Des fouilles menées par l’INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) depuis le début du mois d’août ont dévoilé, près de la Place Galland, à Verdun, les vestiges d’ateliers de chaudronnerie datant du Moyen-âge. Témoins d’un passé industriel méconnu, des petits murets de pierre, longtemps dissimulés, ont été dégagés.
Cette découverte est exceptionnelle dans la mesure où aucun atelier de chaudronnerie médiéval n’avait jamais été retrouvé en Lorraine ou en France. Des structures similaires avaient cependant été identifiées en Belgique, à Dinant et à Bouvignes. Les fouilles effectuées à Verdun vont permettre de reconstituer les unités de production. Les archéologues tenteront également de déterminer le nombre d’ouvriers qui y travaillaient, la nature et les techniques de la production, l’organisation interne du travail, ainsi que les liens hiérarchiques qui régnaient au sein des ateliers. Les premiers éléments dégagés semblent indiquer qu’il s’agissait d’une véritable production industrielle destinée en partie à l’exportation. Les techniques répétitives utilisées devaient sans doute demandaient peu de savoir-faire. Les traces des fours, ainsi que les fragments de moules et de creusets retrouvés amènent par ailleurs les archéologues à penser que les ateliers médiévaux verdunois fabriquaient certainement des chaudrons à trois pattes et de la vaisselle de cuisine de moyenne gamme. Les chaudronniers travaillaient des alliages à base de cuivre et de zinc, comme par exemple du laiton, très en vogue au Moyen-âge. Au-delà du commerce d’objets, Verdun a certainement aussi joué un rôle important dans l’approvisionnement des matières premières, notamment de zinc, dont les minerais courraient long de la vallée de la Meuse belge.
Le chantier de fouilles, qui s’étend sur 500 mètres carrés, sera prochainement remblayé pour laisser place à la construction de sept logements sociaux.
(Source : RL du 10/10/13)
