Après plus de 25 ans de fabrication à la fromagerie Saint-Thiébault, la Tomme de Gorze était arrivée au summum de la qualité. Tout comme le Petit Roux. Les deux spécialités de notre terroir ont pourtant dernièrement disparu.
C’est après avoir vu un moine faire du fromage que Fabien Catteloin avait décidé de se reconvertir et d’investir pour créer sa petite entreprise artisanale en confectionnant la Tomme de Gorze. Les amateurs la retrouvaient dans un rayon d’une soixantaine de kilomètres autour de son lieu de production, que ce soit dans les grandes surfaces, sur les marchés ou chez les petits crémiers-fromagers. La Maison Conrad, fief de maîtres-fromagers affineurs messins, avait été la première à accorder sa confiance à la Tomme de Gorze. C’était en 1987. Depuis fin mars, la production de la fromagerie Saint-Thiébault, qui confectionnait annuellement près de 16 tonnes de fromages fabriqués exclusivement à base de lait cru de vache, s’est arrêtée dans le silence le plus complet. Elle a été victime des nouvelles normes européennes. Une situation paradoxale alors même que les consommateurs recherchent de plus en plus des produits sains et du terroir. Ces contraintes sont en train de tuer nos petits producteurs. Aujourd’hui, pour avoir les agréments sanitaires, il faut de tels moyens financiers que ni l’éleveur de vaches laitières, ni les petits producteurs de fromages, ne sont en mesure d’investir autant d’argent pour s’équiper de laboratoires flambants neufs. Cette réglementation fait le jeu des fromageries industrielles qui entendent éradiquer les producteurs locaux pour gagner des parts de marché.
Toujours est-il que de nombreuses personnes demandent encore de la Tomme de Gorze. C’était un produit qui séduisait particulièrement les touristes à la recherche de spécialités régionales. Les consommateurs regrettent déjà la subtilité et le goût particulier de ce fromage au lait cru qui faisait la fierté du village (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2010/07/26/patrimoine-et-histoire-a-gorze/).