A l’issue de la saison 1937-1938, le FC Metz finit seulement à la onzième place de Division 1. Mais après un magnifique parcours en Coupe de France, marqué par les éliminations de Reims (5-0), Roubaix (2-1), Cannes (3-0) et Fives (1-0), les hommes de l’entraîneur anglais Ted Maghner rencontrèrent Marseille en finale le 8 mai 1938 devant 35 000 spectateurs, dont 3 000 Lorrains, au Parc des Princes.
Les Messins maîtrisèrent la première période et obtinrent même un penalty sur une main d’Abdelkader Ben Bouali dans la surface de réparation que l’arbitre alsacien, M. Munsch, annula quelques secondes plus tard sous la pression des joueurs olympiens. L’incompréhension gagna alors aussi bien le banc messin que les tribunes. Il faut dire que le public avait pris fait et cause pour les Lorrains qui résistèrent aux assauts des stars marseillaises jusqu’à la 49ème minute et l’ouverture du score de l’international hongrois Willy Kohut. Alors que Marseille se contentait de gérer son maigre avantage, les Messins parvinrent à égaliser à la 88ème minute. S’en suivirent des prolongations crispantes. A la 118ème minute, le Marseillais Manu Aznar leva les bras après avoir placé une tête hors de portée de Charles Kappé, le gardien messin. Mais Charles Fosset se précipita pour repousser le ballon. Aujourd’hui encore, personne ne sait si le ballon a franchi la ligne. Le très versatile M. Munsch hésita avant de finalement accorder le but et offrir la Coupe à Marseille. Une énorme protestation populaire secoua alors le Parc des Princes. Le public acclama les Lorrains et conspua le tour d’honneur des Marseillais en jetant sur la pelouse des centaines de petits coussins rouges.