A l’image de ses insectes, la Lorraine abrite une biodiversité insoupçonnée, qui dénote vite avec une province froide et pluvieuse.
La Lorraine est ainsi la terre de prédilection de la mante religieuse et de la cigale des montagnes. Ces espèces ont depuis longtemps colonisé les coteaux ensoleillés de nos pelouses calcaires. Leur présence sous des cieux aussi septentrionaux s’explique ainsi par la nature du sol. Très perméable, ce dernier facilite l’infiltration des eaux de pluie, ce qui créé un milieu très sec sur lequel ne poussent que des plantes méridionales. Cette Lorraine provençale présente par ailleurs l’un des plus gros papillons de jour européen : le Flambé.
La mante religieuse se rencontre en Lorraine (Crédits photo : Denlig)
Les milieux humides de Lorraine regorgent également d’insectes remarquables, à l’image du nacré de la canneberge, papillon extrêmement rare qui dépend exclusivement des tourbières dans lesquelles il évolue. Ses chenilles ne se nourrissent en effet que de canneberge, plantes qui poussent dans ces milieux humides vosgiens.
Le sphinx gazé constitue un autre insecte insolite observable en Lorraine. Son vol stationnaire peut faire croire à un colibri.
En hiver, les insectes deviennent totalement invisibles. Ils peuvent soit rester sur place, soit se reproduire ou mourir, soit, dans de très rares cas, migrer. Les abeilles se regroupent par exemple dans un abri et forment une grappe compacte, afin de maintenir une température constante au milieu et de se réchauffer. Durant cette période, elles consomment le miel de la ruche. Pour des raisons d’hygiène, elles retiennent leurs excréments jusqu’à la prochaine sortie au printemps. La coccinelle se cache quant à elle sous l’écorce des arbres ou dans des tas de bois ou de feuilles dans des états de semi-léthargie. Cependant, la grande majorité des insectes hiberne sous forme d’œuf, de larve ou de nymphe. Ce phénomène est appelé la diapause. Il consiste en un arrêt du développement consécutif à la diminution du jour. Pour reprendre une forme normale, la durée du jour doit franchir un certain seuil, variable selon les espèces. Enfin, plusieurs insectes, dont les pucerons et les papillons, sont par contre dans l’incapacité de passer l’hiver. Afin de perpétuer leur lignée, ils déposent leurs œufs à l’abri des rigueurs de l’hiver, afin que le moment venu, ils puissent se développer et participer à leur tour au cycle de la vie.
atena
1 octobre, 2012 à 17:28
tres bon article.
Je suis a la recherche d’un site qui repertorie les insectes et papillons de lorraine ou de ma région.
Un site a qui on peut envoyer nos propres photo.Pouvez vous m’aider
bloggerslorrainsengages
1 octobre, 2012 à 18:29
Bonjour,
Merci de votre commentaire.
Peut-être sur cette base de données : http://bombina.alkante.com/obs/pnrl/script/accueil.php.
Bien à vous,
Le Groupe BLE Lorraine.
Groupe BLE Lorraine
20 septembre, 2013 à 23:06
Depuis quelques années, la mante religieuse colonise toute la Lorraine, notamment les pelouses calcaires de Moselle et de Meuse. Le nombre d’individus observés dans le Warndt et en Moselle-Est a par ailleurs explosé ces trois dernières années. L’espèce apprécie particulièrement les terrains secs, ainsi que les sols sableux et herbeux bien exposés. Elle se rencontre notamment dans la carrière de Freyming-Merlebach, dans les jardins de Carling et à proximité des carrières de Forbach.
La mante religieuse est un insecte diurne de 5 à 8 centimètres de long. Sa présence sous nos latitudes peut intriguer. La mante, qui est primitivement originaire d’Afrique, est en effet un insecte typiquement méditerranéen. Sa remontée vers le Nord serait-elle une conséquence du réchauffement climatique ? En tout état de cause, elle participe désormais pleinement à la diversité des insectes de Lorraine.
La mante possède des yeux protubérants et très écartés qui lui offrent une excellente vision en relief, c’est-à-dire comme l’être humain. Parfois surnommée le tigre de l’herbe en raison de sa voracité légendaire et de sa capacité à chasser mouches, criquets, abeilles et autres papillons, elle est également connue pour avaler les mâles avec lesquels elle s’accouple … en commençant son festin par la tête !
A noter enfin que la tradition chrétienne a accolé à son nom l’adjectif « religieuse » en raison de ses pattes antérieures qu’elle replie comme pour prier lorsqu’elle est à l’affût d’une proie.
Groupe BLE Lorraine
14 septembre, 2016 à 22:13
Entre 2 300 et 2 500 espèces de papillons sont présentes en Lorraine. Une richesse incroyable qu’il convient de préserver.
Demmerle
26 janvier, 2018 à 11:51
Bonjour,
Photographe amateur et spécialisé dans la macro photographie, je suis très intéressé par la Mante Religieuse.
Je me suis rendu régulièrement à la carrière du Barrois l’année dernière, mais je n’y ai trouvé aucun spécimen à photographier, probablement grâce à son excellent camouflage.
Pourriez-vous, dans la mesure du possible, m’indiquer à quel endroit de la carrière ais-je le plus de chance d’en rencontrer
J’ai conscience que cette belle demoiselle est mobile mais cela faciliterai mes recherches photographiques si je savais plus précisément où poser mon regard.
En vous remerciant par avance,
Bien à vous
Groupe BLE Lorraine
11 septembre, 2022 à 14:52
Le réchauffement climatique bouleverse la faune et la flore en Lorraine. Les insectes sont les premiers à migrer et à changer d’aires de répartition. Mantes religieuses, chenilles processionnaire, frelons asiatiques, etc., observer des insectes tropicaux en Lorraine était inimaginable il y a encore quelques années. C’est par exemple aussi le cas de l’anax napolitain, une libellule, qu’on trouvait en Europe du Sud, avant de remonter jusqu’en Bourgogne et maintenant dans nos contrés. De la même manière, le sphex du Mexique est une petite guêpe originaire d’Amérique centrale. Arrivée par bateau du Mexique, celle-ci est remontée depuis le Sud de la France à la faveur de la canicule de 2003. Présente depuis plusieurs années en Lorraine, elle est le symbole du réchauffement climatique. Elle peut désormais survivre aux hivers de plus en plus doux.