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De la flore de Lorraine

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La Lorraine se situe à un carrefour biogéographique qui subit des influences contrastées. L’Atlantique pèse sur l’Ouest de la Meuse, comme en témoigne la présence de la pulmonère à longue feuille ou encore de la primevère acaule qui poussent jusqu’aux coteaux de Malzéville. Le chêne pubescent et les centranthes à feuilles étroites donnent au contraire un air méditerranéen à la Lorraine. A l’Est de notre province, les plantes médio-européennes l’emportent. On ne rencontre le laser à trois lobes que sur les Côtes de Moselle, où il est stoppé par des influences océaniques. Cela reste un mystère car on ne le trouve pas en Alsace dans des milieux comparables.

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La Lorraine abrite une faune et une flore remarquables (Crédits photo : Raoul GILIBERT pour le Groupe BLE Lorraine)

Des singularités qui ponctuent l’espace lorrain, à l’image des mares salées, les pelouses calcaires sont celles qui caractérisent le plus cette harmonie possible entre l’homme et la nature. Ces espaces abritent une flore et une faune spécifiques, à l’image de certaines variétés d’orchidées. Outre la mante religieuse, on peut y observer l’unique variété de cigale vivant sous ces latitudes, à savoir la cigale des montagnes, ainsi qu’une myriade de papillons. Entre Domrémy-la-Pucelle et Vaucouleurs, la colline de Pagny-la-Blanche-Côte, en Meuse, abrite une flore et une faune plus coutumières des éboulis alpins. Sur ces coteaux aux faux airs de garrigue fleurit l’ibéris de viollet, une espèce d’orchidée endémique de la Lorraine.

Toutes ces raretés se sont développées grâce à l’homme. En effet, dès le Néolithique, l’occupation pastorale a défriché les hêtraies au profit des pelouses calcaires. Moutons et chèvres en ont façonné la végétation. La disparition du couvert forestier a favorisé l’émergence d’un environnement entropique. Le sol, calcaire et très perméable, facilite l’infiltration des eaux de pluie donnant naissance à un milieu très sec sur lequel ne poussent que des plantes méridionales. Sans l’homme, ce milieu n’aurait jamais vu le jour. L’espace serait toujours recouvert d’une hêtraie

Au fil des invasions et des échanges commerciaux, des plantes d’ailleurs sont également arrivées en Lorraine. Par exemple, l’implantation du buis dans notre belle province date de l’occupation gallo-romaine. Les experts ont ainsi circonscrit au Val-Suzon, en Bourgogne, la limite Nord de son aire géographique naturelle. D’autres plantes se répandent à la vitesse des poids lourds qui sillonnent l’A 31. Le séneçon du Cap, sorte de petite marguerite jaune, court par exemple le long de la bande centrale entre Metz et Nancy. Introduit en France par l’industrie lainière au XIXème siècle, il est resté en sommeil jusqu’au début des années 2000, avant d’exploser littéralement. La renouée du Japon ou la berce du Caucase ont quant à elles été introduites par les botanistes de l’Ecole de Nancy.

(Source : RL du 14/08/2013)

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Un commentaire

  1. Naturaliste

    17 novembre, 2013 à 23:59

    Alerte destruction des buis à Saint Amand sur Ornain : ces buis ont été implantés par les gallo romains il y a 2000 ans. La forêt attenante au site archéologique de Nasium est en cours d’exploitation. Tous les buis sont abattus. Disparition d’un patrimoine végétal en cours.

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