La ministre française de l’écologie, Ségolène Royal, a dernièrement annoncé la suspension sine die de l’Ecotaxe, reportant ainsi cette dernière une énième fois mais sans date butoir. En d’autres termes, le projet est enterré provoquant la colère des Lorrains et plus particulièrement des salariés de la société Ecomouv’, chargée de collecter l’Ecotaxe, dont l’avenir reste plus que jamais incertain.
Alors que l’Ecotaxe était perçue dans un contexte de réchauffement climatique planétaire comme une mesure juste écologiquement et budgétairement puisque reposant sur le principe du pollueur-payeur, la reculade du gouvernement français face à la pression du lobby des transporteurs et des bonnets rouges bretons a été violemment accueillie dans les locaux d’Ecomouv’, installés sur l’ancienne Base Aérienne de Metz-Frescaty. Il faut dire que sa suspension ferme et définitive porte une nouvelle fois atteinte à la Lorraine. En effet, non seulement elle menace directement les 157 salariés d’Ecomouv’ de la BA 128, ainsi que les 150 douaniers chargés de contrôler la collecte de l’Ecotaxe implantés également à Metz dans le cadre des compensations aux iniques et odieuses restructurations militaires, mais en plus, elle compromet sérieusement la mise à 2×3 voies de l’A 31 surchargée, qui devait justement être en partie financée par les ressources dégagées par l’Ecotaxe !
La suspension de l’Ecotaxe apparaît par ailleurs comme une énormité financière alors qu’il est demandé à tous de se serrer la ceinture. La société Ecomouv’ a en effet engagé 650 millions d’euros pour la mise en place du dispositif et possède 200 millions d’euros d’encours. Rien que pour l’année 2014, l’Etat français lui doit 210 millions d’euros de loyer, sans compter les indemnités à lui verser pour rupture du contrat ! Du grand n’importe quoi ! La technostructure parisienne a prouvé une fois de plus son aberration autant que le gouvernement français sa faiblesse.
La Lorraine n’a définitivement plus rien à attendre de Paris et de la France si ce n’est la fermeture de ses écoles, de ses hôpitaux, de ses prisons et de ses tribunaux. Elle doit par conséquent s’émanciper de la France. Compte-tenu de la disposition du gouvernement de ce pays à céder aussi facilement face à la pression des transporteurs, cela ne devrait a priori pas être bien compliqué à obtenir.
Un Lorrain En Vadrouille
12 octobre, 2014 à 10:41
Quitter la France suite à une décision gouvernementale est outrancier et caricatural. La Lorraine n’a pas une identité régionale unifiée comme en Alsace ou en Corse, qui sont d’ailleurs bien loin d’être indépendantes : politiquement, une telle demande n’obtiendrait aucun écho. Surtout, rester dans la France apporte des avantages, notamment économiques, considérables, comme par exemple des prix plus bas, des produits plus diversifiés et l’accès à un marché intérieur 26 fois plus grand que le seul marché lorrain.
Après, les problèmes auxquels est confrontée la Lorraine sont en réalité les problèmes de la France : poids exorbitant des lobbys, centralisation excessive, manque de considération pour l’intérêt général. Rien ne dit qu’une Lorraine indépendante, quand on voit les guéguerres perpétuelles entre la Moselle et le reste, sera mieux gouvernée…
Groupe BLE Lorraine
12 octobre, 2014 à 11:51
D’où justement la création d’une Fédération de Lorraine, Etat décentralisé au cœur de l’Europe.
Des prix plus bas ??? Un marché intérieur ? Regardez ce qui se passe de l’autre côté de nos frontières ! Par ailleurs, raisonnez uniquement en termes de marché intérieur n’a pas de sens. Les entreprise du Mittelstand allemand pensent directement à l’export et conçoivent des produits et des solutions pour le marché mondial. Cette façon de penser, conjuguée à un souci permanent de qualité, est l’un des facteurs de leur réussite.
Le Luxembourg était au tournant de la sidérurgie plus pauvre que la Lorraine. Aujourd’hui c’est l’un des pays les plus riches de la planète. Un exemple, parmi d’autres, à suivre, sans forcément recopier son système bancaire et financier. Il y a beaucoup d’autres éléments à valoriser en Lorraine.
Un Lorrain En Vadrouille
14 octobre, 2014 à 9:51
L’Allemagne n’est *pas* une réussite économique, elle sous-investit gravement et son fétichisme de l’export est pour partie à l’origine des problèmes de la zone euro (si quelqu’un exporte ça veut dire que mécaniquement quelqu’un importe, et pour financer cet import il n’y a pas 36 solutions : s’endetter. Je vous laisse terminer l’histoire par vous-même…). Les pays qui disposent d’un grand marché intérieur, comme la France ou les Etats-Unis, doublé d’une consommation puissante, sont plus « indépendants » que l’Allemagne (qui se comporte comme un petit pays de quelques millions d’habitants). J’ai beaucoup plus confiance en les fondamentaux économiques français qu’en ceux allemands, à moyen terme.
Pour vous donner un exemple du fait que l’on profite du marché intérieur français pour avoir des prix plus bas, regardez simplement le prix des forfaits Internet, ou des forfaits mobiles : si vous les comparez (même avant l’arrivée de Free) à ce qui se fait dans des pays (Belgique, République tchèque, Norvège par exemple), nos prix sont sans commune mesure avec les leurs, bien plus élevés. Et ce pour une raison simple : leur marché intérieur plus petit rend plus difficile la rentabilité des infrastructures, d’où des prix plus élevés pour compenser. Alors regarder le marché international c’est bien, mais quand on peut s’éviter de se mettre entre les mains de variables qu’on ne contrôle pas (variation du taux de change, décisions de politique économique d’autres pays (à votre avis, pourquoi est-ce que l’Allemagne fait autant pression sur la France pour mener des réformes ? Parce que… c’est ça, aussi, qui relancera la croissance allemande !), croissance extérieure, etc.), je pense que c’est mieux.
Enfin, quand on observe la part du PIB luxembourgeois dû à la finance, il ne fait aucun doute que celui-ci s’est reconverti en se positionnant comme « paradis fiscal ». Ça serait en effet une stratégie possible si la Lorraine était indépendante, mais comme le montre les pressions récentes sur le secret bancaire, elle n’est pas forcément très robuste. C’est un peu similaire à la Norvège (autre pays extrêmement riche), qui profite avant tout de ses ressources pétrolières.
Dans tous les cas, ce que je veux dire est la chose suivante : une Lorraine indépendante, dans l’absolu pourquoi pas. Mais, contrairement à ce que vous prétendez, c’est une alternative qui doit faire l’objet d’un débat sérieux et appliqué, car il n’y a pas que à gagner dans l’histoire (comme dans tout d’ailleurs : les solutions miracles n’existent pas). Il faut donc aussi regarder ce que l’on va perdre, car in fine, si c’est pour aboutir à une Lorraine qui a encore plus de difficultés qu’aujourd’hui, qu’auront gagné les lorrains ? Absolument rien… Et je reste persuadé qu’il n’y a aucune demande politique en Lorraine pour l’indépendance (on voit même la mollesse de la mobilisation contre le projet de réforme territoriale du gouvernement, alors qu’elle est beaucoup plus forte chez nos amis alsaciens, à l’identité plus marquée (ce qui a aussi des inconvénients, j’en sais quelque chose pour y avoir vécu deux ans)).
Groupe BLE Lorraine
20 octobre, 2014 à 21:35
Les imprécisions et les commentaires approximatifs de Ségolène Royal, ministre française de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, sur le fonctionnement du système élaboré par Ecomouv’, traduisent selon les 157 salariés messins de cette société, une « inquiétante méconnaissance du dossier ». « Elle en est encore à raconter que les portiques déclenchent un paiement quand les camions les franchissent ». Les employés messins d’Ecomouv’ sont désabusés. Certains ont démissionné de leur ancien travail, d’autres se sont engagés dans un achat immobilier. Aucun ne comprend qu’un ministre puisse se placer ainsi au-dessus des lois. L’Ecotaxe a été adoptée à l’unanimité par l’assemblé nationale. Par ailleurs, en déclarant qu’elle est prête à aller jusqu’au contentieux avec Ecomouv’ pour dénoncer le contrat qui lie l’Etat français à l’entreprise, Ségolène Royal ne mesure pas le signal qui est envoyé aux investisseurs européens, au point de jeter le discrédit sur son propre pays.
Groupe BLE Lorraine
1 novembre, 2014 à 18:16
La pantalonnade qui a conduit au torpillage de l’Ecotaxe est un nouvel exemple de l’efficacité de la méthode bretonne en trois actes bien rodés : violences et dégâts rarement sanctionnés pour se faire entendre, poids des élus de la région pour négocier le retour au calme et relais influents jusqu’au sommet de l’Etat français pour obtenir satisfaction. Un mode opératoire plus payant que les chamailleries sur fonds d’ego opposant les décideurs lorrains sur des projets aussi importants que l’A31 ou la gare TGV. Deux dossiers emblématiques parmi bien d’autres sur fond de promesses non tenues pour compenser les iniques et odieuses restructurations en rafale, dont celle de la BA 128, où Ecomouv devait être un des éléments de reconversion, promis au fil des ans.
Le report sine die de l’Ecotaxe montre une fois de plus que la république jacobine est inadaptée. Qui niera que les hordes de camions étrangers qui traversent et abîment sérieusement nos autoroutes et quatre voies ne dépensent rien en Lorraine. Leur seule dépense est le plein de gas-oil au Luxembourg ! Alors que c’est bien le citoyen lorrain qui paie l’entretien de ces infrastructures.
Groupe BLE Lorraine
26 novembre, 2014 à 22:48
L’annonce de la résiliation du contrat Ecomouv’ par le gouvernement français est intervenue au moment même où une délégation de syndicats du personnel était reçue au cabinet du secrétaire d’Etat aux transports. Un tel traitement constitue un véritable mépris envers ces hommes et ces femmes, ainsi qu’un immense manque de respect envers l’agglomération messine déjà lourdement impactée par les iniques et odieuses restructurations militaires.
Cette décision absurde et démagogique tue l’Ecotaxe qui devait financer les transports en commun et diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Elle représente une énième double peine pour la Lorraine qui subit les milliers de poids lourds étrangers qui la traversent chaque jour, afin d’échapper aux éco-redevances des pays voisins, mais aussi un drame humain et social pour les salariés d’Ecomouv’.
Groupe BLE Lorraine
3 juin, 2015 à 22:43
Le scandale Ecomouv’ devrait finalement coûter 839 millions d’euros, soit le montant de l’indemnité que s’est engagé à verser l’Etat français au consortium qui a créé la société chargée de collecter l’écotaxe. Chaque contribuable est en attendant l’heureux propriétaire de 718 000 boîtiers traceurs qui devaient équiper les poids lourds soumis à l’écotaxe, de 6 balises installées à proximité des tunnels, de 160 portiques à près d’un million d’euros pièce, de 230 bornes de contrôle mobiles, de 986 panneaux de signalisation, de 400 appareils de contrôle manuel portable, de 400 terminaux de paiement, ainsi que d’un centre informatique à Metz doté de 53 baies comprenant 770 serveurs et un environnement télécoms dernier cri. Du matériel flambant neuf dont le ministère français de l’écologie, du développement durable et de l’énergie cherche désormais à se débarrasser. Pour cela, un appel d’offres a été lancé début mars pour trouver un candidat au démontage. Un marché estimé à 1,6 million d’euros. En moyenne, un portique coûterait 10 000 euros à démonter …
(Source : RL du 31/05/2015)
CV57
5 juin, 2015 à 22:04
La prochaine nouvelle région ACAL présente au moins un avantage, qui est que c’est un cadre géographique vaste et assez cohérent pour mettre en oeuvre le dispositif de la taxe PL. Beaucoup de routes parfaitement inadaptées sont parcourues par les semi-remorques, alors que les autoroutes sont désertées. Par exemple, c’est le cas de l’itinéraire de Troyes à Saint Dizier dans des conditions quasi scandaleuses pour la sécurité et la qualité de vie des bourgs et villages traversés. Et il y a aussi la proximité immédiate de l’Allemagne, dont le dispositif de taxe PL est renforcé. Il parait raisonnable que l’Etat puisse déconcentrer le principe du dispositif aux régions qui en feraient la demande. Même si tout l’outil informatique ne peut certainement pas être récupéré (ce n’est même sans doute pas souhaitable), l’urgence n’est peut être pas absolument de démonter les portiques (dont l’obsolescence est moins rapide).