Une page de l’histoire de la pétrochimie lorraine s’est dernièrement tournée à Carling avec l’arrêt du dernier vapocraqueur du site. La flamme de la torchère, visible depuis l’A4, ne brûle désormais plus. La fin d’un symbole de l’industrie de notre région.
L’installation coûtait trop chère aux yeux de la direction de Total Petrochemicals. Sa fermeture, qui avait été annoncée en 2013, a entraîné la suppression de 220 postes.
Le vapocraqueur produisait, grâce au craquage de naphta, un dérivé du pétrole, 320 000 tonnes d’éthylène et 215 000 tonnes de propylène par an. L’arrêt de ces productions n’est pas sans conséquence pour les sites d’Arkema à Carling-Saint-Avold et d’Ineos à Sarralbe, désormais contraints de s’approvisionner par pipelines et par wagons entiers depuis d’autres sites.
A Carling, Total Petrochemicals, vise désormais des marchés à forte valeur ajoutée. Le site est récemment devenu le Centre européen de référence pour les résines d’hydrocarbures et un des leaders des polymères en Europe. 30 000 tonnes de polypropylène compound, utilisé notamment dans l’industrie automobile haut de gamme, seront par ailleurs produites chaque année. La production de polystyrène, destinée aux emballages et aux voitures électriques, passera quant à elle de 220 000 à 260 000 tonnes par an. Des recherches vont de même être menées sur le polyéthylène, que l’on retrouve sur les marchés du câblage et dans le médical, afin de concevoir des films plus fins et plus résistants. De nouveaux laboratoires sont d’ailleurs actuellement en construction.
En 2016, à la fin du plan de réindustrialisation, le site de Total Petrochemicals de Carling-Saint-Avold ne comptera plus que 347 postes. Il y a quelques années, près d’un millier de personnes y travaillaient encore.
A noter enfin que les gigantesques installations du vapocraqueur devraient être démantelées l’année prochaine. Une partie d’entre elles pourrait être revendue à l’étranger.