Numéro un mondial du papier pour magazines, le groupe finlandais UPM-Kymene a décidé de fermer sa plus petite unité d’Europe, à savoir la papeterie de Docelles, dans les Vosges. 161 salariés sont touchés. Le plan social négocié fin 2013 avec le personnel a été validé début janvier par les autorités françaises.
La dernière papeterie de Docelles a fermé ses portes (Crédits photo : Google Street View)
Deux possibilités de reprise, l’une émanant d’un papetier indonésien, l’autre des salariés sous la forme d’une Société Coopérative et Participative (SCOP), peuvent encore sauver le site. Ce dernier apparait en effet encore attractif. 26 millions d’euros ont été investis en 2006 dans des machines pour produire du papier pour photocopie, pour enveloppes et notices pharmaceutiques. La flexibilité des installations, le savoir-faire des ouvriers et la qualité du papier réalisé plaident également en sa faveur. Il ne s’agit donc pas cette fois d’une vieille dame à bout de souffle comme il y en a eu dans les Vosges.
Si elle devait être définitivement actée, cette fermeture marquerait la fin d’une industrie vieille de plus de cinq siècles dans cette vallée. En activité depuis 1478, la papeterie du Grand-Meix, à Docelles, est en effet l’une des plus anciennes de France. Le bourg devînt dès le XVIème siècle le plus grand village papetier des Vosges avec cinq moulins. L’essor de la cité se poursuivit au fil des siècles avec l’installation de plusieurs usines sur les bords de la Vologne. Il faut dire qu’on y trouve une eau extrêmement pure, élément indispensable aussi bien pour la force motrice que pour la qualité du papier. Au plus fort de son activité, dans les années 1950, l’usine de Docelles employait plus de 600 ouvriers papetiers. Elle était la dernière papeterie du village.
Groupe BLE Lorraine
12 mars, 2014 à 21:31
La direction du groupe finlandais UPM a dernièrement refusé la proposition de 85 ex-salariés de la papeterie vosgienne de Docelles, fermée en janvier, de reprendre l’usine en Société Coopérative et Participative (SCOP) pour 3 millions d’euros. Le projet industriel prévoyait la reprise de 116 emplois la première année, 130 la seconde puis 160 la troisième, avec une trésorerie initiale de 15 millions d’euros.
Le projet de reprise avait été largement soutenu par les collectivités locales, l’Etat français et même les banques, qui l’estimaient tous « viable ». Au départ, les salariés voulaient racheter l’usine pour l’euro symbolique, ce qu’UPM a refusé. Ils ont alors proposé 3 millions d’euros, ce qui est énorme. Mais UPM n’a pas tenu ses promesses de vendre ses actifs, sans doute pour ne pas voir émerger un nouveau concurrent.
Groupe BLE Lorraine
16 mars, 2014 à 21:24
Le projet de reprise via une SCOP (Société Coopérative et Participative) par les anciens salariés de la papeterie UPM de Docelles, dans les Vosges, présentée comme la plus vieille usine de France, a été refusé en bloc par la direction du groupe finlandais. Le projet, soutenu par les collectivités locales et les banques, était pourtant bien ficelé. Les 85 employés partants avaient accepté de baisser de 15 % leur salaire, de verser au moins 2 800 euros de leur poche dans le capital et de réinvestir leurs indemnités de licenciement (plan social, prime à la création d’entreprises, budget formation et résiduel du congé de reclassement) dans leur outil de travail. Ils étaient disposés à racheter plus de trois millions d’euros les actifs à UPM, soit largement plus que leur valeur. Mais les Finlandais ont fait monter les enchères dans les dernières négociations, allant même jusqu’à réclamer 12 millions d’euros !
Le plan industriel était également bien arrêté. Il visait à relancer la société sur le marché de niche des papiers spéciaux. Au lieu de cela, UPM laisse derrière lui une nouvelle friche industrielle en Lorraine. Le groupe finlandais a en effet aussi refusé les projets de deux repreneurs privés. Inadmissible !
Aupetitgendre
24 mars, 2014 à 13:04
J’ai lancé une alerte sur mon blog au sujet de cette papeterie et plusieurs personnes me demandent comment contacter les employés pour les soutenir. Est-ce qu’il y a un collectif de défense? Les syndicats de l’usine ont-ils un mail?…
Merci de me répondre.
Cf http://aptgchronique.overblog.com/2014/03/espoir-et-desespoir.html
Groupe BLE Lorraine
24 mars, 2014 à 19:39
Merci de votre message. Pour soutenir les salariés de la papeterie de Docelles, dans les Vosges :
https://secure.avaaz.org/fr/petition/Mr_Jussi_Pesonen_PDG_dUPM_et_ses_collaborateurs_Donnez_une_chance_aux_salaries_de_la_plus_vieille_papeterie_de_France_1/?sjexagb
Groupe BLE Lorraine
11 octobre, 2015 à 22:34
Le Tribunal de commerce d’Epinal a dernièrement estimé que le géant finlandais UPM avait respecté ses engagements et n’avait pas à céder l’usine pour une somme symbolique à la Société Coopérative Ouvrière de Production (SCOP) créée par d’anciens salariés qui souhaitaient racheter la Papeterie de Docelles, la plus ancienne en France.
UPM s’y était pourtant engagé après avoir fermé l’usine vosgienne en janvier 2014, afin de réduire sa production en Europe. 160 salariés s’étaient alors retrouvés au chômage. Le groupe scandinave réclamait ensuite entre dix et douze millions d’euros pour son usine, bien au-delà des trois millions proposés par la SCOP.
Les porteurs du projet de reprise ont été déboutés de toutes leurs demandes. Le Tribunal de commerce d’Epinal a en effet également refusé d’ordonner une expertise pour évaluer la valeur des actifs de l’entreprise.
Groupe BLE Lorraine
1 février, 2016 à 23:48
La Cour d’appel de Nancy a dernièrement jugé irrecevable l’appel des anciens salariés de la papeterie de Docelles. Cette dernière confirme donc le jugement du Tribunal de commerce d’Epinal qui avait débouté les requéreurs regroupés en SCOP (Société Coopérative et Participative) sur toutes leurs demandes. Ils demandaient pourtant simplement la cession de l’entreprise à un prix symbolique et des dommages-intérêts, afin de sauver la papeterie en relançant une activité économique dans leur vallée sinistrée. Désormais, plus rien ne peut empêcher les tenants de ce capitalisme sauvage et violent de raser l’usine et de mettre un terme à une tradition papetière ancrée à Docelles depuis plus de cinq siècles.
Groupe BLE Lorraine
24 octobre, 2017 à 20:25
Jean Kubiak, l’ancien directeur de la papeterie UPM de Docelles, dans les Vosges, a dernièrement complètement saboté les machines de l’usine qui devaient être vendues aux enchères à Epinal. Celui qui a dirigé le site jusqu’en 2008 a agi sur ordre des dirigeants du groupe finlandais qui ne voulaient pas que l’outil productif tombe dans l’escarcelle de la concurrence. Pour cela, les machines ont été percées pour être rendues inutilisables. Les habitants et les anciens salariés de cette papeterie fondée en 1452 et considérée comme la plus ancienne usine de Lorraine et de France ont appris la nouvelle avec sidération et écœurement. Lorsque le site a été arrêté en 2014, 160 personnes avaient perdu leur travail. La machine à papier faisait la fierté des ouvriers du Grand Meix. Un certain nombre d’entre eux qui souhaitaient reprendre l’usine en créant une Société Coopérative et Participative (SCOP) s’était pourtant battu pour obtenir de la justice que l’usine soit toujours chauffée pour que cette machine puisse un jour redémarrer et cracher à nouveau 1 200 mètres de papier à la minute. Désormais, après cet acte de sabotage ignoble et méprisant les pièces ne peuvent plus qu’être vendues à la ferraille. Dégueulasse.
En effet, selon certains spécialistes la machine à papier blanc de plusieurs tonnes aurait pu être vendue pour près de cinq millions d’euros. Elle va devoir désormais partir en morceaux au prix de la ferraille. La valeur totale de l’ensemble des lots n’est plus estimée qu’entre un et 1,5 million d’euros. Au gâchis s’ajoute donc le gâchis.