L’ancienne base aérienne de Marville-Montmédy ambitionne de devenir la seconde centrale solaire de France, après celle de Toul-Rosières.
Le dépôt de demande de permis de construire remonte au 31 août 2010, soit un mois avant celui concernant le site de Toul, datant, lui, du 30 septembre. C’est pourtant bien ce dernier qui est aujourd’hui opérationnel. Portée par Nadine Morano, alors ministre, la centrale touloise a bénéficié du feu vert de Paris quelques jours avant la fin du moratoire Sarkozy, échappant ainsi aux griffes de la Commission de régulation de l’énergie. Avec ses 1,4 million de panneaux photovoltaïques répartis sur 360 hectares pour une puissance de 115 MWc (megawatts-crêtes), la plus grande centrale solaire de France est entrée en service le 13 novembre dernier. Le projet de Marville, qui porte sur la couverture en panneaux solaires de 191 hectares de l’ancienne base aérienne, est quant à lui au point mort. Il est passé à la trappe en faisant les frais du quota Besson d’attribution annuel de 500 MWc et de la baisse de 20 % du tarif de base applicable aux installations de plus de 100 Kw. La plupart des projets retenus étaient en effet situés dans le Sud-Est de la France en raison de leur forte rentabilité. Visiblement, aucun critère d’aménagement du territoire n’a été retenu.
Depuis, le ministre français de l’écologie, du développement durable et de l’énergie propose de relancer les appels d’offres pour les installations et de réévaluer les tarifs de rachat de l’électricité en fonction du lieu de fabrication des modules photovoltaïques. En Lorraine, ce bonus, susceptible de ramener de l’équité entre le Nord et le Sud de la France, relancerait les espoirs des promoteurs de Marville qui investissent dans une technologie franco-française, moins polluante que les panneaux importés d’Asie. Ainsi, à la différence de Toul, ces panneaux ne contiennent aucun métal lourd. Cette technologie articule également une installation pivotante permettant de suivre la course du Soleil, afin d’optimiser la production d’électricité.
La centrale meusienne, qui représente un investissement de 150 à 200 millions d’euros, pourrait produire jusqu’à 70 MWc, soit l’équivalent de la consommation journalière en électricité d’une ville de 30 000 habitants.