Les soldats provençaux du XVème Corps entrèrent dans la Bataille de Lorraine à la mi-août 1914. Sans appui d’artillerie, ils avancèrent vers Dieuze et Morhange. Face à une armée allemande retranchée et lourdement armée, la manœuvre était suicidaire. En quelques jours, 10 000 hommes tombèrent sous les obus et la mitraille. Le XVème Corps, tout comme le XXème Corps de Lorraine commandé par Foch, durent battre en retraite.
Couverture du Tome I de la bande dessinée intitulée La faute du Midi
Cette défaite était catastrophique pour le Généralissime Joffre car elle bouleversait ses plans. Il avait en effet laissé les Allemands s’engager en Belgique, tablant sur une percée rapide en Lorraine pour couper leur armée en deux. Il avait simplement omis de prendre en considération les fondements de la guerre industrielle. Si bien que pour expliquer cette déroute, il prit les soldats du Midi pour bouc émissaire. Selon lui, ces derniers n’auraient « pas tenu sous le feu ». L’accusation de lâcheté fit son chemin en se basant sur les préjugés. Pour une bonne partie de l’opinion publique du Nord de la France, les sudistes passaient pour des paresseux. Dans un tel climat d’hostilités, des soldats du XVème Corps furent ensuite accusés en septembre 1914 de se mutiler volontairement, afin d’échapper aux combats. Après un procès expéditif, deux d’entre eux furent exécutés pour l’exemple, le Corse Joseph Tomasini et le Varois Auguste Odde. Ils furent réhabilités quatre ans plus tard, en septembre 1918. Ces évènements restent encore méconnus dans l’histoire de la Première Guerre mondiale.
(Source : RL du 11/05/2014)