A la croisée des chemins européens, transition entre le monde catholique et les territoires protestants, la Lorraine occupait au XVIème siècle une position géographique stratégique, qui plaçait le Duché au carrefour des influences artistiques. Précocité du courant humaniste, rayonnement de la cour ducale, innovations scientifiques ont fait de la Lorraine un pivot des grands courants artistiques de la Renaissance.
L’Hôtel d’Haussonville à Nancy (Crédits photo : Office de Tourisme de Nancy)
Plusieurs foyers artistiques et intellectuels virent ainsi le jour à Saint-Mihiel, la « petite Florence lorraine », à Pont-à-Mousson, où fut fondée la première université lorraine en 1572, Châtillon-sur-Saône, Vic-sur-Seille, Marville, ou encore Bar-le-Duc, qui s’enorgueillit de l’un des plus beaux ensembles Renaissance en France.
A Nancy, Charles III, digne héritier de René II, vainqueur de la Bataille de Nancy et premier urbaniste de la cité ducale, fit bâtir la Ville Neuve. Parallèlement, hôtels particuliers et châteaux fleurirent un peu partout en Meuse.
La Lorraine, qui entretenait des relations privilégiées avec l’Italie, constitua un vecteur naturel pour la diffusion d’une nouvelle pratique artistique, en rupture totale avec le monde médiéval. On qualifie cette période « d’âge d’or » de la Lorraine, dont le patrimoine s’est enrichi de l’œuvre d’artistes illustres, à l’image des sculpteurs Ligier Richier et Mansuy Gauvain, des peintres Jacques Bellange, Claude Deruet et Georges de la Tour, du graveur Jacques Callot, ainsi que des verriers Valentin Bousch et Georges Le Verrier.
Groupe BLE Lorraine
29 novembre, 2016 à 20:38
Au temps de sa superbe, les hôtels particuliers Renaissance valaient à Saint-Mihiel la dénomination de « Florence lorraine ». Le XVIème siècle a marqué de son empreinte le vieux bourg et le quartier naissant de la halle. Boutiques, demeures bourgeoises, monastères et chapelles en faisaient une ville élégante et raffinée. La bibliothèque de l’abbaye d’époque carolingienne abrite encore quant à elle un fonds de près de 9 000 ouvrages, dont de nombreux manuscrits et incunables.