Au cœur du bassin minier lorrain, des milliers d’amateurs se rendent chaque année au Festival du Film italien de Villerupt, dont la 35ème édition s’est dernièrement achevée par un nouveau succès populaire. 40 000 personnes se sont en effet pressées, l’espace de deux semaines, à Villerupt et dans d’autres sites de projections décentralisés pour assister aux 300 séances programmées, avant-premières et rencontres organisées avec les équipes de films.
Magie du cinéma et convivialité à Villerupt (Crédits photo : Melting Actu)
Le Festival de cette petite ville ouvrière de 10 000 habitants célèbre chaque année l’héritage de toute une génération qui a imprégné l’histoire locale. A Villerupt, les trois quarts des habitants sont d’origine italienne, descendants de ces immigrés venus travailler dans les mines lorraines au cours de la première moitié du XXème siècle. Aux prémices de la manifestation, le public était avant tout composé de spectateurs de souche italienne, désireux de retrouver un peu du pays le temps d’un film. Le charme de ce festival réside ainsi dans son côté familial qui se mêle harmonieusement à sa dimension internationale marquée par la proximité du Luxembourg et de la Belgique.
Parmi les festivals de films italiens en France, Villerupt est le plus ancien et affiche la programmation la plus large. Avec le panorama, la compétition, les documentaires, la carte blanche aux Cahiers du Cinéma et l’hommage à Giuseppe Ferrara, 69 films ont été proposés cette année. Cette 35ème édition, qui avait pour thème le voyage, histoire de faire un parallèle entre les immigrés transalpins et ceux qui rejoignent l’Europe aujourd’hui, a été présidée par le réalisateur mosellan d’origine italienne Florent-Emilio Siri. Celui-ci est en effet né en 1965 à Freyming-Merlebach. Son baccalauréat en poche, il est parti à Paris pour faire des études de cinéma. Après avoir réalisé des clips pour IAM, Akhenaton ou Expression Direkt, il a tourné son premier long-métrage en 1998, Une minute de silence, qui rend hommage aux mineurs lorrains, puis Nid de guêpes en 2001, Otage en 2005 avec Bruce Willis, L’ennemi intime en 2007 et Cloclo en 2012.
A noter enfin que le Festival du Film italien de Villerupt a pour la première fois été inauguré par un ministre français de la culture. La manifestation assiste également au passage du numérique avec l’équipement progressif des salles de projection, au confort parfois spartiate. Cette révolution nécessaire pourrait se poursuivre l’an prochain avec l’équipement de la salle de l’Hôtel de ville.