Tous ceux qui avaient encore des doutes sur la volonté du gouvernement français d’occulter le débat sur CIGEO à l’Assemblée sont désormais fixés après ses diverses tentatives de passage en force. Pourtant d’après la loi de 2006, l’autorisation de ce futur centre d’enfouissement des déchets nucléaires en Meuse ne peut être délivrée qu’après promulgation d’une loi fixant les conditions de sa réversibilité. De nombreux (ir)responsables et lobbyistes nucléaires semblent craindre ce passage devant les parlementaires. En effet, en juin dernier, le gouvernement français avait essayé de faire passer cette loi en catimini en la noyant au milieu de la « foultitude » d’articles concernant la loi de transition énergétique, avant de finalement y renoncer face à la mobilisation des anti-nucléaires. Le gouvernement française retenta de passer en force une seconde fois via l’Article 72 du projet de loi pour la croissance et l’activité présenté par le ministre de l’économie.
Après la phase laboratoire sans déchets, ce projet de loi imposait une étape laboratoire avec déchets, soit un nouveau et indigne charcutage législatif pour saucissonner le projet CIGEO et faciliter ainsi sa mise en œuvre. L’exercice parlementaire aurait alors été repoussé après la phase pilote, lorsque tout aurait été encore plus ficelé, mettant ainsi les députés devant le fait accompli, c’est-à-dire un centre d’enfouissement, dont les premières galeries auraient déjà été creusées. Si l’article a depuis été retiré, les opposants à Bure exigent un vrai débat démocratique sur cette folie qui doit engager des milliers de générations à venir.
(Sources : CEDRA, RL)
Groupe BLE Lorraine
22 juin, 2016 à 8:18
Après un premier passage honteux au Sénat marquée par l’action inique de Gérard Longuet qui vise à précipiter la définition de la réversibilité du stockage et à installer une prétendue « phase-pilote » qui ne serait autre que le démarrage du site d’enfouissement de Bure, la loi sur la réversibilité des déchets nucléaires a dernièrement été transmise à l’Assemblée nationale française. Et c’est le député Christophe Bouillon en personne, nommé président de l’ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs) fin 2015, qui a été désigné rapporteur du texte par la Commission du développement durable ! Incroyable et tout simplement scandaleux. C’est le responsable de l’organisme chargé d’enfouir les pires déchets nucléaires en Meuse sans concertation ni consultation qui est amené à convaincre ses propres collègues ! Si on voulait créer un conflit d’intérêt, on ne s’y serait pas pris autrement. Même le Comité Local d’Information et de Suivi de Bure s’est étouffé à cette annonce. C’est dire !