Les plaques en bronze de l’obélisque Sadi Carnot de Nancy auraient été fondues par les Allemands en 1943. Une autre théorie veut qu’elles aient été démontées, volées et entreposées au Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. Plus de 70 ans après leur démontage, la Ville de Nancy a fait refaire les quatre plaques en pierre de lave moyennent un investissement de 22 600 euros. La restauration du monument à l’identique aurait nécessité environ un million d’euros. En effet, en plus des fameuses plaques en bronze, l’obélisque n’arbore plus les sculptures ornementales réalisées par Victor Prouvé et Eugène Vallin pour symboliser l’alliance entre la France et la Russie, ainsi que les feuilles d’or qui recouvraient son pyramidion.
L’obélisque Sadi Carnot tel qu’il était à l’origine
L’édification de l’obélisque remonte à 1892 lorsque le Grand-duc Constantin de Russie, alors en cure à Contrexéville, rencontra le président français Sadi Carnot à Nancy. Les deux hommes esquissèrent les prémices d’un rapprochement diplomatique entre les deux Etats qui fut matérialisé en 1893 par la signature de l’Alliance franco-russe. Un plus tard, Sadi Carnot était assassiné. Au nom de la Lorraine, la Ville de Nancy décida d’élever un monument pour la paix des peuples. Financé grâce à une souscription publique, à laquelle participèrent 865 communes lorraines et près de 28 000 souscripteurs, l’obélisque fut inauguré en 1896.
Les nouvelles plaques apposées sur le monument rappellent la couleur et la patine du bronze. Elles sont respectivement dédiées à Sadi Carnot et au Grand-duc Constantin de Russie, au rôle que joua Nancy dans les négociations diplomatiques, aux trois départements lorrains de l’époque, la Moselle faisant alors partie de l’Allemagne, et à des chefs-lieux lorrains.