Le jardin maori des Jardins fruitiers de Laquenexy, près de Metz, a dernièrement été inauguré après une cérémonie chargée d’une symbolique très forte. Il s’agit du premier du genre créé hors de Nouvelle-Zélande.
Torses nus, langues tirées et visages couverts de peintures tribales, une vingtaine de guerriers maoris ont participé au lever du Soleil à la cérémonie d’ouverture du jardin sous les ordres proférés en maori d’un officiant. Baptisé « Te Putake » (qui signifie racine en maori) ce jardin ovale, entouré de palissades, s’inspire des traditions ancestrales des jardins maoris. Pour ce peuple, les sculptures rouges taillées dans des bois venus de leurs îles, les plantes et les pierres ont une âme. La cérémonie, à laquelle ont assisté des dignitaires algonquins pour représenter les premières nations du Canada, vise à « éveiller » ces esprits, émanations des ancêtres. Le rituel a débuté au son d’instruments traditionnels : putatara (conque), petarino (flûte en bois) et purerehua (crécelle). Danses et incantations se sont ensuite succédées pour raviver les forces de la vie présentes dans le jardin. Ce dernier commence d’ailleurs doucement à apparaître entre fougères, magnolia, phormium, patates douces, calebasses et arbre de fer soumis en permanence à la brumisation. Toute une végétation liée aux îles de l’antipode, au climat tempéré, a ainsi été installée. Plusieurs trésors ont de même été directement importés de l’archipel du Pacifique, notamment un tronc de kauri et un bloc de jade (pierre de Pounamou) d’environ quatre tonnes, la plus grosse pierre de ce genre hors du territoire néo-zélandais. Dans la culture maorie, le jade est aussi précieux que l’or dans la culture occidentale.
Te Putake fait suite à un premier jardin amérindien, Ohtehra, créé il y a deux ans. La Moselle tend ainsi à rendre un hommage vivant aux peuples premiers, loin des musées. A noter enfin qu’il n’existe que trois jardins maoris au monde, dont deux en Nouvelle-Zélande et désormais un en Lorraine.
bloggerslorrainsengages
21 août, 2013 à 15:25
Inauguré en 2010, Ohtehra est le fruit d’une collaboration avec le Jardin botanique de Montréal. Après le succès de ce Jardin des Premières Nations du Québec, qui se veut le reflet des relations intimes que les peuples autochtones entretiennent avec la nature, un nouveau pont a donc été établi entre la Moselle et les Antipodes, plus précisément la tribu des Ngai Tahu, en Nouvelle-Zélande. Le sculpteur Riki Manuel, qui en est issu, a réalisé les œuvres symboliques qui agrémentent Te Putake, ce jardin de forme ovale entouré d’une palissade en bois.