Le camp de Thil, en Meurthe-et-Moselle, a été aménagé au début de l’année 1943 dans une partie de la mine de fer du syndicat du Tiercelet. Le site avait été choisi par l’organisation Todt, groupe de génie civil et militaire du IIIème Reich, pour y fabriquer des fusées V1. Il fut réaménagé en usine souterraine à la fin de cette même année, afin de remplacer le centre d’essai militaire de Peenemünde, dans le Nord de l’Allemagne, bombardé par les Anglais.
Four crématoire du camp de Thil-Longwy (Crédits photo : Wikipédia)
Le site, qui dépendait du camp du Struthof dans le Bas-Rhin, fut en réalité le seul camp de concentration basé sur le territoire lorrain non annexé pendant la Seconde Guerre mondiale. Entre mai et septembre 1944, plus de 3 500 détenus de nationalités différentes (Polonais, Ukrainiens, Hongrois, Russes, Sénégalais, Maghrébins, Italiens, Français, etc.) et de statuts divers (civils, militaires, déportés, prisonniers de guerre, etc.) y ont séjourné. Beaucoup d’entre eux, à bout de force, y ont perdu la vie dans des conditions abominables.
Les Nazis désertèrent les lieux à l’arrivée des troupes alliées dans les environs de Thil, fin août 1944. Ils évacuèrent par wagons les 860 détenus pour les placer dans les Kommandos de Kochendorf et de Dernau en Allemagne. Ils rapatrièrent également le matériel nécessaire à la construction des armes, dont la production n’avait pas encore démarré.
Une crypte du souvenir construite à l’emplacement du four crématoire a été inaugurée le 17 novembre 1946. Elle abrite une maquette du camp réalisée dès la fin de la guerre par Ubaldo Marinelli. Un coffret de verre contient les cendres des déportés.
Reconnu officiellement camp de concentration en 1949, le camp de Thil-Longwy a été classé nécropole nationale en 1984. Un sentier de la mémoire a été inauguré le 15 avril 2005. Jalonné d’œuvres artistiques mêlant traces du passé et messages d’espoir pour l’avenir, ce dernier débute au bas du cimetière de Thil.
(Source : RL du 13/11/2014)
Groupe BLE Lorraine
3 février, 2016 à 23:10
Les trains de la mort entraient dans le Reich en provenance du camp de transit de Drancy, via Bobigny, par la gare frontalière de Novéant-sur-Moselle. Les rares habitants du village qui n’avaient pas été expulsés par les Nazis n’avaient pas le droit de regarder ce qui se passait sur les quais, sous peine de représailles. L’ouverture des wagons donnait lieu à des scènes d’épouvante lorsque des cadavres de déportés tombaient sur les voies. Les gardiens et les SS (Schutzstaffel pour échelon de protection) avec leurs chiens mataient toute tentative d’évasion.
Groupe BLE Lorraine
12 septembre, 2021 à 11:48
Le camp de concentration de Thil-Villerupt a été libéré le 5 septembre 1945. En 2015, une plaque commémorative a été installée à l’entrée de la mine de Thil en hommage aux prisonniers russes et aux 37 femmes soviétiques qui se sont évadées de la mine le 8 mai 1944. Ces dernières ont ensuite fondé le détachement féminin de la résistance française sous le nom de Rodina, qui signifie la patrie en russe.