agricole et un haut-fourneau en 1842. La fonderie fut rachetée par la famille Salin qui la développa au début du XXème siècle. A tel point qu’elle devînt une véritable cité ouvrière, dotée de logements, d’une école et d’une chapelle. L’entreprise se spécialisa alors dans la fabrication de fonte d’art (bustes, portraits, monuments, statuaire religieuse, etc.) et de fonte d’ornement (grilles, balcons). La production fut transférée à Dammarie-sur-Saulx en 1985. Le site d’Ecurey cessa toute activité en 1987.
Une usine de méthanisation à Auzécourt
Une usine de méthanisation de 2 000 mètres carrés a été construite à Auzécourt, en Meuse, afin de valoriser les fumiers. C’est la plus importante usine en phase sèche de France. Elle a représenté un investissement de deux millions d’euros.
Elle vise à récupérer le méthane (CH4) issu de la décomposition des déchets organiques : fumiers, boues des stations d’épuration, déchets verts et déchets des cantines. Ces derniers sont placés dans des couloirs à sol chauffant recouverts de bâches pour les mettre en anaérobie, c’est-à-dire sans contact avec l’oxygène, et arrosés d’eaux usées récupérées sur la ferme. La structure produit de l’électricité revendue à EDF et de la chaleur. Celle-ci alimente d’ailleurs l’usine, le séchage du fourrage de la ferme, ainsi qu’une dizaine de maisons du village. Le tout sans émission polluante pour l’atmosphère et sans odeur supplémentaire. 50 % de la matière première vient de l’exploitation et le reste de l’extérieur.
Tout un réseau est depuis en train de se mettre en place pour récupérer les déchets organiques du territoire. Il y a un vrai enjeu écologique et économique car cela coûte moins cher que l’enfouissement (40 euros la tonne contre 200). L’usine produira à terme 190 kWh d’électricité. Le résidu de la méthanisation, le digesta, sert d’engrais pour l’exploitation. La valorisation des fumiers permet de réaliser une économie de 800 tonnes équivalent carbone de CH4.
Un Héliodrome à Saint-Dié-des-Vosges
Un Héliodrome, sorte de maison solaire bioclimatique, est en cours de construction à Saint-Dié-des-Vosges. La structure, faite de verre, de béton et de bois, a des allures de soucoupes volantes. La contrainte justifie la forme. Le volume architectural calque la trajectoire du soleil en prenant en compte ses variations selon les saisons. L’Héliodrome épouse les rayons du soleil, du lever au coucher et se nourrit de son énergie. En hiver, le rayonnement inonde l’espace intérieur du bâtiment, via la façade vitrée. En été, le soleil décrit un arc de cercle du Nord-Est au Nord-Ouest. Il se positionne très haut dans le ciel. Il longe alors la surface vitrée sans y pénétrer, préservant ainsi la fraîcheur de l’édifice. A noter que ce type d’habitation se négocie à 2 000 euros le mètre carré.
Un Héliodrome de ce type est en cours de construction à Saint-Dié-des-Vosges (Crédits photo : heliodrome.com)
Une centrale solaire à Marville ?
L’ancienne base aérienne de Marville-Montmédy ambitionne de devenir la seconde centrale solaire de France, après celle de Toul-Rosières.
Le dépôt de demande de permis de construire remonte au 31 août 2010, soit un mois avant celui concernant le site de Toul, datant, lui, du 30 septembre. C’est pourtant bien ce dernier qui est aujourd’hui opérationnel. Portée par Nadine Morano, alors ministre, la centrale touloise a bénéficié du feu vert de Paris quelques jours avant la fin du moratoire Sarkozy, échappant ainsi aux griffes de la Commission de régulation de l’énergie. Avec ses 1,4 million de panneaux photovoltaïques répartis sur 360 hectares pour une puissance de 115 MWc (megawatts-crêtes), la plus grande centrale solaire de France est entrée en service le 13 novembre dernier. Le projet de Marville, qui porte sur la couverture en panneaux solaires de 191 hectares de l’ancienne base aérienne, est quant à lui au point mort. Il est passé à la trappe en faisant les frais du quota Besson d’attribution annuel de 500 MWc et de la baisse de 20 % du tarif de base applicable aux installations de plus de 100 Kw. La plupart des projets retenus étaient en effet situés dans le Sud-Est de la France en raison de leur forte rentabilité. Visiblement, aucun critère d’aménagement du territoire n’a été retenu.
Depuis, le ministre français de l’écologie, du développement durable et de l’énergie propose de relancer les appels d’offres pour les installations et de réévaluer les tarifs de rachat de l’électricité en fonction du lieu de fabrication des modules photovoltaïques. En Lorraine, ce bonus, susceptible de ramener de l’équité entre le Nord et le Sud de la France, relancerait les espoirs des promoteurs de Marville qui investissent dans une technologie franco-française, moins polluante que les panneaux importés d’Asie. Ainsi, à la différence de Toul, ces panneaux ne contiennent aucun métal lourd. Cette technologie articule également une installation pivotante permettant de suivre la course du Soleil, afin d’optimiser la production d’électricité.
La centrale meusienne, qui représente un investissement de 150 à 200 millions d’euros, pourrait produire jusqu’à 70 MWc, soit l’équivalent de la consommation journalière en électricité d’une ville de 30 000 habitants.
Retour du cheval dans les villes et villages de Lorraine
Développement durable et nécessité de faire des économies conduisent au retour du cheval dans nos villes et villages. Plusieurs communes lorraines se sont lancées dans l’aventure, avec des usages et des besoins différents.
Le cheval a fait son retour dans les rues de Vitry-sur-Orne en Moselle (Crédits photo : hippoplus.com)
Maxéville s’est ainsi doté d’une brigade équestre. Le cheval y est utilisé pour le transport scolaire. 48 bambins profitent chaque jour de la navette Equitram. A Phalsbourg, 95 % de la collecte du tri sélectif est assurée grâce à un attelage de chevaux. Le coût mensuel est nettement moins élevé qu’une solution classique. Bêtes et meneur, il est de 1 000 euros. La cité fortifiée mosellane compte également investir dans des véhicules électriques et une unité de méthanisation.
A Verdun, le cheval a permis d’améliorer le tri sélectif. Comme si son retour marquait une nouvelle prise de conscience de l’environnement. Une formation de meneur a même été créée non loin de là au pôle équestre de Belleray. Ce dernier délivre un certificat de spécialisation « d’utilisation professionnelle de chevaux attelés ».
Très sensible aux enjeux du développement durable, la commune de Vitry-sur-Orne a acquis deux chevaux qui sont gérés par les employés municipaux. Le premier tracte une benne pour le ramassage des poubelles municipales, une citerne pour l’arrosage des fleurs ou une calèche. Il emmène ainsi les personnes âgées au marché de Clouange ou les enfants pour les activités périscolaires. Le second est monté par un garde champêtre. Dans tous les cas de figure, le cheval permet de recréer du lien social. Quand il passe, les gens ouvrent les fenêtres. La musique des sabots est revenue dans les rues.
La forte tradition équestre de nos contrées, symbolisée par les Haras Nationaux de Rosières-aux-Salines, ainsi que le débardage et le maintien des savoir-faire autour des animaux de traction tels que les ardennais, les comtois, ou les haflingers, servent ce développement du cheval utilitaire. Le mot « cocher » a été remis au goût du jour. Conduisant un attelage d’un ou plusieurs chevaux, le cocher ou meneur, fait revivre un mode de déplacement doux qui était encore dominant il y a une centaine d’années.
Biocaptech : biotechnologies et traitement de l’eau en Lorraine
Le projet Biocaptech vise à résoudre l’eutrophisation. Cette problématique environnementale actuelle est une forme naturelle de pollution de certains écosystèmes aquatiques. Elle résulte d’un excès de phosphore et d’azote qui aboutit à la prolifération d’algues dans les couches d’eau superficielles de nos lacs, rivières et réservoirs.
Ce domaine est encore très peu étudié par les scientifiques. Il s’agit d’un projet innovant d’une grande originalité sur un marché potentiel très important. Le but est en effet de trouver la substance naturelle la plus active pour endiguer la prolifération des algues invasives. C’est pour cela que Biocaptech regroupe sept laboratoires lorrains. Leurs recherches doivent conduire à l’encapsulation et à la libération contrôlée de substances actives pour traiter l’eau. Chaque entité travaille sur un aspect du procédé. Le LIMBP (Laboratoire d’Ingénierie Moléculaire et Biochimie Pharmacologique) de l’Université de Lorraine à Metz et le LCPM (Laboratoire de Chimie Physique Macromoléculaire) de Nancy s’occuperont du principe actif qui doit éradiquer la prolifération des algues. Le LRGP (Laboratoires des Réactions et Génie des Procédés) du CNRS de Nancy se focalisera quant à lui sur les modèles de diffusion et de dispersion dans l’eau des produits. Le LMOPS (Laboratoire Matériaux Optiques Phoniques et Systèmes) de Metz travaillera sur la détection et la quantification des substances actives et sur l’évolution des algues au cours du traitement. L’URAFPA (Unité de Recherche Animal et Fonctionnalités des Produits Animaux) de l’ENSAIA de Nancy veillera à l’état des écosystèmes et de la faune. Enfin, le LCFC (Laboratoire de Conception, Fabrication et Commande) de Metz mettra au point la technologie de fabrication des produits.
Cinq entreprises sont également sollicitées pour apporter des réponses de faisabilité technique. Il s’agit de la société Biocaptech, qui porte le projet et qui est implantée à Nilvange, de Captoor de Mancy (57), pour la conception des systèmes de contrôle, capteurs et sondes innovantes dans le milieu aquatique, de LED à Villers-la-Montagne qui doit concevoir une machine mobile pour produire les réacteurs de Biocaptech, du sous-traitant de l’industrie textile La Maille Plissage de Pulnoy, qui doit mettre au point les textiles techniques qui logeront les capsules immergées dans les masses aquatiques, ainsi que du bureau d’études FP Environnement de Merten, qui est chargé des transferts de technologie entre le monde universitaire et le monde économique.
Biocaptech constitue une véritable opportunité pour les sous-traitants de la sidérurgie lorraine de se diversifier. Ce projet industriel devrait créer seize emplois au début, puis une centaine à moyen terme. Il s’appuie sur le pôle de compétitivité lorrain sur l’eau Hydreos. Il positionne enfin la Lorraine sur une filière nouvelle, celle du traitement de l’eau par les biotechnologies et la préservation de la biodiversité.
Du biogaz de Méthavalor à Morsbach
La Moselle-Est est incontestablement à la pointe du tri multi-flux et de la valorisation des déchets ménagers. Depuis septembre 2011, l’usine de méthanisation Méthavalor de Morsbach, près de Forbach, produit du biogaz à partir des restes de repas des habitants de Moselle-Est. Un gisement de 42 000 tonnes de bio-déchets par an est exploité. 400 000 habitants de 291 communes, soit 160 000 foyers, de Bitche à Bouzonville, en passant par Sarreguemines, Saint-Avold, Forbach et les territoires lorrains d’Alsace bossue produisent ou produiront d’ici la fin de l’année la matière première nécessaire à la fabrication d’un biogaz grâce à un tri sélectif rigoureux de leurs poubelles. Ce biogaz est transformé en biométhane après une épuration élaborée à Méthavalor. Il est désormais injecté dans le réseau de gaz naturel de la Moselle. Il ne s’agit que de la seconde expérience de ce type en France, après une première tentative réussie à Lille en juillet dernier.
Les déchets fermentescibles de l’Est mosellan servent déjà à la fabrication d’électricité et de chaleur pour la centrale de Morsbach. D’ici peu, le biogaz mosellan devrait aussi alimenter en biocarburant les réservoirs des camions de collecte des déchets des environs. D’ici 2013, Méthavalor devrait pouvoir produire annuellement 5,5 millions de mètres cubes de biogaz et plus de 8 000 tonnes de compost.
A noter enfin qu’une usine de fabrication de sacs poubelles est actuellement à l’étude sur le Technopôle Sud de Forbach. Les sacs bleus, verts et orange offerts aux ménages de Moselle-Est pour effectuer le tri sélectif multi-flux sont aujourd’hui conçus en Suisse et au Vietnam. La nouvelle unité de production est destinée à sécuriser l’approvisionnement. Elle devrait à terme produire 70 millions de sacs par an, soit trois sacs par habitant et par semaine, et créer 15 emplois. Le circuit des déchets sera alors maitrisé et valorisé. Un exemple écologique, économique et social à suivre.
Un nouveau parc photovoltaïque en Lorraine
Dans quelques années, les parcs photovoltaïques devraient pousser comme des champignons sur notre territoire. En effet, une nouvelle structure de 30 hectares devrait prochainement voir le jour à Tritteling, en Moselle. Celle-ci disposera de 50 000 panneaux solaires qui produiront 9 millions de kilowatts/heure, soit l’équivalent de la consommation de 3 000 foyers de quatre personnes. Ce projet devrait être une des plus importantes réalisations du genre en Moselle, sachant qu’un projet similaire de 38 hectares devrait également aboutir dans le Pays Naborien, sur l’ancien parc à charbon de Diesen.
A Tritteling, le parc sera en partie implanté sur le site des anciennes serres Lacham, liquidées fin 2009. La charpente intacte du bâtiment servira de support à des panneaux légers couverts de cellule de silicium qui transformeront la lumière en électricité. Par ailleurs, une culture d’algue utilisée dans l’industrie aéronautique pourrait être développée sous la toiture transparente côté Sud.
A noter enfin qu’un centre de transformation de la biomasse devrait également s’implanter à proximité. Alors que les travaux d’aménagement ont dernièrement débuté, la première tranche d’activité pourrait démarrer en janvier 2012.
Essor des énergies renouvelables en Lorraine
L’essor des énergies renouvelables ne se dément pas en Lorraine. Ainsi, en l’espace d’à peine six mois, la puissance de l’électricité photovoltaïque raccordée au réseau a bondi de 73 % chez nous, pour atteindre 7,97 mégawatts (MW) fin juin, contre 4,59 MW au premier janvier 2010. Le constat est similaire pour l’électricité éolienne. La Lorraine arrive en effet en 4ème position des provinces françaises en termes de puissance installée avec 493 MW. Notre territoire se place ainsi derrière la Picardie (738 MW), la Champagne-Ardenne (560 MW) et la Bretagne (531 MW). Notre province a perdu une place par rapport au classement de l’année dernière. A titre de comparaison, la centrale nucléaire de Cattenom, en Moselle, dispose de quatre réacteurs d’une capacité de 1 300 MW chacun.
Promesses au soleil
La promesse de bail qui a dernièrement été signée permet à EDF Energies Nouvelles, responsable du projet de méga centrale solaire sur les friches de l’ancienne base aérienne de Toul-Rozières, de lancer plus concrètement les études. Cette signature met par ailleurs un terme aux rumeurs sur la faisabilité de l’installation. Il faut dire que les détails techniques sont légion pour cette plateforme annoncée comme « le plus grand projet du genre dans le monde ». EDF Energies Nouvelles, qui se retrouve maître du terrain pour 30 ans, devrait y investir 434 millions d’euros sur une superficie de 522 hectares. La puissance de la centrale sera de 143 mégawatts, soit quasiment la moitié de ce que la France a produit en 2009 grâce à l’énergie solaire. La réalisation de ce projet très intéressant implique néanmoins de déconstruire les installations militaires, de les désamianter et de dépolluer les terrains, témoins du passage de nombreux types d’avions. Cette histoire fera l’objet d’un conservatoire aéronautique, prévu dans l’enceinte de la centrale. Un observatoire sera également mis en place pour surplomber l’étendue de panneaux solaires. En effet, au-delà des retombées financières en taxe attendues, les communes environnantes parient sur un attrait touristique du site. La demande de permis de construire devrait enfin être déposée avant la fin de l’été. Les travaux pourraient quant à eux commencer au premier trimestre de l’année prochaine pour une mise en service en 2012.
Inauguration du Meltem
Le Meltem, un ensemble original de 3 800 mètres carrés de bureaux en « L » comprenant 4 tours réalisé sur l’éco-parc de Norroy-le-Veneur, a dernièrement été inauguré. Le bâtiment, d’une architecture épurée et à l’esthétique très sobre, qui joue avec la transparence du verre, des huisseries en aluminium noir et une sculpture frise en béton blanc qui évoque un corail, est ouvert sur la nature environnante, ainsi que sur un espace intérieur planté de bambous. Ce sentiment de calme, de modernité et de modularité est conforté par de véritables performances techniques et énergétiques. Des pompes à chaleur installées sur chacune des tours permettent en effet d’irriguer tous les espaces intérieurs et apportent, avec des réglages individualisés, chaleur en hiver et fraîcheur en été.
Des contraintes à surpasser
Le projet de méga centrale photovoltaïque de 143 méga watts à Rosières, la plus grande au monde, doit s’adapter aux contraintes réglementaires afin de voir le jour. Rappelons que ce dossier stratégique est porté par EDF Energies Nouvelles. Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’enjeu est de taille, dans la mesure où les 500 hectares de friches militaires de l’ancienne base aérienne de Toul-Rosières, sur laquelle se déroulaient le Teknival et des rassemblements évangéliques, sont désormais devenus un site à haute valeur ajoutée qui pourrait générer des retombées financières loin d’être négligeables pour les différentes collectivités territoriales. EDF Energies Nouvelles affirme que pour lancer ce projet impressionnant il a fallu l’adapter à une réglementation ancienne, pas vraiment conçue pour des installations photovoltaïques de cette ampleur. Si bien que pour respecter ces contraintes règlementaires ce seront finalement une douzaine d’unités de production ne dépassant pas 12 méga watts qui seront installées, rendant ainsi l’ingénierie plus compliquée pour le raccordement au réseau. En attendant, l’étude d’impact suit son cours, tout comme les diagnostics des sols et des bâtiments en vue de la dépollution.
Inauguration de Maxival
L’espace de traitement et de valorisation des ordures ménagères, Maxival, a dernièrement été inauguré à Villers-la-Montagne. 24 millions d’euros ont été injectés dans ce site d’envergure qui est une installation unique dans le Grand Est et respectueuse de l’environnement. Il s’agit en effet d’un équipement de proximité indispensable à la gestion des déchets ménagers du secteur. La combinaison des techniques employées permet en outre d’atteindre un taux de valorisation de plus de 50 % des ordures ménagères. A noter que Maxival est également doté d’une déchetterie, d’un centre de tri et d’un pôle de valorisation des objets encombrants. Le site recueillera enfin les déchets de dix collectivités, communes et communautés d’agglomérations, regroupant 120 000 habitants.
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15 juin, 2012 à 21:09
Un Eco-quartier à Joeuf
L’usine Europipe établie en bordure de l’Orne, à deux pas du centre-ville, a fermé ses portes en 2003. Devenu une friche industrielle, cet espace de 15 hectares s’apprête à être reconverti en éco-quartier. Situé en zone blanche, autrement dit dépourvu de toute contrainte de sous-sol, il s’agit de l’unique site d’un seul tenant encore constructible sur le ban de la commune.
Les engins ont pris d’assaut les bâtiments et autres treillis métalliques pour réduire à néant cette cathédrale industrielle débitant des tubes d’acier. Reste à engager les premières phases de dépollution.
Le futur éco-quartier comprendra un cheminement piétonnier, des Bâtiments Basse Consommation, de la géothermie et un système de réutilisation de l’eau de pluie.
Les premières résidences, inspirées du modèle allemand de Fribourg, devraient sortir de terre fin 2013. Pour Joeuf, le renouveau a commencé.
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20 juillet, 2012 à 13:43
Du biométhane pur pour les véhicules à Morsbach
En France métropolitaine, il n’existe qu’une quarantaine de stations-service délivrant du GNV (Gaz Naturel pour Véhicules). Elles sont essentiellement regroupées dans la vallée du Rhône. Une nouvelle station publique est désormais opérationnelle à Morsbach, sur le site de l’usine de traitement des biodéchets Méthavalor. Cette station est la troisième de Moselle après celles de Metz et de Thionville. Mais elle sera la première en France à délivrer en septembre du biométhane pur ou BioGNV, issu des biodéchets des habitants de Moselle-Est. Ceux-ci seront purifiés en biométhane, grâce à une installation brevetée par Air Liquide. En attendant, la station de Morsbach est alimentée en gaz naturel via le réseau traditionnel.
Rappelons que les voitures roulant au GNV sont des véhicules bicarburation essence-GNV. Ces hybrides sont réalisés sur la base d’automobiles à essence auxquelles un système d’alimentation en gaz a été ajouté. Une centrale électronique d’injection est capable de gérer les deux carburants. Le GNV est stocké à une pression de 200 bars, dans des bouteilles de type plongée sous-marine, placées le plus souvent sous le plancher, afin de conserver le volume du coffre. Le prix d’un véhicule bicarburation essence-GNV est équivalent à celui d’un véhicule diesel, mais est fiscalement classé « véhicule propre ». La carte grise et les tarifs d’assurance sont par conséquent moins onéreux. Le nombre de mètres cubes de GNV consommé aux 100 km est identique au nombre de litres de sans plomb nécessaires pour parcourir la même distance.
Le méthane est l’hydrocarbure dont la combustion produit le moins de gaz carbonique (CO2). 13 millions de véhicules roulent au GNV dans le monde, dont 13 000 en France.
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22 juillet, 2012 à 12:15
Le Pôle éolien lorrain est un cluster qui regroupe 17 entreprises, dont le champion GE Power Conversion qui fabrique à Champigneulles les génératrices des turbines off-shore de 6 MW d’Alstom, retenues par le premier appel d’offre en France en avril 2012. La filière éolienne emploie 500 personnes en Lorraine.
Le site d’Igney (54) est l’un des plus importants de notre territoire. Il comporte 22 éoliennes qui couvrent chaque année les besoins d’une population d’environ 40 000 habitants.
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22 août, 2012 à 14:09
Pour une agriculture plus propre
Les agriculteurs sont souvent accusés d’être à l’origine de la pollution des nappes phréatiques. En Meurthe-et-Moselle, la moitié d’entre d’eux s’est volontairement engagée dans la démarche Agri-Mieux. Entamée en 1992 bien avant le Grenelle de l’environnement, cette démarche vise à maîtriser la pollution azotée et à réduire l’emploi des engrais phytosanitaires.
Sur le plateau de Haye, 17 agriculteurs ont signé un protocole de réduction des engrais azotés et changé leur méthode de travail. Les nitrates ont baissé de moitié dans l’eau de captage de Rosières-en-Haye, petite commune située près de Dieulouard. De 1990 à 2000, les agriculteurs du secteur ont beaucoup misé sur la réduction de l’azote en diminuant l’apport en engrais, en travaillant de façon plus fine et en introduisant de nouvelles cultures qui permettent d’éviter de laisser proliférer les mauvaises herbes. Avec plus de rotation, en ajoutant du tournesol, du mais et de l’orge de printemps, le cycle des mauvaises herbes est cassé. A cette utilisation raisonnée des produits phytosanitaires, s’ajoute le recours à des outils de désherbage mécanique. A tel point que la bineuse a fait sa réapparition. L’idée n’est pas de supprimer complètement les produits chimiques, mais de les utiliser à bon escient.
Grâce à ces méthodes de travail, le captage de Rosières est passait de 50 mg par litre de résidu azoté à 25-30 mg.
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22 août, 2012 à 14:14
Essor de l’énergie photovoltaïque en Lorraine
L’énergie photovoltaïque prend progressivement son essor en Lorraine. La centrale de Toul-Rosières d’EDF Energies nouvelles illustre parfaitement l’accélération des projets depuis 2009. Si bien que notre belle province pointait au 30 septembre 2011 au 13ème rang des régions françaises avec une puissance installée de 56,5 MW, dont 21 MW sont le fait de petites installations chez des particuliers. Cette puissance doit aujourd’hui avoisiner les 60 MW, ce qui représente 2,55 % de la puissance installée pour le photovoltaïque en France.
En Lorraine, 8 765 installations photovoltaïques sont raccordées au réseau, dont 8 250, inférieures ou égal à 3 kilowatts, sont résidentielles. Les 515 autres sont des installations à caractère industriel supérieures à 100 kW. La Moselle possède à elle seule un peu moins de la moitié des unités (3 809 et 27,1 MW), devant la Meurthe-et-Moselle (2 173 et 11,9 MW), les Vosges (2 067 et 12,3 MW) et la Meuse (716 et 5,2 MW).
L’objectif est d’atteindre une puissance de 325 MW à l’horizon 2020 en Lorraine. C’est mal parti compte-tenu des résultats du dernier appel d’offres lancé par l’Etat français en février 2012. Sur les 200 centrales photovoltaïques à construire pour une enveloppe d’un milliard d’euros, aucun projet lorrain n’a été retenu. Trois critères déterminants ont été pris en compte lors de cet appel d’offres : les impacts environnementaux et les risques industriels, la contribution Recherche et Développement (R&D), ainsi que le prix de vente de l’énergie produite proposé par l’exploitant. Le Groupe BLE Lorraine trouve déplorable que la Lorraine soit dans une incapacité chronique à pouvoir répondre aux appels d’offres nationaux. Celle-ci n’est pas prête de rattraper le retard économique accumulé depuis des décennies.
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18 septembre, 2012 à 19:30
La nouvelle centrale à biomasse de l’UEM bientôt en ordre de marche
Après deux ans de travaux et 50 millions d’euros d’investissement, l’UEM (Usine d’Electricité de Metz) mettra en service au mois de décembre sa centrale à biomasse de Metz-Chambière, d’une capacité de 45 MW.
En brûlant 100 000 tonnes de bois chaque année, l’unité produira l’électricité de 10 000 ménages et le chauffage équivalent à la consommation de 20 000 logements. 60 % du réseau de chauffage urbain de Metz sera alors alimenté en énergie renouvelable. Le bois sera prélevé dans un rayon de 100 kilomètres à la ronde. Il s’agira de 68 % de plaquettes forestières, souvent des résidus non utilisés par l’industrie du meuble, de 20 % de bois de récupération issu des centres de tri et de 12 % d’écorces et de résidus de scieries.
La centrale fonctionnera selon le principe de la cogénération. La chaleur générée par la production d’électricité sera récupérée pour alimenter le chauffage urbain. Alors qu’une centrale classique présente des rendements dépassant rarement les 40 %, la centrale à biomasse de l’UEM sera à 80 % de rendement. Selon l’entreprise, la nouvelle unité permettra d’économiser 57 000 tonnes de CO 2 émis par an grâce à un système élaboré de captation de particules.
L’UEM entend également augmenter ses capacités de production de chauffage urbain, dans la mesure où le réseau s’est considérablement étendu. Il est en effet passé en quelques années de 65 kilomètres à près de 100 kilomètres. Les dernières extensions concernent le Centre Pompidou-Metz, le quartier de l’Amphithéâtre, l’hôpital de Mercy et le futur hôpital Robert Schuman.
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21 octobre, 2012 à 16:35
Avec une puissance thermique de 40 MW et une puissance électrique de 10 MW, la nouvelle centrale biomasse de Metz couvre la totalité du réseau qui s’étend sur 100 km, de l’hôpital de Mercy à Woippy en passant par le centre-ville. Metz est la première ville de plus de 100 000 habitants à s’être équipée d’une installation de ce type.
La nouvelle centrale biomasse utilise le principe de cogénération qui permet d’allier la chaleur et l’électricité et d’obtenir un rendement de 80 %, contre 35 % auparavant. La biomasse messine alimentera le chauffage urbain avec 60 % d’énergie renouvelable, soit le plus fort taux dans le réseau français. Le bois sera la matière première de la centrale. 100 000 tonnes de la forêt lorraine seront utilisées chaque année.
Rappelons que la régie municipale de l’Usine d’Electricité de Metz (UEM) a été créée dans les années 1950. A l’époque, la ville avait tout intérêt à développer ses propres installations. Elle s’était pour cela inspirée de l’Allemagne et du Danemark pour choisir son modèle de chauffage urbain. La période de reconstruction de l’après-guerre a facilité la mise en place d’une infrastructure aussi lourde. Si bien qu’aujourd’hui le système de chauffage urbain de Metz représente un tiers des parts de marché et 30 000 équivalents logements, alors que partout ailleurs il est avant tout utilisé uniquement pour les grands équipements. Dans la capitale lorraine, ce système chauffe les quartiers de Borny, de La Patrotte mais également le Centre Pompidou et le nouveau quartier de l’Amphithéâtre. Les futurs « Coteaux de la Seille » y seront également raccordés.
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26 octobre, 2012 à 23:39
Selon une étude de l’Agence de l’Environnement de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) de 2007, le gisement théorique de déchets et sous-produits représente une production annuelle potentielle de 4,4 millions de MWh en Lorraine. Ces biodéchets viennent principalement des résidus de culture (pailles, fanes) utilisés pour l’instant dans les élevages ou laissés sur place pour amender les sols, des déjections animales comme le fumier, ainsi que des déchets ménagers.
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2 novembre, 2012 à 19:06
Gandrange mise sur le développement durable pour changer d’image
La silhouette noire de l’aciérie fermée en mars 2009 écrase encore Gandrange. Rue des Ecoles, on ne voit qu’elle. ArcelorMittal s’est engagée à faire disparaître du paysage d’ici 2017 ce souvenir des promesses non tenues de Sarkozy. Depuis, le symbole de l’industrie sidérurgique qui se meurt est devenu celui du développement durable. La commune de 2 850 habitants a en effet dernièrement décroché sa troisième au concours des villes et villages fleuris. Histoire de regarder vers l’avenir et de changer radicalement d’image.
Situé à l’une des entrées de la ville, le verger lorrain rappelle le Gandrange d’antan avec ses vignes et ses arbres fruitiers. La commune a été créée en 842. L’aciérie a marqué l’histoire de la ville que sur une courte période de 45 ans.
Dotée d’une fleur en 2008, Gandrange en a obtenu une seconde en 2010 et une troisième en 2012 sans pour autant augmenter son budget fleurissement et sans service dédié aux espaces verts. La commune a dépensé malin et a séduit le jury par sa démarche globale qui va dans le sens du développement durable.
Une cuve de 3 000 litres a été enterrée près du lavoir fontaine dans le quartier de Boussange, afin de récupérer une partie de l’eau provenant des sources pour l’arrosage. Gandrange a également décidé d’intensifier le recours aux plantes vivaces, peu exigeante en eau, pour son fleurissement. De la même manière, le paillage des massifs a été systématisé pour garder l’humidité et l’arrosage automatique des ronds-points est désormais effectué aux heures les moins chaudes de l’été pour limiter l’évaporation. Dans le but de préserver la biodiversité, la commune a implanté un hôtel à insectes sur le rond-point de Boussange et a semé des mélanges fleuris près du parking de la cité Saint-Hubert. Les trois écoles communales se sont par ailleurs dotées d’un jardin pédagogique. Elle s’est en outre doté d’une machine à désherbage à eau chaude et a réduit son utilisation de produits phytosanitaires de 66,7 % entre 2008 et 2012.
Enfin, l’ensemble du cadre de vie a été repensé. En témoigne les panneaux modulables aux deux entrées de ville qui ont remplacé les bâches d’information, ainsi que les onze installées pour endiguer l’accroissement du nombre de déjections canines.
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9 novembre, 2012 à 23:30
La menuiserie industrielle Novabase Venturini, installée à Saulxures-lès-Nancy, investit 1,8 millions d’euros dans de nouveaux locaux BBC (Bâtiment Basse Consommation) de 3 400 mètres carrés sur le parc Eiffel Energie à Pompey.