Le dernier grand esturgeon pêché dans la Moselle a été retiré à Sierck-les-Bains en 1938. Empaillé, ce spécimen historique de la famille des acipenséridés fait partie des réserves des Musées de la Cour d’Or, à Metz.
Les salmonidés ont tous déserté les eaux de la Moselle (Crédits photo : DRAAF de Lorraine)
Cette évocation témoigne de l’ampleur de la dégradation du fleuve survenue en moins d’un siècle. Outre le grand esturgeon, l’alose, le saumon et la truite de mer ont également déserté les eaux de la Moselle. Mais plus encore que les grandes rivières, c’est la santé des petits cours d’eau qui préoccupe le plus les acteurs de l’environnement. Même si en vingt ans les industriels ont fait des efforts considérables, et si la capacité d’autoépuration des cours d’eau s’est améliorée, le problème des polychlorobiphényles (PCB) reste entier. Les pollutions diffuses générées par l’agriculture, véritable cocktail de pesticides, fongicides et phytocides, infestent les petits cours d’eau situés en tête de bassin. Les médicaments constituent par ailleurs une source de pollution chimique dangereuse pour la faune aquatique. Les antibiotiques et les antidépresseurs sont en effet des perturbateurs endocriniens qui peuvent changer le sexe des poissons.