Nos ancêtres ont connu des catastrophes climatiques qui font froid dans le dos. La fin du Moyen-âge fut marquée en Europe par un Petit Age glaciaire, non pas une glaciation mais une période d’avancée des glaciers. Le cas de Metz est exceptionnel. C’est une ville prospère qui a laissé de nombreuses archives, des sources narratives et administratives. Par exemple, il fit si froid lors de l’hiver 1434-1435 que les plus lourdes voitures traversèrent la Moselle et lors du siège de Metz par Charles Quint en 1552, le gel fut si intense qu’il fallut couper les jambes gelées des soldats. Entre 1330 et 1530, de grandes crues marquèrent la mémoire collective. La Seille passa par-dessus les remparts. Les maisons du quartier Outre-Seille, notamment du Champé, furent inondées jusqu’au premier étage.
Aujourd’hui, le climat n’est plus considéré dans un cadre déterministe comme une cause première imprimant sa marque sur les sociétés humaines, mais comme une contrainte qui leur pose des problèmes et qui nécessite de la part de celles-ci de mettre en œuvre diverses stratégies pour s’en affranchir ou s’y adapter. Ces stratégies dépendent de paramètres purement sociaux, culturels, politiques et économiques. On peut ainsi mesurer la capacité de résilience d’une société, c’est-à-dire son aptitude à prévoir, anticiper ou sortir d’une crise particulière, qu’elle soit de courte ou de longue durée. Cette capacité de résilience dépend directement des moyens techniques, des mesures politiques, mais également des représentations culturelles.
Pour assurer la paix sociale, le pouvoir doit apporter des réponses aux pénuries et aux calamités météorologiques. Par exemple, suite aux mauvaises récoltes, les autorités civiles de Metz firent ériger le grand grenier à blé de Chèvremont. En 1470, on essaya aussi de construire un moulin à vent pour pouvoir continuer à moudre le blé lorsque les crues ou le gel endommageaient les moulins hydrauliques. La Ville en appela également au clergé pour organiser des processions ou pour brûler des sorciers accusés de tous les maux.
Groupe BLE Lorraine
16 mai, 2014 à 19:21
M. Laurent Litzenburger a dernièrement lancé une souscription pour faire publier un ouvrage tiré de sa thèse intitulé Une Ville face au climat : Metz à la fin du Moyen-âge (1400-1530). Le livre est à paraître aux Presses Universitaires de Nancy – Editions Universitaires de Lorraine d’ici à la fin de l’année. Il s’intéresse à la question de la vulnérabilité et de la résilience des sociétés confrontées aux changements climatiques, à travers l’exemple de Metz et du Pays messin au début du Petit âge Glaciaire.
Cette souscription prend deux formes : classique ou en ligne, via une plateforme de financement participatif qui présente le projet d’une façon légèrement décalée sur http://fr.ulule.com/ville-climat-metz/.