Glatigny, petite commune de moins de 300 âmes du Pays Messin, a dernièrement rendu hommage à Raphaël Lévy, 344 ans après sa mort. Ce juif avait été injustement condamné pour l’enlèvement et le meurtre rituel du petit Didier Lemoine, garçonnet âgé de 3 ans.
Marchand de bestiaux de 56 ans originaire de Boulay, Raphaël Levy s’était rendu à Metz le 25 septembre 1669 à la veille des grandes fêtes juives du Nouvel An pour faire des achats. Il s’était arrêté en chemin pour faire ferrer son cheval. Au même moment, une mère était allée laver son linge avec son petit garçon à une fontaine près de Glatigny. Après avoir été perdu de vue, l’enfant avait été retrouvé mort un mois plus tard dans un buisson.
Au terme d’un procès émaillé de faux témoignages, Raphaël Levy avait été condamné à mort et brûlé vif le 17 janvier 1670 à Metz. Les sources révélèrent plus tard que les témoignages avaient été en général rapportés par des femmes, dont les maris étaient débiteurs de ce marchand.
C’est la raison pour laquelle Glatigny avait été frappé d’un arrêté moral pris par la communauté israélite. Le village était déclaré « gessaert », c’est-à-dire maudit, depuis 1670. L’arrêté interdisait à tout juif d’y passer la nuit, interdiction qui était encore respectée de nos jours et qui est désormais levée.
Une plaque commémorative a été apposée sur une fontaine-lavoir située au centre du village et sur l’ancienne route de Metz, jadis empruntée par Raphaël Lévy. A noter que le Parlement de Nancy l’avait déjà réhabilité en 1699.
Zema Birdy
26 janvier, 2014 à 13:15
Mon roman défend Raphael à travers une histoire généalogico-historico policière. Zema Birdy