Selon une étude du cabinet suisse Geowatt, spécialisé dans la géothermie, commandée par le CLIS (Comité Local d’Information et de Suivi), le sous-sol de Bure présenterait un potentiel géothermique indéniable qui pourrait compromettre les plans diaboliques de l’ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs), porteur du projet de centre d’enfouissement des pires déchets que l’homme n’ait jamais produits.
Chargée de trouver un site pour son cimetière nucléaire profond, l’agence d’Etat doit respecter les critères édictés par l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire), comme par exemple celui d’éviter les « zones pouvant présenter un intérêt exceptionnel en termes de ressources souterraines ». L’ANDRA a au contraire toujours minimisé le potentiel meusien. C’est la raison pour laquelle six associations l’ont assignée fin avril au TGI (Tribunal de Grande Instance) de Nanterre pour « dissimulation délibérée de l’intérêt de la ressource géothermique du site », dans le but de faciliter la réalisation et l’acceptabilité du projet. Selon les experts de Geowatt, il est possible « d’obtenir des débits du même ordre de grandeur que ceux obtenus en région parisienne », soit entre 100 et 400 m3/h. A tel point que les ressources géothermiques des environs de Bure « peuvent être exploitées économiquement ». On est donc loin des 5 m3/h évoqués par l’ANDRA. Pour ses opposants, il s’agirait donc d’un « énième mensonge » de l’agence.
Géologue
15 novembre, 2013 à 17:25
Plus on creuse profond, plus la température augmente. Il y a donc des possibilités d’utiliser la géotermie partout à la surface de la terre.
La seule question à se poser est de savoir si cette ressource est vraiment exceptionnelle, ou tout simplement économiquement exploitable.
Et bien, de quelque manière que l’on prenne le rapport de Geowatt, on voir qu’il n’y a rien d’exceptionnel à Bure et que l’économie du projet dans le type de roches en cause n’est pas assurée du tout. Plus encore, elle nécessite de prendre de le risque financier de faire de coûteux forages d’évaluation.
Et pour clore la polémique, il faut ajouter que l’Andra a précisé que la la présence d’un stockage n’interdisait pas l’exploitation géothermique aux alentours.
Je n’arrive pas à comprendre pourquoi une action en justice dispendieusse a été diligentée contre l’Andra par ces asssociations,qui auraient mieux fait d’employer à des choses vraiment utiles l’argent qu’elles vont gaspiller en perdant leur procès.
Godinot
17 novembre, 2013 à 1:44
Quelle coincidence, ce que vous dites est exactement la défense de l’accusé : l’Andra. C’est probablement de la transmission de pensée…
Vous parlez d’action en justice ( voir http://groupes.sortirdunucleaire.org/Bure-potentiel-geothermique) qui se contrefout d’un « exceptionnel » (je ne suis pas « exceptionnel, j’ai le droit d’exister non ?) : elle accuse, toutes les preuves à l’appui, l’Andra d’avoir prétendu pendant 4,5 ans qu’on ne tirait que 5 m3/h de la couche disant qu’il en faudrait 150 à 400 comme en région parisienne, ce faisant ridiculisant salement la ressource. Que dit le rapport Geowatt (téléchargeable sur http://burestop.free.fr/spip/ en attendant que le CLIS le mette sur son site) : qu’on aura du même ordre de grandeur que la région parisienne d’où : mensonge officialisé. En fait le rapport Geowatt dit (bas p.13) que la transmissivité (ce qui permet de prédire le débit) pour la seule partie testée (50 m sur un total de 120) est déjà plus élevée que celle de la région parisienne (1,4 comparé à l’intervalle 0,005 à 0,9 dans les mêmes unités) : nettement mieux que Paris = du beurre pour la Meuse ! d’autant que ça n’est encore pas tout ce que la couche (qui fait 120 m) peut produire. En fait cette ressource était clairement annonée depuis 1976. L’Andra, mais aussi le dit « gendarme » ASN (et donc essentiellement le corps des mines) ont toujours ignorés ces rapports BRGM des années 76-83 (voir par ex. http://burestop.free.fr/spip/spip.php?article507). Et nous dire qu’on peut exploiter la géothermie partout alors que l’Andra et l’ASN clament depuis janvier 2003 (voir note Mourot sur le site http://www.CLIS-bure.com et voir aussi les compte rendus des AG CLIS de 1983) qu’il n’y aurait pas assez d’eau sous Bure donc que c’est inexploitable, Faudrait savoir ce que vous dite !
Geologue
18 novembre, 2013 à 12:28
Monsieur,
Sur le fond de ce problème de géothermie, et pour avoir travaillé dans les forages d’eau, je puis vous dire qu’il y a loin de la coupe aux lèvres, entre un simple forage d’étude et un forage d’étude de faisabilité d’exploitation, notamment en terme de risque financier. Mais j’ai cru comprendre que vous étiez fâché avec l’économie.
C’est un fait, il n’y a rien d’exceptionnel en matière de géothermie à Bure.
Par contre, ce qui est exceptionnel, c’est cette couche d’argilite de plus de 150 mètres d’épaisseur qui présente des qualités de rétention des radionucléides à proprement parler extraordinaires.
Elle est là la rareté : dans cette couche de roche. A nous de ne pas la gaspiller en tentant de faire croire qu’il existe en dessous une ressource géothermique que l’on peut exploiter maintenant de manière économique.
De toutes les façons, un stockage de déchets nucléaires n’empêcherait pas, aux dires mêmes des promoteurs du projet, d’exploiter la géothermie à une disstance raisonnable des installations souterraines.
Godinot
19 novembre, 2013 à 17:53
GEOWATT écrit (http://mirabel-lne.asso.fr/f/d1320_rapport_clis_vb-2.pdf) : « Un débit de 5 m3/h n’est à notre sens pas du tout représentatif des débits pouvant être obtenus à partir de
formations présentant de telles transmissivités » : vous ne niez pas ce mensonge très ras les pâquerettes ? Si les techniques scientifiques veulent dire quelque chose, le débit sera supérieur à celui des exploitations parisiennes, même des meilleures. Si l’on superpose la zone proposée dite « Cigéo » à celle des doublets géothermiques du Val de Marne, on lit qu’à la place de Cigéo (de l’Ouest du village de Saudron à l’Est des villages de Biencourt et Bonnet) on peut mettre confortablement 10 exploitations géothermiques (http://ubuntuone.com/4KSNNgQ8CxQxFyqslrOzvZ). Le doublet géothermique Dogger « moyen » produit 39,7 GWh/an, le meilleurs 58,5 GWh/an. A Bure où la puissance théorique (grande épaisseur pour perméabilités et températures comparables) dépasse déjà nettement celle des meilleurs du Dogger, on devrait avoir de l’ordre du double de cette valeur « moyenne » soit
79 GWh/an soit, pour 10 doublets ~ 800 GWh (et encore ne parle-t-on pas des 2800 mètres de série gréseuse permienne qu’il y a juste dessous ! une chance inouïe détaillée dans l’annexe 4 de l’assignation). C’est pas vilain comme énergie 100% locale moins chère que gaz/pétrole, et sans déchets pour le futur. Quand vous pensez que tous les serristes (1300 ha de serres chauffées en France) se plaignent du coup de l’énergie et de ses violentes fluctuations… Quand vous lisez que le scénario SRCAE-
Lorraine (http://www.lorraine.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/SRCAE_de_Lorraine_cle2bb916.pdf, page 90) ne prévoit que 550 GWh de {géothermie+aérothermie} pour toute la Lorraine à l’horizon 2020 ! on voit où nous mène ces mensonges et le gâchis qui est proposé. A moins, comme vous le proposez aussi, qu’on emboite la 2ème pile de radioactivité du monde dans les forages de doublets géothermiques (http://pandor.at/p/fichiers/la_France_plus_gros_producteur_de_dechets.pdf).
Vous semblez avoir des éléments financiers. Lorsque le Directeur scientifique de l’Andra de Bure pour le forage de 2008 discuté par GEOWATT était avant au CEA militaire à Moruroa entre 83-84 et fin 1992, il y a eu là-bas au moins 150 forages de différentes sortes dont au moins 61 de gros calibre (presque 2 m de diamètre) puisqu’ont eu lieu 61 tirs atomiques sur sa période. Nous recherchons justement le prix d’un forage à Moruroa (il faut tout amener à l’autre bout du monde, il a fallu construire des trépans spéciaux pour diamètre de 1,8m, toutes les soldes étaient x 2,1 tous frais payés par ailleurs, avec de multiples primes) pour le comparer au coût du forage géothermique à Bure ainsi décrit par GEOWATT (p. 11) : « cette profondeur est tout à fait conventionnelle et ne présente aucune difficulté particulière… Les coûts de forage restent relativement modérés. ». Pourtant la radioactivité que le lobby nucléaire crée et donc cherche à se débarrasser est déjà environ 200 fois la somme de tout ce qu’on a laissé à Moruroa (http://gazettenucleaire.org/~resosol/Gazette/2012/266p07.html).
Pour votre information, au niveau du laboratoire actuel, la couche d’argilite (« argiles de la Woëvre », C2 a+b de l’Andra) est de 95,6 mètres, mesurable au forage vertical EST207 de -556,2 à -460,6 mètres (-181,6 m à -86 m NGF/mer; http://ubuntuone.com/3nmjE9daJChHcE9UMzLVtU). Au dessus vous avez ce que les géologues de terrain lorrains connaissent bien, la série marno-argileuse-siliceuse des « Terrains à chailles » (de -460,6 à – 421,4 mètres; C2c et C2d ou « Zone A » de l’Andra) notoirement calcaire. Si l’on range sa base argileuse dans « l’argilite », on a vraiment au mieux, 103 m « d’argilite » au laboratoire. Le BRGM et le SRCAE-
Lorraine considèrent ces Terrains à chailles comme aquifères près des affleurements (http://www.geothermie-perspectives.fr/18-regions/lor-01-01.htm, voir Oxfordien) mais c’est aussi le cas en profondeur au forage pétrolier 1989 de Lezéville à 7 km au Sud de Bure (perte totale de fluides dans sa partie supérieure).
Hydrogeologue
22 novembre, 2013 à 12:14
Bonjour,
merci de tout ces éclaircissements. j’ai néanmoins une inquéitude relative au prix et aux risques associés à cette opération qui ne me semblent pas étudiés.
Sachant d’un pompage de test aura une durée minimum de 72 h et produira environ 30000 m3 d’eau salée à 180g/l pouvez vous évaluer le coût de traitement de cette eau et son acheminement vers des des centres de traitement ( il faudra environ 1500 rotation de camion).
je suppose qu’il faudra des capacités de stockage équivalentes si on veux les réinjecter. Il faudrait a minima également évaluer outre les coûts mais aussi les risques car les faibles cours d’eaux de la région ne sont pas en mesure d’encaisser une pollution de cette ampleur ( sans parler des routes et des camions…)
si on souhaite traiter ces eaux par dilution (si c’est possible c’est à dire il faut qu’il n’y ai que du NaCl) il faudrait environ consommer 3 à 5 millions de m3 d’eau.
Ceci sera à mettre en regard de la création d’un forage de réinjection dont il faudra également tester les capacités
bien cordialement
Géologue
22 novembre, 2013 à 14:06
Monsieur,
J’ai bien lu vos arguments et j’en retire une impression : je crains que vous n’ayez exercé la géologie qu’à l’écrit et non en la pratiquant « pour de vrai » sur le terrain.
Par exemple, si l’on s’intéresse à votre dernier paragraphe sur les terrains à chailles, vous dites que « les géologues Lorrains » les considèrent comme des aquifères près des affleurements. J’ai les remarques suivantes :
• Tout d’abord une précision. Que les géologues soient lorrains ou non n’apporte rien à la véracité des propos. Les géologues lorrains d’il y a trente ans étaient en effet les meilleurs connaisseurs de la géologie lorraine. Ça n’est plus le cas actuellement, la géologie régionale étant tombée dans les oubliettes. Les meilleurs connaisseurs actuels de certaines portions particulière du territoire lorrains peuvent maintenant être dijonnais, bordelais, lillois ou parisiens, selon le laboratoire ou l’entreprisse à qui des travaux d’étude ont été commandés. Paradoxalement, les géologues lorrains actuels sont plus souvent connaisseurs de la géologie du Niger, du Kazakhstan, de la Bolivie ou de la Mongolie que des marnes de la Woevre. Et quel est l’organisme qui est le meilleur connaisseur de la géologie du Sud de la Meuse et du Bassin parisien (pour ce qui est de la connections des nappes pour simplifier) ? C’est l’Andra.
• Deuxièmement : les qualités des terrains à Chailles zone A de l’Andra, exemple flagrant du type d’argument que vous utilisez et qui me fait douter de votre capacité d’expertise. Dans des séries de ce type, vous devriez savoir que l’apparition de faciès carbonatés en phase de séquence régressive et dans un contexte de barrière carbonatée s’appuyant sur des hautes fonds en contexte épicontinental est susceptible de rapides variations latérales et de diachronie. Ce qui est valable ici ne l’est plus 20 km plus loin, voire moins selon le contexte. On ne peut dons pas s’appuyer comme vous le faite sur une description à l’échelle de la région. Selon l’endroit où vous êtes, ces fameux terrains sont une ressource potentielle en eau ou non. Et encore, passer de la notion d’aquifère à celle de ressource nécessite un certain nombre de calculs prévisionnels en matière de rentabilité économique, confirmés ou non par des tests « en vrai » sur le terrain.
• Ce qui nous ramène à la notion de base en matière de prospection d’une ressource, qu’elle soit de charbon, de pétrole, de calcaire de construction, ou autre (une ressource de stockage par exemple). En géologie il faut payer pour voir et c’est à la fin du marché que l’on compte les bouses. Voici la démarche :
1. On fait de la biblio et on se dit que l’on aura plus de chance de trouver ce que l’on cherche ici plutôt qu’ailleurs ;
2. On demande de l’argent pour faire de la cartographie de surface ;
3. Si cela continue à être bon, on demande de l’argent pour deux ou trois forages ;
4. Puis une dizaine de plus pour être vraiment sûr, etc, etc.
5. Il arrive un moment où il faut se décider et convaincre ceux qui donnent l’argent de prendre le risque financier de mettre beaucoup d’argent sur la table pour mettre en exploitation.
6. Ensuite, ça passe ou ça casse : on peut très bien fermer une mine et finir sur un fiasco financier si le prix du minerai baisse ou si les teneurs attendues ont été mal estimées.
Vos argument basés sur des caractéristiques générales d’une formation à l’échelle d’une région, il faut les remettre dans le contexte dans lequel ils ont été écrits. Pour les documents du BRGM concernant la géothermie, il s’agissait de faire une synthèse générale basée sur la biblio existante à l’époque. Il s’agissait du point un de la démarche que je vous ai exposée.
La démarche du CLIS sur le forage de Montier-sur-Saulx serait le point 3, déjà onéreux.
Après, dire que des forages de test complémentaires sont d’un prix modéré, cela dépend pour qui ! Revenez me voir quand vous aurez trouvé quelqu’un prêt à mettre plusieurs millions d’euros dans des forages sans être sûr que la rentabilité soit au bout !
Pour finir, comparer le coût des tests nucléaires à la géothermie, c’est vouloir comparer des lapins et des salades. La dissuasion nucléaire est un choix politique qui a ses exigences propres en matière de coût. Soit on le fait et on met l’argent qu’il faut, soit on ne le fait pas. Ça n’empêche pas par ailleurs de développer la géothermie mais alors cela concerne des décisions politiques concernant le mix énergétique.
Cordialement
Godinot
23 novembre, 2013 à 0:45
Deux réponses d’un coup donc :
I) Bonjour Mr « Hydrogéologue »,
30 000 m3 divisé par 72 = 416 m3/h. Vous avez tout à fait raison. A partir des données que l’on a, la loi de Darcy indique qu’on peut atteindre ce débit (annexe 3 de l’assignation en total accord avec vous).
Si vous avez une pompe de cette puissance en place, c’est que le forage est déjà équipé pour l’exploitation, premier test en grandeur nature. Une exploitation de ce type étant toujours réalisée en doublet (un forage pour tirer, un forage pour réinjecter; cf. les 37 doublets du Dogger) pas de soucis, la saumure repart de là où elle est venue, seule la chaleur est prélevée en surface. GEOWATT précise (http://mirabel-lne.asso.fr/f/d1320_rapport_clis_vb-2.pdf, bas de page 8) qu’en phase d’étude, les couches sont testées en injection (GEOWATT a participé au programme européen d’avant garde ENGINE qui s’occupait justement des couches profondes à eau très salée). Comme vous le savez, c’est la relation {débit – évolution de pression dans l’aquifère} seule qui compte en études. Il n’y a pas besoin de gros débit sinon vous-même n’utiliseriez pas le débit de 416 m3/h à partir de caractéristiques obtenues sur un débit de 5 m3/h. Ce qui a été reproché par la Commission Nationale d’Évaluation en tout premier lieu (son rapport 2010, annexes p. 14), est que toute l’épaisseur de l’aquifère n’a pas été testée. Il sera sûrement nécessaire de prévoir une capacité de stockage provisoire en tests plus conséquents mais à l’impossible nul n’est tenu, on adapte le débit à la capacité décidée, pas l’inverse. N’oublions pas qu’un doublet réussi (par exemple pour chauffer la fromagerie AOC Brie de Meaux de Biencourt-sur-orge tout près de Bure, 110 emplois, qui en tirerait une image d’excellence écologique, + partie du village + des serres) en appellera d’autres. N’est-ce pas ce que le SRCAE-Lorraine souhaite ?
II) Re-bonjour Mr « Géologue »,
Pour la qualité aquifère près des affleurements, il s’agit de sources au pied de la « côte de Meuse » captées pour l’eau potable qui sortent des « Terrains à chailles » indiquées sur le site Infoterre/Ades du BRGM. Il y en a 5 dans la zone de recharge des aquifères de la zone de Bure : de Liffol-le-grand en Haute Marne en passant par Neufchâteau à Domrémy-la-pucelle dans les Vosges.
De votre démarche en matière de prospection de la ressource, je partage pleinement votre première étape : faire de la biblio. Voici ce qu’elle donne (étude spécifique du BRGM de 1979 sur la productivité estimée du Trias inférieur à l’aplomb de Bure : http://ubuntuone.com/5DiDx7OvNUW67ZWOV5VNYg) et c’est donc en suivant votre logique qu’elle est figure n°1 de l’assignation. Les deux ou trois forages dont vous parlez ensuite ont bien été demandés par une expertise au CLIS de Bure en 2005 : http://ubuntuone.com/2ml3kHeKFDKQsN5qOLUeRt. Mais il n’y aura que le forage évalué par GEOWATT en 2008 alors qu’entre temps Bure a été imposé par une loi basée sur les affirmations de l’Andra qui prétendait qu’il n’y avait aucune ressource géothermique d’intérêt. Pour le coût, le BRGM vient encore d’annoncer au CLIS de Bure le 04 novembre 2013 que le chauffage géothermique était moins cher que celui gaz/pétrole. Les prêts (en aucun cas des subventions) pour l’investissement de géothermie viennent classiquement de la caisse des dépôts et consignations sur l’épargne des livrets A des français (épargne particulièrement élevée en ce moment avec le relèvement du plafond). Après ce qu’il manque c’est la volonté.
meilleurs sentiments
Hydrogeologue
24 novembre, 2013 à 17:58
Merci de votre information, je n’avais pas compris que le projet de GEOWATT que vous représentez devait répondre à un besoin industriel de la Fromagerie de Biencourt. Ainsi,vous proposez la réalisation de deux forages pour pomper et réinjecter à faible débit et pour répondre aux besoins industriels de la Fromagerie. Il ne s’agit donc pas comme dans ma compréhension d’un seul forage de test pour confirmer la présence d’une ressource.
Ceci n’enlève pas la nécessité d’annoncer clairement les volumes de saumure ou boues qui seront stockées et les risques associés aux forages stockages et ruptures de conduites dans une vallée hydrologique particulièrement fragile. La réponse « pas de soucis » me paraît pour le moins curieuse. Une analyse des riques doit être présentée aux populations concernées et je vous engage à ne pas vous fier aveuglément à des bureaux d’études financés par les promoteurs du projet.
Par ailleurs, je ne comprends pas bien les angoisses de « géologue »: l’analyse économique de l’industriel permettra de choisir la technique de réalisation et d’exploitations et le mode de financement. Il me semble clair que c’est à l’industriel de payer et pas à la collectivité de Biencourt.
Enfin, les forages se trouvant en aval de Biencourt ( pour protéger la ressource en eau superficielle de ce village qui serait en première ligne), ces forages seront suffisament loin du stockage pour qu’il n’y ai aucune interaction des deux projets.
Dernier point technique, les débits d’exploitations devant être très faibles (effectivement 110 personnes + besoins industriels), les zones affectées par ce forage seront extrêmement limitées, surtout si la ressources que vous présentez, existe. Ainsi, en raison de la disjonction des couches et les rayons d’influence du périmètre de « pollution thermique » de la nappe ce projet de forage géothermique sera totalement disjoint du stockage.
Au vu de tous ces éléments il s’agit d’un problème d’investissement industriel à résoudre selon les schémas habituels par les industriels et leurs bureaux d’études
Godinot
25 novembre, 2013 à 1:25
Mr (ou Mme) « Hydrogéologue »,
Il aurait fallu préciser que le fait qu’il y a un forage de réinjection est sous-entendu lorsque l’on projette d’exploiter de l’eau chaude à cette profondeur (Trias inférieur, 1860 à 1980 m/sol) parce qu’elle est trop minéralisée, le sel du Keuper (Trias supérieur) n’est pas loin. Dés lors que vous avez votre doublet vous allez tirer un maximum d’eau chaude pendant l’hiver (centaines de m3/h) qu’elle soit salée ou pas puisqu’elle retourne au fond. Mon « pas de soucis » se situe à ce moment là puisque c’est ce qu’on fait sur 37 doublets de la région parisienne mais aussi en Allemagne, au Danemark, en Pologne… Pour de tels forages profonds d’exploitation, on ne peut en effet pas faire n’importe quoi. Ils ne peuvent être réalisés et équipés que sous surveillance de services très pointus (par ex. CFG Service du BRGM en France, Geothermie Neubrandenburg GmbH et GeoForschungsZentrum de Potsdam, en Allemagne, DONG Energy au Danemark…, ces trois derniers experts de longue date pour les grès). Le débat que nous avons eu plus haut concerne les investigations préliminaires, avant exploitation, et par ex. sur le premier forage avant de faire le second. On n’a pas des volumes ingérables à ce stade. Leur gestion était prévue dans le cahier des charges. Mais GEOWATT fait remarquer que ces tests « longue durée » n’ont jamais eu lieu ce que l’Andra a omise de dire (si vous voulez rentrer dans les détails sur ce qui a ou n’a pas été fait, il y a l’annexe 7 de l’assignation). Notez que je citais un exemple d’exploitation possible. Il n’y a aucun projet pour la fromagerie Renard-Gillard (pour partie d’un doublet) pour la bonne raison que jusqu’au rapport GEOWATT du CLIS, il n’y avait officiellement aucune eau chaude exploitable à l’aplomb de la zone de Bure ! Il y a aussi un problème administratif : les forages doivent être autorisés par la DREAL qui, à ma connaissance, en tout cas via les quelques personnes qu’on en a vu au CLIS de Bure qui se présentaient aussi comme représentantes de l’ASN, prétendait avec l’Andra jusqu’à présent qu’il n’y avait pas d’eau chaude exploitable…
meilleurs sentiments