Les tonneliers sont les ancêtres des sapeurs-pompiers. A Metz, ils formaient une corporation pour intervenir en cas d’incendie. Leurs tonneaux permettaient en effet de faire des réserves d’eau en cas de sinistre, dans une ville médiévale où le bois était omniprésent. D’une manière générale, les corporations avaient des obligations au Moyen-âge, comme celle d’entretenir les tours et les portes des remparts. C’est la raison pour laquelle on trouve encore dans les fortifications de Metz des Tours dites des Potiers, des Chandeliers, etc.
Défilé des tonneliers dans les rues de Metz, peinture d’Auguste Migette, Musées de la Cour d’Or, Metz
En 1320, la Ville confirma l’obligation faite aux tonneliers et aux muitiers (de muid, le fût) de lui prêter concours en cas d’incendie. Annuellement, ils renouvelaient le serment « de se trouver aux incendies au premier coup de beffroi ». La contenance des fûts était vérifiée par comparaison avec un muid-étalon. Pendant trois jours, les tonneliers et les muitiers faisaient une tournée dans les trois mairies de la ville, selon un protocole très précis. Il agissait en effet d’une obligation contractuelle sanctionnée par la justice du Tribunal des Treize. Institué en 1197, celui-ci constituait le second corps de la magistrature. Il présidait avec le Maître Echevin à la police de la Ville. Le premier sergent de Ville montait alors sur un escabeau pour vérifier l’état des boutons des « pompiers ». Avant de déposer les fûts, la Ville faisait balayer la place par des « pucelles », à savoir des jeunes filles de bonne famille triées sur le volet. A l’issue de chaque journée, un banquet était offert aux tonneliers.
Les relations entre le pouvoir messin et les artisans n’étaient cela dit pas toujours au beau fixe. Les corporations furent peu à peu dessaisies de leurs obligations.
