La forteresse de Rodemack, qui s’étend sur quatre hectares, a été acquise par la Communauté de Communes de Cattenom et Environs (CCCE) en 2004. Cette dernière s’est engagée dans un projet de restauration de 21 millions d’euros pour réhabiliter et mettre en valeur le site. Il s’agit de l’un plus importants chantiers patrimoniaux de Lorraine. Enduits refaits, murailles remontées, terrasses des tours réhabilitées, etc., depuis cet été, les travaux ont métamorphosé le village, classé parmi l’un des plus beaux de France.
Les fouilles entreprises dans le cadre du projet de restauration de la forteresse de Rodemack ont révélé des vestiges insoupçonnés
Le château-fort des seigneurs de Rodemack, qui remonte du XIIème siècle, a connu maintes destructions et transformations au fil des guerres et des changements de propriétaires. Les vestiges qui nous sont parvenus aujourd’hui sont essentiellement postérieurs au XVIème siècle. Aucune fouille archéologique n’avait jamais eu lieu auparavant. Des tonnes de terre ont été déblayées pour mettre au jour les fondations médiévales que personne ne connaissait jusqu’alors. Elles devraient permettre de reconstituer les plans de la forteresse initiale.
Au pied des deux tours restaurées, l’ancien fossé a été dégagé, laissant apparaître le mur sur lequel reposait un pont-levis. A l’avant, les fondations d’un mur d’enceinte et d’une tour ont également été mises au jour par les archéologues de l’INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) après le décaissement d’innombrables mètres cubes de terre. Cette entrée devrait donner un aspect majestueux au site. Quelques monnaies des XVème et XVIème siècles ont aussi été retrouvées, tout comme des boulets de canons et un tas de projectiles en tout genre.
Ces récentes découvertes sont d’une telle qualité qu’elles pourraient inciter la CCCE à modifier son projet, afin de les prendre en compte. Le nouvel Office de Tourisme, dont la construction risque de masquer ces vestiges, pourrait être déplacé. Les fouilles entreprises révèlent un potentiel important à exploiter. Place forte stratégique, le château semble avoir été bien plus important et plus puissant que celui de Malbrouck à Manderen.
Ecurie, chapelle, tours, maison des officiers, une quarantaine de personnes travaillent sur le site en vue de le restaurer. L’ampleur du chantier ne devrait d’ailleurs plus permettre d’accueillir du public entre 2014 et 2018.
(Source : RL du 28/08/2013)
Groupe BLE Lorraine
30 avril, 2014 à 12:00
Le chantier de fouilles archéologiques de la forteresse de Rodemack est le plus important de Lorraine. 4 000 mètres carrés de surface ont été passés à la loupe en 2013, 7 500 le seront au total en 2014. Face au pavillon des officiers, réhabilité au XIXème siècle, une cour moitié pavée, moitié dallée, en pente, a été mise au jour. Son état de conservation est exceptionnel. En révélant les fondations de bâtiments défensifs des XIVème et XVème siècles, les archéologues ont compris qu’ils avaient à faire à un empilement de châteaux. Ils ont également déterré des verreries, des pièces de monnaie, des céramiques, des ustensiles de cuisine, à partir desquels ils vont pouvoir étudier comment se nourrissaient les habitants de l’époque, ainsi que des gardes d’épée du XIème siècle.
Groupe BLE Lorraine
28 septembre, 2014 à 22:29
Le fouilles entreprises à Rodemack ont révélé de nombreux trésors, à l’image d’une mesure seigneuriale, où l’on versait jadis des grains en guise d’impôt, d’une dague du XVème siècle entière, ce qui est rare, de plus de 250 pièces de monnaie, dont la plupart remontent aux XIVème et au XVème siècles, ou encore d’une pierre romane avec son tympan de fenêtre remontant au XIIIème siècle. Un puisard qui servait à assécher le sol d’un atelier de métallurgie, unique en Lorraine, a également été mis au jour. Dans l’enceinte de l’ancienne écurie, une porte emmurée avec de l’argile et du sable cachait une cave voûtée de 7,5 mètres sur 4, qui servait probablement à stocker des vivres. Dans la demeure seigneuriale du XIIIème siècle, les archéologues ont découvert trois pièces en enfilade : une cave, une cuisine et un immense four à pain. Une salle datant du XVème siècle a par ailleurs été dégagée juste derrière les écuries.
Les salles excavées et la basse-cour datant du Moyen-âge et de la Renaissance ont permis d’acquérir davantage d’informations sur le noyau originel de la forteresse. Une poudrière de deux mètres de profondeur et trois murailles correspondant aux trois états principaux du château aux XVème, XVIème et XVIIème siècles ont enfin été mises à jour.