Vingt-six secondes. C’est le temps qu’il a fallu pour dynamiter les trois cheminées de la centrale thermique de Richemont, respectivement hautes de 75, 111 et 115 mètres, seconde étape du démantèlement de ce site définitivement fermé en 2008, après la déconstruction du gazoduc en 2010-2011. S’en suivra le désamiantage des bâtiments de mi-2013 à fin 2014, la démolition de l’usine en 2015-2016 et la dépollution en 2017. Le coût total de ces opérations avoisine les 25 millions d’euros. EDF restera propriétaire de la cinquantaine d’hectares réhabilités. La société entend en effet conserver les terrains pour se constituer une réserve stratégique pour l’avenir.
Six mois d’études ont été nécessaires pour préparer cette opération unique en Europe. Le dynamitage des trois cheminées, qui a demandé 80 kg d’explosifs et 225 détonateurs, a été effectué selon la technique du foudroyage. Un vaste périmètre de sécurité a été mis en place autour de l’ancienne usine d’électricité. La zone a été entièrement bouclée dans un rayon de 200 mètres, interrompant pendant dix minutes la circulation dans les deux sens sur l’A 31 et sur l’A 30, ainsi que la navigation fluviale. L’espace aérien au-dessus la centrale a également été interdit dans un rayon de cinq kilomètres. Deux rideaux de pluie avaient par ailleurs été installés au pied des cheminées pour limiter la propagation des poussières.
Avec ces trois symboles de ce qui fut la centrale sidérurgique de Richemont, les anciens de la Vallée de l’Orne ont perdu ce qu’ils considéraient comme leurs repères. Trois repères dont il ne reste plus que 6 500 tonnes de gravats et 200 tonnes de ferrailles. En effet, ces obélisques de l’ère industrielle de la Lorraine barraient le paysage depuis les années 1950. En trois déflagrations, les symboles de cette époque aujourd’hui révolue ont définitivement disparu. Détruites, les cheminées vont maintenant servir de remblais dans le cadre du démantèlement complet de la centrale de Richemont.
Groupe BLE Lorraine
31 juillet, 2018 à 18:46
Le dernier bâtiment de production de la centrale thermique de Richemont, située en bordure de l’autoroute A31 entre Metz et Diddenuewen (Thionville), a été dynamité dans un bruit assourdissant et un nuage de poussière. Cet ultime vestige de l’usine avait un volume équivalent au Centre Pompidou de Paris et était aussi lourd que la Tour Eiffel.