De 1940 à 1945, l’Eglise catholique fut la principale cible de la politique antireligieuse nazie. Hitler ne pouvait en effet pas supporter une autre cosmogonie dans sa conquête des esprits mosellans, d’autant plus que le catholicisme était très fortement ancré en Moselle. Les premières mesures s’abattirent dès l’été 1940 : expulsions, dont celle de l’Evêque de Metz, Joseph-Jean Heintz, et d’une partie de la curie épiscopale, rattachement de l’évêché de Metz à celui de Spire, etc. En novembre 1940, des expulsions massives frappèrent le clergé régulier, dont celles du 28 juillet 1941. Ces mesures brutales eurent tout l’inverse de l’effet recherché. Elles ne firent en effet que renforcer l’attachement des Mosellans à leurs prêtres et au catholicisme, au grand dam des autorités nazies et de la Gestapo. Cette dernière disposait d’ailleurs d’une section spécialement dévolue aux religions. Etroitement surveillé, le clergé mosellan avait perdu en 1942 la moitié de ses effectifs.
L’école catholique fut par la suite interdite et l’enseignement religieux devînt optionnel. Les organisations de bienfaisance et les mouvements de jeunesse catholiques étaient particulièrement visés, dans la mesure où ils constituaient une « concurrence » à l’embrigadement de la jeunesse dans la Hitlerjugend ou la Bund Deutscher Mädel (BDM, c’est-à-dire la Ligue des Jeunes Filles Allemandes). Les sonneries de cloches furent de même limitées, tout comme les processions et les pèlerinages religieux. Des églises furent détruites et des cloches furent fondues pour soutenir l’effort de guerre. Sur les 1 200 prêtres que comptait le diocèse de Metz en 1939, 599 furent au total expulsés ou incarcérés. Près de 700 sœurs furent également expulsées.
(Source : RL du 10/03/2014)