Il est neuf heures en cette belle matinée de juillet. Le Soleil tape déjà, illuminant de ses rayons l’été lorrain. Les premiers visiteurs ne sont attendus que dans une heure. Les 1 500 animaux, issus de 100 espèces, qui vivent en semi-liberté au Parc de Sainte-Croix, à Rhodes, dans le Pays de Sarrebourg, sont quant à eux éveillés depuis longtemps déjà. A l’intérieur, les guides et les soigneurs, reconnaissables à leur polo rouge, commencent aussi à s’activer.
A la belle saison, près de 3 000 visiteurs arpentent quotidiennement les quatre kilomètres de sentiers proposés. Mais ils ne peuvent pas tout voir, le lieu entend garder quelques-uns de ses secrets. Dans le cadre de notre partenariat avec le Parc animalier de Sainte-Croix, des membres du Groupe BLE Lorraine ont néanmoins eu le privilège de découvrir ses coulisses. Une expérience unique, insolite et inoubliable !
Dans l’enclos des ours, prêts à cacher leur nourriture ! (Crédits photos : Groupe BLE Lorraine)
Le domaine de Sainte-Croix présente, dans un écrin de verdure de 120 hectares, la faune européenne. Ours, cerfs, lynx, bisons et loups peuplent en particulier les bois et les plaines du site. Mais qui dit faune sauvage dit sécurité. Nous en avons vite pris conscience lorsque nous sommes entrés sur le territoire des ours. Les normes sont strictes. Le dispositif est impressionnant. Des interrupteurs, des verrous, des cadenas, des grilles et différents niveaux de clôtures électriques veillent à la sécurité des soigneurs, du personnel et des visiteurs. On est content de le savoir quand on pénètre carrément dans l’enclos des quatre ours bruns pour préparer et cacher leur nourriture. La réalité remplace alors la 3D. Au milieu des troncs d’arbres desséchés et des hautes herbes, on se croirait dans Jurassic Park. Heureusement pour nous, les bêtes, arrivées en 1999 en provenance du Zoo d’Amnéville, n’ont pas encore été lâchées. Elles s’impatientent néanmoins à l’odeur de la nourriture et le font savoir. L’heure du repas a sonné. Si elles paraissent attendrissantes avec leurs museaux et leurs poils, on se dit néanmoins que le moindre câlin de ces grosses peluches de 250-300 kg peut être fatal. Difficile également de leur échapper puisqu’un ours brun adulte court jusqu’à 50 km/h ! Passé ces quelques rappels, nous arpentons donc l’enclos pour y disséminer des graines et des légumes sous les rochers et les troncs, étaler de la confiture en haut des branches et jeter des pommes dans l’étang, afin que les ours se jettent à l’eau. Une fois le travail accompli, nous remontons sur la passerelle d’observation pour contempler la sortie majestueuse des quatre ours, ravis de pouvoir enfin partir à la recherche des victuailles. Un jeu et une détente pour eux, un moment magique pour nous.
Les ours sont bien plus agiles que l’on ne croit, surtout pour aller chercher de la confiture étalée en haut d’un tronc ! (Crédits photo : Groupe BLE Lorraine)
Il faut dire que les animaux du Parc ont un appétit féroce. Tous réunis, ils consomment annuellement 18,5 tonnes de viande, 10 tonnes de poissons, 31 tonnes de céréales et de granulés, 3,5 tonnes de compléments alimentaires, 100 tonnes d’ensilage de maïs, 94 tonnes de foin et 6 tonnes de fruits et légumes ! Les pélicans avalent chacun 1,5 kg de poissons par jour ! Les entrées permettent de financer toute cette nourriture. Les rations quotidiennes des animaux sont soigneusement préparées dans les cuisines du Parc situées dans les bâtiments d’une ancienne ferme. On y trouve deux chambres froides, un congélateur à viande, une salle de préparation, une salle de lavage, une salle vétérinaire et des quarantaines. Pas étonnant alors qu’on croise toutes sortes de métiers à Sainte-Croix. Des agents d’accueil à l’entrée et à la boutique, au personnel du restaurant, en passant par les soigneurs animaliers, les guides, les artistes des spectacles, le vétérinaire et l’éthologue, qui s’occupe du bien-être des animaux en captivité, le Parc est une véritable fourmilière.
La plaine des cerfs … et des cigognes (Crédits photos : Groupe BLE Lorraine)
Après un crochet par la plaine des cerfs, nous prenons ensuite la direction de l’île aux lémuriens. Après être passé par le bâtiment des soigneurs, nous suivons le sentier balisé qui permet de découvrir ce domaine luxuriant de 3 000 mètres carrés, unique dans l’Est de la France. Les primates y vivent en totale liberté, bondissant de branches en branches. Ils ne risquent en effet pas de s’échapper de leur île car ils craignent l’eau par-dessus tout. Trois espèces de lémuriens cohabitent à Sainte-Croix : les makis cattas, les lémurs à ventre roux et les varis roux. Tous sont arrivés en Lorraine dans le cadre de la « Mission Biodiversité, le Voyage de Néo », un espace du Parc spécialement dédié à la préservation de la biodiversité mondiale à travers l’exemple de l’île de Madagascar. Symbole de cette île, les lémuriens sont des espèces menacées. Ils font par conséquent partis des engagements du Parc en faveur de la protection des espèces en danger.
Les lémuriens en ballade sur leur île (Crédits photo : Groupe BLE Lorraine)
Nous quittons l’île des lémuriens pour nous engager sur le sentier menant au territoire des loups. Le Parc abrite quatre meutes de loups : deux meutes de loups gris d’Europe, une meute de loups blancs d’Alaska et une meute de loups noirs Timberwolf. Cette dernière constitue d’ailleurs la grande nouveauté de la saison 2013. Ces animaux, emblèmes du Parc naturel du Yellowstone, aux Etats-Unis, disposent ici d’un espace de 12 000 mètres carrés ponctués de forêts, de clairières et d’un ruisseau. De nombreux éléments muséographiques et scénographiques, avec notamment la reproduction d’une mine d’or et d’un comptoir de trappeur, ainsi que plusieurs points d’observation ont été aménagés pour tout savoir sur la meute. Dans quelques temps, deux nouveaux hébergements insolites modernes et écologiques permettront également à quelques privilégiés de dormir au plus près des loups noirs.
L’heure du repas pour les loups noirs (Crédits photo : Groupe BLE Lorraine)
Le Parc de Sainte-Croix a beaucoup évolué ces dernières années. Il accorde beaucoup d’attention à la qualité de ses installations pour le plus grand confort des animaux et des visiteurs. Au point d’être devenu une référence internationale dans le domaine de la pédagogie et de la présentation de la faune européenne. Tant de chemin a ainsi été parcouru depuis sa création en 1980 par Gérald et Liliane Singer, couple d’agriculteur passionné par les animaux de nos contrées. Sainte-Croix était alors un pari un peu fou et osé. Gérald Singer convertit ses terres agricoles en parc animalier dans l’idée de faire partager au plus grand nombre son amour de la nature. Plus de trente après son ouverture, le Parc Animalier de Sainte-Croix est aujourd’hui une incontestable réussite. Pionnier dans son domaine, il est le 1er parc de faune européenne en France en termes de fréquentation et de superficie. Plus de trois millions de personnes l’ont visité depuis 1980.
Le loup, emblème du Parc, alimente de nombreux contes et légendes (Crédits photo : Groupe BLE Lorraine)
Des nouveautés attendent en 2014 les 250 000 visiteurs annuels du Parc. A commencer par la création de nouveaux points d’observations et la rénovation de certains enclos, à l’image de ceux des chats forestiers et des ours.
Le Parc est une constante source d’émerveillement de la nature (Crédits photo : Groupe BLE Lorraine)
Le Groupe BLE Lorraine remercie l’ensemble du personnel du Parc pour son accueil et sa disponibilité, en particulier le service communication, les guides et les soigneurs animaliers rencontrés au cours de cette visite très enrichissante. Nous avons ainsi pu mesurer la qualité et la richesse du Parc, tout en découvrant ses coulisses et sa gestion responsable au quotidien.
Groupe BLE Lorraine
11 juillet, 2017 à 19:29
Après les six naissances de l’année dernière, cinq nouveaux louveteaux gris sont nés en mai au Parc animalier de Sainte-Croix, à Rhodes. La meute de loups gris, installée en 2015, compte donc désormais quatorze membres. Les soigneurs du parc ont été les dénicher de leur tanière pour s’assurer de leur bonne santé, déterminer leur sexe et leur insérer une puce électronique sous la peau. Véritable carte d’identité des animaux, celle-ci leur permet de rejoindre le fichier national de l’espèce, qui recense déjà près de 600 individus. Ce dernier est géré en Lorraine par l’association du Parc animalier de Sainte-Croix.
Groupe BLE Lorraine
14 août, 2019 à 0:11
Après les pandas roux et les lémuriens, le Parc animalier de Sainte-Croix a accueilli en 2018 deux gibbons à favori roux, une femelle au pelage crème et un mâle noir. Ces deux représentants de la plus petite espèce de grand singe viennent compléter la Mission biodiversité du Voyage de Néo en la réorientant vers l’Asie du Sud-Est après Madagascar. Les gibbons à favori roux sont en effet menacés au Cambodge, au Vietnam et au Laos. A Sainte-Croix, les gibbons disposent de mille mètres carrés de superficie sur l’ancienne île aux oiseaux. Leur espace a été agrémenté de lianes et de ponts qui leur permettent d’aller d’arbre en arbre. A noter que trois points d’observation ont été aménagés pour les visiteurs.