Comme à la surface, il régnait une ambiance de fêtes de fin d’année au fonds des galeries des mines de fer de Lorraine. Cela n’empêchait pas pour autant les accidents mortels, qui résultaient peut-être aussi de la déconcentration.
A Neufchef, les mineurs commencèrent à fêter Noël à partir de la fin des années 1950. Tout se passait dans la station casse-croûte, située en cul-de-sac dans un quartier comprenant une vingtaine de chantiers. Cette zone était sous la responsabilité du porion, qui avait sous ses ordres un boutefeu et son assistant, deux foreurs, un boulonneur, un chargeur et deux camionneurs. A chaque début de poste, les mineurs se retrouvaient pour parler de sport et de syndicalisme. Il y avait une table et deux bancs en bois, ainsi qu’une baraque en tôle qui servait de bureau au porion. Deux résistances réchauffaient les lieux qui étaient séparés du reste du quartier par une simple bâche transparente en polyane. Une semaine avant Noël, les mineurs étaient autorisés à apporter un sapin qu’ils décoraient avec des guirlandes et des boules. Ceux qui travaillaient encore la veille de Noël se retrouvaient autour d’un casse-croûte amélioré. Chacun amenait quelque chose : de la mortadelle, des cornichons, du boudin polonais, du fromage de tête, des spritz ou encore de la pancetta et de la saucisse rouge qui étaient grillées sur les résistances.
(Source : RL du 15/12/2013)
