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De la biculturalité messine

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Metz entretient plus que toute autre ville de Lorraine, pays d’entre d’eux, une relation particulière avec son patrimoine franco-allemand.

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Façades de maisons de maîtres sur l’Avenue Foch à Metz (Crédits photo : Philippe Hoch)

La période de l’Annexion au Reich (1871-1918) a un statut particulier de Terre d’Empire. C’est complètement différent de 1944 avec une germanisation forcée du jour au lendemain. L’afflux d’Allemands est un phénomène purement messin. Après Strasbourg, Metz est la seconde ville d’importance administrative. Cette période était moins critiquée qu’ignorée. Avant 1918, on n’entendait pas parler de l’oppresseur, les gens rejetaient simplement l’influence allemande, notamment architecturale, que les Messins n’aimaient pas. Le Quartier impérial, avec par exemple la Gare, l’Hôtel des Postes, l’Hôtel des Mines et les façades de l’Avenue Foch est représentatif de la cohabitation franco-allemande et de son héritage architectural. D’une manière plus confidentielle, il reste également une littérature d’auteurs, de « Pieds noirs » allemands. Nées en Moselle, ces personnes expulsées ou parties après 1918 ont entretenu une nostalgie d’une époque où les deux cultures vivaient en bonne intelligence. Toutes ces caractéristiques font aujourd’hui encore de Metz une ville biculturelle.

Au final, ce fut une longue période d’existence pacifique dans laquelle cohabitaient les deux cultures. Le Droit Local en est d’ailleurs l’héritage. L’hostilité française vis-à-vis des Allemands est née en 1944, avec entre autres les expulsions. Le souvenir douloureux de cette période fait que certaines personnes ne peuvent toujours pas accepter la réconciliation.

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Un commentaire

  1. Groupe BLE Lorraine

    28 juin, 2021 à 23:00

    Ce que j’aime dans Metz, c’est qu’il autorise tous les voyages. Voyages dans le temps. Et voyages en Occident. Des vestiges gallo-romains au Centre Pompidou, la ville offre en effet tous un tas d’architectures aussi diverses que foisonnantes. Des styles, des bâtiments qui, souvent, nous transportent ailleurs. Voulez-vous voir à quoi ressemblent Dresde, Leipzig et Nuremberg ? Allez traîner vos guêtres du côté de la gare et de l’Avenue Foch. Préférez-vous le style classique, à la française ? Rendez-vous Place de la Comédie. La Porte des Allemands, il faut le dire, n’est pas moins impressionnante que la Porte de l’Aude à Carcassonne et les arcades de la Place Saint-Louis sont aussi élégantes que celles de Montpazier, dans le Périgord. Mais ce que je préfère encore, c’est l’ambiance italienne qui se dégage des venelles de la Colline Sainte-Croix, par certains matins de printemps, quand le Soleil vient caresser les pierres blondes de certains hôtels particuliers. Là, sans avoir à fournir de grands efforts d’imagination, le promeneur peut vite se croire à Bologne, à Florence ou à San Gimignano.

    Kévin GOEURIOT, historien de la Lorraine, écrivain et professeur d’histoire-géographie pour le Groupe BLE Lorraine.

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