Le Chêne du Kaiser se trouve sur les hauteurs de Haspelschiedt, à sept kilomètres de Bitche, dans les bois qui surplombent le secteur, au lieu-dit du Steinberg. Il s’agit d’un chêne pédonculé de près de 350 ans. Véritable paradis pour les fourmis, les chouettes, les pics verts et les chauves-souris, il est entouré de pins Douglas plantés à la fin du XIXème siècle par les Allemands. L’arbre fait une trentaine de mètres de haut et affiche une circonférence de 5,10 mètres. Situé à 410 mètres d’altitude, il aurait servi de point d’observation à l’armée allemande. L’échelle plantée dans le tronc est d’ailleurs encore visible. Des pièces métalliques enfoncées dans l’arbre permettaient d’accéder au faîte. Le 14 mai 1903, le Kaiser Guillaume II serait venu en personne à cet endroit, d’où était visible un champ de manœuvres important. Il aurait alors déclaré que l’Europe entière allait devenir un champ de manœuvres dans quelques années. A noter que la Kriegsmarine a initié l’armée prussienne à l’utilisation de sémaphores, afin d’envoyer des messages codés depuis les arbres.
Les Grandes Misères de la guerre : La pendaison (gravure n°11), Jacques Callot, 1633, Musée Lorrain, Nancy
Un autre monument naturel vaut également le détour dans les environs. Il s’agit du Chêne des Suédois. Visible de tous en bordure de route entre Reyersviller et Siersthal, il présente une circonférence de 6,30 mètres et remonterait à l’époque de Jeanne d’Arc. Au XVIIème siècle, sous le règne de Louis XIII, pendant la Guerre de Trente Ans, tous les habitants du village, qui s’appelait alors Kischeidt, ont été pendus à ses branches par des mercenaires suédois. Situé face à un pré où paissent des vaches écossaises, l’arbre imposant est âgé et mal en point, mais il gagne encore du volume et n’a pas fini de montrer sa vigueur.