Toute une nature s’exprime en ville, dans un environnement très favorable, dans les parcs et jardins. Une faune et une flore que de nombreux citadins n’ont pas idée. L’inventaire réalisé sur le territoire de l’agglomération nancéienne a par exemple mis en évidence la présence de 1 500 espèces, dont 150 sont protégées.
Le blongios nain a été découvert sur les berges de la Seille, à Metz (Crédits photo : Eric Ferry & Bruno Oertel)
La ville offre à certaines espèces animales les territoires pour vivre qu’elles n’ont plus à l’état naturel. De nombreux oiseaux sauvages, généralement faciles à observer, ont ainsi conquis les milieux urbains. Des cigognes se sont installées au centre de Nancy, de Bitche ou encore de Saint-Nicolas-de-Port. Le blongios nain, plus petit héron européen, a été découvert par hasard, près du centre-ville de Metz, dans un site bordant la Seille. L’échassier, noir et ocre, vit dans une roselière à l’écart. La destruction de ses habitats met l’espèce en danger. Le faucon pèlerin avait de même failli disparaître. Menacé par les pesticides, il ne trouvait plus à se nicher dans les falaises extérieures. Il utilise à présent des édifices religieux, comme à Metz, Nancy ou Saint-Nicolas-de-Port pour se reproduire. Qui plus est, ce rapace au piqué prodigieux est aussi un prédateur du pigeon. Il constitue dès lors une alternative naturelle pour réguler leur population.
Par ailleurs, bien que le rat ne suscite pas spécialement l’affection, il peut consommer annuellement environ 80 tonnes de déchets dans des villes de la taille de Metz ou de Nancy. Sans lui, il faudrait descendre plus souvent dans les égouts pour les déboucher.
Néanmoins, les villes voient également l’arrivée d’espèces invasives ou exotiques. Par exemple, les premières observations de perruches à collier dans un parc public de Nancy remontent à une petite dizaine d’années. Elles étaient trois. Elles sont aujourd’hui entre 50 et 100. Ces oiseaux ont pu s’échapper ou être relâchés. La perruche à collier vit d’habitude en Afrique ou en Inde. Mais elle a de bonnes dispositions pour passer l’hiver européen. A Bruxelles, on dénombre entre 5 000 et 10 000 individus. La Ville de Nancy observe avec une pointe d’inquiétude leur implantation. Ces perruches ne sont ni chassables ni nuisibles. Elles bénéficient d’un flou juridique. Elles définissent en tout cas un nouvel écosystème et il n’est pas certain que cette invasion soit appréciée de la nature.
A Metz, l’inventaire, débuté en 2011, se poursuit jusqu’en mai prochain. Outre le blongios nain, il a d’ores et déjà permis de découvrir deux plantes rares, une tulipe sauvage à Bellecroix et la gagée velue, une fleur jaune, à Borny.
bloggerslorrainsengages
3 juillet, 2013 à 16:45
Une étude a dernièrement confirmé la présence de nombreuses espèces protégées (batraciens, chauves-souris et salamandres) aux abords immédiats de la route qui relie Ars-Laquenexy à la Zone d’Activité Communautaire « pôle Santé innovation » et au Centre Hospitalier de Mercy. Les observations ont montré que ces animaux ont colonisés toute la forêt et les ouvrages militaires environnants. Au printemps, les batraciens traversent la chaussée à un endroit précis pour aller se reproduire aux abords de l’étang proche de la Grange aux Bois. Un blocage de chaussée d’une hauteur de 50 centimètres a donc été aménagé de part et d’autre de la route à cet endroit. Ce barrage oblige les batraciens a emprunté l’un des trois crapauducs pour rejoindre leur lieu de ponte en toute sécurité.
Groupe BLE Lorraine
8 avril, 2018 à 10:55
La perruche à collier prolifère à Nancy, comme dans beaucoup d’autres villes en France d’ailleurs. A tel point qu’on en compte plusieurs centaines dans la cité ducale. Il s’agit au départ d’oiseaux relâchés par des particuliers ou d’autres qui se sont échappés, avant de se reproduire. Cette espèce exotique n’a pas de prédateur naturel en Lorraine. A Nancy, elle vit principalement dans les parcs en mangeant la nourriture laissée par l’homme. L’expansion de la population de perruches à collier est surveillée, afin de déterminer si sa présence a un impact négatif ou non.
Groupe BLE Lorraine
5 octobre, 2021 à 19:25
Inexploité depuis plus de quatre décennies, le canal de Jouy constitue désormais un havre de biodiversité en milieu urbain. Créé en 1867 sur un remblai, il est toujours géré par VNF (Voies Navigables de France) et serpente sur huit kilomètres entre Metz et Jouy-aux-Arches. La voie d’eau a vocation de digue. Elle a été aménagée pour lutter contre les crues de la Moselle. En 1947, une rupture partielle du canal de Jouy a en effet révélé toute son importance car les quartiers de la Vacquinière, des Friches et Saint-Pierre, au Sud de l’agglomération messine, avaient alors tous été inondés par la Moselle. Le canal de Jouy a les caractéristiques d’un plan d’eau forestier. Selon un inventaire effectué en 2015 par l’ONF (Office National des Forêts), il abrite une vingtaine d’espèces d’oiseaux différentes, dont le martin-pêcheur, 18 espèces de libellules, dont l’Anax napolitain qui se rencontre rarement en Lorraine, huit espèces différentes de papillons et enfin quatre de chauves-souris, dont le murin de Daubenton qui affectionne particulièrement les zones humides.