Plusieurs scénarii avaient été évoqués au sujet de l’avenir de l’usine Depalor, fabricant de panneaux de particules bois et mélaminés, installée à Phalsbourg. Celle-ci a été ravagée par un violent incendie dans la nuit du 22 au 23 juillet dernier. Entre la possibilité de reconstruire le site à l’identique ou à capacité augmentée, la reprise partielle ou encore la reconversion des installations vers une production OSB (Oriented Strand Board), la direction a finalement et malheureusement opté pour la fermeture définitive de l’usine. Sa décision a été communiquée lors d’un comité d’entreprise qui s’est tenu au sein de l’usine dévastée. Afin de justifier l’injustifiable, l’entreprise avance une situation économique fragilisée, marquée par des pertes cumulées s’élevant, avant incendie, à 21 millions d’euros sur la période 2007-2012, ainsi qu’un marché à particules bois en crise structurelle.
A la veille des fêtes de fin d’année, une telle annonce fait extrêmement mal. 142 postes sont concernés. Après Bata, un nouveau drame humain et industriel est en train de se jouer au Pays de Sarrebourg. Si la solution du reclassement en interne et en externe reste privilégiée, il est fort peu probable que la majorité des salariés, qui ont pour la plupart réalisé l’essentiel de leur carrière dans l’unité phalsbourgeoise accepte d’aller travailler à 750 km de là à Sully-sur-Loire, ou en Suisse, en Pologne, en Allemagne, en Russie et aux Etats-Unis. 32 postes sont en effet proposés en France et 70 ailleurs dans le monde.
Les salariés ont exprimé leur détresse par la mise en berne des drapeaux situés à l’entrée du site. Celui à l’effigie du groupe Krono, auquel appartient Depalor, a été brûlé.
cayet
26 avril, 2014 à 21:41
Ne pourrait-on pas intégrer cette usine dans la filière bois Lorraine ?en utilisant les machines et une partie du personnel pour fabriquer quelques productions adaptées ?
Groupe BLE Lorraine
7 mai, 2014 à 20:39
Le conflit social chez l’usine Depalor de Phalsbourg touche à sa fin. Selon les termes de l’accord conclu entre la direction du groupe helvétique Krono Suisse, auquel appartient le site, et les syndicats, les salariés auront le choix entre un congé de reclassement de 12 mois, un contrat de sécurisation professionnelle ou être licencié. Les primes de licenciement doivent s’échelonner entre 30 000 et 200 000 euros selon les postes et l’ancienneté. Cette fourchette est bien plus haute que ce qui était initialement prévu. Un salarié sans ancienneté n’aurait en effet touché que 7 500 euros avec le Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE).
Rappelons que l’usine de panneaux de particules en bois Depalor a été partiellement détruite par un incendie accidentel en juillet dernier, laissant 142 salariés sans activité. Avec 21 millions d’euros de pertes cumulées entre 2007 et 2012, la direction avait décidé de ne pas la reconstruire. Dénonçant le manque de dialogue avec la direction et un PSE, les salariés en colère étaient allés en février jusqu’à séquestrer trois cadres dans leurs locaux. En avril, ils avaient manifesté devant le siège social de Krono Suisse à Lucerne. Au lendemain d’une nouvelle journée de négociation, ils avaient manifesté le 15 avril devant le Parlement européen à Strasbourg pour y rencontrer des candidats aux élections européennes.
Pour la CFDT (Confédération Française Démocratique du Travail), les salariés ont signé plus ou moins sous la contrainte. Le syndicat a dénoncé le chantage et les menaces, dont les salariés auraient été victimes selon lui. Les premières lettres de licenciement doivent être envoyées début juillet.