380 000 Alsaciens et Lorrains ont servi dans l’armée impériale allemande pendant la Première Guerre mondiale. Le nombre de désertions survenues parmi eux est resté faible. Entre 1 000 et 2 000 personnes ont au total été concernées.
Mais beaucoup mélangent la Grande Guerre et la Seconde Guerre mondiale en associant ces soldats de l’armée impériale aux Malgré-Nous de 1939-1945. Or en 1914, la population d’Alsace et d’une partie de la Lorraine était allemande depuis plus de quarante ans. Pour les jeunes enrôlés, qui étaient tous passés par l’école de l’Empire allemand, il était tout à fait normal d’aller combattre du côté allemand. Par ailleurs, le régime impérial de Guillaume II n’a rien à voir avec celui de l’Allemagne nazie : le premier s’illustre par quelques éléments de constitution, le second est une dictature nazie. Enfin, les Alsaciens et Lorrains de l’armée impériale allemande n’ont pas tous été envoyés sur le front russe, comme l’ont été majoritairement les Malgré-Nous. A Saint-Avold, par exemple, seule la moitié des soldats y a été envoyée, l’autre a combattu sur le front Ouest contre la France.
La plupart des soldats revenus à la fin de la guerre n’ont jamais parlé de ce qu’ils ont vécu et sont morts avec leurs souvenirs. Lorsque l’Alsace et la Moselle sont redevenues françaises en 1918, ils ont souvent été méprisés. Dans les livres scolaires, la Première Guerre Mondiale est uniquement traitée à travers le prisme français. La France s’est toujours sentie gênée vis-à-vis de ces soldats et ne leur a jamais tendu la main. Beaucoup d’entre eux n’ont jamais reçu leur carte d’ancien combattant. En 1995, Jacques Chirac a profité de la cérémonie du 11 Novembre pour remettre d’office la Légion d’honneur à tous les anciens combattants de 1914-1918 encore en vie, à l’exception des Alsaciens et des Mosellans.
Ce sentiment d’abandon fut ancré dès le Traité de Francfort à la fin de la Guerre de 1870-1871, lorsque l’Alsace et une partie de la Lorraine ont été cédées à la Prusse, fondatrice de l’Empire allemand proclamé en 1871 dans la Galerie des glaces du Château de Versailles. Cette cession a été actée par l’Assemblée nationale française réunie à Bordeaux. Les députés d’Alsace et de Lorraine étaient venus pour faire entendre leur désapprobation, avant de quitter la séance en signe de protestation. Ils restèrent cela dit en France, abandonnant leurs administrés à leur sort. Il est important de rappeler que ce traité de droit international n’a pas été signé sous la contrainte. Les députés français ont au contraire voté démocratiquement la cession de ces territoires qui a été reconnue par toutes les puissances européennes. La population d’Alsace et de Lorraine n’a jamais demandée à être prise au piège. Elle mérite d’être reconnue dans les choix qui se sont imposés à elle.
(Source : RL du 20/10/2015)
Jo Faul
10 novembre, 2018 à 17:53
Bonjour,
Je suis a la recherche de la tombe de mon grand-père BURGUN MARC de Montbronn mort en Russie en 1918.
Qui reposerais dans un cimetière militaire a MINSK Biélorussie.
A qui m’adresser pour avoir des renseignements complémentaires ??
Cordialement.
FAUL.Jo
leger
18 novembre, 2018 à 19:05
Bonsoir
j’ai retrouvé la trace de mon oncle il y a peu dans un cimetière à saint Etienne
il est mort le 24 12 2018
il appartenait au 445e régiment d’infanterie allemande
née le 5 juin 1898 à Ottange 57 au nom d’Eugène Leger
Pouvez me dire le parcours du régiment?
Bonne soirée à vous
leger Guy
Pierre LAURENT
12 novembre, 2019 à 20:29
Bonjour
Mon grand’père Eugène LAURENT, né en 1898 en Moselle, a naturellement servi dans l’armée allemande pendant la 1ère guerre mondiale. Je ne sais à quel âge il a été appelé sous les drapeaux, toujours est-il que je sais qu’il a combattu comme Allemand. Plusieurs photos le montrent en uniforme allemand.
Il ne m’a jamais parlé de désertion. Or, je retrouve dans ses affaires un tableau rassemblant plusieurs médailles FRANCAISES qui lui ont été attribuées.
A part une désertion pour passer dans le camp français, quel autre cheminement a-t-il pu suivre, qui expliquerait ces décorations françaises ?
En espérant que vous pourrez m’éclairer.
Bien à vous.
Pierre LAURENT
Pierre LAURENT
12 novembre, 2019 à 20:34
Ce même grand’père a été, par représailles allemandes, déporté avec sa femme et leur fille à LEBENSTEDT en 1941.
En représailles, car mon père venait de se soustraire au service militaire allemand.
De Lebenstedt, il a été interné au camp de Werl pour avoir tenu des propos anti-nazis et écouté une radio alliée.
J’ai le texte de son procès, traduit en français.
Ainsi que les lettres que ma grand’mère lui a écrit pendant sa « captivité dans la captivité ».
Egalement les mémoires écrites par mon père, dans lesquelles il raconte sa fuite en zone libre, son engagement dans l’armée française, et ses combats jusqu’à sa blessure en avril 1945, ayant franchi le Rhin.
Bien à vous.
Pierre LAURENT