Gorze est un bourg chargé d’histoires effrayantes à l’image de celles de la Maison des sept pendus, du moine chasseur, de l’apparition de l’enfant mort ou encore du Trésor de l’abbaye.
Le Jugement dernier sur le tympan de la Chapelle Saint-Stéphane de l’Abbaye de Gorze (Crédits photo : Wikipédia)
Située à proximité de Metz, l’Abbaye de Gorze était jadis riche et puissante. Son rayonnement européen avait également pour effet de susciter des convoitises. Redoutant une attaque surprise qui les auraient piégés dans leurs murs, les moines auraient construit un souterrain entre l’abbaye et le Bois des Prêtres pour fuir et se mettre à l’abri sans être vus par les assaillants. Lorsque vînt le jour où l’abbaye fut attaquée, les moines empruntèrent le tunnel emportant avec eux toutes leurs richesses. La légende raconte que pour les punir d’avoir eu ce réflexe vénal, le Malin les aurait empêchés de sortir, les laissant mourir avec leur or dans le souterrain. Le diable s’empara alors de leur trésor.
La sortie du souterrain légendaire se trouve dans les sous-bois, au niveau du trou Robert Fey. Il s’agit d’une cavité naturelle créée par la rupture de la roche. Celle-ci est composée d’un puits de sept mètres de profondeur et d’un boyau long de 40 mètres, fait de deux galeries disposées en vis-à-vis, qui semble partir en direction de l’abbaye. Un kilomètre et un dénivelé de soixante mètres séparent les deux extrémités, ce qui rend l’hypothèse d’un passage assez peu probable.
A noter enfin que la cavité Fey est peuplée de petits et de grands Rhinolophes, deux espèces de chauve-souris protégées.
Kévin GOEURIOT
17 juin, 2023 à 12:18
L’architecture de l’une des portes médiévales de l’église abbatiale de Gorze témoigne du passage de l’art roman au gothique avec son arc en plein cintre qui pourrait presque rappeler le tympan de Sainte Foy de Conques. Avec aussi ses diables en pierre et ses anges soufflant de l’olifant. Arc en plein cintre sous lequel on remarque par ailleurs un trilobe dans lequel se dresse un Christ en majesté. A ses pieds, les morts se réveillent. L’un sort du tombeau, à gauche. L’autre est déjà englouti dans la gueule du Léviathan. Jugement dernier. Psychomachie qui nous oblige à réfléchir sur le bien et le mal, sur nos actes et nos péchés, avant d’entrer dans le sanctuaire. La porte est encadrée de deux colonnes surmontées de chapiteaux ornés de crosses de fougères. Des fougères appelées à se déployer et à s’ouvrir. Un peu comme l’esprit qui s’éveille. La crosse rappelle quant à elle celle du prince abbé qui régnait à Gorze. Que de symboles et de merveilles tout droit venus du Moyen-âge lorrain !