Au XIème et au XIIème siècle, deux terribles maladies firent leur apparition en Europe occidentale avec le retour des Croisés : la lèpre et le feu de Saint Antoine, également appelé le « mal des Ardents ». Les lépreux ou ladres, du nom de Saint Ladre (déformation de Lazare, le lépreux guéri par le Christ dans l’Evangile de Saint Luc), étaient maintenus « hors du commun », à l’écart des villes et villages.
En 1348, Metz comptait beaucoup de lépreux qui vivaient dans des cabanes appelées les bordes. Un quartier porte encore ce nom. Les Bordes de Vallières s’étaient constituées sur l’ancienne ladrerie de l’actuelle rue du Général Metman. Les ladreries ou maladreries étaient constituées de huttes et de cabanes isolées de la société. Certaines, réservées aux riches ne se réduisaient pas à de simples cabanes, à l’image des bordes des faubourgs.
Selon la chronique des Bénédictins, le prêtre devait suivre un certain rituel pour mener en procession le malade à sa borde. Il déclarait lépreux un malade en lui mettant sur la tête trois pelletées de terre du cimetière et en déclarant : « Mon ami vous êtes mort au monde… demeurez ici en paix, priez Dieu de vous faire souffrir patiemment. Si vous le faites, vous accomplirez votre purgatoire en ce monde et gagnerez le paradis. Gardez-vous d’entrer dans nulle maison, ni moulin, ni église. Quand vous parlerez vous irez au-dessous du vent. Quand vous demanderez l’aumône, vous sonnerez votre crécelle. Vous n’irez loin de votre borde sans avoir votre habillement de malade. Vous ne boirez à aucun autre ruisseau que le vôtre. Vous ne regarderez ni puiserez aux puits, fontaines autres que les vôtres ».
Christian Herbé
17 mars, 2020 à 10:44
Bonjour
Sous le lien suivant, il est décrit un rite religieux plutôt empathique pour conduire les malades en ladrerie à Gerbéviller :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k840973x/f50.image