Suite aux iniques et odieuses restructurations militaires, la Base Aérienne 128 (BA 128) de Metz-Frescaty a été dissoute le 21 juin 2012 au terme d’une cérémonie militaire officielle. Le drapeau de la base a été symboliquement roulé. La patrouille de France a quitté Salon-de-Provence pour survoler Metz au-dessus du Boulevard Poincaré. Trois Rafales du 1-7 Provence de Saint-Dizier, ainsi que trois Mirages 200 D du 1-3 Navarre de Nancy-Ochey ont également traversé l’espace aérien de la ville. Afin de remercier les Messins, les 80 musiciens de la Musique de l’Air ont donné un concert à l’Arsenal. La fermeture administrative de la base est intervenue le 31 août 2012. La BA 128 était l’une des plus belles de France. Son mess mixte a notamment été conçu par un élève de Le Corbusier.
La Base Aérienne 128 de Metz-Frescaty a marqué l’histoire aéronautique de la Lorraine (Crédits photo : Mike Tango)
Cet évènement marqua la fin d’une histoire aéronautique plus que centenaire depuis l’arrivée d’un Zeppelin en 1909. Base majeure de l’armée de l’air qui abrita jusqu’à 3 000 personnels militaires, la BA 128 porte son nom depuis 1956. Sa piste en dur fut mise aux normes de l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord), comme toutes les pistes du Nord-Est de la France, soit 2 400 mètres de long sur 45 mètres de large, entre le 16 mars 1951 et le 14 juillet 1951. 60 000 mètres cubes de béton furent coulés. Les ouvriers nivelèrent la piste avec des balais de soie naturelle. Les travaux du souterrain du Poste de Commandement de Guise commencèrent quant à eux en 1953 à l’Ouest de la Moselle, près de Châtel-Saint-Germain. La construction enterrée fut conçue pour abriter 130 personnes en temps de paix et jusqu’à 300 en temps de crise. Le PC de Guise avait pour mission de diriger les opérations de forces aériennes après une frappe nucléaire. Les missions de la base changèrent à partir de cette date. Elles s’articulèrent ainsi jusqu’en 2012 autour du triptyque commandement, renseignement avec les Noratlas Gabriel et appui à la projection des forces.
Après le retrait de la France du commandement de l’OTAN décidé par De Gaulle, l’Etat-major de la Force Aérienne Tactique (FATAC 1ère RA, devenue ensuite la FATAC puis le CFAC et enfin le CFA), fut installé en 1965 sur la BA 128 de Metz-Frescaty. Au début des années 1980, le PC de la FATAC-1ère RA commandait 22 escadrons, soit 330 avions de combat, pour la plupart stationnés dans le quart Nord-Est de la France. Onze escadrons avaient une mission principale d’attaque au sol classique, trois une mission nucléaire, trois autres une mission de reconnaissance tactique et les trois derniers une mission de défense aérienne. A cette époque, le BA 128 était l’une des plus importantes bases militaires de l’Est de la France.
Après l’annonce des iniques et odieuses restructurations militaires, 800 personnels quittèrent la base à l’été 2011, ainsi que les trois unités aériennes. L’escadron électronique aéroporté avec ses Transall Gabriel fut transféré à Evreux. L’escadron de transport mixte avec les TBM 700 fut envoyé à Dijon et le Centre d’instruction des équipages d’hélicoptères fut déplacé à Orange.
Malgré sa fermeture, quelques activités demeurent encore aujourd’hui sur l’ancienne base militaire. La section aérienne de la gendarmerie est en effet restée et a vu ses effectifs renforcés. Le centre d’exploitation routier du département de la Moselle et l’aire de stockage du sel de l’agglomération messine occupent toujours des bâtiments dans la partie Sud. Les Restos du Cœur ont pu conserver leurs locaux installés près de l’ancienne aérogare civile. Les services techniques de la Ville de Marly ont pris possession d’un bâtiment situé sur le ban de la commune d’Augny. Enfin, des espaces de fauchage ont été concédés à des agriculteurs sur les six parcelles comprises entre les pistes de la base.
Groupe BLE Lorraine
31 août, 2015 à 20:36
De violents combats ont eu lieu pour libérer la base aérienne de Metz-Frescaty. Le 16 novembre 1944, chaque hangar à avions, chaque bâtiment donnait lieu à des affrontements terribles. Rien que ce jour-là, l’armée américaine perdit quatre officiers et 118 hommes.
Groupe BLE Lorraine
23 mars, 2016 à 21:15
A l’origine, Frescaty était une base de dirigeables. Lors de la Première Guerre mondiale, ceux-ci furent repliés vers l’arrière, afin de les protéger des premiers raids français. Vulnérables aux chasseurs, les dirigeables servirent à bombarder Paris et Londres. Moins maniables, ils avaient néanmoins l’avantage de voler plus haut et d’être silencieux. La guerre fut ainsi pour la première fois portée à l’arrière du front. Les ballons dirigeables furent ensuite remplacés par les premiers bombardiers, dont les attaques entraînèrent l’utilisation de projecteurs et des premiers canons antiaériens.
A noter enfin que l’aviation allemande utilisa d’abord un terrain d’entraînement à Chambière, avant de se replier sur Frescaty, où une école d’aviation fut créée en 1912.
Riboreau
24 juillet, 2017 à 12:22
Bonjour,
J’ai fais mon service sur la BA-128 en 91/92…
Je me souviens entre autres, de la minuscule prison militaire près de l’entrée base où on enfermait les récalcitrants de tous poils en ne les sortants que pour s’occuper des espaces verts.
D’aucuns d’entre eux étaient tellement enragés qu’ils découpaient le grillage du toit de la courette intérieure pour s’évader.
Les gendarmes et commandos air (fusco) les rattrapaient fissa avant que cela ne remonte au Colonel, responsable de la sécurité base dont l’humour était réputé inexistant.
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