Trois ans après une arrivée à Vittel, le Tour de France 2012 passe à nouveau par la Lorraine les 6 et 7 juillet. La sixième étape, qui s’élancera d’Epernay, arrivera en Lorraine au kilomètre 85 à hauteur de Nettancourt. Le peloton traversera ensuite la Meuse jusqu’à Vigneulles-lès-Hattonchâtel et Dampvitoux, en Meurthe-et-Moselle. Après Les Baraques, commune de Chambley-Bussières, les coureurs entreront en Moselle à Gorze, avant de rallier Novéant-sur-Moselle, Corny-sur-Moselle, Fey, Augny, Marly, Montigny-lès-Metz et Metz, où la ligne d’arrivée a été fixée Avenue Louis le Débonnaire, entre les Arènes et le Centre Pompidou-Metz, entre le sport et la culture.
Le vendredi 6 juillet 2012, le Tour de France traversera Metz pour la 41ème fois en 99 éditions depuis sa création en 1903. La ville aux 3 000 ans d’Histoire a déjà été le cadre d’une arrivée d’étape à 37 reprises, dont un contre-la-montre remporté par l’Américain Lance Armstrong en 1999, année de la première de ses sept victoires dans l’épreuve. C’est la dernière fois qu’un bouquet se disputait à Metz, puisque lors de son ultime passage, en 2002, la capitale contemporaine de la Lorraine avait été l’objet d’un départ. Le peloton s’était élancé devant la salle de l’Arsenal en direction de Reims.
L’histoire d’amour entre Metz et la Grande Boucle est née dès le début du XXème siècle, avec une première étape en 1907, la ville faisant alors partie intégrante du Reich. Deux coureurs avaient été classés premiers ex-aequo : Emile Georget et Louis Trousselier. Roubaix-Metz était ensuite devenu un classique du genre avant les célèbres Strasbourg-Metz et Mulhouse-Metz dans les années 1920, ou encore Charleville-Metz, à la mode dans les années 1930. Epernay-Metz (210 km) sera par conséquent une étape inédite dans l’histoire du tour. Le lendemain, le samedi 7 juillet, Tomblaine (54) donnera le ton d’une deuxième partie de Tour compliquée, en envoyant le peloton à l’assaut du massif vosgien et de la fameuse Planche des Belles Filles en Haute-Saône après 199 km éprouvants. Avec 5,5 km à 9,5 % de moyenne et 200 derniers mètres à plus de 20 %, il s’agira de l’une des six ascensions inédites de la Grande Boucle 2012.
Metz et Tomblaine ont respectivement dû s’acquitter de 90 000 euros et de 50 000 euros, soit le prix à payer pour voir arriver ou partir le Tour. Il s’agit cependant pour ces villes d’une excellente occasion pour se mettre en valeur et poursuivre l’amélioration de l’image de la Lorraine (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2010/04/12/lorraine-la-bataille-de-limage/). Car après les Jeux Olympiques et la Coupe du monde de football, le Tour de France est la manifestation la plus suivie à travers la planète. L’épreuve cycliste dispose en effet d’une puissance médiatique considérable : quatre d’heures d’antenne en mondovision par jour retransmises par près de 160 chaînes de télévision diffusant dans 190 pays différents et regardées par 3,5 milliards de téléspectateurs. Plusieurs centaines de milliers de personnes sont par ailleurs attendues sur le bord des routes en Lorraine. 450 journalistes du monde entier seront présents à Metz pour suivre le sprint final qui se déroulera sur plus de 500 mètres, soit l’un des plus longs du Tour de France 2012. Si bien que tous les hôtels affichent complet depuis des mois à 50 kilomètres à la ronde. La Fédération des commerçants messins a programmé une nocturne le vendredi 6 juillet. Le Centre Pompidou-Metz restera lui aussi ouvert en soirée.
Pour les besoins de la course, la chaussée de l’Avenue Louis le Débonnaire a bénéficié d’un enrobé provisoire de 150 000 euros. Mais tout devra être refait quelques mois plus tard pour relier l’avenue à la Rocade Est. On peut par conséquent s’étonner du prix de cet enrobé, réalisé uniquement pour que le sprint final de l’étape puisse se faire devant le Centre Pompidou-Metz. La ville risque par conséquent de passer deux fois à la télévision : au Tour de France 2012 et à l’émission Combien ça coûte ? Au total, Metz aura déboursé 442 000 euros pour accueillir le Tour.
A noter enfin que l’arrivée de la quatrième étape du Circuit de Lorraine 2012 a fait figure de répétition générale pour Metz (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2012/05/15/le-circuit-de-lorraine-repart-pour-un-tour/) au mois de mai.
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8 juillet, 2012 à 17:52
Au moment d’organiser la grande boucle, ASO (Amaury Sport Organisation) a fait le tri parmi 250 candidatures. Si Metz a payé 442 000 euros pour accueillir le Tour, Tomblaine a déboursé environ 135 000 euros. 15 000 personnes étaient au départ samedi pour une grande fête populaire dans cette ville où un habitant sur trois à moins de 19 ans. Les commerçants vont faire leur chiffre d’affaires de l’année. Dès janvier, 2 500 chambres d’hôtel avaient déjà été réservées en Meurthe-et-Moselle pour la nuit du 6 au 7 juillet.
Rien n’est laissé au hasard pour mettre en valeur le patrimoine au cours de la retransmission de l’épreuve. Les organisateurs parcourent deux fois le tracé pour repérer les curiosités puis éditer un roadbook sur tout ce qui va être filmé. Le document est donné à tous les cameramen qui ont pour mission de le suivre scrupuleusement. Parallèlement, un autre document qui détaille tous les monuments qui vont être filmés est remis en plusieurs langues à tous les commentateurs de l’épreuve. Il n’y a par conséquent aucune improvisation. La retransmission est totalement scénarisée. A Metz, les hélicoptères ont d’abord survolé le Centre Pompidou-Metz et la gare, avant d’aller vers la Porte des Allemands, puis la cathédrale, le centre historique, l’Opéra-théâtre et le Temple Neuf. Les images sont plus ou moins longues et coupées selon l’actualité de la course. Vendredi près de 100 millions de Chinois ont connu Metz.
D’autres monuments lorrains ont été mis en valeur durant ces deux jours : le château de Thillombois, la nécropole de Rembercourt-aux-Pots et les champs de bataille de la Vaux-Marie pour évoquer la Première Guerre Mondiale, l’abbatiale de Saint-Mihiel pour parler du sculpteur Ligier Richier, le Lac de Madine, l’abbaye de Gorze, les paysages des Vosges avec le Lac de Gérardmer, l’église Saint-Barthélémy avec son clocher original, ainsi que les Ballons.
L’aspect touristique est fondamental. Une étude réalisée sur le Tour de France a montré que 70 % des téléspectateurs regardaient la course pour les vues du ciel et les paysages. Selon une seconde étude, plusieurs millions d’euros sont injectés dans l’économie locale lors du passage du Tour de France. 1 500 lits sont nécessaires tous les soirs rien que pour loger l’organisation et les équipes. Les retombées sont également de deux autres types. Le premier est incontestablement médiatique. Juste après l’arrivée, les images vues du ciel du Centre Pompidou-Metz et de la cathédrale ont été diffusées dans 190 pays, par 100 chaînes, dont 60 en direct. La moyenne de téléspectateurs en France est de 4,2 millions par jour. L’audience atteint les 11 millions en Europe. Il n’y a pas d’équivalent pour la mise en valeur du territoire. Dans les autres compétitions sportives, on voit en général juste le stade. Les dernières retombées sont sociales et fédératrices. Le tissu local travaille main dans la main pour accueillir cet événement entièrement gratuit pour le public.
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11 juillet, 2012 à 18:19
Le Tour de France, course cycliste la plus prestigieuse du monde, est revenu pour la 41ème fois en 99 éditions à Metz, ce qui en fait la ville la plus visitée après Paris (140), Bordeaux (80), Pau (64) et Luchon (50).
Rappelons également qu’en 1978, le fameux chrono entre Metz et Nancy permis à Bernard Hinault de revêtir son premier maillot jaune deux jours avant l’arrivée à Paris.
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11 juillet, 2012 à 18:20
Le Slovaque Peter Sagan (22 ans), de l’équipe Liquigas, a remporté à Metz la 6ème étape du Tour de France, après un final bouleversé par une chute massive.
Dans un sprint privé du champion du monde, à savoir le Britannique Mark Cavendish, et retardé par la chute spectaculaire du peloton à 25 kilomètres de l’arrivée, Sagan, déjà maillot vert, a devancé nettement l’Allemand Andre Greipel, vainqueur des deux étapes précédentes mais tombé au cours de la journée. L’Australien Matt Goss a pris la troisième place sur la ligne.
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11 juillet, 2012 à 18:23
Jouant de malchance, la Lorraine sort avec un bilan mitigé de la retransmission à la télévision du Tour de France 2012. Entre les problèmes techniques, le mini-déluge et les approximations de Jean-Paul Ollivier, seul Saint-Mihiel a réussi à tirer son épingle du jeu.
Les faits de course, notamment une chute spectaculaire à 25 km de l’arrivée, ont pris le pas sur les vues aériennes. Exit l’abbatiale de Gorze. Le Centre Pompidou-Metz n’est resté à l’écran que l’espace de deux secondes, avant que le classement de l’étape ne vienne recouvrir sa voile blanche ondulée. Celle-ci n’est réapparue que 50 minutes après l’arrivée, dans l’émission L’Après Tour. Une émission elle-même privée d’images à plusieurs reprises à cause du mini-déluge qui s’est abattu sur la ville peu après la ligne d’arrivée. A cela s’ajoute le tifo totalement illisible de Metz Métropole à Fey, ainsi que les cartes-postales meusiennes sur les nécropoles et les champs de bataille, accompagnées d’images d’archives sur une musique larmoyante. Une guerre qui a laissé derrière elle, selon Jean-Paul Ollivier, un paysage « de désert et de mort ».
Depuis le 3 juillet 2006, les Lorrains tremblent à chaque fois que le commentateur prend l’antenne. Ce jour-là, à la vue des tours de refroidissement de Cattenom, le pseudo journaliste sema l’effroi en classant la centrale « parmi les plus dangereuses de France », tout en affirmant aussi faussement qu’une fuite radioactive avait « contaminé 131 agents en 2001 ». A l’occasion du passage du Tour de France 2012 en Lorraine, Jean-Paul Ollivier n’a dérapé qu’à deux petites reprises. D’abord en accrochant le nom du sculpteur lorrain Ligier Richier, rebaptisé pour la circonstance Ligier « Richter », histoire que cela sonne plus local, puis en s’égarant au sujet de la base aérienne de Chambley.
Bien entendu, la Lorraine eut également droit à sa traditionnelle dose de sinistrose sidérurgique grâce à Geneviève de Fontenay et aux tags « L’acier lorrain vivra » à 30 km de l’arrivée. Néanmoins, ces messages permettent de maintenir la pression sur le gouvernement français et d’évoquer le massacre qu’opère Mittal en Lorraine (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2011/09/11/siderurgie-arcelormittal-sacrifie-la-filiere-liquide-lorraine-sur-lautel-des-profits/).
Tout n’est donc pas négatif. En témoigne les plans à couper le souffle sur la gare et la cathédrale de Metz, le survol du Lac de Madine, ainsi que les belles images du Parc Naturel Régional de Lorraine, du château de Thillombois, du Lac de Gérardmer et des Vosges le lendemain. Le visage animé dessiné dans un champ de Gorze par les agriculteurs de la Moselle apporta également une note positive à la séquence globale.
Malgré tout, les téléspectateurs ont sans doute davantage retenu le poids de l’Histoire et les séquelles des guerres. Metz et ses environs ont par ailleurs été éclipsés par les conséquences des chutes, l’interview de Franck Schleck blessé et la polémique sur les oreillettes de Thomas Voeckler.
Au final, c’est bien la ville meusienne de Saint-Mihiel qui réussit peut-être le plus à marquer les esprits en s’offrant une minute de publicité inespérée pour vanter les mérites de sa bibliothèque bénédictine, qualifiée de « trésor absolu » (voir : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2012/03/14/pour-une-grande-bibliotheque-en-lorraine/). On retiendra aussi l’immense ferveur populaire avec des dizaines de milliers de spectateurs et le manque de drapeaux lorrains au bord des routes.
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8 juillet, 2013 à 16:19
A une époque où le Tour de France en était encore à ses balbutiements, Metz, alors rattaché au Reich depuis 1871 et le Traité de Francfort, devint la première ville hors de France à être traversée par le peloton. Les coureurs cyclistes y passèrent une première fois en 1906 lors de la deuxième étape entre Douai et Nancy. Metz figura ensuite au générique de la Grande Boucle dès 1907, à l’occasion de la cinquième édition de cette course créée en 1903. L’enthousiasme affiché par la population l’année auparavant avait en effet convaincu l’organisation de repasser par la Lorraine. Si bien que le 10 juillet 1907, l’arrivée de la seconde étape se fit Porte de Thionville, à Metz. Après 398 kilomètres et près de quatorze heures de course, ils furent trois à se disputer la victoire au sprint : Louis Trousselier, Lucien Petit-Breton et Emile Georget. Ce dernier réussit finalement à imposer sa pointe de vitesse.
Metz accueillit le Tour de France encore à trois reprises jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale, avec deux nouvelles arrivées en 1908 et en 1909 lors d’un classique Roubaix-Metz et un départ, en 1910, avec une étape inédite Metz-Belfort. En cent éditions, la Grande Boucle s’est arrêtée 41 fois à Metz.