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Une statue en l’honneur de la grande grève de 1963 de Trieux

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Au début des années 1960, la mine de Sancy, à Trieux, était menacée de fermeture. Le 14 octobre 1963, 258  mineurs de fer, soit la moitié de l’effectif, recevaient leurs lettres de licenciement. A l’instar des Gueules Noires un peu plus tôt, toutes les Gueules Jaunes se mobilisèrent. Près de 600 hommes se relayèrent pour occuper le fond du puits et entamer un siège de 79 jours. Un formidable élan de solidarité se mit alors en place. Pendant que leurs hommes occupaient le fond, les épouses, les mères, les sœurs et les filles de mineurs se chargeaient du ravitaillement. Même la commune de Valleroy offrit une vache aux grévistes pour qu’il puisse boire du lait. L’argent récolté était réparti dans des enveloppes et distribué à chaque famille en fonction de ses besoins. Pour tenir bon sous terre, les mineurs lorrains avaient même écrit une chanson, baptisée Le Chant de la corporation

A l’époque, l’événement fit tellement de bruit que des syndicats de mineurs du monde entier, de Chine, de Hongrie, d’Inde, d’Italie, de Pologne, d’Allemagne de l’Est, de Tchécoslovaquie et d’URSS, apportèrent leur soutien aux Lorrains. Cela n’empêcha finalement pas la mine de Trieux de fermer définitivement ses portes en 1968. Les mineurs furent licenciés en plusieurs vagues. Leur combat leur permit néanmoins de partir la tête haute, après avoir gagné leur reconversion et de petites primes. Certains choisirent ainsi d’aller travailler dans d’autres mines ou à l’usine.

Afin de mettre à l’honneur le riche passé de Trieux et de commémorer la grande grève de 1963, une stèle a dernièrement été dévoilée à l’entrée de la commune dans le prolongement de la locomotive et du wagon déjà installés quand on arrive d’Avril. Réalisée par le tailleur de pierre et ex-mineur jovicien Baptiste Congi, la sculpture de cinq tonnes, de 2,54 mètres de haut et de 85 cm de large représente un mineur le poing levé, accompagné d’une femme aux longs cheveux serrant un enfant contre sa poitrine. Le regard de l’épouse est tourné vers le puits de Sancy, où son mari lutte pour un monde meilleur. Une peluche ressort également de la pierre de Jaumont. Elle contraste avec la violence du bras du mineur.

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Un commentaire

  1. Groupe BLE Lorraine

    3 novembre, 2013 à 15:55

    L’image de la mine est associée à celle des mineurs, des hommes. Mais les femmes ont également joué un rôle important tout au long de cette épopée, que ce soit au quotidien, aux côtés de leurs maris mineurs, mais aussi directement à la mine, dans les lavoirs, la lampisterie, l’administration, les hôpitaux et même au fond. Les jeunes filles du Bassin houiller lorrain étaient même formées à l’Ecole ménagère pour apprendre à bien tenir un ménage.

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