La Lorraine compte 35 confréries, dont le but essentiel est généralement la défense et la promotion d’un produit gastronomique ou d’un vin, quand ce n’est pas les deux à la fois. La plupart du temps, le produit en question est très ancré dans l’histoire du territoire. C’est notamment le cas pour la fameuse confrérie des Taste-Andouilles et Gandoyaux du Val d’Ajol, dans les Vosges, qui regroupe 3 000 membres, dont Michel Drucker et une longue liste de députés, de sénateurs et de ministres français. Autrefois, les paysans descendaient de leur montagne pour les foires aux bestiaux. Ils mettaient dans leur besace des andouilles qu’ils mangeaient dans la journée. Aujourd’hui, l’Andouille du Val d’Ajol est une marque déposée et la foire, fixée depuis 1866 par arrêté préfectoral au troisième week-end de février, accueille environ 50 000 visiteurs chaque année. Ce produit du terroir est devenu au fil du temps un véritable moteur économique de cette commune de près de 4 000 habitants qui dénombre pas moins de cinq boucheries, qui emploient chacune entre 10 et 15 salariés et qui sont toutes spécialisées dans la confection de l’andouille.
Dans un autre registre, on trouve également les confréries des dragées de Verdun, de la bergamote à Nancy, de la madeleine à Commercy, de la mirabelle à Metz ou encore de la prune et de la quetsche à Farébersviller. Dissoute à la révolution française, la confrérie de Saint-Urbain a quant à elle été recréée en 2010 à Diddenowen (Thionville). Les membres des Compagnons de la Capucine se reconnaissent de leur côté à leur longue cape rouge cramoisi bordée d’un galon d’or et à la « capucine », qu’ils portent en sautoir. La capucine est une sorte de gourde en bois, ancêtre de la bouteille isotherme, que les vignerons emportaient quand ils allaient travailler dans les vignes. Elle était remplie de Gris-de-Toul.
A noter enfin que les confréries ont été classées, au même titre que la gastronomie française, au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO.