Le projet de canal Saône-Moselle, avec un éventuel barreau vers le Rhin, a été repoussé au-delà de 2050 par la Commission Mobilité 21 dans son programme d’investissements sur 10 ans. Cette décision diligentée par Paris et appliquée par la préfecture suspend de facto la procédure de débat public et les études préalablement engagées. Ces dernières étaient pourtant poussées. Elles ont été menées par VNF (Voies Navigables de France), maître d’ouvrage du projet. Elles devaient conduire au débat public en 2012, comme le prévoyait la loi sur le Grenelle de l’environnement 1 de 2009. Le projet fait par ailleurs l’objet d’un très large consensus dans les territoires concernés, c’est-à-dire aussi bien en Lorraine, qu’en Bourgogne, en Alsace, en Franche-Comté ou encore en Rhône-Alpes, ainsi que chez les principaux acteurs du fluvial.
La Commission Mobilité 21 a également motivé sa décision par l’état des finances publiques et le coût des réseaux actuels à entretenir. Il va être difficile de conduire les études jusqu’à leur terme, d’autant plus avec la suspension de l’écotaxe et la remise à plat de la fiscalité.
La Lorraine est une nouvelle fois mise sur la touche. Comme d’habitude.
Groupe BLE Lorraine
8 décembre, 2013 à 21:18
La liaison à grand gabarit Saône-Moselle est reportée au-delà de 2050. Autrement dit, cette voie d’eau de 220 km censée désenclaver la Lorraine fluviale par le Sud ne se fera jamais. D’un montant estimé à 10 milliards d’euros, elle constitue pourtant le chaînon manquant du corridor multimodal européen, entre la Mer du Nord et la Méditerranée. Si son coût peut paraître élevé, l’Europe a néanmoins porté sa participation à 40 % pour la réalisation de canaux transfrontaliers.
Selon le maire de Nancy, le préfet de Lorraine aurait reçu depuis 6 mois des instructions du gouvernement français pour tout laisser tomber, alors que les études sur cette voie d’eau ont été réalisées à 60 %, avec une forte mobilisation financière des territoires concernés. Il manquerait concrètement 1,5 million d’euros pour terminer ces études.
Rappelons enfin que si le fret fluvial peine à se développer en France, il s’envole littéralement en Allemagne.
CrapaudVert57
14 décembre, 2013 à 23:51
Bonsoir,
Il y a peut être mieux à faire avec l’argent public que des études sur des projets dont on sait qu’on ne les réalisera certainement pas, non ?
Groupe BLE Lorraine
15 décembre, 2013 à 11:37
Bonjour,
Merci de votre commentaire. Certes, peut-être, peut-être pas. Le problème est que si on suit ce raisonnement, on trouvera toujours qu’il vaut mieux faire ci plutôt que ça etc. et au final rien ne sera jamais réalisé faute de consensus politique.
De manière générale et aussi sur le fond, il paraît de plus en plus en évident, depuis le temps que nous publions des articles sur ce site, que Paris n’a aucune envie de voir se développer la Lorraine. La Lorraine dans sa configuration actuelle est plus « contrôlable » pour le système et le pouvoir central qu’une Lorraine forte et prospère au cœur de l’Europe et des frontières.