Situés au cœur de la forêt de Champenoux, au Nord-Est de Nancy, les chercheurs de l’Unité de MR écologie et écophysiologie forestière de l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) étudient la réponse de la forêt lorraine au climat, mais aussi l’influence de son environnement, comme par exemple la qualité des sols ou la sylviculture.
L’INRA veille sur la forêt lorraine (Crédits photo : BG)
Les arbres de la forêt de Champenoux pénètrent largement dans le campus où travaillent les chercheurs qui circulent sur des passerelles. Le site de l’INRA, issu de l’Ecole nationale des Eaux et Forêts de Nancy créée en 1882, fait partie d’un programme mondial d’étude des flux d’eau et de carbone. En effet, les arbres transpirent. Ils possèdent un système vasculaire qui transporte chaque jour des centaines de litres d’eau. C’est par les stomates, types de pores, à l’image de ceux de la peau humaine, situés à la surface des troncs et des feuilles, que l’eau s’échappe et que le CO2 est absorbé. Ce mécanisme permet aux arbres de réguler leur température.
Contrairement aux idées reçues, les forêts lorraines ne sont pas à l’abri de la sécheresse. Les canicules de 1976, 1990, 1991, 2003 et 2006 ont laissé des traces. Longs et répétés, ces épisodes peuvent affecter l’équilibre des arbres en perturbant leur système hydraulique fonctionnel. En Lorraine, l’exemple du chêne illustre parfaitement cette problématique. Deux espèces y poussent, le chêne sessile et le chêne pédonculé. Le second à la faveur des forestiers car il grandit plus vite dans son jeune âge. Mais il est le plus sensible à la sécheresse. Les scientifiques ont ainsi constaté que les chênes pédonculés du Pays des Etangs, près de Sarrebourg, ont été fortement fragilisés par la canicule de 2003. Ils ont ensuite essuyé des attaques de chenilles processionnaires. Si bien que la forêt est désormais fragilisée.
Les chercheurs de l’INRA ont établis que la capacité de vascularisation d’un chêne est perturbée par la sécheresse et les chenilles. Bien souvent il n’y a pas de production d’anneau de croissance. L’arbre affaibli est alors exposé à des parasites, comme les champignons ou les saprophytes qui mangent le bois.
Les études menées permettent une meilleure connaissance des écosystèmes forestiers. Elles représentent une source précieuse d’information pour les sylviculteurs qui ont conscience qu’ils seront confrontés dans l’avenir à des épisodes de sécheresse plus fréquents, plus longs et plus sévères.
Des pistes sont lancées pour préparer la forêt et mieux la protéger. Par exemple, la réduction du nombre d’arbres par parcelle fait diminuer la quantité de feuillage et par conséquent la demande en eau. Un plus grand mélange des essences et l’amélioration de la nutrition des arbres sont également envisagés. Les forêts vosgiennes, qui poussent sur un sol acide, vont ainsi prochainement recevoir un apport calco-magnésien par voie aérienne.
Source : Le Monde.
michel jf
17 décembre, 2012 à 18:35
épandage de calcaire sur la forêt vosgienne ?
Vaste blague !
Les sapins n’ont jamais eu besoin de calcaires pour croître et prospérer. Les épandages par voie aérienne coûtent une fortune et la majorité de la poudre ainsi répandue s’en va au fil de l’eau, les pluies l’entraînent rapidement le long des pentes.
D’autre part la quantité réceptionnée par le sol est trop faible pour en enlever l’acidité. Des essais ont déjà été réalisés dans la vallée de ravine et cela n’a jamais rien changé.
Par contre si l’on reproduisait la forêt du XVIIIe siècle et des siècles précédents en mélangeant feuillus et résineux, on améliorerait certainement la qualité des bois.
Mais il s’agit de la d’un « parisianisme » récurrent : les sols doivent être calcaires.
Un autre de ces « parisianismes », c’est la coupe blanc et toc. Il y avait déjà été prouvé il y a un ou deux siècles qu’elle n’était pas compatible avec nos terrains mais il a été reprise il y a 30 ou 40 ans. On s’est aperçu, là aussi, que cela ne fonctionnait pas.
Alors laissons faire la nature! ! !
bloggerslorrainsengages
19 décembre, 2012 à 20:15
La forêt lorraine est exposée aux conséquences de la sécheresse de manière régulière. Dans l’avenir, ces épisodes seront plus importants et plus rapprochés. Il faudra tenir compte de la vulnérabilité des arbres aux variations climatiques, notamment du chêne pédonculé, très répandu dans la région, dans la gestion à long terme de la forêt.
Les scientifiques ont mis en évidence le système vasculaire des arbres qui les alimente en eau. L’eau circule des racines jusqu’au bout des feuilles. Une rupture de l’alimentation, causée par exemple par une sécheresse, interrompt la colonne de l’eau et génère une bulle d’air qui provoque une embolie. Semblable à une thrombose, celle-ci est à l’origine du dessèchement brutal et spectaculaire du sommet ou des extrémités feuillues. C’est comme si l’arbre s’amputait lui-même pour résister à la sécheresse en consommant moins d’eau.
Les stomates sont comparables aux pores de notre peau. C’est par là que l’arbre transpire et peut réguler son système hydraulique. C’est également par ces stomates que rentre le carbone, via la photosynthèse. Le rôle des forêts, puits de carbone, peut être altéré.
A Nancy, l’INRA a mené après la sécheresse de 2003 le Projet « Dryade », du nom des nymphes qui protégeaient la forêt dans la mythologie, pour voir comment les arbres s’adaptent à la sécheresse, reprennent vie après les épisodes de manque d’eau successifs, poursuivent leur croissance ou s’étiolent.
La stratégie de résistance des écosystèmes et des arbres est fascinante. Certains arbres, qu’on croyait condamnés, surmontent le stress, d’autres, fragilisés, sont vaincus par des pathologies secondaires, comme les chenilles processionnaires ou l’oïdium.
bloggerslorrainsengages
19 décembre, 2012 à 20:17
L’agonie qui touche de nombreux peuplements de chênes répartis dans les secteurs du plateau lorrain, de la Woëvre en Meuse et du Pays des Etangs en Moselle, est si significative que la délégation lorraine de l’Office National des Forêts (ONF) a officiellement déclenché une crise sanitaire pour alerter les pouvoirs publics.
Les gestionnaires des forêts voient lentement remonter vers le Nord des espèces au tempérament plus méridional, comme le pin maritime ou le chêne vert. A terme, il risque de ne plus y avoir de hêtres en Lorraine, sauf peut-être dans les Hautes Vosges.
bloggerslorrainsengages
2 janvier, 2013 à 19:05
La Lorraine dispose de 840 000 hectares de forêts, soit un taux de boisement de 36 %, bien supérieur à la moyenne française de 29 %. La forêt lorraine représente 5,3 % de la surface forestière française. A lui seul, le département des Vosges concentre 282 000 hectares de forêts, soit 35 % de son territoire et un taux de boisement de 49 %. Il se situe au second rang français en la matière, juste derrière les Landes. Avec un taux de boisement de 29,2 %, la Moselle est le département lorrain le moins boisé.
La répartition par essence s’opère en fonction des sols. Les feuillus (chênes, hêtres et charmes) dominent les plateaux calcaires, plaines et plateaux argileux tandis que les résineux (sapins, épicéas et pins) occupent la montagne vosgienne.
Le couvert végétal lorrain se découpe en trois parts inégales : 26 % de forêts domaniales, 42 % de forêts des collectivités et 32 % de forêts privées. Avec deux tiers de forêts publiques l’ONF gère plus de 200 forêts domaniales et près de 2 000 forêts communales (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2009/12/13/onf-et-gestion-de-la-foret-en-lorraine/).
Plus de 98 % de la ressource est destinée à la production de bois d’œuvre, de bois d’industrie et de bois pour l’énergie. La filière bois régionale pèse 27 000 emplois. La Lorraine est notamment le premier producteur français de sciages de feuillus et le second pour les résineux.
Groupe BLE Lorraine
20 novembre, 2013 à 23:45
La forêt lorraine est composée à 75 % de feuillus, dont les essences dominantes sont le chêne, le hêtre et le charme. Les peuplements résineux sont dominés par le sapin et le pin. Le pin Douglas et le pin noir sont également présents. En Lorraine, la forêt couvre une superficie de 869 000 hectares, dont 99 % sont destinés à la production. Le taux de boisement de la région est de 37 %, supérieur à la moyenne française qui est de 29,2 %. Avec 49 % de taux de boisement, le département des Vosges est le plus forestier de Lorraine. La Moselle en est celui le moins fourni avec 29 %. La forêt lorraine représente environ 5,3 % de la forêt française.